La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Voici la première partie de notre 208ème sélection.
Buvette – Full Moon
Changement de décor et d’ambiance pour le deuxième extrait du prochain album de Buvette, Tales of the Countryside à paraître le 29 mars chez Pan European Recording. Si Once Upon a Timing, nous a emporté fin janvier dans les décors aux horizons infinis des Alpes suisses, Full Moon au contraire nous confine dans un univers exigu et anxiogène. Artéfacts numériques sur écrans cathodiques, la silhouette du musicien se devine à peine dans la vidéo réalisée, une fois encore, par Franz Vulder Allain.
Structuré par des boucles électroniques qui semblent se refermer sur elles-mêmes, Full Moon décrit la sensation que l’on éprouve lorsque les affres de la société consumériste s’abattent sur nous. Elles nous plongent dans un monde factice – qui nous est si étranger – dont on s’échappe en éprouvant des émotions vraies.
Marie Klock – Boule et Bill
Après Se goinfrer de rage, Boule et Bill est le deuxième extrait de son album, Damien est Vivant qui sortira le 29 mars sur le label allemand Pingipung. Derrière les facéties de Marie Klock se cachent souvent des sentiments plus profonds qu’ils ne paraissent. Damien est Vivant est un disque hommage à Damien Schultz poète de l’absurde disparu en 2022, beaucoup trop tôt, mais qui reste vivant au travers de ses textes. Ceux mêmes que Marie Klock a mis en musique.
Ode surréaliste à des situations hyperréalistes, Boule et Bill narre l’histoire d’une princesse désillusionnée qui ne s’éveillerait que pour aller au supermarché s’approvisionner au rayon papier toilette et fromage italien. Voyage irrationnel et répétitif aux confins de son soi intérieur, entre canapé et lit, jusqu’à ce que le jour tombe, emportant avec lui la mauvaise conscience qui nous oppresse.
Marie Barat a mis en image ce conte, entre vie moderne et folie ordinaire, dans des décors baroques et intemporels aux clairs obscurs savamment travaillés. Des images hypnotiques soulignant la force intrinsèque qui s’échappe des textes de Damien Schultz associé à la musique de Marie Klock.
Marie Klock sera le 4 avril à la Mécanique Ondulatoire à Paris pour fêter – en compagnie de Marius Atherton et de Bernardino Femminielli – la sortie de son album Damien est Vivant. On ne peut que vous conseiller d’y réserver votre soirée.
VONFELT – Les étoiles
Avec son nouveau titre, Vonflet nous amène dans une ballade galactique tutoyer Les Étoiles. Celles que l’on observe accrochées à la voûte céleste formant les constellations dont on cherche à décrypter la signification. Celles qui apparaissent au fond des yeux et qui savent si bien animer nos sentiments. La chanson de Vonfelt se vit comme une halte contemplative dont on goûterait les bienfaits en se laissant porter par le timbre grave et profond du musicien. Les vibrations sonores qui s’en échappent nous enveloppent, irisant les sensations que l’on éprouve.
Les Étoiles porte en elles une ligne mélodique aussi hypnotique que l’est le clip réalisé par Ana Tortos. L’illustratrice avait déjà travaillé en 2015 sur le très poétique premier clip – Demi-tour – de Petit Prince, aujourd’hui métamorphosé en MaMaMa. Une animation faite d’un zoom récursif entre l’espace infini et l’infinité de nos émotions.
KLON – BPM
Comme les 7 doigts de la main, les 7 acolytes de KLON célèbrent leur nouveau single BPM, dans leur nouveau clip post-apocalyptique aux allures de Mad Max : Fury Road réalisé par WOKUPLUCID. Tels les disciples d’Immortan Joe, les membres du groupe se livrent à une quête enragée, ici non pour trouver de l’eau, mais d’un BPM qui saurait les maintenir en vie dans ce climat aride. Il faut y voir le bien vital que procure au groupe ces moments de teuf dans une société qui perd son sens. Les soirées clandestines deviennent alors l’expression d’une liberté revendiquée par la musique. KLON affirme ce besoin de créer, de ne pas laisser leur créativité s’aliéner par le rythme d’une vie laborieuse.
BPM est un single à leur image, homemade dans un atelier-créatif libre de toutes contraintes créatives. Il est le résultat d’une amitié fusionnelle entre ses membres, de leur vision collective d’une esthétique nouvelle qu’ils développent depuis leur premier EP Nouveau Genre en 2021. On aura le plaisir de retrouver le groupe à La Maroquinerie le 23 mai prochain, peut être l’occasion d’entendre leur premier album en live, qui sait ?
gglum – Eating Rust
Le 29 mars se profile comme un jour fier et distinct. Notre excitation à son approche, imprégnée de motifs justes, résonne avec la décision de gglum de nous offrir son nouvel album, The Garden Dream, tout en cherchant à nous guider de manière éclairée. La musicienne dépose des appâts pour nous conduire jusqu’à cette date, le plus récent répondant au nom de Eating Rust.
