1863, L’éruption de la nouvelle garde

Twitter, a vu fleurir de nombreux médias mettant en avant à l’honneur la culture rap et ses divers facettes. Pour concrétiser le travail qu’ils mettent en place au quotidien sur ce réseau, certains d’entre eux décident de porter leurs lignes éditoriales au sein d’un projet. En ce début 2021, c’est 1863 qui propose le projet Tambora qui explore et représente à merveille l’univers de ce média jeune et ambitieux.

En 1863, le métro londonien voit le jour, moyen de transport devenu incontournable c’est aussi le symbole d’une culture urbaine qui a pour habitude d’être cadenassé dans les bouches de métro. Jusqu’à ce que, petit à petit des personnes prennent les choses en main pour la faire sortir des sous-sols et la propager au plus grand nombre.

Les huit membres de 1863 l’ont très bien compris en créant leur média et encore plus quand ils ont choisi de mettre au point une compilation représentant la musique qu’ils aiment. Pour cela, ils ont été cherché des pépites qui ne demandaient qu’à briller, une recherche précise qui les amènera même jusqu’en Suisse pour en revenir avec des morceaux de Slimka et Rouhnaa. Une fois l’équipe réunie, l’idée a été de réfléchir à comment mettre tout cela en musique dans un univers cohérent. Et c’est là qu’un bond dans le temps de 206 ans les renvoient à Tambora, un volcan tellement puissant qu’il privera la majorité de la planète d’été. Si en 1816, l’éruption de Tambora a offert un été glacial, la compilation proposée par 1863 vient ici réchauffer le mois de janvier.

Pour réveiller à nouveau le volcan et faire trembler le monde de la musique, le média a décidé de croire en 13 artistes épaulés par six beatmakers. Et ils ont bien fait car ces architectes ont fait des travaux colossaux pour respecter la ligne directrice proposée par 1863. Pas étonnant donc de voir les beatmakers crédités à la même hauteur que les artistes, en espérant que d’autres projets s’en inspirent.

Principal architecte du projet Alkakris à l’honneur de réveiller le peuple avec le doux Arc-en-miel. Un réveil serein qui se poursuivra sur les morceaux suivants avec les mélodies chaude d’Andy Luidje, la douce voix de Timéa ainsi que la plénitude atteinte sur Nirvana par thaHomey. Une sérénité qui sera vite perturbée par les voisins Suisses qui dès les premières notes de Bridget réveillent le volcan sans prévenir. Une éruption inattendue qui détruira tout sur son passage, un présage qui annonce des concerts agités.

Dans les cas les plus extrêmes, comme à la suite d’une catastrophe naturelle telle que celle causée par Tambora, il est important de Rien Lâcher comme La Fève le précise si bien sur l’instrumentale de son compère Kosei. Une manière de donner de la force à sa génération qui regorge de talents qui ne demandent qu’à être mis en avant.

Les moments de vie les plus traumatisants amènent aussi à se recentrer sur soi-même, se poser des questions et essayer de trouver des réponses. Cette introspection se retrouve sur Aride qui voit la connexion entre Luni et Jeunesaint libérer une atmosphère lunaire. Rappelant que le projet avance en même temps que la journée et que l’obscurité de la nuit commence à tomber. Une nuit chaude causée notamment par les rejets du volcan mais également par la connexion entre Lala &ce et Jäde. Mais alors que Rozzy semble décider qu’il est l’heure d’aller se coucher après une petite douceur à base de Pollen, Khali à l’air d’en avoir décidé autrement. Tel un démon il surgit dans la pénombre sur une instrumentale machiavélique de Yunodji qui cause une dernière montée de magma avant de se répandre à nouveau et provoquer une situation Hors de contrôle. Un état de chaos qui verra Leo Germany clôturer le projet ainsi que la renaissance de Tambora.

Comme vous l’avez surement compris, l’équipe de 1863 a décidé de créer tout un univers autour de ce projet, le rendant ainsi digeste tout en collant à leur esthétique. Tout a donc été choisi avec une précision millimétrée, la pochette travaillée par Olivier Dne faisant référence aux peintures de William Turner inspirées par le fameux volcan Tambora.
L’univers installé par l’équipe du média tout en donnant la part belle à ce que chaque artiste sait faire de mieux promeut une diversité musicale qui permet à tout un chacun d’y puiser ce qui va le toucher.

En plus d’être un projet extrêmement qualitatif proposant un univers singulier, Tambora symbolise aussi l’avènement d’une jeunesse qui a su saisir les outils à sa disposition pour mettre en avant la passion qui les anime, et pour cela ils ont pu compter sur Jeune à Jamais, qui fidèle à sa ligne et à son envie de promouvoir les jeunes talents s’est occupé de la distribution du projet.
Ce projet sonne ainsi également comme une ouverture pour tout ceux qui ont l’envie de mettre des choses en place et d’oser créer et partager.

Pour clôturer, la parole sera laissée à La Fève qui résume assez bien le message qu’essaye de dégager le projet :

 » Je passe le salam à ceux qui donnent la ce-for pour pas lâcher « 

La Fève, Kosei – Pas Lâcher