MADSUN : « Je veux que ça touche en plein coeur »

A l’occasion de la sortie de son deuxième EP The Lost kindgom, nous avons rencontré MADSUN pour échanger sur son univers.

La Face B : Comment ça va ?

MADSUN : Ça va super bien.

LFB : Ton deuxième EP sort dans quelques jours. Est-ce que tu peux nous en parler un peu ?

MADSUN : Ce deuxième EP s’appelle The Lost Kindgom. J’ai vu quelques images sur les réseaux qui m’ont fortement inspiré. Des images qui montraient des chevaliers, etc. Je voulais faire un morceau puissant, quelque chose de dynamique, percutant et qui sorte un peu du lot de ce que j’avais produit récemment. Et aussi dans la même veine que Palaces. Je voulais réussir à faire quelque chose comme ça, à me l’approprier. Créer un mélange électronique médiéval qui ne s’est pas trop fait jusque-là. Je voulais créer quelque chose d’assez unique. Du coup, m’est venue l’idée de faire quelque chose qui s’inspirait un peu de mythologie elfique. Je me suis beaucoup inspiré du Seigneur des anneaux, des films comme Willow où il y a une espèce de magie, le côté médiéval, le combat, l’épée. Quelque chose d’un peu sale. Où on suivrait une héroïne féminine. 

J’ai décidé de me lancer. J’ai trouvé des samples de coups d’épée et j’ai commencé à créer les percussions, les drums où je rajoutais les coups d’épée dedans. Suite à ça, j’ai trouvé une ligne de basse et je me suis dit que j’avais une ambiance darkwave, darksynthé. Une ambiance qui collait bien à ce que je voulais faire. C’était le tout début. Le premier morceau que j’ai créé, c’était The Lost Kingdom. C’était le départ de ce projet qui était un single et qui s’est transformé en EP.

Du coup, j’ai eu l’idée de créer toute une histoire autour de ça et j’ai créé un personnage fictif qui s’appelle Valiya. Je me suis dit que ça serait pas mal d’avoir un truc très esthétique, cinématographique. Quand je travaille sur la musique, je travaille aussi beaucoup le visuel. J’aime mêler le son à l’image. Donc quand j’ai créé ce projet, je voulais créer quelque chose d’aussi bien visuel qu’auditif. Je voulais créer une expérience visuelle comme un film. Donc voilà, le tout départ, c’était créer quelque chose dans cet univers-là.

Ça s’est enchaîné. J’ai créé Dark Rituals, ensuite Lost Minds. Celle-ci était beaucoup inspirée de l’univers de London Grammar. Cette voix très aérienne, qui part dans les reverb, etc. Je voulais quelque chose comme ça, un peu quelque chose de fantomatique qui fasse aussi quelque chose de très majestueux, magique. Pour terminer cet EP, j’ai créé l’intro et Glorious Tales qui reprend à la fin l’intro. Ça fait comme si la boucle était bouclée.

LFB : Quelle histoire tu racontes dans ce projet ?

MADSUN : L’histoire, c’est celle de Valiya qui est une femme héroïne chevaleresse, qui avait plaisir à vivre dans son royaume et qui tout d’un coup a vu se matérialiser le mal absolu. Un peu comme dans le Seigneur des anneaux avec Sauron, il détruit tout sur son passage, noirci la terre, détruit l’humanité, la nature. Elle se lance dans une quête pour combattre ce mal à tout prix. Il se trouve qu’elle est la seule à pouvoir le faire parce qu’elle a trouvé une vieille relique lui indiquant la position d’une épée magique pouvant combattre le mal. Elle est allée dans un lac récupérer cette épée magique. Ensuite elle commence le combat mais s’aperçoit que ce n’est pas suffisant. Elle va voir un mage. 

Chaque morceau de l’EP raconte quelque chose. Il y a l’introduction avec des nappes et des accords de piano qui racontent quelque chose de paisible, etc. Ensuite il y a les coups de tonnerre qui annoncent l’arrivée du mal et ensuite, il y a le premier combat. Elle trouve son épée, va faire son premier combat. Ensuite, il y a Dark Rituals qui raconte le fait qu’elle aille voir un mage qui lui fait passer des étapes rituelles un peu sataniques dans lesquelles elle accepte de recevoir du mal en elle pour pouvoir combattre le mal. Le mal par le mal.

