À la rencontre de Felower

Nom qui bruissait dans l’ombre depuis déjà un moment, Felower a pris la lumière en fin d’année passée avec son premier EP, le superbe Protection. On a profité de son passage à La Boule Noire, en première partie de Brique Argent, pour aller à sa rencontre et en découvrir un peu plus sur cet artiste total.

felower

La Face B : Salut Lucas, comment ça va ?

Felower : Ça va bien. Je joue à la Boule Noire dans 30 minutes, donc c’est cool. Je n’ai jamais joué là-bas. On me l’a annoncé il y a une semaine, c’est parfait.

LFB : Ça fait un moment que j’entends parler de Felower mais tu as véritablement sorti ton premier EP il y a deux-trois mois. Comment tu vis cette mise en lumière ? Parce que tu as beaucoup travaillé dans l’ombre auparavant.

Felower : Je vis ça tranquillement. J’ai tellement vu de cas de figures différents quand j’ai bossé avec d’autres gens que je savais que moi, en lançant mes trucs, il ne fallait pas que je mette trop d’attente dessus. Du coup, j’avais envie de sortir de la musique depuis longtemps et j’avais l’impression de vouloir apprendre le plus de choses possibles auprès des gens avec qui je travaillais. Ce que je fais toujours. Ce n’est pas parce que j’ai sorti des trucs que je n’apprends plus. Mais du coup, j’avais l’impression d’avoir franchi un seuil où je me dis que maintenant je suis à l’aise pour me lancer en solo.

LFB : Au final, tout le monde me parlait de toi mais on n’avait pas l’opportunité d’écouter ce que tu faisais.

Felower : Ouais, ou alors j’avais sorti un ou deux trucs comme ça.

LFB : J’ai l’impression que tu as quand même déjà une base de personnes qui t’écoutent sur Spotify.

Felower : Ouais, un petit peu. J’ai eu la chance d’avoir quelques playlists cool à droite, à gauche. Plus aussi mes copains qui partagent un peu à chaque fois que je sors quelque chose, donc ça fait plaisir. On verra ce que ça donne. Là, je suis en train de voir un peu comment avancer pour la suite. Mais déjà, je suis hyper content de l’accueil du premier. Je ne m’attendais pas à grand chose.

LFB : Est-ce que c’est un projet que tu as mis longtemps à penser ? Il y a une vraie cohérence dans les morceaux et dans la façon dont tu l’as créé. C’était important d’avoir un truc solide et vraiment réfléchi ?

Felower : Je crois qu’au début, il y avait un peu de ça et puis ensuite, je me suis rendu compte où c’était un état d’esprit où on a toujours envie de rajouter une couche de cohérence si on pense trop comme ça tout le temps. Du coup, il y a un moment aussi où il faut accepter de lâcher le truc et se dire que c’est fini. Mais je voulais aussi créer un peu tous les visuels autour de ça, donc ça prend du temps, aussi d’apprendre à le faire. C’était important que le premier « geste » vienne vraiment de moi un peu à 100%. Ça peut paraître anti-collectif et tout ça, mais en fait c’était vraiment juste le premier geste que je voulais qu’il soit comme ça. Maintenant je travaille aussi avec d’autres gens, de plus en plus sur ma musique.

LFB : Tu t’es créé un véritable alter ego avec Felower. Tu as la 3D, les visuels qui créent un personnage qui se dédouble parce que si on regarde la pochette de l’EP et les visuels, tu as vraiment ces deux incarnations qui apparaissent comme ça.

Felower : Il y avait un peu ce truc je pense de se créer des amis imaginaires parce que comme le temps de création du premier EP a été assez long. À la base, je suis plus producteur, pas vraiment chanteur. J’apprends à chanter que depuis que je suis à Paris quoi, depuis 4-5 ans. Du coup, c’était un peu aussi plein de petits grigri qui me soutenaient pendant que je faisais cette espèce de premier truc où je ne savais que produire un peu de la musique. Il fallait que j’ajoute le fait que je voulais chanter, écrire des chanson, faire des clips, des pochettes. Chaque personnage sert un peu à me soutenir à l’intérieur de ça.

LFB : L’EP s’appelle Protection. Pour moi, dans la façon dont je le ressens c’est un peu une ode à l’imagination et à la protection contre le monde réel.

