Vincent Khouni : rencontre à 8:12 PM

Découvert avec Double Date With Death, Vincent Khouni a fait le grand saut de l’album solo avec le très beau 8:12 PM. Un album de pop de chambre plus intime et personnel dans lequel il se dévoile. On a discuté avec lui de ce long format, d’apaisement, de contes et de l’envie de venir jouer dans son pays : La France.

La Face B: Salut Vincent ! Comment ça va à 6 jours de la sortie de ton album solo? (interview réalisée le 16 septembre nldr)

Vincent Khouni: (rires) Bah écoute, pas mal cool. Ça a été un long process pour établir tout ça, mais en tous cas je suis vraiment content de ce que j’ai pu déjà faire avec cet album là. Ça partait un peu de rien et de travailler avec des mecs comme Manu (ndlr: ALIAS), Guillaume, JB… C’est fun, je suis content. Je fais un petit listening party la semaine prochaine pour fêter ça, ça va être cool.

LFB: La dernière fois qu’on s’était croisés, tu m’avais déjà parlé de ce projet d’album solo. Je me demandais quel avait été le déclic de cette envie de faire quelque chose de plus personnel? 

Vincent Khouni: Je pense que c’est le fait d’avoir plusieurs projets à un moment donné. Que ce soit Double Date (ndlr: Double Date With Death), Orchids… J’avais plein de projets de groupe. Je trouvais ça cool, avec Double Date il y avait de la stabilité… Mais pour les autres, c’était quand même sur l’instant : on sort un truc et le band, ça va dans tous les sens. J’avais quand même envie de faire quelque chose de plus à moi, plus posé, moins dans le rock un peu intense. Donc c’est ça, mais je pense que le vrai déclic c’est la 12-cordes que j’ai acheté à un moment donné (rires). Je le dis dans le texte, mais c’est parce que c’est vrai. Quand j’ai acheté cette guitare là, en plus ce n’est pas une guitare de fou, ça m’a donné des idées. Ça m’a donné envie de plus aller vers des directions un peu 70s, tout ce que j’aimais bien. Les albums solo, que ce soit Harrison ou Lennon, tout ça m’inspirait pas mal. Du coup, j’étais comme “ah, je pourrais essayer de quoi”. Avec Manu, on avait essayé des petites demos mais c’était il y a vraiment longtemps, en 2018. Après ça, j’ai laissé murir ça mais je n’en faisais rien. Et pis à un moment donné, je me suis dit que j’avais vraiment envie d’y aller avec ça et j’en ai reparlé à Manu, pis à d’autres, pis Patrick qui m’accompagne à la basse. Le projet les intéressait donc après je me suis mis plus là-dedans. Mais je dirais que le point de départ, pour le symbole, c’est la guitare. Sinon, c’est d’être fatigué de faire plusieurs projets avec plusieurs groupes et se dire que j’allais utiliser tout ce que j’avais appris dans ces années de musique pour moi et ce que j’ai envie de faire. 

LFB: Est-ce que tu avais malgré tout des choses plus personnelle à exprimer mais qui ne rentraient pas dans le cadre de Double Date with Death ou de tes autres groupes? 

Vincent Khouni: Oui et non. Parfois, avec Double Date, je peux parler de choses quand même assez similaires, mais peut-être que je le cache plus avec des métaphores… Là, c’est peut-être un peu plus cru même si c’est pas mal romancé encore une fois. En tous cas, je n’essaie pas de mettre des noms, des mots… Mais ouais, c’est sûr que quelque part je me laisse un peu plus de liberté avec ce projet là. 

LFB: Comme c’est ton nom à toi, il y a peut-être des choses que tu peux te permettre d’exprimer de façon plus directe comme tu dis. Je pense à un morceau comme Marilou qui est quand même plus direct et moins onirique dans sa construction. 

