L’histoire musicale de LUMIÈRE se vit comme des chapitres. Après A.M.I.E.S.A.M.O.U.R. , ses histoires d’amour et de folk dans les blés, Étienne Côté fait revivre son alter-ego et nous entraine dans GLAM, une vie pour le rock et le succès dans ce qu’elle a de meilleur…mais aussi de pire.
D’une quête à l’autre, il n’y a qu’un pas. Après avoir cherché l’amour, LUMIÈRE part donc à la conquête de la gloire et et du succès. Direction la grande ville, là où les rêves se fracassent souvent à la réalité. Cette transformation, cette sensation d’un réel fracassant, LUMIÈRE nous la raconte dans Rock Band, premier titre explosif de cette nouvelle aventure qui donne le ton : du rock, des solos de guitare et une certaine idée d’un ego qui grandit.
Si l’idée de Rock Band pourrait donner une sensation de collectif, il n’est pourtant question que de LUMIÈRE dans ce morceau et des sacrifices à faire pour atteindre son objectif : une certaine idée de la destruction, de soi et de son passé.
Cette idée, on la retrouve aussi dans la pochette de GLAM. En comparaison à celle d’A.M.I.E.S.A.M.O.U.R., la naïveté à disparu et c’est bien notre héros qui prend toute la place, peut être même trop puisqu’on son visage n’entre pas en entier. L’idée est brillante, le noir et blanc amenant un côté froid et distant, un peu ambivalent aussi avec cette sensation d’un visage double alors que GLAM brille en lettre d’argent sur la pochette.
Glam arrive et on se retrouve dans un autre monde. Le tournant musical est affirmé, la musique est physique, brute et ce sera le cas sur presque tous les morceaux. Là où l’intérêt se décuple, c’est dans l’écriture. À travers ce morceau, on se retrouve dans l’esprit de LUMIÈRE.
Ainsi GLAM se vivra comme une aventure en trois dimensions : LUMIÈRE se vit dans l’intime, dans la sphère publique et à travers son esprit.
LUMIÈRE Glam
Alors que le morceau joue habilement sur les cris de la foule et qu’il nous entraine au cœur du show, c’est pourtant dans les méandres de la psyché du musicien que l’on se promène. Toute l’idée du « rise and fall » retranscrite en 4 minutes 30 : un être qui vit pour sa carrière et sa musique au point de s’oublier et de se fumer totalement.
Petit fruit, ralentit le rythme et laisse entrer le piano, élément nouveau dans la palette de LUMIÈRE mais qui prend toute son importance, tant le piano permet d’amener avec lui des émotions plus pure et toute aussi épique de sa musique.
L’album ayant été, en grande partie, composée autour d’un piano, cela se sent. Alors que le précédent morceau nous ramenait vers Electric Light Orchestra, on pourrait ici penser à du Queen moderne, avec une importance toujours aussi évidente des chœurs, qui supportent et élèvent la voix de LUMIÈRE.
Si, Litz-o-mania ramène une petite percée solaire avec ces éléments mélodiques puissants et variés qui nous entraine dans une pièce qui confronte de manière excitante la musique rock et le classique autant qu’elle parle de romance impossible, chanson en péril repart sur une trame beaucoup plus lente et presque dépressive. Le morceau nous plonge dans le doute de l’artiste, dans les dangers des pensées destructrices et rappelle que le succès ne fait pas le bonheur.
le rock
Sacrifice suit cette idée, ce chemin sinueux du star-system et des choses qu’il faut abandonner pour réussir. Comme dans Rock Band, le constant est doux amer. Si la musique peut être ici vue comme une drogue dure, un élément qui finit par nous couper des autres et esseule complètement le personnage de LUMIÈRE.
Le morceau se termine par ce constat assez effarant : si le téléphone de lumière sonne désormais, c’est uniquement pour faire avancer sa musique et sa carrière. Un morceau théâtral, puissant et qui permet une nouvelle fois à LUMIÈRE d’exposer une facette musicale différente.
À quoi tu penses suit cette fuite en avant, l’explosion de l’ego, les déviances de la star. Musicalement on est embarqué dans ce tourbillon assez fou. La puissance mélodique de LUMIÈRE prend tout son sens dans ce morceau. Entre le mea-culpa et l’aveuglement, on plonge plus profond dans cette histoire de rock et de gloire qui se poursuit tambour battant dans l’exceptionnelle Rock Steady au son de guitare un peu crade et aux paroles presque inaudibles. Un morceau dément, dans tous les sens du terme.
Savoir fuir, nous ramène presque vers A.M.I.E.S.A.M.O.U.R., une fuite vers le passée et un retour vers l’amour et un être blessé et qui tangue. On se laisse emporter par le groove nonchalant et la multiplicité du personnage de LUMIÈRE. Centré sur les rythmes de batterie, le morceau amène le derniers tiers de l’album, un besoin de retrouver les autres et sans doute aussi de se retrouver soi.
crédit : Cédric Oberlin
Être humain bouleverse et amène à la prise de conscience de LUMIÈRE, être de plus en plus perdu et désespéré. Tout GLAM se joue dans ses transformations et montre le talent musical et de parolier, puisque plus qu’un album, on se retrouve ici dans un film musical, avec une vraie narration et une vraie évolution du personnage principal.
Sur un banc frappe une nouvelle fois encore, ramène vers la solitude et dans l’esprit de LUMIÈRE, un morceau épique, à la fois tendre et triste qui laisse toute la place à Maman, sans doute le morceau le plus pur et humain de GLAM. Une confession en piano voix bouleversante qui voit les larmes de LUMIÈRE et les notre couler lentement sur nos joues.
Et comme la vie est faite de cycles, Chapeau de roue nous ramène à la campagne, un peu apaisé, un peu cassé mais vivant plus que jamais. L’album se termine dans un rire, comme pour nous rappeler que tout cela, reste un peu du cinéma, brisant le quatrième mur pour nous amener dans les dernières secondes dans le studio ou il a été créé.
GLAM est une nouvelle grande et belle aventure proposée par LUMIÈRE . 46 minutes de pure musique et un nouveau chapitre brillant pour le personnage d’Étienne Côté. On a désormais hâte de voir ce que tout cela donnera sur scène et comment LUMIÈRE se transformera dans sa prochaine aventure.