Felower : Ouais. En tout cas, c’était un peu dans cet état d’esprit que j’ai fait ce premier EP. Il a été fait aussi beaucoup pendant le confinement. Je pense qu’il y a eu beaucoup de sujets, notamment sur l’enfermement qui sont ressortis pendant le confinement. Au-delà de ça, parce que j’avais déjà un peu cette démarche avant, c’est un peu aussi un truc de comment j’utilise ce que je fais comme outil pour me sentir bien. Là, mon premier EP s’est ressenti comme ça. Je pense que plus ça va, plus les prochains disques vont vers une sorte d’ouverture vers le monde extérieur, et le monde réel justement. On verra à quoi ça ressemble.

LFB : Il y a un truc très synthétique dans la musique que tu fais, qui est contrebalancé par la découverte de ta voix dans ta musique. Il y a une espèce de pureté dans l’utilisation de ta voix, presque naïve je trouve.

Felower : Ouais, carrément. Je pense qu’il y a deux raisons. Je pense que ça se sent un peu dans les textes qui sont assez simplets presque. J’aime bien faire des textes assez premier degré, avec quelques métaphores parfois. Mais j’aime bien raconter un peu des histoires, que ce soit quand je le fais en français ou en anglais. Je pense que ça se ressent dans la voix aussi un peu falcetto que je prends souvent. Je pense que ça vient aussi plus des artistes qui m’ont inspiré avant que je commence à chanter. Je me suis rendu compte que je n’écoutais presque que des artistes femmes ou hommes qui chanter comme ça. À l’époque où j’ai commencé à chanter. Du coup, je pense que je ne m’imaginais pas chanter d’une autre manière.

Felower à la boule noire

LFB : C’est marrant parce que c’est contrebalancé par le choix de la langue. Quand tu chantes en français, tu es moins dans ce côté naïf. La voix est utilisée d’une manière complètement différente.

Felower : Ouais, et je vais de plus en plus vers plus de français aussi. Parce que l’anglais, quand on se met à chanter, c’est pratique et ça permet de trouver des mélodies facilement. J’écoutais beaucoup de musique anglophone aussi. Le français, il y a quelque chose de plus transparent. On se met plus à nu quand on chante en français. Je crois que j’avais encore un peu de pudeur là-dessus sur les premiers morceaux.

LFB : Et il y a un côté moins banger aussi. Il y a des morceaux très, très énergiques sur l’EP et les morceaux français sont beaucoup plus introspectifs.

Felower : Ouais, je pense que c’est un peu naturel quand on chante dans sa langue. À moins de vouloir faire un gros banger en français. On va peut-être aller chercher des choses un peu plus profondes si on a le choix entre l’anglais et le français. Si on a aussi une autre case où on fait des choses en anglais à côté.

LFB : Je trouve que les morceaux ne sont pas placés par hasard dans l’EP. Il y en a un qui est placé au milieu et qui est une espèce de bascule et l’autre qui est à la fin qui est une espèce d’ouverture.

Felower : Quand j’ai commencé ce projet, à la base j’étais un peu trop ambitieux et je voulais faire un album tout de suite avec une espèce de fil rouge très précis. Mais en fait il y a un moment où si on veut sortir des choses, il faut aussi simplifier un peu ce qu’on veut faire. Cet EP, je l’ai un peu pensé comme un mini-album quelque part, avec vraiment un début, un milieu et une fin. Souvent, il y a des albums que j’aime bien qui sont un peu construits comme ça. Il y a des morceaux un peu introductifs. Ensuite souvent ils vont mettre des morceaux un peu plus fards, banger dans le premier tiers après l’intro et ensuite, ça déroule et on va vers la conclusion.

LFB : Il y a des morceaux très uptempo mais j’ai l’impression que même dans ces morceaux-là, il y a une espèce de mélancolie qui ne quitte pas ta musique.

Felower : Ouais, clairement. Je pense que la mélancolie, il y en a dans à peu près tout ce que je fais. Je pense qu’il y en aura toujours. J’aime bien faire de la musique comme ça. Moi, c’est à travers ça que je crée en général, que ce soit pour moi ou même avec d’autres gens. J’ai l’impression de toujours pouvoir puiser de manière infinie à l’intérieur de ça, que je trouverais toujours des choses à faire à travers ce spectre-là. Là où dès que j’essaie de faire des choses qui sortent un peu de ça, je me reconnais moins dedans.

LFB : Finalement, c’est un peu ça le fil rouge de l’EP.

Felower : Oui, et sans que ça soit tout le temps triste à 100% ou nostalgique, qu’il y ait toujours un truc un peu tourné vers l’espoir et la lumière.