Vincent Khouni: Absolument. C’était aussi l’idée d’embrasser le kitsch à la française, je le ferai encore plus après je pense. Ce que tu disais avec Happy Monday, j’avais bien aimé l’émission, la “pop classieuse” : j’aime bien ce terme là, c’est un peu vers là où je vais. J’essaie beaucoup de trucs au piano, j’écoute beaucoup de Air et des trucs comme ça. J’essaie de faire des liens entre là d’où je viens et la culture d’ici. Ici, ça grouille de bands, de plus en plus. Je trouve que c’est intéressant. En fait, ce projet là c’est peut-être de faire le pont entre les deux, sans pour autant me dire “je fais de la musique à la française”, mais c’est un peu le background que j’ai étant là-bas. J’ai écouté les Voulzy, Souchon, la french touch… Je trouve qu’on a un bel héritage à ce niveau là donc ce projet solo là c’est peut être l’envie d’embrasser cet aspect là. Un projet comme Double Date, quand on l’a créé par exemple, c’était plus l’émergence des Ty Segall et tout ça, de surfer là-dessus et maintenant de se diversifier. Pour le projet solo, je trouve l’image du pont entre les deux cool.

LFB: Du coup, comme tu disais, si on on retire un peu de son, il en résulte 6 morceaux qui sont très apaisés. À part la toute fin du dernier morceau, il n’y a rien d’agressif et rien de virulent, même dans le choix des instruments. Il n’y a quasiment pas de guitare électrique, il y du piano, de la guitare sèche, une batterie qui est très importante aussi je trouve… Comme on disait tout à l’heure, il y a vraiment cette idée de quelque chose de très organique mais qui pourrait se rapprocher de la pop de chambre tout en restant rock’n’roll. 

Vincent Khouni: Absolument, ouais. C’était vraiment l’idée. Les références qu’on avait basées là-dessus avec Manu, c’était du Andy Shauf, des trucs où c’est très calme et où la voix ressort beaucoup plus. C’est un peu tout ça. Lui et Guillaume se sont rencontrés avec cet album-là en fait, donc là du coup c’était un peu le meilleur des deux mondes et j’avais déjà travaillé avec les deux. Ça a beaucoup aidé au niveau de la prod. La plupart du temps, que ce soit sur les réponses que j’ai de Groover ou quand je lance des perches pour des premières parties comme LUMIÈRE ou d’autres artistes ici, souvent ce qu’on me ressort c’est quand même la prod en tant que telle. Mon choix était bon de travailler avec eux deux : c’est quelque chose que je suis incapable de faire, mais ils peuvent sublimer un projet juste par leur expérience et leur goût artistique.

LFB: Ce qu’il y a de bien, c’est que tu m’as grillé ma question (rires)

Vincent Khouni: Ah, merde! (rires)

LFB: C’est pas grave! Mais justement, ce que j’ai beaucoup aimé c’est qu’il y a un vrai soin qui est apporté aux ambiances. J’ai l’impression qu’il y a une volonté d’explorer cette vibe un peu 60s et 70s mais en utilisant les techniques de production actuelles et en ayant un album qui est malgré tout dans son temps, très propre et très produit dans sa façon d’être en fait.

Vincent Khouni: Après, c’est sûr qu’en studio j’aime toujours en mettre plus et en live moins. En live, par exemple, idéalement on devrait être 5. Mais étant donné mon budget et comme je suis mon propre label, on est 4 (rires). Parfois, je suis même tout seul. Il y a des inspirations vintage, mais l’idée n’était pas de faire un album complètement yé-yé ou quoi. C’est toujours l’idée du pont, il y a des influences plus anciennes mais aussi plus récentes qui s’inspirent elles-mêmes du vintage : des Kevin Morby, Andy Shauf, Sam Evian… Quand tu entends ça, tu as l’impression d’être replongé.e là dedans mais avec une prod 2022-2023. 

LFB: Tu parlais de LUMIÈRE tout à l’heure, c’est vrai que la parenté n’est pas illogique non plus. Même lui, sur son deuxième album il est sur des influences très années 80 mais où tu vois que c’est produit, que ça se rattache à son intime et à quelque chose de très moderne en fait. 