Exprimant des relations compliquées, avec des désirs non satisfaits et des cicatrices émotionnelles à chaque coin de phrase, une dualité entre la douceur de la peau et la fragilité émotionnelle crée une ambiance tendue. L’envie de saigner dans le sol et de faire pousser un jardin est une quête de renouveau, même si cela implique de traverser des moments douloureux. Un mélange de force brute et de vulnérabilité, de la douleur associée à la croissance. gglum partage toujours son monde de manière douce et harmonieuse, même à courte dose, nous offrant ainsi une perspective réconfortante et familière.
Continuons simplement à nous laisser bercer, le 29 mars approche à grands pas, et ça nous met en joie. Espérons que vous ressentiez la même excitation !
Le 29 mars se profile comme un jour fier et distinct. Notre excitation à son approche, imprégnée de motifs justes, résonne avec la décision de gglum de nous offrir son nouvel album, The Garden Dream, tout en cherchant à nous guider de manière éclairée. La musicienne dépose des appâts pour nous conduire jusqu’à cette date, le plus récent répondant au nom de Eating Rust.
Exprimant des relations compliquées, avec des désirs non satisfaits et des cicatrices émotionnelles à chaque coin de phrase, une dualité entre la douceur de la peau et la fragilité émotionnelle crée une ambiance tendue. L’envie de saigner dans le sol et de faire pousser un jardin est une quête de renouveau, même si cela implique de traverser des moments douloureux. Un mélange de force brute et de vulnérabilité, de la douleur associée à la croissance. gglum partage toujours son monde de manière douce et harmonieuse, même à courte dose, nous offrant ainsi une perspective réconfortante et familière.
Continuons simplement à nous laisser bercer, le 29 mars approche à grands pas, et ça nous met en joie. Espérons que vous ressentiez la même excitation !
J. Bernardt – Taxi
La vie n’est-elle qu’un cycle qui se répète ? Depuis quelques années, les membres de Balthazar ont trouvé une forme d’équilibre : un ou deux albums ensemble, un ou deux albums chacun de son côté. Maarten Devoldere (aka Warhaus) avait sorti Ha Ha Heartbreak en 2022, et cette année c’est au tour de Jinte Deprez (mieux connu donc sous le nom J. Bernardt) d’annoncer son nouvel album, Contingo, prévu pour cette année. Au passage, il nous en offre deux titres dont un sous forme du clip qui nous intéresse aujourd’hui : Taxi. Rien de bien surprenant, on y retrouve l’art du Groove qui nous séduit tant et qui est sans doute le point différenciant de son compère habituel, avec un côté plus dansant et entêtant. Côté image, on découvre le crooner Belge qui se meut de voiture en voiture au fil d’un flou artistique qui fait penser au retour d’une soirée bien arrosée et qui se termine par une chute sans fin. Bref, on a hâte de découvrir la suite de ce nouvel opus, sur lequel on est déjà prêt à danser toute la nuit.
Mandyspie – Cool Kid
Assez vite, Mandyspie a réussi à dégager une esthétique bien définie aussi bien dans sa musique que dans ses visuels. Quelque part entre la rêverie et la candeur adolescente (voire enfantine) et une noirceur gothique, elle confond ses deux mondes opposés grâce à la magie qu’offrent les univers fantastiques.
Avec Cool Kid, elle reprend ses éléments et les acerbes sous la caméra de REMASETERED. Prenant place le jour de son anniversaire, la jeune artiste semble lassé de ses ambiances colorées survitaminés qui font tâche avec son look totalement noir. Malgré l’entrain de ses parents, elle ne semble pas vouloir rentrer dans la fête, préférant se réfugier dans son monde…Ce dernier fait d’obscurité et des grosses basses de la production de badmnito lui permet de s’évader pour retrouver ses copines qui semblent partager plus de choses avec elle que sa propre famille.
Charli XCX – Von dutch
Une Boiler Room à New York, un nouveau clip, Charli XCX est définitivement belle et bien de retour en solo. Si elle a égayé de sa fantaisie certains morceaux pour Sam Smith, la BO du film Barbie ou encore Caroline Polachek, il tardait de voir quelle tournure allait prendre la suite.
Pour recommencer à se mettre dans le bain en douceur, Von dutch est le parfait bonbon pop made in Charli : une compo ultra-frénétique et un égo-trip insolent bien senti.
C’est basé sur la croisée entre cette frénésie et cette insolence que Torso a réalisé le clip en plein aéroport Charles de Gaulle.