LFB : Même dans les visuels qui l’accompagnent. Les clips ont aussi ce côté-là qui va bien avec ta musique, très onirique et très visuellement, prendre des éléments de ta musique mais les emmener ailleurs à travers le visuel.

Felower : Ouais, il y a clairement ça. Il y a eu une phase dans l’EP où j’ai eu du mal à finir les morceaux et où je faisais pas mal de 3D. Je réfléchissais déjà pas mal à l’univers autour de ça. Je faisais des visuels et ça me donnait des idées pour terminer mes morceaux. Du coup, il y avait toute une phase où je faisais de la 3D et de la musique un peu en alternance. Les deux venaient un peu mettre une brique sur l’autre derrière. Ça m’a grave aidé à finir l’EP.

LFB : Les visuels nourrissent ta musique, et inversement.

Felower : Ouais, et je pense que pour beaucoup d’artistes, c’est ça. On pense toujours aux clips, aux pochettes. On a toujours une imagerie derrière la musique qu’on fait, peut-être pas dès le moment où elle sort mais souvent, ça arrive assez vite. On sait à peu près quelle scène ça représente, dans quel type d’espace ça se passe.

LFB : Toi qui a bossé pour les autres, que ça soit en vidéo ou dans le son, est-ce que tu as l’impression que la pression est différente dans ta façon de créer ?

Felower : Je me mets énormément la pression je pense. Beaucoup plus que ce que je devrais et bizarrement, je ne ressens pas une pression énorme de l’extérieur par rapport peut-être à d’autres artistes qui arrivent là en tant qu’artiste dès le début et qui du coup, tout passe à travers leur projet d’artiste. Des fois, pour beaucoup, ils n’ont que ça donc de cette pression, ils peuvent tirer une énergie positive. Moi, comme je suis très indépendant sur beaucoup d’aspects pour l’instant, je suis obligé de jauger moi-même la pression que je me mets à chaque moment. Des fois, c’est toujours un peu disproportionné. Il y a des moments où je ne me la mets pas assez et d’autres où beaucoup trop. J’ai l’impression que petit à petit, j’arrive à le lisser. C’est un apprentissage un peu constant.

LFB : Comme tu le disais, sur ces premiers titres, tu es quand même dans une expérience très solitaire.

Felower : Ouais, clairement.

LFB : Je ne sais pas si tu as un management mais j’ai l’impression que tu as construis tout, tout seul et que tout repose sur tes épaules.

Felower : Oui et non, parce que je travaille avec des gens qui m’aident à financer ce que je fais, qui me donnent du travail ailleurs, notamment en musique à l’image. C’est ça qui me permet d’être auto-produit en fait. Pour l’instant, je n’ai pas de subvention, pas d’aide ou de choses comme ça. Mais par contre, oui, je n’ai pas de label. J’ai un co-éditeur donc je suis aussi indépendant sur certains aspects de mes contrats quoi. Mais par contre, j’ai vu aussi les limites de ça en créant cet EP et je sais maintenant pourquoi je vais chercher les gens avec qui je vais travailler après, que ce soit en artistique, en musicien même ou en pro de la musique, que ce soit label, management, tourneur,…

LFB : À Saint-Etienne, il y a une scène très importante ces dernières années. Ce qu’il y a de fou, c’est que chaque projet a sa propre singularité. Je me demandais ce que ça apportait musicalement quand tu viens d’une scène comme ça, que tu es pote avec des Fils Cara, Terrenoire, Brique Argent… Parfois, on parle de scène parce que c’est un genre musical mais vous, votre scène c’est la singularité stéphanoise.

Felower : Je vois ce que tu veux dire parce qu’il n’y a pas une seule fois où je me suis posé la question d’un autre projet de mes copains de Saint-Étienne où je me suis dit qu’avec untel on était trop proches artistiquement. Je pense que ce qui fait qu’on s’entend hyper bien, mais qui fait que des fois on peut avoir du mal à collaborer sur des morceaux ensemble, parce que si on regarde, il n’y a pas tant de featuring que ça entre stéphanois. On en parle de ça entre nous parce que c’est aussi, je pense que ça nous rend fort individuellement à ces endroits-là mais c’est plus compliqué des fois de créer du collectif à l’intérieur de ça dans l’artistique, parce qu’on cogite trop là-dessus et le monde de la musique a toujours ce besoin de cohérence que nous, à Saint-Étienne, on arrive à s’en détacher. Mais une fois qu’on bouge à Paris, on peut avoir des injonctions à quelque chose de très raccord avec ce qu’on fait dans le cadre des collaborations, qui peut des fois nous faire réfléchir à deux fois. Alors qu’on ne devrait pas. On devrait juste faire de la musique avec les gens avec qui on s’entend. Du coup, on en parle de ça en ce moment. On se rend compte qu’on pourrait faire des choses, il y a peut-être des choses qu’on pourrait continuer de créer pour aller plus loin dans cette scène-là.

