Sheitan and the Pussy Magnets viennent de passer niveau 2 de leurs aventure musicale. Il y a deux ans sortait Nothing To Be Said, leur premier ep. On y découvrait une bande de jeunes types sympathiques qui affichaient une volonté claire, foutre le feu. L’opération a fait frissonner nos petites oreilles et on attendait avec quelques impatiences la confirmation. Cette confirmation s’appelle In The Mood For Nothing.
Vincent à la batterie, Michael aux claviers et Étienne à la basse accompagnent Alec et Rawad, les deux compositeurs que l’on retrouve au chant et à la guitare. Ceux-là ont soif d’écrire, de composer et de jouer, et ce n’est pas nous qui leur demandons d’arrêter. Quand nous les rencontrons sur la scène du PopUp le 22 mars dernier, le public averti est au rendez-vous et chante déjà à tue-tête Back Into The Trap. Le morceau prend des airs de tube lorsqu’il est joué une seconde fois lors du rappel.
Il y a tous ceux qui ne jurent que par le rock anglais. A chaque génération, de nouvelles idoles sont placardées sur les murs des chambres d’adolescents. On ne compte pas le nombre de musiciens qui ont cité The Who ou encore Pink Floyd comme références. Aujourd’hui les groupes britannique qui inspirent les artistes d’aujourd’hui sont des formations comme The Last Shadow Puppets.
Bien sûr, on sent fortement l’influence de Arctic Monkeys, mais est ce que cela est dérangeant ? Eh bien non. Tout d’abord, parce que la référence concerne surtout la meilleure période du groupe mené par Alex Turner. Ça me rajeunit de quelques années et ce n’est pas désagréable. Deuxièmement, parce que c’est tout simplement bien fait. Les riffs des frenchies fonctionnent à merveille, les arrangements tournent parfaitement au gré des changements de rythmes, la fougue qui maltraite des cordes et domptée, maîtrisée tout en la laissant s’exprimer et sans jamais perdre l’énergie originelle. Sheitan and the Pussy Magnets est donc une ode au genre, un hommage à cette musique outre-Manche qui nous aura tous, à un moment ou un autre, fait frissonner.
Le jour, la nuit, l’inhibition que celle-ci procure ainsi que ses démons, la spirale infernale de la vie à chercher des réponses qui n’en sont pas, sont les thèmes qui animent leur écriture. Il s’en dégage une espèce d’Air fighting, un mouvement de foule qui nous retient ou nous pousse. C’est le combat du seul chemin possible, celui qu’on ne choisit pas forcément. Un sentiment universel et blindé d’énergie, qui parle par lui-même et fédère.
Mais avant tout, la musique de Sheitan and the Pussy Magnets est une musique pour se faire kiffer et ça marche. Fun et entraînant, une efficacité indéniable procure une irrépressible envie de se jeter à corps perdu sur la piste de danse. La magie opère irréfutablement, il n’y a donc rien à ajouter.