Vincent Khouni: Il fait partie des inspirations que je respecte beaucoup au Québec, c’est un artiste incroyable, un homme-à-tout-faire. Il en faut plus des comme ça ou comme Hubert Lenoir, qui prônent l’inclusion… C’est super important. Ils ont les bonnes valeurs à la bonne place et un talent incroyable. 

LFB: Malgré leur jeune âge… Enfin, quoi que…

Vincent Khouni: Je pense que LUMIÈRE, il fait jeune (rires)

LFB: C’est ce que j’allais dire!

Vincent Khouni: Je pense qu’il a à peu près mon âge ou le tien, entre 30 et 40.

LFB: Ouais, comme nous quoi…

Vincent Khouni: C’est ça (rires)

LFB: Tu parlais de Guillaume et de Manu, quelle influence a eu Manu sur l’écriture, la composition et la direction? Moi qui connait bien son style de musique et sa façon de faire, à la fin de Marilou il y a un solo de guitare qui est très très ALIAS dans le son (rires)

Vincent Khouni: (rires) En plus, on l’a fait dans son ancien appartement, ça faisait un bruit pas possible. C’est même une de ses pédales qu’on avait utilisée je pense, pour te dire. Avec Manu, j’aime le fait qu’on se comprenne en deux minutes. C’est aussi pareil avec JB, ils viennent de la même école. Manu, j’aime bien son côté instinctif : on fait deux tracks de voix, il me dit “bah c’est bon, ça marche”. On ne se prend pas la tête. En termes d’arrangement musical, j’ai quand même une idée mais il va rajouter son input là-dessus pis ça va tout de suite être plus beau, aller plus loin. À la base, c’était pour ça, pour que ce soit facile, que ce soit un artiste que je respecte beaucoup et bien sûr un ami, mais aussi pour ses goûts, ses arrangements. C’est lui qui joue du drum donc bien évidemment on le retrouve au niveau des tempos et des structures des morceaux. Lui et Pat se sont vraiment bien compris, beaucoup se faisait au studio. Il a ajouté beaucoup à ce niveau et je ne pense pas que j’aurais fait ce projet là s’il n’avait pas été là en fait. Je l’aurais peut-être fait, mais ça aurait pris beaucoup plus de temps (rires)

LFB: Ce qu’il y a de drôle, c’est que finalement vous avez tous les deux un sens de l’épique assez prononcé. J’ai l’impression qu’il a bien été tassé sur cet album là, comme si vous vouliez vraiment partir sur quelque chose de complètement différent dans le son, à part la montée en fin d’album qui coupe net et qui peut être une ouverture sur autre chose. J’ai l’impression qu’il y avait vraiment l’envie de faire quelque chose qui soit apaisé pour toi à jouer et apaisant pour l’auditeur.ice à écouter.

Vincent Khouni: Comme je disais, c’était un peu comme une bouteille à la mer, comme un test. Plus tu y vas dedans, plus tu te rends compte que c’est cool et tu fonces. Je pense qu’on avait le goût de faire quelque chose de différents de nos projets. ALIAS aime aller dans les sons très fuzzy, même si son prochain ne sera pas du tout pareil. Pour nous, c’était comme un truc plus calme, plus doux. Un de ses projets qui n’est pas sorti était un peu dans cette vibe là, un peu pop… Ça a aussi été une influence pour moi. On voulait viser autre chose, quelque chose qu’on ne se tannerait pas de jouer ensemble. Ça, c’est super important. Une chanson comme LA VALLÉE ou EXIL, je pourrais me dire “wow, OK, après 30 fois j’en ai marre de jouer ça” mais au final non. C’est comme toujours cool, pour moi c’est une bonne chose.

LFB: Ça a démarré comme une récréation et c’est devenu quelque chose de beaucoup plus sérieux. Il y avait quand même une envie de s’amuser derrière.