Felower à la boule noire
FELOWER La Boule Noire, Paris, 15/02/2024 Célia Sachet • Celia Seven Photography

LFB : C’est un truc dont j’avais parlé avec Marc aussi. J’ai l’impression que quand tu viens de Saint-Étienne, c’est un endroit duquel tu as envie de t’évader mais vers lequel tu reviens toujours.

Felower : Ouais, après pour le coup, j’ai passé énormément de temps à Saint-Étienne mais j’ai grandi à côté à la campagne. J’ai fait mes études là-bas et ma famille vient de là-bas. C’est une ville où, même pour y avoir passé cinq ans et demi, c’est une ville tellement bien pour créer parce qu’il y a de la place, c’est une ville pas chère, les gens sont hyper détendus. C’est une ville qui ne te met pas de pression. Je pense que c’est hyper bien pour créer de manière complètement détachée du monde extérieur. Mais c’est vrai qu’à un moment, souvent avec la musique vient quand même des formes d’ambition. Parce que si on a envie d’en faire une carrière, on se rend compte assez vite des limites de certaines villes, hors de Paris. Notamment en termes de ce que les gens peuvent nous proposer comme projet, des accompagnements, des autres artistes même qu’on peut rencontrer. Il y a des villes parfois qui ont des scènes bouillonnantes mais d’autres où se sont des gens plus isolés qui n’ont pas vraiment le choix non plus.

LFB : Ce sont des lieux où tu apprends à apprécier l’ennui et en même temps, ce sont des lieux où tu as la valeur du temps.

Felower : Comme ce sont des villes qui te mettent un peu moins la pression, tu subis moins l’ennui, les passages à vides. En tout cas, pour moi mais je pense qu’il y a des gens qui le vivent différemment. Je ne sais pas toi comment c’était à Lille.

LFB : Je n’étais pas Lille, j’étais dans le Pas de calais mais ce sont vraiment des endroits où il ne se passe pas grand chose et où tu cherches à t’évader.

Felower : Ça, pour le coup, c’est plus le village d’où je viens avant d’être allé à Saint-Étienne où pour le coup à Saint-Étienne, tu rencontres des musiciens. Tu rencontres des gens avec qui tu peux avoir des atomes crochus vraiment deep. Pour le coup, dans mon village, j’étais un peu le seul à faire de la musique bizarre, électronique dans ma chambre. Du coup, même si tu as des bons amis là-bas, il y a un moment où tu te dis, ok il faut peut-être que j’aille voir ailleurs. Tu passes dans un plus gros bocal et ensuite, tu as encore besoin d’un plus grand bocal. Des fois, ça te va et des fois, tu as encore envie de plus. Ou des fois tu veux revenir aussi.

LFB : Je suis hyper content de te voir en live. Comment tu vois la transition entre ta musique et le live ? Comment tu le penses ?

Felower : Pour l’instant, je le pense de manière assez simple, par soucis technique et de portabilité presque. Je n’ai pas un groupe avec moi sur scène, je n’ai pas des moyens pour faire un show ultra poussé en termes de durée même, lumière, écran… Que ce soit avec Cécile ou les quelques trucs que j’ai pu créer en vidéo, j’arrive parfois à faire des trucs qui rendent bien. Mais pour moi, c’est plus un soucis de restituer les morceaux avec les productions, et de me permettre de chanter et de jouer quelques trucs par-dessus. En me faisant plaisir. Le premier truc, c’est d’essayer de me faire plaisir avec ce que j’ai. Et dans un second temps, dès que je vais avoir un peu plus de temps dans les prochains mois et que je vais préparer aussi les prochains projets, je vais essayer de penser un peu plus organique et qui prend un peu plus son temps. Avec peut-être plus de machines, plus de moments d’improvisation aussi. Parce que pour le moment, il n’y a pas beaucoup de place à l’improvisation et je pense que c’est ça qui me manque un peu pour l’instant. C’est très récité pour l’instant.

LFB : Ça aussi, c’est le fait que tu n’aies pas beaucoup joué.

