Les clips de la semaine #172 – Partie 1

La formation de Jazz parisienne Àbájade a dévoilé ce jeudi 27 avril la version live du morceau OBATALA, enregistré au Studio de l’Ermitage. Après avoir sorti un excellent album, Latopa, la formation défend son nouveau matériel sur scène, et ça marche à merveille ! La captation tirée de la release party du collectif démontre la grande aisance qu’il a sur scène. On sent une vraie ambiance se dégager de la performance et s’infuser dans la salle.

L’alliage de musique africaine et latine avec le monde du Jazz marche naturellement. L’art collectif qu’est celui d’Àbájade prend la forme d’une seule et même entité cohérente. Musicalement le tout est très riche, original, exécuté avec du talent et surtout… beaucoup de groove.

Le bassiste préféré de ton bassiste préféré est de retour en solo. Enfin… non. Thundercat, multiple lauréat des fameux Grammy Awards, s’est allié avec Kevin Parker de Tame Impala. Cette collaboration a donné lieu au nouveau morceau du producteur, No More Lies.

Sur ce nouveau single, les guépards sont lâchés et tous les potards sont poussés à fond. Comme d’habitude avec l’artiste, aucune concession n’est faite. Musicalement, on est sur du Thundercat pur et dur dans le texte. La note douce qu’apporte l’invité donne beaucoup de contraste et de nuance à une conclusion décalée. Le ton à mi-chemin entre un son vintage et moderne prend toujours une place prépondérante, notamment avec des grosses influences Funk mais aussi une production très ambivalente. 

Pour le moment, aucune annonce liée à ce nouveau titre n’a été faite, mais on peut éventuellement s’attendre à une petite surprise de la part du californien. Affaire à suivre…

C’est l’événement de ce début d’année dans la scène Jazz, Yussef Dayes vient d’annoncer son tout premier album : Black Classical Music. L’album, composé de 19 titres, prévu pour le début du mois de septembre se voit mis en avant par son titre éponyme.

Fidèle à ses racines et son style, le batteur démontre une nouvelle fois tout son talent pour la composition d’un Jazz moderne et vibrant. Les musiciens l’accompagnant sont pour la plupart les mêmes, en les personnes de Charlie Stacey et Rocco Palladino. On remarque aussi la présence de Venna, avec qui l’artiste a déjà collaboré récemment. Comme d’habitude on retrouve une musique très encline à l’improvisation et à la réinterprétation sur scène. 

Le clip lui, est un collage de vidéos retraçant la vie du producteur et de ses acolytes sur la route, en tournée. Une idée donnant un ton raccord avec le propos musical, sous fond d’images en noir et blanc. Il ne nous reste plus qu’à attendre et voir ce que le batteur le plus en vue de Londres nous réserve.

Après le succès de son album Nostalgia+, le belge Green Montana s’était fait un peu plus discret, laissant le temps à son album de vivre. En guise de petite surprise, il a livré cette semaine ROUGE NEON, un deux titres qui ravira ses fans de la première heure. Entre la trap de GINGER MC KENNA et les mélodies embrumées de 92i MAYBACH, il prend plaisir à faire ce qu’il sait faire de mieux. 

Pour accompagner cette sortie, il a décidé de clipper ce second morceau. L’accent est mis sur la mélancolie, celle qui arrive avec le succès et ses mauvais côtés, celle aussi qui pousse à des consommations de drogue pour apaiser cet esprit torturé. Ce qui se retranscrit à l’image par une lumière sombre et une isolation de l’artiste pensée par Coupe Gorges, qui se cache derrière la réalisation du clip. 

Green Montana paraît se confier un peu plus, usant de sa capacité mélodieuse pour toucher la corde sensible et décupler les émotions se renfermant dans sa musique. Il a de plus en plus tout d’un grand. 

Les choses se passent plutôt bien pour le jeune breton PHLP puisqu’en plus d’avoir sorti un projet en mars, (C’est un fait ) il est finaliste des Buzz Boosters. Pour continuer dans cette belle dynamique, il a sorti cette semaine un nouveau clip ici de ce dernier projet : La Nuit, réalisé par Leam.

Dans un esprit boom bap, il nous offre une balade nocturne à ses côtés. L’occasion pour lui de faire le point et d’exprimer certaines choses aussi morose soit-elle. Il y fait par exemple par de ses craintes, celles qui peuvent aller jusqu’à le paralyser et à le pousser à la consommation de tranquillisants. 

