Les clips de la semaine #109 – Partie 2

Avec 1000, JOKO continue de percer sa chrysalide et de dévoiler son nouvel EP à paraitre début 2022.

L’artiste continue d’utiliser sa musique comme une force autant cathartique que poétique et forcément un peu politique, avec ce morceau qui part du constant que quoi que fasse une femme, elle sera toujours (mal) jugée par les hommes. Une différence de traitement qui l’a poussée à prendre la parole et à se libérer des contraintes qu’on lui impose avec la volonté toujours plus forte d’être elle même plus que tout.

1000 est un titre aussi puissant qu’entrainant qui joue sur les équilibre, entre le fond et la forme, entre la production affirmée et la voix d’Iris qui alterne force et fragilité.

Un titre superbe qui s’accompagne d’une vidéo imaginée par Iris et son frère Hector Di Napoli, aussi à la réalisation. Ici les femmes sont donc des proies, entourées d’ombres menaçante qui se révèle être des vampires cherchant avant tout à se nourrir et à entraver le personnage joué par JOKO. Mais dans une mue nécessaire, celle-ci se transforme et finit par se libérer de ses chaines et à prendre le dessus sur ses démons , dans une vidéo qui rappellera autant une nuit en enfer que buffy contre les vampires.

Cela fait déjà un petit moment que Lewis OfMan met du soleil dans nos vies et le bonhomme a décidé d’enfin se lancer dans le long format avec l’annonce de son premier album Sonic Poems, prévu pour le 11 février 2022.

Un nom d’album somme toute assez logique tant la musique de Lewis a toujours portée en elle se connait rêveur et doux autant qu’une efficacité imparable qui ramènerait le plus timide d’entre nous sur les pistes de danse.

C’est une nouvelle fois le cas avec Boom Boom qui ouvre le bal en tant que premier single et qui nous rappelle tout ce que Lewis OfMan fait de mieux : de la musique instinctive, dansante, solaire au rythme effréné et aux influences autant synthétique qu’organique. Un mélange explosif qui nous file un grand sourire et des fourmis dans les pieds.

Le morceau s’accompagne d’un clip de Théo Le Sourd qui met en scène une petite bataille de danse d’un trottoir à l’autre entre Lewis OfMan & Violette D’Urso, habillés tous les deux de leur plus beaux costumes. L’histoire se termine de manière aussi brutale que poétique et annonce donc ce premier album qu’on attend avec impatience.

C’est un doux projet qui nous vient de Lyon et se révèle aujourd’hui à nos yeux et nos oreilles avec ce premier single Nemesis. Judi Faux Rêveur fait une entrée tout en douceur sur la scène pop avec un titre en apesanteur au texte ultrasensible porté par une voix qui n’a pas peur de prendre de la hauteur. Entre contemplation et mélancolie, pour ce Bon Iver à la française, un seul mantra :

« Pour toujours à la recherche de l’art

Pour toujours de la poésie

Pour toujours, moi flottant d’un état à un autre au fil de la vie 

Pour toujours, personne, tout le monde, perdu. »

Caleb Landry Jones nous a habitué a des roles de personnages torturés au cinéma, du marchand de comic books dans The Dead Don’t Die de Jarmush ou en incarnant un tueur en série dans Nitram (pour lequel l’acteur texan  a reçu une palme au dernier festival de Cannes). Sa musique, comme ses rôles, est habitée d’une intensité sombre et A Slice of Dream, le dernier single tiré de son second opus Gadzooks Vol.1, n’est pas une exception. Une guitare saturée, un piano poussiéreux, une voix  sous hypnose se superposent en un morceau hanté psychédélique inspiré. Le clip, réalisé par Jaqueline Castel, projette des images mouvantes multicolores du musicien et de sa partenaire Katya Zvereva dans une étreinte érotique aussi passionnée qu’étrange, pour “une exploration des sens” hallucinogène.

Godzooks Vol. 1 est sorti en septembre sur Sacred Bones et nous ne nous lassons pas de l’écouter… 

On l’a déjà dit, Adam Carpels tisse des liens étroits entre la musique et l’image dans son projet. Si ça musique est majoritairement instrumentale, elle a, dans ses textures et ses mouvements, une force évocatrice assez forte qui s’amplifie encore plus à la vision des vidéos.

Dune Noire porte en elle l’idée de transe et d’exploration qui trouve un chemin assez nouveau à travers la vidéo de Guillaume Dubois. Visuellement, c’est le clip le plus cinématographique du projet à ce jour dans lequel on suit un Ermite vivant en symbiose avec la nature qui décide de partir dans une « croisade » lorsque son camp est lâchement attaqué en son absence.

