En avril dernier, le quatuor where mermaids drown sortait son premier album, Reminisce. Six titres où le post-rock résonne plus fort que jamais. Six titres empreints de douceur et de rage, pour faire rencontrer le fantôme d’une histoire amoureuse et le sourire d’un futur ensoleillé.
Quand le temps est gris et que les pensées sont lourdes. Quand l’avenir est loin et les paupières brumeuses. Alors j’écoute du post-rock. Celui qui réconforte et qui nourrit. Qui panse les plaies béantes et efface les cicatrices.
Il y a déjà plusieurs mois, sortait le premier disque du quatuor lyonnais where mermaids drown. Nommé Reminisce, c’est un album de post-rock, mâtiné de douces éclaircies et de vives fureurs. Un album teinté d’amour, fortement empreint de l’univers de Michel Gondry et plus particulièrement de son film Eternal Sunshine Of The Spotless Mind. Car ces six titres, ne sont que le reflet du sentiment amoureux, celui qui rend ivre, celui qui s’étiole puis celui qui disparaît. Reminisce apparaît alors comme l’opus de la résilience. Six titres pour revivre, accepter et pardonner.
Et je me plais à penser que si je le réécoute en ce moment, que si ma chronique arrive aujourd’hui, ce n’est pas un hasard.
Comme au début d’une relation, Apophenia se dévoile, énergique et tenace, tandis que des samples du film étayent le morceau. Plongée immédiate et immersive au sein de l’univers de where mermaids drown.
Puis survient Rio Plata, incontestablement mon titre préféré. Car il se découvre délicatement. La batterie, discrète et les accords, caressés. Le quatuor dépose ses pièces, doucement. Construction rassurante et progressive. Finalement, la guitare se déploie, sûre d’elle et les fûts sont martelés, non sans rappeler un pas martial. La montée, alors, se fait. C’est l’excitation des premiers rendez-vous amoureux. Je me rappelle encore de ce morceau en live. Les cordes de la guitare, grattées avec un tournevis plat, leurs sourires, leurs sourires. Un grand morceau, qui s’évapore aussi vite qu’il est apparu.
Duality, toujours au plus près des émotions, signe l’ambivalence. Entre bonheurs et doutes. Les riffs sont francs et entêtants tandis que la basse assène sur nos nuques chagrin et trouble.
Statues Learn To Weep, pièce principale de Reminisce se déploie face à nous. Onze minutes de douleur mais aussi de réparation. Onze minutes pour prendre son temps, accuser le coup face à la séparation, face à l’échec. De notes ténébreuses à une montée lourde et implacable, where mermaids drown poursuit l’ascension de nos émotions. Et l’incompréhension de la rupture laisse finalement la place au soulagement. Les notes se font alors lumineuses.
We Grew up Together s’ouvre avec des bruits d’enfants. Vient alors le temps des souvenirs. Ceux qui parsèment une histoire, lui donnant sa teneur si spéciale. Un titre mélancolique, pour se replonger dans le passé.
Finalement, les enfants restent encore un peu avec nous. Et Reminisce, qui donne son nom à l’album, conclut cette histoire. C’est doux, triste et profondément humain. Les notes, telles de vagues réminiscences de ce qui a existé et qui n’est plus.
where mermaids drown signe avec Reminisce un premier album empreint de finesse et de variations. Et pour celles et ceux qui en voudraient encore, il existe une version live de l’album, agrémentée de nouveaux samples sur Statues Learn To Weep. À savourer.