Avec ce mal qu’elle accepte, elle accepte aussi sa destinée qui sera certainement d’y laisser sa vie mais au profit de l’humanité. Elle accepte ce sacrifice. Une fois transformée, une fois le mal en elle, elle retourne se battre. C’est Lost Minds. Elle terrasse le mal. Dans Glorious Tales, on vit ces derniers instants et sa montée au paradis, et le calme qui revient dans le monde.

LFB : Ça se retranscrit vraiment comme il faut. Tu as choisi de narrer un conte, je trouve que ça te permet de varier au fil des morceaux les genres. Chaque morceau ne se ressemble pas. Je trouve que ça rajoute beaucoup de richesse à ton univers. 

À côté de ça, ta musique est caractérisée par des jeux de texture qui font un appel nécessaire aux sentiments. Comment tu expliques cette corrélation ?

MADSUN : Oui. En créant de la musique, ma volonté première est de générer des émotions. De retranscrire des émotions que je peux ressentir et d’en créer chez les personnes qui vont écouter. C’est ma motivation première quand je fais de la musique. C’est aussi d’essayer de créer quelque chose de nouveau. Ce que j’aime chez des artistes comme Flume ou Odesza, c’est qu’ils travaillent la texture. Ils travaillent quelque chose que tu n’as peut-être jamais entendu avant. Un mélange de textures, de mélodie. Aussi, quand je travaille le son, ce qui me touche le plus, ce sont les mélodies mélancoliques. Quelque chose qui fait appel aux émotions. C’est très rare que je puisse produire quelque chose avec des mélodies joyeuses. Ce qui me touche, c’est ce qui touche à l’émotion. 

LFB : Tu as une quête de profondeur quelque part.

MADSUN : Ouais, j’ai toujours une quête de profondeur quand je travaille la musique. Je veux que ça touche en plein coeur. En général, quand je fais une musique, c’est qu’au fond de moi, ça me touche. Chaque morceau que je vais sortir, c’est quelque chose qui quand je l’ai produite m’a créé des frissons.

LFB : Ça t’a procuré quelque chose.

MADSUN : Oui, chaque fois. C’est rare que je m’investisse dans un projet et dans un son si dès le départ, je ne ressens pas la chose. C’est-à-dire qu’à chaque fois que je produis quelque chose, je l’aboutis. Je n’ai pas de maquettes qui restent dans le placard et que je ne sortirais jamais. Chaque petit bout que je commence veut dire que ce sont des accords, des mélodies qui me touchent au fond de moi. Ça veut dire que je vais pouvoir en faire quelque chose. Je le sais dès le début. C’est rare que je commence et que je n’aboutisse pas.

Du coup, comme tu le disais, ce qui me caractérisait ce sont les nappes sonores, la texture. À chaque fois, j’essaie dans un morceau de créer des textures, de créer un son qu’on n’a jamais entendu. Pour se faire, je mélange plein de choses. Des samples que je transforme en instruments, que j’inverse, que je triture, sur lequel j’ajoute des effets, que j’aplatis, que je réinverse. Je m’amuse avec le son. Par dessus ça, je suis toujours à la recherche de synthés, des présets, etc. Je cherche moi-même mes sons. Je travaille beaucoup le layering. Ce sont les couches. Par exemple, je vais mettre un piano. Je vais mettre un violon. Par dessus, un autre synthé avec des effets. Je travaille ces différentes couches en travaillant la fréquence et ce qui génère finalement un son qui va être unique.

LFB : C’est quoi ton processus créatif finalement ?

MADSUN : Il n’y a pas une seule façon de faire. Soit je commence avec quelque chose que j’ai entendue. Un sample par exemple. Je tombe sur un sample qui me plaît. Ça peut être une percussion, des drums, juste une note. Une texture. Et ça va me donner une idée. Je vais visualiser dans ma tête des accords. Je pars de cette idée. Par exemple, si c’est une percussion, je vais créer tout un ensemble de percussions et ensuite je vais rajouter les accords, etc. Je vais incrémenter petit à petit les éléments.

Dans mon processus créatif, je mets beaucoup de choses au début. Je vais avoir quelque chose de très noyé, de très fourni en termes de son, d’éléments. Et petit à petit, plus j’avance et plus j’en enlève. C’est quelque chose que j’ai appris au fur et à mesure, puisque je fais des choses très texturé, j’ai des fréquences qui sont très exploitées. J’ai beaucoup de choses dans chaque fréquence. Au niveau du mix après, c’est très compliqué à gérer. Ce que j’ai appris à la longue, c’est qu’il vaut mieux en mettre moins et travailler sur ce moins. Que d’en mettre beaucoup et que du coup, ça soit un fouillis pas possible. Après on n’entend plus rien et c’est moins dynamique.

