Les enfants terribles bordelais d’Order89 ont fait leur grand retour en novembre dernier avec la sortie de leur troisième opus : Brûle (Icy Cold Records). Après Bleu Acier et L’été des corbeaux, la bande de Jordi Sorder entaille son chemin post-punk frenchy avec 9 morceaux efficaces à la croisée des sous-genres.
Brûle s’ouvre sur Ciao cowboy. Un morceau dynamique qui en live promet, à n’en point douter, de très bonnes surprises.
Avance Stop qui prend la suite fait penser aux sonorités des groupes venus de l’Est tels les biélorusses Molchat Doma qui ont gagné en reconnaissance grâce à TikTok. Cette froideur musicale est elle-même très inspirée du régime autoritaire qui régit le pays. Avance Stop, un morceau très bref mais intense.
La basse puissante, la voix habitée de Jordi sur Vert colère et Perce Brouillard nous ramènent non sans nostalgie aux années post-punk de Joy Division. Cette texture nerveuse et brumeuse qui nous rappellent pourquoi on aime tant le genre. Les pas de danse seront lents mais bien vivants. En perdition c’est un texte torturé, la voix lente et suave de Jordi qui sont mis en avant.
Parfum Douleur reprend le chemin punk, vif. Celui qu’empruntait le single Flèche argentée aux sonorités plus électroniques qui se positionne juste après.
Elle prend le contrepied total du reste de l’album, la balade des cyborgs amoureux Lipstick débarque sur l’album en avant dernière. Pour être honnête, on ne l’attendait plus. Elle tranche par sa lenteur. Toutefois, c’est sa couleur mélancolique dominante qui fait qu’elle trouve sa place sur l’opus.
L’album se ferme sur le puissant et bien nerveux Fin du monde. Un titre qui allume la mèche, l’album s’appelle Brûle. Y a plus qu’à utiliser le Zippo de la couverture et zou !
Quand on a vu débarquer la couverture de Brûle des camarades Order89, le rose un peu bonbon pouvait rappeler celui des Sex Pistols mais on avait un peu peur qu’ils se soient assagis. Mais que nenni ! C’est le rose d’une certaine insolence adossée à une injonction qui invite au réveil. Neuf morceaux qui montrent que les gars d’Order89 n’ont pas dit leur dernier mot. Du rock, du post-punk, des variations et pour sûr, de la qualité !