Vincent Khouni: Bien sûr, toujours. Dans tous les projets, comme on m’a dit : “si t’as plus de fun, t’arrêtes”. En fait, ce que j’ai beaucoup aimé avec ce projet contrairement aux autres, c’est vraiment de prendre le temps. Ça m’a donné une leçon sur la musique de manière générale. Je ne sais pas si c’est un bon argument ou un bon conseil parce que j’ai l’impression que la musique va maintenant à 200 à l’heure, il faut que tu sortes des trucs tout le temps… C’est un peu insupportable, je trouve. Je suis un peu la vieille école, j’aimais bien quand les albums sortaient 3 ans après, comme les suites de films dans le fond. On dirait que ça ne fonctionne plus comme ça avec l’industrie du moment. Il faut l’accepter et vivre dans son temps, mais bon. Vincent Khouni, ce n’était pas sûr que ça s’appelle comme ça non plus, ça a failli s’appeler Pain Perdu, donc bon (rires). Je suis vraiment content d’avoir pris mon temps à tous les niveaux, ça me rend encore plus fier de mon projet. Comme tu dis, une récréation qui, en tous cas je l’espère pour la suite, va prendre plus de place. 

LFB: Tu m’en parlais tout à l’heure, est-ce que l’envie que les morceaux soient plus centrés sur le texte et la voix est venue dès le départ ou c’est apparu lors de la création? Est-ce que tu as mis des effets sur la voix? 

Vincent Khouni: Il y en a un peu, mais il n’y en a pas tant. Même en live, maintenant je joue juste avec un delay donc ce n’est pas grand chose. C’est aussi de plus s’accepter, au début tu te noies un peu dans les effets parce que tu n’aimes pas nécessairement ta voix ou parce que ça va avec le style… Là, c’est vraiment assumé. Aussi, l’album a commencé avec la 12-cordes, mais il y avait également une guitare classique donc j’ai fait les morceaux là dessus avec un micro avec peu d’effets. C’est parfait pour tester tes mélodies au début, voir ce qui fonctionne. Comme dit Manu, si une chanson est bonne, elle sera bonne en acoustique, en guitare-voix. Je suis parti de l’inverse avec le guitare-voix et après je me suis dit “ça, ça fonctionne, let’s go”. Je suis content de ça aussi, c’est bien un peu de légèreté. L’album Portraits de Double Date est beaucoup plus produit, il y a beaucoup plus de sons et de guitares, de solos de ci et de ça… Là, ça fait du bien de sortir un petit truc plus léger à la fin de l’été, c’est tranquille, c’est l’automne, en plus c’est ma saison préférée. 

LFB: Ça crée un bel équilibre.

Vincent Khouni: Ouais, ça évite de finir schizophrène un peu.

LFB: Dans l’écriture, on sent toujours ta patte un peu onirique, qui se cache parfois… Mais j’ai l’impression que les sujets sont beaucoup plus personnels. Tu parles de rupture mais aussi de besoin d’indépendance, que ce soit artistique ou relationnelle. Je trouve qu’il y a aussi beaucoup ce besoin de se trouver soi-même, du moins dans tes morceaux en français. 

Vincent Khouni: Les morceaux en français sont venus plus tard. Les deux premiers que j’avais étaient en anglais, parce qu’à la base je chantais plus en anglais. Ce projet là a été une quête pour venir à la conclusion que peu importe si je chante en français ou en anglais, si la chanson me vient en français, je la prends en français et vice-versa. Ça déjà, c’était une chose. Après, je parlais de ces sujets ouvertement, de la quête vers soi-même… Quand tu fais de la musique, tu doutes pas mal. Tu doutes de tout, mais le doute fait partie de la création. Ces sujets-là sont venus spontanément, suite à des expériences que j’ai vécu ces dernières années. Il y a des trucs beaucoup plus fictifs comme MARILOU : elle n’existe pas, je ne la connais pas. Je connais des Marilou, j’espère qu’elle ne vont pas penser que c’est elles (rires). Je mentionne des groupes comme Chocolat, il y a un côté de culture montréalaise là-dedans. C’est plus personnel, plus assumé et sans filtre aussi.

LFB: À l’inverse, j’ai l’impression que les morceaux anglais sont plus des contes en fait. Il y a vraiment cette idée presque surréaliste.