Je trouve que toute la maturité d’un producteur est de réussir à de faire quelque chose d’unique. De travailler la texture mais aussi de ne pas trop en mettre. Faire des choix. C’est très, très dur pour moi de choisir mais en même temps, c’est quelque chose que j’aime faire maintenant.

Donc dans le processus, soit je commence par des percussions, soit par une ligne de basse ou par des accords. Il n’y a pas vraiment de règle absolue. Ça dépend de l’instant présent. Je suis très productif. Souvent mon manager me le dit. Je crée beaucoup. J’ai 35 tracks en attente. Si je me mets sur mon ordi et que je commence à travailler un truc, je vais avoir une nouvelle track. À chaque fois. C’est bien mais en même temps, c’est piégeux parce que je me retrouve à attendre pour pouvoir les sortir.

LFB : Si on quitte l’aspect sonore, ce qui est aussi intéressant dans ton projet, c’est que tu accordes une certaine importance à l’aspect visuel. Encore plus avec cet EP où tu racontes une véritable histoire. Dans quelle mesure tu participes à sa création ?

MADSUN : De par mon métier de graphiste, j’ai toujours de l’imagerie. Quand j’entends un son, je visualise quelque chose. Automatiquement. Dans mon projet MADSUN, j’ai la volonté au niveau artistique de développer quelque chose qui soit complet, donc visuel. Et d’autant plus que ça m’est très souvent arrivé que je fasse écouter un son à quelqu’un qui dise que c’est bien mais quand je lui montre la vidéo avec le son, la personne accroche plus. Même une cover. Si tu as une image liée au son, la personne va être plus immergée dans tous les sens du terme. Ça me motive à le faire. J’ai l’impression que le projet est plus complet. 

Si je ne travaille pas l’imagerie qui est liée au projet, j’ai une sensation d’incomplet. Comme si quelque chose manquait.

LFB : Tu t’occupes des covers du coup ?

MADSUN : Auparavant, je travaillais toujours avec un artiste qui s’appelle Jérémy Shin. C’est un grand ami à moi qui fait de la 3D. Je lui faisais faire beaucoup de choses avant. Il a participé grandement à l’imagerie de MADSUN, en faisant notamment mon avatar 3D ou encore le clip de Discovery. Tout l’EP You & Me, le couple qu’on voit sur les covers, c’était lui. Maintenant, je suis venu à réaliser moi-même les choses.

Sauf de temps en temps où il m’est arrivé de faire appel à des artistes indépendants. Par exemple pour cet EP The Lost Kingdom, j’ai fait appel à un artiste IA. Il réussit à faire des choses dans des styles que j’ai du mal à attraper. La cover rouge, je lui ai donné le personnage que j’avais créé. Je lui ai demandé de créer cette femme sur un cheval, dans le style que lui a l’habitude de produire. Son style, c’est un peu comics année 80, très synthwave avec des reflets, de l’argenté, du chrome et avec un aplat de couleur. Je lui ai demandé de créer une cover avec ce style-là. Quelque chose qui sorte du commun. Il a réussi parfaitement. Pour un autre son que je vais bientôt sortir, je me suis rapproché d’un artiste qui fait de l’illustration qui m’a fait une très belle illustration.

Par moment, ça m’arrive de demander à d’autres artistes mais sinon, c’est moi qui m’en charge. J’ai toujours l’idée et la volonté de développer quelque chose. Je suis très impliqué dans la réalisation. Demain, si j’étais amené à travailler avec des équipes sur les visuels, je serais très impliqué dedans. Je serais très précis dans ce que je demanderais parce que je sais exactement ce que je veux. Après je suis toujours à l’écoute. Si j’ai des remarques, je les écoute. En général, quand je fais un son et que je l’écoute, j’ai une vision claire de ce que je veux. Après ça peut arriver qu’après avoir fait quelque chose, ça n’aille pas. Que ça ne me plaise pas. Je me dis que mon idée n’était pas la meilleure.

Par exemple, pour Palaces, avec Portyl, mon idée était de générer un personnage avec de l’IA, on a mis cette couleur bleue et je voulais créer quelque chose d’assez unique. Lui de son côté a trouvé comment faire quelque chose où on voit le visage qui se distord vers la droite dans une nappe de couleurs. L’idée était de faire en sorte que cette fille soit attrapée dans quelque chose.

