Avec un nouvel EP de six titres, Fhin marque son retour par une plongée au cœur des sentiments humains, paradoxaux et insaisissables.
Que le temps fût long depuis la sortie en 2020 de Trauma, qui était le premier album de Fhin. L’artiste avait su nous faire voyager magnifiquement grâce à ses morceaux, tous emprunts d’une certaine sensibilité et d’un romantisme omniprésent. Les six titres de Nostalgic for the Future traduisent une conception particulière des sentiments amoureux.
C’est Tactile, titre effectué en collaboration avec Aloise Sauvage, qui nous permet de rentrer dans l’univers rassurant de Fhin. L’atmosphère si particulière à l’artiste, ponctuée de synthétiseurs et de diverses autres sonorités synthétiques, accompagne magnifiquement le chant maîtrisé de la chanteuse. Les paroles transcrivent les émotions produites par une rencontre, qui vont jusqu’au fantasme d’une vie commune future.
Cet enthousiasme génère une certaine légèreté, que la production électronique d’Everlastin traduit parfaitement. La voix douce et entraînante de l’artiste, combinée aux différentes textures créent une ambiance enveloppante où l’on se sent bien.
Cependant, ces sentiments ne découlant que d’un fantasme, il paraissait impossible de ne pas revenir à la réalité. C’est ce que traduit Post Chagrin, morceau très court où le chant est plus sombre. Une certaine résignation due à la désillusion règne. Ce qui nous amène à Sombrer. Ce titre, chanté en français, exprime le besoin urgent d’être seul pour digérer la situation.
La chute est empreinte d’une certaine pudeur. Les nappes trainantes synthétiques sont contrebalancées par un rythme qui s’accentue au fur et à mesure du morceau. Une lutte intérieure semble se dessiner entre l’envie de sombrer et celle de se relever.
Que serait un projet de Fhin sans un morceau de piano ? Comme Improvisations – Interlude sur son album sorti en 2020, a Roof apporte une certaine beauté à l’ensemble. Cet ensemble d’accords, ponctuée de la voix douce de l’artiste, ne comporte aucune fioriture. Il introduit parfaitement le dernier morceau de l’EP, Flat Head, au rythme bien différent et dont les sonorités house nous entraînent. Plus rien ne semble nous troubler.
Une nouvelle fois, Fhin a utilisé son univers si particulier pour transcrire avec succès une multitude d’émotions. L’atmosphère qui règne dans chacun de ses projets ne cesse de nous émerveiller.