ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Rest In Gale, c’est une énergie sans faille, une poésie démesurée et une passion communicative. Influences diverses où la pop croise le rock, le psyché rencontre la littérature. Une folie qui se vit en live. A l’occasion du remastering de leur album Tombola, sorti en 2021, le groupe nous a partagé les morceaux qui le définissent et l’influencent.
With A Little Help From My Friends – Joe Cocker, Mad Dogs et English Men
En premier lieu je suis obligé de citer Joe Cocker et sa reprise des Beatles With A Little Help From My Friends. Et principalement le live avec les Mad Dogs et English Men. On pourrait dire que tout à commencé là. Tout y est ! La force et la puissance que génèrent les choristes est cataclysmique. Si ce live était un film, ils et elles seraient le personnage principal. Et il faut y aller pour enlever la vedette d’un chanteur comme Joe Cocker. Bref, c’est un live qui nous a imposé de former un groupe avec des chœurs de la même trempe. On n’avait pas trop le choix après ça.
Jubilee Street – Nick Cave
En second il y a une chanson que l’on réécoute souvent pour se rappeler comment faire progresser un morceau avec force et une certaine classe il faut l’avouer. C’est Jubilee Street de Nick Cave. On a souvent tendance à vouloir que les morceaux montent en puissance de peur de s’ennuyer et parfois ça en devient vulgaire. Ici Nick Cave et les Bad Seeds, tout en restant sur le même riff de guitare, augmentant légèrement le tempo, apporte une progression toute en finesse et en tension. Chose à laquelle le groupe aspire un jour à réaliser. Et puis, je ne parle pas des chœurs et des paroles de cette chanson qui sont comme dans tout l’album un exemple d’habileté.
The Ministry Of Defence – PJ Harvey
Et puis comment parler de Nick Cave sans mentionner PJ Harvey. Un peu dans le même registre mais avec un backing band qui ressemble plus à un orchestre qu’à un groupe de rock. Je ne sais pas comment elle fait, mais PJ Harvey car malgré sa maigre éducation musicale académique, arrive avec autant de talents à faire sonner son orchestre sur ses compositions rock. La chanson en question la plus touchante est Ministry of Defence. Mais pour le coup, pas la version de l’album mais sa Demo. Parce qu’elle utilise une sorte d’autoharp pour faire des accords bien bourrins. J’aime bien l’idée d’utiliser des instruments d’orchestre ou d’autres styles musicaux pour les faire entrer dans un groupe de rock. On le voit beaucoup mieux dans le documentaire qui a été fait sur cet album alors qu’il a été remplacé par des guitares électriques dans l’album et en live.
Metanoia – MGMT
Il y a ensuite un groupe qui est un exemple pour la production et la composition. C’est MGMT. Avec particulièrement les deux premiers albums. Il y avait des morceaux super bien écrits et encore mieux produits derrière. C’était pas du revival 60’s même si ils piochaient (je pense) beaucoup de leurs idées dans cette période du rock. Comme on écoutait beaucoup de musique de cette période au début du Rest In Gale, il est certain qu’est MGMT n’a pas mis très longtemps à nous toucher. Et surtout une chanson comme Metanoia qui nous rappelle que l’on peut encore faire des chansons de presque 14 minutes avec 7 ou 8 parties différentes, toutes plus intéressantes et grandioses les unes que les autres. J’aime à penser que MGMT est un groupe qui prend quelques risques dans ces morceaux et qui a un tant soit peu d’intégrité musicale.
A écouter qu’une fois par an afin de ne pas gâcher le ravissement.
Two Sisters – The Kinks
Et enfin pour conclure, il faudrait parler des textes. Et là, le premier groupe à avoir autant plu dans son ironie, sa justesse, son rythme et ses thèmes c’est (pas très original je sais) les Kinks. La poésie que j’oserais qualifier de moderne de Ray Davies n’a jamais été égalée. En si peu de temps et si peu de mots il était capable d’aborder des sujets rarement ou jamais évoqués dans le rock populaire. J’ai choisi ici la chanson Two Sisters car c’est dans la simplicité de sa composition (et c’est très loin d’être péjoratif lorsque je dis ça) que se révèle un sujet bien complexe et controversé. Et particulièrement à l’époque je pense. C’est une des composantes du rock qui s’est très vite délité que de rappeler ce qui ne va pas avec autant de talent.
Je vous laisse regarder les paroles et vous faire une idée.