Dans l’imagerie visuelle vidéo qu’on a développé pour cette musique, on a travaillé avec quelqu’un qui fait des vidéos. Il créé des designs où il filme des choses, il le passe dans une télévision, il l’enregistre sur une cassette, distord l’image et re-filme l’écran. Il repasse ça dans un logiciel où il ajoute de la 3D, des effets de lumière. C’est un gros travail. Il a créé ce truc-là où on voit une image un peu comme dans une télé avec plein de pixels déformés. C’était ça le départ. On est partis de ça et on a fait un personnage comme si elle était aspirée dans quelque chose.

LFB : Avant cet EP, tu as sorti un EP de remixes de tes titres sur You & Me. Je me demandais quel travail ça te demandait de sortir un tel projet et quel effet ça fait de voir d’autres artistes travailler sur tes productions ?

MADSUN : Pour cet EP de remixes, c’est moi qui suis allé chercher les artistes pour la plupart. Donc les étapes, c’est sélectionner les artistes qui me plaisent et avec lesquels j’ai envie de collaboré. Et aussi qui ont une vision qui peut différer de la mienne et qui peut apporter quelque chose à mon sens. Quelqu’un qui puisse à aller dans une voie que je n’aurais pas pu imaginer, qui emmène des chemins différents. Je trouve ça intéressant. Mon idée, ce n’est pas de prendre quelqu’un qui fasse exactement comme moi. J’aime explorer les choses différentes, à l’exception de Otherwise Fine qui fait le même style que moi mais humainement c’est quelqu’un que j’apprécie énormément et avec qui j’avais envie de collaborer. Il a fait un remix pour moi et j’en ai fait un pour lui.

Pour le coup, j’ai laissé les artistes choisir. Je leur ai donné tous les sons de l’EP et chaque artiste a choisi. Ils travaillent de leur côté. Parfois il me donne une vision de ce qu’ils aimeraient faire, parfois ils ne savent pas donc c’est la grande surprise. Quand tu reçois, tu arrêtes tout, tu mets ton casque et tu écoutes. Il n’y a jamais de déception. Tu es toujours content d’écouter quelqu’un qui s’est approprié ton morceau. Souvent, c’est de la surprise. Tu es content d’écouter quelqu’un qui a réinventé quelque chose à partir de ce que t’as fait. 

Après, une fois que c’est fait, tu es trop excité. Tu as trop envie de les sortir et que tout le monde puisse l’écouter. Pour le coup, ça s’est passé comme ça. Je n’avais pas de limite de nombre de personnes ou de choses comme ça.

LFB : C’est quelque chose que tu es amené à refaire tu penses ?

MADSUN : Je ne sais pas. Ça s’est très bien passé mais ça demande quand même beaucoup de relationnel. Au niveau auquel je suis, les gens avec qui je collabore ne sont pas tous aussi disponibles que moi. C’est quelque chose qui peut me frustrer. Je n’ai pas envie de me mettre un poids des fois. Dans les collaborations, c’est ça qui me gêne les plus, l’indisponibilité des gens.

Je serais chaud de le refaire un jour mais pour l’instant, je n’en ai pas l’envie. Par contre, j’avais l’envie de faire faire un remix d’un des sons de l’EP. Il y a un artiste qui s’appelle OAKUM qui a fait un remix de Lost Minds. Je pense qu’elle a beaucoup de potentiel et je me suis dit que ça serait cool de fait après la sortie de l’EP. Je voulais quelque chose de club. Là, c’est parti sur une autre direction, plutôt festival. C’est super cool, je suis trop content.

LFB : Il me semble que l’année dernière, tu as signé sur un label. Qu’est-ce que ça change dans ton projet ?

MADSUN : Ce label s’appelle Violet Crown. C’est l’ancien label manager de CloudKid. C’est quelqu’un de très sympathique, avec qui j’aime bien échanger. J’ai signé avec lui parce qu’il croit au projet. C’est très dur dans l’industrie musicale de trouver des gens qui croient en toi quand tu travailles un peu dans une niche et qui soient d’accords de pousser ton projet. Quand tu trouves quelqu’un que tu sens motivé, qui a envie de travailler avec toi et qu’en plus il y a un bon relationnel, il ne faut pas trop hésiter. J’aime m’entourer de belles personnes et de gens qui soient intéressés par ce que je fais. Ça s’est fait naturellement. Il a la volonté de faire quelque chose de qualitatif dans son label.