Loin pour autant de tomber dans la complaisance de cet état, il tente de s’en sortir au travers de sa création usant d’un égo-trip bien senti pour se mettre en avant et montrer la confiance qui peut l’habiter à ce sujet. 

En somme, il en ressort un morceau où déprime et espoir cohabite. En espérant pour lui que le premier s’efface au profit du second. 

Sur la troisième et dernière partie de STELE, sa suite de projet, Gemen se livrait beaucoup plus. Souvent le constat était froid, faisant ressortir les productions sur lesquelles il posait. C’est dans cette même lignée qu’il revient avec JE T’**** et son clip réalisé par Dinolsx. 

Même s’il est bien entouré, le jeune artiste semble avoir encore certains traumatismes qui le hantent. Ce n’est pas pour rien que dans cette voiture remplie, il semble déconnecté de l’ambiance globale habité d’une certaine mélancolie justifiée à l’écoute des paroles du morceau.

« J’ai des plaies qui m’empêchent de regarder derrière moi »

La solution a tout cela semble se trouver dans cette fille qui l’obnubile. Une relation où les sentiments se diluent dans les ébats, comme si la pudeur était inversée ne concernant plus les corps mais plutôt les cœurs des deux amants. Laissant leur amour se consumer comme ce bouquet de fleurs…

Marseille n’a plus à prouver autant en termes de rap que d’accueil, la cité phocéenne laisse rayonner toute sa chaleur dans la francophonie. Preuve à nouveau avec Prix Puskàs, la collaboration entre deux purs produits du sud : Janis et AM La Scampia, le tout sous la caméra de Lucas et FABIBI. 

Bien évidemment c’est à domicile que le clip a été tourné dans un appartement donnant directement sur le stade du Vélodrome, antre du tout aussi mythique Olympique de Marseille. C’est à l’heure du coucher du soleil, depuis le balcon et au rythme d’une production aux accents house que les rappeurs fusionnent pour une collaboration remplie d’alchimie et de soleil. 

Encore une fois Marseille aura réchauffé les cœurs et risque de baliser de ses sonorités festives l’été qui arrive. 

A peine disponible, Avant les yeux, le projet commun entre le rookie (qui n’a déjà plus rien d’un rookie) Houdi et le phocéen Stony Stone que le clip de l’outro Brume est déjà disponible et on y retrouve Smith & Wess à la réalisation. 

A l’écoute du morceau et, plus globalement du projet, on ressent l’alchimie entre les deux rappeurs qui étaient faits pour se rencontrer. Les productions souvent chargées de notes électroniques les laissent ouvrir la porte aussi bien de la fête que de la mélancolie. Mais c’est plutôt dans l’obscurité de La Brume que va se clore le projet. Un égo-trip percutant mis en scène par une baraude nocturne à tout vitesse sur les routes de France et ce n’est pas l’orage qui les arrêtera.

On n’avait pas spécialement vu arriver ce duo, mais ils nous ont prouvé qu’il faudra compter sur eux dans les années à venir. 

Ça y’est Faire les vagues est dehors, premier projet de Urde sur son propre label Maintenant ou Jamais. 5 titres dans lesquels Urde impose un style marqué : une voix singulière légèrement cassée, des textes poignants qui touchent directement au cœur et des prods qui oscillent entre jersey, trap ou Détroit. 

Le clip de Carélie accompagne la sortie de l’EP et affirme une nouvelle fois la sincérité et l’authenticité d’Urde. Le rappeur évoque le quotidien, les épreuves que celui-ci nous réserve et l’espoir qu’on se doit de porter. Des épreuves qu’il a choisi de surmonter avec les siens, en famille, de retour dans son village d’enfance. Urde vient manier avec finesse les mots et les images pour nous faire ressentir des émotions brutes qu’on ne retrouve que dans sa musique, et la recette est complètement réussie !

Cette même semaine, les trois membres de Please auront rempli deux Boule Noire, et sorti le magnifique clip – vintage et kitsch à souhait – de It’s Only A Band, réalisé par Alice Moitié. Sûrement le clip le plus drôle que vous verrez cette semaine, Please nous embarque dans une ballade Normande ultra-vitaminée où ces trois rockeurs des 70’s se livrent une guerre d’égo loufoque et hilarante. Tout est addictif dans ce morceau, It’s Only A Band est un véritable tube pop et conserve une énergie live empruntée aux groupes de rock qui les ont bercé. Une ambition musicale assumée par le groupe qui imagine “un monde où Harry Style serait un membre de Fleetwood Mac”.