Vincent Khouni: Il y en a un où c’était une histoire que j’avais lue, un conte autochtone. C’était un vieux livre, c’était une histoire un peu bizarre, c’était vraiment surréel. Je l’ai retweaké un peu, je l’ai retravaillée en me disant “c’est un peu une histoire de vengeance”. C’est ça l’idée, un peu dans la vibe Le Dernier des Mohicans, ce genre de trucs là, un petit peu western aussi… Et pis il y l’histoire derrière STRANGE EPIPHANY. Quand j’étais petit, il y avait un presbytère dans le village où j’habitais en France. Ça faisait vraiment maison hantée, les jeunes avaient peur d’y aller, ça faisait flipper. Je n’ai jamais eu de religion, mes parents m’ont laissé le choix et le choix je ne l’ai jamais pris je pense (rires) donc c’est l’histoire de quelqu’un qui ne croit pas à ce qu’il se passe, en fait. Les morceaux sont un peu plus contés en anglais, exact.

LFB: Finalement, ça te permet aussi d’exprimer des choses différentes et d’apporter des petites aérations dans l’album selon où ils sont placés. 

Vincent Khouni: Tu vois, le morceau préféré de ma mère c’est HERE NOW où je chante en anglais, bizarrement. J’avais rencontré des labels ici qui me disaient “c’est cool ton album, mais il faudrait enlever les morceaux en anglais parce que nous on ne fait que la promotion du francophone” mais ça n’allait pas en adéquation avec ce que moi je voulais faire avec ce disque. Je me suis dit “non, c’est les premiers morceaux que j’ai joué et ils font partie de moi et de cet album”. Au final, je trouvais ça dommage de pas les mettre ou de les mettre après en b-side. J’ai laissé ça comme ça. 

LFB: Est-ce qu’on peut parler de l’importance du visuel dans le projet? Que ce soit les clips ou les pochettes, je trouve qu’il y a un soin très poussé sur le visuel, notamment sur ce personnage d’homme-oiseau.

Vincent Khouni: Damoiseau (rires

LFB: C’est l’homme-oiseau, il y a un film en France qui sort avec Romain Duris etil y ’a des images qui m’ont fait penser à ça.

Vincent Khouni: Ah ok, je ne savais pas! C’est quoi comme film?

LFB: Le règne animal. Il y a une espèce de mutation des personnes qui transforme les êtres humains en animaux un peu fantasmagoriques.

Vincent Khouni: Je suis curieux! En plus j’aime beaucoup Romain Duris. Je voulais travailler avec eve LAG pour la cover. Le concept, c’est le 8:12PM que t’entends dans l’enregistrement et tout. J’étais parti de ça, je voulais une horloge etc… Et en fait, elle m’a fait des sketches de fou, plusieurs propositions… C’était vraiment un plaisir de travailler avec. À un moment donné, elle faisait des personnages qui me ressemblaient un peu mais pas trop et on est parti.e.s là dessus. L’idée était d’avoir une sorte de triptyque pour les singles. Comme c’est un projet que je vois assez lumineux, je voulais de la couleur et je trouve que la couleur verte qu’elle a utilisé match super bien. L’homme-oiseau, il y a peu être un côté échappatoire aussi, avec un titre comme EXIL et tout et tout… C’est une évasion, faire son petit bout de chemin tout seul et voir ce que ça donne.

Moi ça me fait une bonne pause, même si les groupes continuent à côté ça me permet de faire autre chose et ça me fait du bien. Ça me permet de revenir après dans un projet comme Double Date et d’avoir d’autres idées plus rock. Pour revenir au visuel, Ève a travaillé là-dessus et pour les vidéos, j’avais déjà travaillé avec Philippe Beauséjour. J’aime vraiment travailler avec lui et je voulais un peu de collage étant donné que j’en fais de temps en temps et que j’aime vraiment son esthétique. Pour LA VALLÉE, ça a été une évidence. Ensuite, quand j’ai eu l’occasion de faire LA MÊME HISTOIRE je suis revenu vers lui. On voulait faire quelque chose d’un peu différent, ca a été plus animé.