C’est un label naissant. D’ailleurs, mon morceau High Like This était le tout premier morceau du label. Il sort beaucoup de choses de qualité je trouve. Il fait des bonnes sélections. Le label s’implique vraiment en fournissant une belle part de promotion dans le projet à chaque sortie. Donc ça m’aide pour la visibilité, au niveau organisationnel aussi. Pour moi, mon projet est assez avancé dans ma tête mais il est assez naissant par rapport à la carrière donc c’est quelqu’un avec qui j’aimerais continuer de travailler à l’avenir.

LFB : On t’a déjà vu jouer à plusieurs endroits à Dijon. Tu as notamment fait la première partie de Fakear à La Vapeur. On t’a vu à une soirée au 888 aussi. Quelle importance tu accordes au live et qu’est-ce que tu prévois pour la suite ?

MADSUN : Le live, ce n’est pas quelque chose que j’envisageais au départ mais suite aux conseils de mon équipe, j’ai vite compris que c’est un moyen de faire vivre ma musique. Quand je l’ai fait à plusieurs occasion, notamment pour Fakear, j’ai ressenti tellement d’émotions et j’ai tellement apprécié le moment que je me suis dit qu’il fallait vraiment que je le travaille. À côté de ça, travailler un live, c’est le double de travail. Il faut tout refaire pour le live et il faut apprendre tout le set-up, tous les accords pour rejouer en live. C’est un gros, gros travail préparatif en plus de tout ce que je fais à côté. J’ai longtemps vécu ça comme un fardeau.

Aujourd’hui j’essaie de m’en libérer pour reprendre du plaisir. Avec ma situation familiale et professionnelle, c’est très dur de dégager du temps. Pour préparer un live et un set-up, j’estime qu’il faut des journées entières de préparation. Il faut vraiment s’immerger dedans parce qu’à chaque fois que je fais par des petits bouts, il faut que je me remette dedans, que je me souvienne de pourquoi j’ai fait telles choses. C’est très contraignant de faire le live.

Par contre, le côté jouer et vivre le live, j’adore ça. Je trouve ça génial. Je n’ai pas trop d’appréhension devant le public, ça m’a étonné. J’étais content. J’envisage le live comme quelque chose qui permette de faire vivre ma musique, de la ressentir et d’avoir vraiment une communion avec le public. Voir les gens qui ont des étoiles dans les yeux et qui te regardent et vivent le truc, dansent sur ce que tu as fait, c’était quelque chose d’incroyable. C’était vraiment très agréable. J’ai vraiment bien vécu le moment.

LFB : Qu’est-ce que va donner la suite ? Tu travailles sur quelque chose ?

MADSUN : Oui, j’ai revu entièrement le set-up pour le live. Je veux avoir quelque chose qui soit plus facile à transporter. J’ai designé dans ma tête tout ce que je voulais. Je sais quels instruments je vais avoir sur scène. Ma volonté est de reconstruire un set-up live. Pour l’instant, j’ai en tête d’avoir un set-up pour jouer 30 minutes et un pour jouer une heure. J’essaie de construire ces deux-là. J’ai déjà les tracklists établis pour les deux. Il reste à monter le son.

Pour la suite, j’ai plein de morceaux à sortir donc je veux les promouvoir sur scène. Ma volonté finale, ce que j’aimerais, ça serait un concert type Odesza. C’est-à-dire un concert immersif dans lequel ce n’est pas l’artiste qui est mis en avant mais les lumières, les visuels. Donc le son et le visuel. C’est ça que j’aimerais créer, un spectacle. Que sur scène, tu vives une expérience, une histoire et que tu sois immergé aussi bien par l’image que par le son. Que tu ressortes de là, que tu aies vu plein de choses et que tu sois dans un monde parallèle.

LFB : Tu as sorti deux EPs. Comment tu envisages les choses à l’avenir ? Est-ce que tu veux rester sur ce format-là ou basculer sur un album ?

MADSUN : J’ai beaucoup de morceaux à sortir. J’ai déjà défini les choses, avec des sorties jusqu’en 2026. Ensuite j’ai un album qui est prêt, pas totalement mixé et masterisé. Il fait quatorze titre et ça fait deux ans que j’attends pour le sortir. Il viendra soit fin 2026, soit 2027. Pour sortir un album, j’attends d’être bien entouré.

Notre chronique de l’EP : ici

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