La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, voici la deuxième partie de notre 205e sélection.
Liam Gallagher & John Squier – Mars To Liverpool
«Ils ont changé ma p***** de vie.» Il y a de cela plus de trois décennies, le fougueux Liam Gallagher déclara sa profonde mutation après s’être imprégné d’un concert des Stones Roses à Manchester. Un événement qui, telle une décharge électrique, résonna de manière inoubliable dans l’esprit du jeune Anglais des années 90.
Nous sommes en 2024, après des années de renommée et d’interjections passionnées, que l’ancien membre d’Oasis s’offre la liberté artistique de collaborer avec John Squire, ancien membre des Stone Roses. Un duo plus que symbolique, une rencontre musicale qui transcende les époques. À la suite de « Just Another Rainbow, » ces deux icônes incontournables du rock anglais des années 90 dévoilent un second extrait de leur futur album : « Mars To Liverpool. »
Gallagher et Squire révèlent un ressenti de chagrin ou de désolation à l’issue d’une nuit révolue, tout en laissant entrevoir l’espoir d’une résolution à venir. Subliment l’importance du voyage intérieur et de la découverte de soi, symbolisés par l’itinéraire de Mars à Liverpool. Exprimant l’attente que la tempête émotionnelle, matérialisée par la pluie dans le texte, finisse par se calmer avec le temps. Cette attente peut être perçue comme une quête de guérison personnelle et de rédemption, une recherche de lumière après l’obscurité
Ce récit musical, capturant différents moments de gloire vécus par les deux musiciens au sein de leurs groupes respectifs. Ces extraits visuels juxtaposent les triomphes individuels, offrant ainsi une réflexion visuelle sur les différentes étapes de leur parcours artistique, entre passé et présent, jeunesse effervescente et sagesse acquise.
Zaho de Sagazan – Aspiration
Après avoir été couronnée de quatre Victoires de la Musique lors de la cérémonie du 9 février dernier, Que vous manque-t-il de plus pour partir à la découverte, si ce n’est déjà fait, de la talentueuse musicienne ? La réponse pourrait bien se trouver dans son dernier clip, dévoilé il y a quelques jours : Aspiration.
Dans un monde où l’aspiration devient le catalyseur de la créativité, Zaho de Sagazan explore les méandres de la recherche perpétuelle d’inspiration. Son lyrisme, empreint d’une sensibilité poignante, nous entraîne dans une spirale de réflexions, où les aspirations se succèdent et la démence caresse la genèse de l’art.
Le clip, visuellement saisissant, offre une vision poétique de cette quête incessante. Des images soigneusement orchestrées dépeignent l’obsession qui entoure cette «jolie cigarette», soulignant la dualité entre le désir de la dernière et la réalité d’un cycle persistant. Chaque plan semble être une note visuelle ajoutée à la partition complexe de cette exploration artistique.
L’évocation récurrente de la «dernière cigarette»suggère une lutte intérieure, une tentative de se libérer des chaînes de la dépendance, mais la répétition implacable de cette phrase laisse entrevoir les écueils d’une telle entreprise. Zaho de Sagazan, avec une maestria inégalée, parvient à transmettre la tension entre le désir de s’affranchir et l’attraction magnétique de l’habitude.
Aspiration constitue un excellent moyen de vous plonger dans La Symphonie des Éclairs, ce disque couronné de quatre Victoires, et enfin d’ajouter à vos playlists l’artiste qui continuera sûrement de faire parler d’elle en 2024.
Kid Francescoli ft Bamby H2O – Sweet and Sour
Petit passage sur la côte d’Azur pour prendre des nouvelles de Kid Francescoli qui continue à présenter son album Sunset Blue sorti l’année dernière. Aujourd’hui, on vous présente le clip deSweet and Sour, morceau en collaboration avec le jeune chanteur Bamby H2O. C’est l’occasion de prendre une bonne dose de ciel bleu et de vue sur la Méditerranée avec ce titre construit comme un collaboration très rapide. Le Kid se met en scène à la manière d’un youtubeur musique qui fait ses prises les unes à la suite des autres avant d’inviter Bamby par téléphone. La suite se déroule à la manière d’un facetime où les deux protagonistes évoluent dans leur milieu respectif, illustrant l’idée que dans la musique aussi, on peut désormais très bien travailler à distance. En tout cas, la visio avec vue sur la mer, ça nous plaît bien.
Fragile – Take Care & Murmuration
Alors qu’on attend impatiemment de revoir Fragile en concert, le groupe angevin vient de dévoiler une live session issue de leur dernier concert de l’année 2023. C’était évidemment à la maison, au Garage, le 15 décembre. Et comme en témoigne le clip, c’était fou. Take Care puis Murmuration. Les lumières bleutées, la foule, et ces mots déjà entonnés. Ici, on ne s’en lasse jamais.
Marek Zerba – T’inquiète
L’auteur-compositeur-interprète parisien continue de mettre en image les pièces de son Fiasco, son deuxième album. Dans ce clip aux filtres de film noir des années 70s, Marek Zerba déambule dans les rues parisiennes après avoir consommé moultes paquets de clopes et verres de vin dans sa chambre en train de composer. Il se retrouve finalement dans les bars du Chaton Indépendant ou du Motel pour consommer des pintes de bières. Vous voyez, la vie de musicien n’est pas si compliquée mais est fortement exposé à de produits nocifs à la santé. Marek se transforme en saltinbanque procrastinateur hors de ses murs et y insére de nombreuses références à l’humour de Laurel & Hardy ou encore de Charlie Chaplin. T’inquiete faisait partie des titres plus remarquables de Fiasco, c’est donc avec un grand plaisir de le retrouver en vidéo bien longtemps après avoir été écrit et sorti. Il fallait être patient. Wesh tkt frrr, sa taf pour la mif et la moula.
