ADN #734 : Astral Bakers

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Aujourd’hui, on part à la découverte du quatuor Astral Bakers et de ses influences musicales.

portrait astral bakers

The Breeders – Doe

Nicolas : C’est avec l’album Pod réalisé par Steve Albini que j’ai découvert les Breeders et pour moi ce morceau représente une forme d’idéal de son, d’ambiance et de simplicité. Enregistré live, c’est la bonne prise que nous recherchons aussi avec les Astral Bakers.

Julia Jacklin – Don’t know How to keep loving you

Zoé : J’adore la voix de Julia Jacklin et je trouve qu’elle excelle dans l’écriture de morceaux harmoniquement assez simples mais vraiment efficaces avec des paroles malgré tout assez défaitistes et deep. Je l’ai vue en concert l’année dernière et j’ai été très marquée par sa présence. Je la trouve très inspirante et ce morceau, bien que très lent, est tellement bien écrit et joué qu’on perd toute notion de temps.

Ben Watt – North Marine Drive

SAGE : J’étais très surpris lorsque j’ai découvert ce morceau, d’apprendre qu’il s’agissait d’une chanson du premier album de Ben Watt, plus connu comme moitié du groupe Everything but the girl. Une chanson complètement dépouillée, un simple guitare/voix au son intemporel, à des années lumières des standards du début des années 80, époque à laquelle est sortie cette chanson.
Une mélodie limpide sur un picking de guitare nylon, qui pourrait sonner comme la référence ultime d’un Kings of Convenience.

Big Thief – Parallels

Théodora : C’est Ambroise qui m’a fait découvrir Big Thief il y a quelques années, au moment de la sortie de l’album Capacity.
Lorsqu’on a commencé à se retrouver régulièrement pour jouer ensemble, sans idée précise, l’idée de former un groupe et de créer notre propre son a vraiment été portée par cette référence qu’on avait en commun.
« Parallels » issue de l’album Masterpiece contient à la fois la magie de la mélodie et du son. Tout est travaillé de manière à ce que chaque son atteigne l’oreille comme une caresse sauvage, une puissance suave. Comme un oxymore sonore, qui rappelle finalement le concept de soft grunge.

portrait astral bakers

Kurt Vile – Pretty Pimpin

Zoé : Le riff de guitare s’imbrique parfaitement dans la batterie qui est d’apparence hyper droite et très linéaire mais finalement avec un tas de détails et un balancement très marqué. Il y a un rouage qui se crée tout au long du morceau et que j’adore ! Le son est profond et chaleureux avec un peu d’effets mais en restant simple. Exactement tout ce que l’on aime chez les Astral Bakers !

Supertramp – Easy does it

SAGE : Je croyais tout connaître de Supertramp et de leur son maximal, leurs chansons à rallonge, comme des symphonies pop, une sorte d’absolu à la fois d’écriture et d’interprétation.

Easy does it est au contraire une petite chanson d’à peine 2 minutes mais qui recèle une richesse folle, on croirait presque qu’elle a été abandonnée en cours de route tellement chaque idée n’est qu’esquissée et à peine développée. Une preuve de l’immense liberté de forme dont est capable ce grand groupe souvent sous-estimé.

Grian Chatten – the score

Theodora : Dès la première écoute j’ai été saisie par la voix de Grian Chatten, plus posée et encore plus profonde que dans les chansons de son groupe Fontaines DC.
The Score ouvre son album solo, elle mélange picking de guitare acoustique, boite à rythme, basse mélodique au son sixties. Une simplicité instrumentale qui donne beaucoup d’espace pour la voix et le texte, comme un manifeste de l’épure.

Jeff Buckley – Nightmare by the sea

Nicolas : Le riff de guitare du début et la batterie de ce morceau sont incroyables. Tellement simple en apparence, tout se construit petit à petit. On se laisse porter et bousculer du début à la fin.Les paroles aussi sont très inquiétantes voire menaçantes. C’est mon morceau préféré dans l’album posthume de Jeff Buckley, qui est une grande influence au sein du groupe.

Marika Hackman – Round we Go

Theodora : J’ai une petite obsession pour Marika Hackman ! Cet album en particulier, et cette chanson m’ont parues soft grunge avant la lettre.
J’aime la douceur de la mélodie contrastant avec l’aspect sombre, queer du texte. Le tout porté par des guitares oscillant entre jeu brut et riffs chorusés, et une batterie jouée délicatement.

Courtney Barnett – Need a Little Time

Nicolas : J’aurais pu choisir n’importe quel morceau de Courtney Barnett ou de Kurt Vile avec qui elle a collaboré sur un album incroyable. Je trouve sa musique toujours bien sentie, ses paroles son portées par la musique qui marquent autant l’intention du morceau que sa voix. En live elle est géniale, on l’a vue avec Théodora en concert et elle incarne vraiment le cool et la puissance. Une référence de live sans artifices et porté à 100% par l’artiste.

Big Search – To feel in love

Zoé : Je trouve ce morceau vraiment très fort car il commence avec rien et fini dans un tourbillon de sons, et tout ça est arrivé sans la moindre hésitation et une fluidité remarquable. Les sons s’entremêlent et tout est harmonieux.
À chaque fois que je l’écoute j’ai la sensation de me balader dans un jardin de coton.

Tim Bernardes – Nascer, Viver, Morrer

SAGE : C’est un ami qui m’a fait connaître ce chanteur brésilien dont le dernier album ‘Mil Coisas Invisiveis’ m’a immédiatement séduit. J’aime particulièrement la chanson d’ouverture ‘Nascer, Viver, Morrer’ où l’on découvre le timbre enchanteur et l’agilité de la voix de Tim Bernardes sur une longue mélodie qui se répète trois fois, et puis c’est tout. Le son de cette chanson me plaît particulièrement, on entend les musiciens jouer ensemble dans une même pièce, un procédé auquel on est particulièrement attachés au sein des Astral Bakers.

Crédit Photos : Matthieu Torres

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