ADN #471 : Louis Jucker

Je sais pas si le but est de vous parler de classiques que tout le monde connaît ou s’il s’agit de parler de trucs qui m’ont marqué profondément. A chacun ses héros, j’imagine. J’écoute rarement de la musique, et une fois que j’ai un truc qui me plaît, je scotche dessus jusqu’à ce que ça me colle sous la peau. Disco doom est mon groupe suisse préféré, ça m’accompagne depuis longtemps et ce disque a tellement tourné sur ma platine que les sillons sont usés comme un vieux jean.

J’avais acheté par hasard ce disque (une copie houleuse en fait) en Russie quand j’étais ado. J’aimais bien la pochette. J’avais pas pigé que c’était le gars qui avait écrit Californication. Le morceau folk demo solitaire trop court, qui commence par une intro d’orgue qui fait pleurer et se finit par un écho qui se dépitche, c’est assez toute ma musique.

J’écoutais ça en sautant dans ma chambre quand j’étais enfant, j’avais gagné ce disque à un match-au-loto avec ma grand-maman. Jamais écouté la version originale de Buddy Holly. La version de Humble Pie explose de naïveté et la ligne de basse défonce tout, ça me définit je crois. En fait, si je devais physiquement être une chanson, je serais celle-là, ou Cosmic Dancer de T-Rex.

Vu une fois ce gars en concert avec 10 autres personnes, ai été assez secoué. Lui ai acheté un disque, et du insister pour qu’il me le signe. J’écoute régulièrement ce disque quand il fait nuit, m’en lasse pas vraiment. On entend les mouches voler. C’est glauque et beau, ça ressemble à une nature morte caravagesque avec des trucs qui pourrissent.

J’aurais pu prendre n’importe quel truc de Bazan, ou des gars de The New Year. J’ai l’impression que ces artistes font toujours la même chose, comme des boulangers qui ont pigé comment faire du bon pain. Et je valorise plus que tout les bonnes boulangeries.