Phantom Bay nous entraîne dans son Underground

Ils ont à peine quelques années d’existence, ils viennent de Brême en Allemagne et pourraient bien très vite se faire un nom dans la scène punk hardcore : Phantom Bay coche toutes les cases pour une ascension rapide. Pour être franc, on a dû s’y reprendre à deux fois pour être sûr que Title Fight n’était pas revenu d’entre les morts. Mais si la ressemblance avec les légendes américaines du hardcore mélodique est frappante, on est avec Phantom Bay face à bien plus qu’une pâle copie.

Ce n’est pas un hasard si le groupe a déjà sous la ceinture quelques premières parties prestigieuses en si peu de temps (Turnstile en particulier). Après un premier album éponyme sorti en 2022, cette nouvelle sortie confirme tout le bien qu’on pense du groupe, déjà largement au niveau des poids lourds américains de leur style comme Fiddlehead ou Drug Church. On aurait d’ailleurs eu du mal à deviner la nationalité de Phantom Bay, tant l’Europe ne nous a pas habitué à être source de groupes de qualité dans ce style.

Mais en s’y penchant d’un peu plus près, on se rend compte de la richesse des influences rassemblées sur le disque. Si on y retrouve le mélange entre grunge, alternative rock et hardcore dont on commence à avoir l’habitude dans le style, on voit aussi l’influence de la scène allemande par touches discrètes. On pense aux groupes de screamo ou de hardcore mélodique qui ont fait la fierté de l’underground du pays comme Giver ou Empty Handed, nous renvoyant avec une pointe de nostalgie une décennie en arrière. Certes le parallèle est sûrement tiré par les cheveux mais il fait partie intégrante de l’identité du groupe, lui donnant une saveur toute particulière.

Underground n’est pas seulement le titre du disque, c’est un mode de vie qui transpire à travers chaque note jouée. La musique nous plonge sans détour dans des salles de concerts sombres et minuscules où quelques passionnés se réunissent autour d’une musique, mais aussi pour s’organiser en force politique et engagée. Des lieux autogérés dont on a finalement peu l’habitude chez nous mais qui structurent la scène outre-Rhin. Tout cela fait écho aux paroles qui sans être constamment politisées, décrivent parfois avec beaucoup de justesse les travers de la société et les dégâts des confinements sur la santé mentale de la jeunesse.

Des morceaux comme No Space ou Bullet sont faits pour le live, appellent aux stage dives, et au sing alongs sans jamais forcer le trait et c’est bien ce qu’on aime tout particulièrement dans cette musique. Nul doute que tout cela plaira aux amateurs de hardcore, aux emos désabusés par la société moderne et à tous ceux qui cherchent un peu de réconfort et d’unité dans cette société occidentale si froide. Vous l’aurez compris, on est conquis, on en redemande et on suivra avec attention la trajectoire prometteuse de Phantom Bay.

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