Pour accompagner la sortie de son deuxième album GLAM (Bonsound), LUMIÈRE dévoilait cette semaine l’éblouissant À quoi tu penses. Ce nouveau titre aux exubérants accents 70s aborde les situations qui s’enveniment sous l’emprise de la jalousie et de l’insécurité : le chanteur québécois raconte ici les drames qui peuvent arriver lors qu’elles sont confrontées à ce qu’elles ne connaissent pas. Dans un superbe clip réalisé par Alexandre Pelletier (qui fait au passage un clin d’œil tout en paillettes et chorégraphies au clip de Material Girl de Madonna), LUMIÈRE rayonne et utilise toute sa flamboyance pour dédramatiser le conflit. L’artiste sera bientôt de retour en France, alors gardons l’œil grand ouvert ! 

Il y a des culs. Oui, c’est brutal mais ce sont les premières images du clip, certes floutées. Le quatuor indie pop de Brooklyn redore l’harmonie entre l’homme et la nature dans un paysage coloré et cousin à l’Auvergne. Run to the Moon met surtout en valeur la forte amitié entre les membres du groupe et cela de manière décalée. Les origines de Beach Fossils sont américaines mais la fibre du groupe est clairement anglaise. On pense aux résonnances psychés de The Verve et à Spiritualized à travers des influences mélodiques eighties comme les Cure. Les ondes sont rassurantes et nous apportent beaucoup de quiétude dans une époque contemporaine tourmentée.  Le titre sera présent dans le prochain album Bunny qui sortira le 2 juin prochain.

Le duo français dévoile un nouveau clip de son premier album Tender Seas sorti le 17 février 2023. FØR continue à nous captiver tant en musique qu(en image. Par la réalisation de Yann COSSE, on suit la fuite d’une femme à vélo, le nez en sang (non, ce n’est pas Eleven), le regard déterminé et triste. Par le miroir du feu, on apprend qu’elle a réussi à échapper à une agression. La mer apparaît ensuite. Elle s’agite, l’horizon se dégage, le sourire réapparaît. Halcyon illustre ce nouveau souffle vers de jours meilleurs, ce plaisir de goûter à une deuxième vie.

Avec Loin de ma terre, Dominique Dalcan nous livre un premier titre de son prochain album à paraître en septembre prochain, Last Night a Woman Saved My Life. Mais plus qu’un morceau de musique, il s’agit d’un retour mémoriel sur le pays qui l’a vu naître et les sensations qu’il garde encore profondément gravées en lui. Là où son histoire a commencé, au sein de la crèche Saint-Vincent de Paul avant de rejoindre la France en suivant un chemin menant à son adoption. De Beyrouth, la ville capitale de ses origines, il en cherche à retrouver ses effluves, sa clameur, sa chaleur et sa lumière pénétrante.

Loin de [sa] terre, mais proche des aperceptions qui l’en raccrochent. Souad Massi mêle sa voix chaude et réconfortante aux pensées chantées parlées de Dominique Dalcan. Le charme opère, réinventant la chanson en un moment délicat et fragile, suspendu aux confidences du musicien. Les images illustrent ses recherches. Elles mènent à réinventer une histoire plutôt que de pouvoir ou vouloir la retrouver. La vidéo finit en se parant des teintes flamboyantes du soleil couchant, celui dont « la chaleur de [ses] rayons cicatrise les plaies ». Une journée s’achève, une autre la suivra. 

Memories, et si nos souvenirs pouvaient se matérialiser ? Ils prendraient la forme d’autant de trésors précieux et d’objets mystérieux disséminés dans le dédale créé par notre mémoire. On pourrait les redécouvrir tels des explorateurs. Et, dans une quête digne des meilleures aventures d’Indiana Jones, les tirer de l’oubli dans lequel ils ont été enfouis depuis longtemps. Aventuriers de leurs sentiments Pablo Padovani – aka Moodoïd – s’unit en pensées à Olivia Merilahti – aka Prudence, ex- The Dø – pour faire revivre des bribes de leur passé commun. La vidéo est aussi magistrale que la chanson est éblouissante. On en reste ébahi.  

Memories est issu du deuxième volet de son projet PrimaDonna dans lequel il partage ses compositions avec de nombreuses chanteuses talentueuses. De Juliette Armanet à Melody’s Echo Chamber en passant par Zombie-Chang, onze duos sont nés d’autant d’envies de s’associer à leurs univers singuliers.