Résolu à rappeler au monde l’importance de la nature que l’on se voue en permanence à saccager, il crée une « potion magique » vouée à ouvrir les yeux de ce qui la boive sur la beauté et la fragilité des écosystèmes avec lesquels on habite.

La vidéo, porté par les nappes hypnotiques de Dune Noire, mêle donc ces deux univers, celui de la nature et de la musique électronique, nous entraine dans l’aventure de ces deux chamans modernes, Adam et l’Ermite, habilement joué par un membre de la famille de l’artiste afin de renforcer cet évident jeu de miroir.

On en profite pour saluer La Cave Aux Poètes, qui aura servi de lieu de tournage à ce superbe clip.

Mine de rien, cela fait désormais plus de 2 ans que Recollected Memories, le premier album de The George Kaplan Conspiracy est paru. Et si on se le réécoute de manière assez régulière, on était quand même dans l’attente du retour du duo.

Si ils ont été occupés par des projets parallèles, le duo semble semer les petites graines d’un nouvel album à venir et après Wainting On You, c’est désormais Move On qui est sorti de terre cette semaine. Un morceau qui nous rappelle ce dont nous avons tous besoin en ce moment : laisser le passer, récent et moins récent, derrière nous et regarder vers l’avenir et vers un futur dans lequel on espère trouver le meilleur. Cela donne sous la houlette du duo un morceau volontaire positif, qui groove avec toujours autant de facilité et qui nous invite à laisser l’imagination et la rêverie prendre une place importante dans nos vies.

Visuellement, cela se traduit par une échappée nocturne, l’architecture des villes ayant souvent tenue une place particulière dans les visuels et les clips de The George Kaplan Conspiracy. On se laisse donc bercer par la ville, ces néons, ces routes sans fin, le monde qui avance et une destination qui ne semble pas avoir plus d’importance que le voyage.

Il faut le dire, la Belgique ne se résume pas qu’à Angèle. Si cela semble évident pour beaucoup d’entre nous, il est toujours bon de rappeler que le plat pays est un vivier musical aussi impressionnant que divers, la preuve cette semaine avec les excellents Milk TV et leur nouveau titre, Anorak.

Ne cherchant pas à aller vers les tendances, le trio nous offre une proposition musicale assez personnelle, toute en rythme et en brisure qui nous entraine dans un univers surprenant et radical qui nous donnera envie de danser comme des robots en ayant l’impression au court de ces 4 minutes de vivre cinq chansons en une, entre des percussions déglingués, une basse qui groove dingue et une guitare qui ne sait jamais sur quel pied danser, pour notre plus grand bonheur .

Pour accompagner Anorak, le groupe dévoile un clip vidéo très DIY porté autant par l’humour que par des délires surréalistes et des animations faites main qui nous entraine dans un univers étrange, coloré et aussi fou que le morceau qu’il met en image. Du tout bon donc, en attendant la suite.

On doit le dire pour être tout à fait honnête, on regarde parfois certaines sorties avec autant de plaisir que de fierté. On connait bien 2L2T puisqu’il a évolué quelques fois en tant que photographe pour La Face B. Surtout, on l’a vu évoluer et avancer dans son projet musical, prenant le temps de peaufiner des morceaux intimes et tendres, tout à fait à son image.

Le voilà enfin prêt à se dévoiler à la face du monde avec un premier titre sobrement intitulé un point c’est tout.

Bien épaulé, notamment par Ouai Stéphane à la prod et au mix, Elliott nous offre un r’n’b moderne et incarné, à la sincérité sans faille. On l’écoute raconter ses histoires avec une certaine touche de naïveté et beaucoup de poésie.

2L2T avait des choses à nous raconter, l’aventure ne fait que commencer.

Que ce soit dans son minimalisme de départ ou lorsque le morceau finit par s’offrir des envolées électroniques et plus intense, tout respire la tranquillité dans le Vu d’ici de Ben Lupus.

Morceau qui donne son titre à son dernier EP et le termine, vu d’ici à tout de la conclusion logique, celle d’un voyage dans lequel l’artiste se permet de mettre toutes ses influences accumulées autant qu’un texte à la douceur et à la bienveillance communicative.

Il y est aussi question de transition, d’avoir trouvé sa place dans le monde pour enfin réaliser que le voyage et les embuches n’étaient que des étapes nécessaires pour nous amener ici et maintenant, là ou tout prend place et où tout prend sens. Un instant parfait ou le gris laisse place aux couleurs.

La vidéo de Rémi Richarme, inspiré des dessins de l’illustratrice Alice Meteigner, garde avec lui le côté naif et pur du morceau et nous entraine dans une animation en forme de voyage et de lente transformation. Vu d’ici, tout est bien à sa place.

Ben Lupus sera en concert ce vendredi aux trois baudets.