Felower : Oui, je pense que c’est aussi lié à ça mais en même temps, le setup est fait d’une manière où il n’y a pas d’énormes places pour ça.

LFB : Le visuel, tu l’envisages comment ? Utiliser un petit plus la 3D aussi ?

Felower : Oui et non parce que pour moi, la 3D, même si pour l’instant ça reste quelque chose d’assez évident dans tout ce que je fais. J’ai commencé la 3D par soucis budgétaire parce que je ne pouvais pas me payer des clips, et parce que j’aimais ça. Mais à la base, j’avais des idées de clips que je ne pouvais pas réaliser et donc, qu’est-ce qu’on peut faire chez soi sur un ordi ? De la 3D. Et ensuite, c’était un peu un gouffre dans lequel je suis tombé. Il y a eu le confinement, donc je n’avais que ça à faire. Je pense que je suis allé un peu plus loin que ce que je devrais là-dedans mais ça m’a permis de faire ce premier EP à bas coût.

LFB : C’est marrant parce qu’on vient te chercher pour ça.

Felower : Maintenant, il y a des gens qui me demandent des choses sur de la 3D. Par exemple, là je vais faire le visuel pour Charlie Moto qui va faire sa Boule Noire dans pas longtemps. C’est quelque chose que j’adore faire aussi donc quand ce sont des projets que j’aime bien, je le fais. En ce moment, j’essaie de remettre la musique plus au centre possible et les visuels, si ça doit être de la 3D, ça en sera. Si ça doit être autre chose, ça sera autre chose. Je vais voir.

LFB : Du coup, la première pierre est posée. Tu penses déjà à la suite ?

Felower : Ouais, là je suis en train de bien avancer des nouveaux morceaux pour un deuxième projet que j’aimerais bien sortir avant l’été. Je pense que c’est un projet qui va un peu répondre au premier d’une certaine façon et du coup, je cherche aussi un peu à faire des concerts, à roder le live et à trouver des nouveaux partenaires, que ce soit label, tourneur, pour aller un peu plus loin que ce que je peux faire tout seul.

LFB : Il y a l’idée de se professionnaliser.

Felower : Ouais, clairement. Dans un monde idéal, je ne ferais que ça. Je fais d’autres choses aussi parce qu’on doit tous taffer pour financer ça. Mais oui, j’aimerais bien continuer de développer ce projet encore plus.

LFB : Si on pouvait t’accorder trois voeux, tu choisirais quoi ?

Felower : Je ne sais pas. Je pense que j’aimerais bien voler quand même, comme plein de gens. Dans notre monde, argent infini, ça serait pas mal pour faire un peu ce qu’on veut comme projet. Et en troisième voeu, j’aimerais avoir un autre voeu. La paix dans le monde, ça pourrait être sympa aussi, accessoirement.

LFB : Est-ce qu’il y a des choses récentes qui t’ont marquées ?

Felower : Les vidéos et l’album d’un artiste qui s’appelle Mk.Gee qui rend fou tous les producteurs de France, de Navarre et du monde entier. C’est le guitariste de Dijon, qui sont des artistes américains, qui sont très, très forts et qui ont un rapport à la musique à l’inverse de ce que je fais et qui du coup m’a énormément inspiré. Eux, tout à l’air fait de bric et de broc, toutes les vidéos, c’est eux dans leur cuisine ou dans leur chambre avec leurs machines. C’est très brut mais il y a quelque chose de tellement réel et palpable qui se dégage de ça que c’est hyper inspirant je trouve. Il y a une artiste aussi, que j’ai découvert il n’y a pas longtemps, qui s’appelleArtschoo lGirlfriend qui a joué hier ou avant-hier. Je l’ai ratée, j’ai vu ça juste après. J’ai bien kiffé son album. Et visuellement, je n’ai pas eu de grosse claque visuelle ces derniers temps. Comme tout le monde, je suis plein de gens sur Instagram mais des fois, je suis des comptes et je ne me rappelle même plus des noms des gens que je mets dans mes moodboards, c’est horrible. En film, à la base je regarde très peu de films mais là je me suis remis à aller au cinéma quand j’ai du temps. J’ai revu Big Fish que je n’avais pas vu depuis très longtemps et que j’avais vu très jeune. Je pense que je n’avais pas tout compris et vraiment, ça m’a remis les larmes. C’est un peu un film que tu regardes comme ça, comme un bonbon. Il se regarde très facilement.

Crédit Photos : Célia Sachet