Yolande Bashing : Tu me vois ? Tu me vois plus.

Le 17 février dernier, le duo Yolande Bashing nous révélait des talents de magiciens encore inconnus en faisant apparaître Disparaître

Vous n’avez pas suivi ? Okay, on reprend. Disparaître, c’est le nom du dernier album de Yolande Bashing et on va vous en parler juste ici.

Un album en plusieurs étapes

Un album, c’est un gros projet me direz-vous. Pour Yolande Bashing, il s’est construit petit à petit, celui-ci. Il faut dire qu’initialement, c’est un EP qui devait voir le jour en 2020. Petite coquille, vous l’avez dans le mille : la pandémie. 

Si les morceaux étaient déjà écrits et en cours de mixage, c’était quand même bizarre comme période pour lancer un EP, surtout quand on sait à quel point les morceaux de Yolande Bashing sont vivants et donnent envie de danser, tous.tes en transe dans une salle de concert embuée. 

Pas de promo possible hors réseaux sociaux et plateformes, pas de release party, pas de concerts… Les titres en auraient perdu tout leur sens et il faut aussi admettre que c’est un concept qui ne colle pas aux artistes. C’est le moins que l’on puisse dire quand on regarde en arrière désormais, avec le succès rencontré sur les deux release party de l’album qui ont eu lieu à la Bulle Café de Lille et au Pop Up du Label à Paris. Deux soirées qui affichaient complet, et nous vous faisions justement un live report il y a quelques semaines.

C’est alors qu’en cette période sombre est née la lumière, Yolande Bashing a décidé de combiner les quatre titres de leur EP, dont Delhi, avec de nouveaux titres, direction l’album avec Bruit Blanc !

Parlons de quelques titres phares sur les 9 morceaux qui composent ce nouvel opus

L’album s’ouvre sur Delhi, morceau initialement compsé pour le projet d’EP en 2020. Sur un refrain entêtant et poétique, Yolande Bashing a le don de dépeindre les rapports humains, aussi enivrants que lassants : “jsais pas quoi te dire quand tu respires”.

CQSFDM est sans aucune objectivité mon morceau préféré de l’album. On vous en parlait d’ailleurs il y a quelques semaines dans nos clips de la semaine. CQSFDM c’est Ce Qui Se Fait De Mieux si l’on cherche un hymne à nos soirées aussi foireuses que fabuleuses. C’est d’ailleurs ce dont traite ce morceau. 

Si vous êtes à la recherche d’un titre à la croisée des mondes entre psychédélisme et philosophie, il faut vous tourner vers celui-ci : L’Éléphant. “J’ai vu l’éléphant détourner les yeux de ce qu’il a vu”. Une plongée à la découverte d’un monde sombre “je suis l’ennemi véritable”, et du mystère qui rôde autour de la véritable source du tourment qui nous emporte dans le tourbillon de cette chanson.

“J’ai décidé de décéder sur l’île de la cité”. Ah bah ça commence bien ! La cité nous met un petit coup derrière la tête, comme un rappel d’ouvrir les yeux sur notre condition qui n’est parfois pas si terrible. La petite feinte sur les 40 dernières secondes du titre sonne comme un retour à la vie après un gros braincrash comme on les aime.

Au milieu de ce mouvement incessant, Le temps qui nous manque débarque comme un pétale de fleur de cerisier qui tombe dans le vent, apportant la note de douceur et d’amour dont on a clairement toustes besoin dans le vacarme de la vie ! Un morceau qui sent bon la tendresse et la valse au milieu du salon. 

Puis arrive Disparaître, featuring efficace tout en pop avec Accidente. Les synthés et les voix s’emboîtent et créent ensemble une mélodie dansante qui nous content une histoire “pas très nette” toujours sur la thématique aussi touchy que magnifique des relations entre deux êtres. 

Toutes les bonnes choses ont une fin, et cet album en a une également. Sans jamais rien laisser au hasard, Solitude vient clôre la succession de moments de vie que l’on retrouve sur Disparaître. Pas d’intro, pas d’outro, pas de couplets, juste un homme qui s’avoue “responsable de [sa] propre solitude”. C’est donc une seule et même phrase qui sera autant le fil rouge que la mélodie principale de ce dernier morceau. Les synthés oscillent entre fatalité et nostalgie, on sait bien qu’on ne retiendra pas la fin.

Mais d’autres choses sont à venir…

Yolande Bashing nous a encore bien eu.e.s avec ses mélodies entraînantes et ses textes singuliers qui nous parlent à l’oreille comme ces petites voix dans notre tête. Si le titre de l’album est bien Disparaître, nous ce que l’on retient c’est que finalement, ces moments de vie dont on fait des chansons sont quand même super chouettes.

Le terrible duo vient d’annoncer plusieurs concerts pour le début de l’été, à commencer par Tours le 20 juin et Laval le 21 juin. Prépare tes lunettes de soleil et ta bouteille d’eau, ça va chauffer !

Yolande Bashing par Martin Sojka – La Bulle Café, Lille 2023