Feet – The Real Things
Ils avaient du annuler leur venue pour l’anniversaire du Supersonic en ce début du mois. Bien heureusement, le génial quintet de Londres répond encore présent avec la sortie de The Real Thing qui dénote toujours le bon goût du british rock : entetant, entraînant et excitant. La fameuse règle des 3E. Ce morceau est l’extrait de leur second album qui sortira en juin 2014 et qui montre que l’indie rock à la sauce 2010 n’a toujours pas dit son dernier mot.
Angus & Julia Stone – The Wedding Song
Cette semaine le couple bohème le plus internationalement connu nous partage le clip de leur Wedding Song. Cette chanson Angus et Julia Stone la jouent depuis 2008 mais jamais elle n’avait été enregistrée. C’est en image et seize ans plus tard que cette chanson est enfin offerte. Format vertical, la vidéo a été manifestement pensée par, à travers et pour les réseaux sociaux. En effet, à l’image s’enchaînent des instants pris au hasard lors de mariages d’inconnus filmés au portable. La diversité des cérémonies met en avant cette intuition que la félicité propre à chacun résonne avec l’universel. Le duo profite de cette occasion pour annoncer la sortie prévue de leur futur album Cape Forestier qui verra le jour le 10 maiprochain. Il y a donc fort à penser que cet été, les accords de cette Wedding Song invitent en live ou sur les vidéos des mariages du monde entier.
Prise de risque X Saeira – Empreinte
Quand les harmonies auto-tunées de deux de nos chouchoutes du label White Garden fusionnent, c’est une symphonie émotionnelle qui prend vie. Dans leur dernière collaboration, prise de risqueet saeira nous livrent empreinte, une ballade mélancolique qui nous a séduit instantanément. Accompagné d’une vidéo faite maison comme à l’accoutumé, le clip capture l’essence même du morceau. Empreinte devient la bande-son idéale pour ces instants solitaires où l’on contemple la lueur de la lune et des étoiles dans l’intimité de la nuit.
Sheng – DIS MOI PK ?! 为什么
Plongeant dans l’effervescence de la tendance Y2K, Sheng dévoile une nouvelle facette de sa palette artistique. L’artiste qui nous avait jusqu’ici envoûtés avec des mélodies r’n’b empreintes de calme et d’introspection, nous propose un son plus dynamique au rythme entraînant. Sheng réinvente son image avec une touche audacieuse et sensuelle. Avec des teintes rose bonbon, des strass, et une veste courte à col en fourrure, tout y est. Fidèle à sa signature, les paroles en mandarin deviennent sa marque distinctive, ajoutant une dimension captivante à ce banger sexy qui évoque avec brio l’esthétique des années 2000.
BERNHARI – LES PALMIERS BLEUS
Besoin d’évasion ? Cette semaine, on vous conseiller de suivre Bernhari pour aller avec lui découvrir Les Palmiers Bleus.
Porté par une douceur évolutive, une tendresse qui se diffuse et nous entraine avec elle, le musicien québécois nous propose de nous échapper le temps de 3 petites minutes avec ce superbe morceau.
Car plus ils avancent et plus ces palmiers bleus se font aventureux et psychédéliques, laissant se déchainer ici et là des éclairs de guitares, le tonnerre d’une batterie au service d’une pulsion rock libératrice et jouissive.
Pour accompagner le morceau, le musicien passe lui même derrière la caméra et nous offre un petit souvenir de vacances, des images au grain prononcé qui nous font basculer vers le soleil , la mer et la beauté.
Un nouveau chapitre de ses Odyssées attendues pour le mois de mars et que l’on a hâte de découvrir.
Peter Peter – 20k heures de solitude
La dernière fois que l’on avait rencontré Peter Peter, l’artiste nous disait travailler à la fois sur un album acoustique et un album plus électronique. À l’écoute de 20k heures de solitude, premier extrait d’Ether prévu ce printemps, on réalise tout de suite quel a été le choix du québecois.
Si dans le chant, le texte et les thématiques, on retrouve la touche Peter Peter, c’est musicalement que Peter Peter surprend. En effet, 20k heures de solitude est une cavalcade sur synthétiseurs, un morceau qui pousse les BPMs et entraine le musicien sur des terres jusqu’ici inexplorées, celles de l’EDM qu’il saupoudre de ce petit truc qui rend sa musique toujours aussi unique et attachante.
Car une nouvelle fois, on plonge dans les pensées de l’auteur, dans une écriture aussi directe que labyrinthique par moment. Des mantras et des mots répétés pour nous perdre dans cette solitude qu’il finit par nous partager.
Pour accompagner le morceau, Peter Peter s’est exilé à Prague avec Adrian Villagomez pour réaliser un clip à haute teneur cinématographique. Profitant à plein de l’architecture et des lieux propres à l’Europe de l’Est, le réalisateur nous offre un grand moment hypnotique, intense, qui joue sur la transe autant que sur la danse pour nous montrer une sorte de dystopie, une construction d’un monde où, même entouré, on est toujours un peu seul.
On suit ces personnages, on s’y attache et on les regarde évoluer dans ces lieux qu’ils cherchent malgré tout à fuir.
L’aventure d’Ether est pleinement lancée, on attend désormais la suite avec impatience.