Telle la star qu’elle est, Charli XCX déboule sous les flashs des journalistes avec une démarche assurée qui pourrait faire pâlir certain.e.s mannequins un soir de Fashion Week. S’appropriant les liens pour en faire son terrain de jeu, elle se donne, au point d’éclabousser la caméra de son sang et de déchirer ses vêtements. Un retour rocambolesque qui annonce un futur voyage déjà bien agité.
LI$ON et TaeminTekken – Roger Rabbit (Tribute)
LI$ON et TaeminTekken c’est un duo étonnant mais qui fonctionne bien ! La première interprète et le second compose, montrant en même temps sa large palette de sonorités, lui qui a, par exemple, beaucoup travaillé avec le rappeur Bu$hi. Ici, c’est sur un terrain un peu plus pop-rock qu’on le retrouve s’acclimatant à l’univers onirique de sa collègue.
Cette dernière continue d’apporter une dose de paillettes à son univers sur Roger Rabbit (Tribute), une nouvelle proposition 100% homemade qui lui permet de rendre hommage à ses deux lapins, protagonistes (presque) principaux du clip : Doudi et Biggie Smallz. Filmé caméra à la main,la jeune artiste fait entrer ses auditeurs chez elle, pour un rendu sans prise de tête qui laisse le montage et la post-production appuyer l’univers qu’elle dépeint.
Fuku X JeanJass — ASTROBOY
Le 1er décembre 2023, Fuku présente déjà son sixième projet, Phoenix, qui nous plonge dans l’univers ultra original du rappeur. Pour cette aventure, il s’est associé à JeanJass, digne représentant du pays noir, pour donner vie à ses visions. Après avoir partagé le clip de Guap, en featuring avec thaHomey, il est de retour en force avec ASTROBOY.
Dans ce clip, Fuku nous transporte à travers trois séquences distinctes. La
première nous plonge dans un univers aérien, aux inspirations asiatiques, où
Fuku, vêtu de bottes montantes rouges, évoquant le célèbre super héros, domine la ville de Charleroi. La seconde partie prend un tournant plus sombre, alors que le rappeur est en fuite, poursuivi par des individus cagoulés, à travers une forêt hivernale. La transition entre ces deux ambiances est fluide, nous menant à la dernière partie du clip où Fuku se retrouve dans un décor de restaurant asiatique, apportant une touche de tranquillité.
Ce clip nous plonge au cœur de l’univers imaginatif de Fuku, dévoilant toute la
richesse de sa créativité. Il démontre que Charleroi se révèle comme une source intarissable de découvertes, dévoilant des perles rares encore méconnues, et réservant encore bien des surprises à ceux qui osent l’explorer.
ATOEM – Sapna
Après nous avoir pondu un superbe premier album – Entropy pour ceux qui suivent -, le duo électro nantais a enchaîné les dates sans s’être arrêté de produire pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Première sortie de cette nouvelle moisson : Sapna.
Moins scénarisé que leurs précédents, Sapna est un condensé d’images live au Chabada d’Angers réalisé par leur fidèle compagnon de route Antonin Sohier. A la manière d’un trigger warning : âmes épileptiques s’abstenir. Le show des ATOEM fait la part belle aux stroboscopes et autres jeux de lumières merveilleux.
Ce nouveau single Sapna s’inscrit dans la veine la plus clubbing de leurs compositions. Si d’autres morceaux font une place à du chant, on est sur du 100% machines. Près de six minutes particulièrement hypnotiques. L’embarquement des foules en live se promet instantané.
The Silver Lines – Cocaine
On les avait laissé sur Bounce, avec un clip très psychédélique ils reviennent avec Cocaine. Alors qu’ils s’apprêtent à entamer une tournée française le 3 avril prochain au Brise Glace d’Annecy – une date parisienne est prévue au Supersonic le 12 du même mois -, les british Silver Lines nous font découvrir un nouveau single au titre pour le moins provocateur.
La provocation n’est pas tant dans son titre – dans le rock et plus largement dans la communauté musique, les substances se consomment ce n’est plus un secret – mais bien dans sa composition. Tendez bien l’oreille, vous verrez. Une seule et unique note de guitare. Le temps d’une respiration et tout s’accélère. N’est-ce pas tout l’effet de la poudre blanche ?
Dans le clip, le chanteur Dan Ravenscroft est tout seul, comme confronté à lui-même dans une chambre d’hôtel aux couleurs baroques. A mesure qu’il entre dans une espèce de crise de paranoïa, notre protagoniste s’affranchit progressivement de son costume cravate pour terminer avec un pantalon neutre, un tee shirt blanc basique et des pieds nus. Il finit à même le sol et gesticule tel ce bon vieil Iggy Pop en quête d’un équilibre.