Il y a comme une suite, ça se tient bien. Et puis après pour EXIL, je l’ai fait avec le copain de Ève qui fait des vidéos, Julien. Ça faisait deux ans qu’on devait faire ce vidéo là, finalement on a réussi à le faire cette année : pareil, c’était comme une évidence, c’était super simple et en même temps ça coupe entre les deux vidéoclips faits par le même artiste. Là, on me voit vraiment avec une esthétique un peu vintage. C’est sur que l’esthétique est super importante dans ce milieu là, et je pars du principe où je me rappelle quand j’étais plus jeune et que j’allais à la FNAC: parfois, je ne connaissais rien à la musique et je regardais juste à la pochette. 

LFB: J’ai découvert pas mal de super groupes comme ça (rires)

Vincent Khouni: C’est ça. Donc je pars toujours de ce principe là, en me disant que ça serait cool qu’il y ait une belle pochette. Et si c’est possible d’avoir des clips, autant qu’ils soient léchés. Je suis très satisfait de l’aspect visuel de l’album! 

LFB: Comment tu le vois vivre, cet album? En sachant que tu dois en parallèle continuer à défendre le Portraits de Double Date With Death? 

Vincent Khouni: En fait, ça se fait très bien. J’ai quand même quelques shows qui s’en viennent, avec mon booker on va surtout essayer de travailler l’année prochaine sur pas mal de premières parties. J’essaie de voir si je ne peux pas jouer en première partie de Jonathan Personne à Québec. Je pense que ça sera plus l’année prochaine avec des premières parties solo ou des choses comme ça. Mais je travaille déjà sur la suite, donc c’est ça aussi : je ne veux pas m’arrêter en si bon chemin.

LFB: Très québécois, ça! (rires)

Vincent Khouni: C’est ça! (rires) Ça laisse le projet vivre, on va voir. J’ai hâte de voir les répercussions aussi, c’est sûr que là c’était les singles. Il y a quand même eu des bonnes choses, j’ai eu des bons commentaires dessus dont La Face B justement. J’attends de voir avec la sortie de l’album ce que ça va donner, notamment le fait qu’il y aie deux morceaux en anglais dessus, est-ce que ça passe inaperçu ou non… Je suis déjà très content de le sortir, si en plus je peux faire quelque shows c’est super, une petite tournée. On verra pour la suite!

LFB: Est-ce qu’il y a la volonté de venir en France?

Vincent Khouni: Toujours! Je travaille avec Double Date là-dessus, on fait une tournée normalement en avril-mai. Mais pour ce projet-là, absolument. Il faut que ce soit réaliste aussi, donc je travaillerai là-dessus sûrement après Double Date, à voir comment ça se passe. J’essaie un peu les festivals et les trucs comme ça. 

LFB: Est-ce que tu as des coups de cœurs récents ou en rapport avec l’album que tu as envie de partager? 

Vincent Khouni: Plusieurs! C’est un petit scoop, mais mon ami JB travaille avec le chanteur d’Half Moon Run

LFB: Je le savais déjà (rires)

Vincent Khouni: Ah là là, on ne peut plus rien t’apprendre… Alors sinon, j’ai collaboré avec Le Couleur pour leur album et j’ai travaillé avec Virginie B qui était là pour la session vocale. C’est une super artiste que je n’ai pas encore eu l’occasion de voir en live mais c’est vraiment une artiste à découvrir au Québec. Il y a aussi la série Ted Lasso que je regarde, classique (rires). Et j’attends de voir le prochain Dupieux, je suis quand même un grand fan. 

LFB: Yannick? Il n’est pas sorti chez vous?

Vincent Khouni: Pas encore. Je ne connais pas trop Raphaël Quenard, mais j’ai vu Sentinelle… bref… et il joue quand même super bien. Yannick a l’air complètement pété. J’ai des devoirs à rattraper, je n’ai pas encore vu Fumer fait tousser

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