Foul Weather : le meilleur festival de l’année !

Est-ce que je peux décréter que l’édition 2024 du Foul Weather est incontestablement la meilleure cuvée de l’année ? Et bien, je crois que oui. Retour sur ces deux jours où les rires ont fusé, gravant déjà des souvenirs dans nos petits cœurs émerveillés.

Concert de Tramhaus au festival Foul Weather, 2024

Quelle idée d’aller au Havre. Sur le papier, je ne suis pas sûre d’être emballée. Mais avec la SCNF et ses billets attractifs (pour une fois), je n’hésite pas longtemps. Car, comment résister à cette programmation absolument incroyable pour un prix défiant toute concurrence ? En tout cas, ce n’est pas à Paris que je trouve mon compte ce week-end là. De plus, les copaines m’en parlent tout le temps : « tu verras, ce festival est dingue ! »

Depuis l’expérience désastreuse des Vieilles Charrues (cf ici, spoiler alert ça parle des mecs qui ne savent pas se comporter), je ne jure que par les festivals à taille humaine. Engagés, bienveillants et entourés d’humains formidables. Incontestablement, la palme de la bonne humeur et de l’accueil magique revient au Foul Weather.

Peut-être que je regrette un peu de ne pas être sortie de Paris les années précédentes… Car en 2023 il y avait notamment A Place To Bury Strangers, Ellah A.Thaun, Clamm et Clavicule. En 2022, c’était tout simplement Shame, La Jungle, Johnnie Carwash, Squid. Et c’est ainsi pour chacune des éditions.

Sur le site, trois scènes pour satisfaire nos yeux et nos oreilles : Le Tetris, la scène gratuite en extérieur nommée Le Garage et La Halle (qui rappelle la grange de Rock In The Barn). Impossible de rater quoi que ce soit, car tout s’enchaîne parfaitement, dans une ambiance bon enfant et joyeuse.

Au traditionnel report journalier heure par heure, dont tout le monde se fout (je crois), je propose de revenir sur ces instants que je retiens. Ces moments de rien qui apportent beaucoup, ces concerts toujours plus nombreux qui rendent les trajets en train confortables et suffisants. Ces instants de vie, devant le festival, tard le soir et les trajets à pied jusqu’au logement éphémère.

Tout d’abord, il y a le plaisir, immédiat et sincère de voir les têtes connues. Celles et ceux qui, comme nous, passent leur temps au premier rang des concerts. Celles et ceux qui travaillent dans la musique, et qu’on tutoie, à force de mêler la fête et la vie. C’est alors l’assurance d’être déjà à la maison. Et le soulagement, de découvrir un festival où, pour une fois, les hommes ne dominent pas (sur la scène, oui, bon, on en reparlera). Rien, il ne se passe rien pendant deux jours. Aucune incartade, aucun faux pas, aucun regard. Rien. Je suis à la maison, je respire.

Quelques groupes illuminent mes pensées, je sais que je ne les raterai pas. Tramhaus, Crows, Servo, Fat Dog, Vox Low, Marius Radius. Pour le reste, je me laisse porter. Aucune obligation à tout voir. J’ai décidé de picorer.

Alors, s’il fallait retenir quelques concerts, je citerai en premier lieu Servo dans la Halle déjà remplie, à peine quelques heures après l’ouverture du festival. Et si j’aurais adoré les voir de nuit, pour l’ambiance, le trio infernal a définitivement mis tout le monde d’accord. A commencer par leur groupe de copaines au premier rang qui brandissent une pancarte Dye Crap (iels savent rigoler en Normandie), qui crient et chantent. Les têtes grises au premier rang qui dansent en rythme avec les stroboscopes et cette musique scandée. Si les dernières dates de Servo ne m’avaient pas convaincue, je suis cette fois-ci parfaitement heureuse, avec la douce sensation d’être au fond d’une cave empreinte d’habitué.e.s. Et Glitch 2.1 résonne plus fort que jamais.

Marius Radius, officiant aussi dans Clavicule, Basic Partner et Crugnudu reste pour moi la plus belle découverte du festival.

Je l’écoute dès le premier soir, sur cette petite scène entre le bar et le stand de fripes. Et je suis si emballée que j’y retourne le lendemain, à l’ouverture. Car oui, Marius se produira deux fois. Homme-orchestre, il nous propose alors un set parfaitement rodé, qui oscille entre une énergie fougueuse et des ballades doucereuses. Sa voix, éraillée, sur le fil ne laisse, je crois, personne indifférent. Et, car on est quand même au festival le plus cool de France, il a rapporté des jeux à gratter, qu’il fait gagner au public selon leur date d’anniversaire. Un interlude vitaminée et colorée. Enfin, en plus d’être talentueux, ce cher Marius est aussi très sympathique : merci d’avoir déplacé ta voiture pour que je ne fasse finalement pas pipi derrière. (Spoilert alert : peut-être qu’il nous prépare un EP, et peut-être qu’il ne sera pas tout seul).

Deux concerts ont fini de chambouler ma soirée du vendredi : Crows et Fat Dog .

James Cox, le chanteur de Crows, figure charismatique et emblématique du post-punk anglais n’aura de cesse de s’époumoner derrière son micro, arpentant la scène de long en large, descendant dans la fosse pour poser son front contre celui des copaines. C’est une énergie brute, sincère, qui m’emporte loin. De Slowly Separate à Healing, de Garden of Egland à Hang Me High.

Puis, finalement, c’est Fat Dog, que j’ai sans cesse raté en concert, qui finit de m’emporter, dans une transe hypnotique et tout à fait enjouée. Le quintet londonien ne laisse personne indifférent sur son passage. Ils remplissent les salles, inlassablement, avec seulement une poignée de singles à leur actif. Leur premier album, WOOF, sortira le 6 septembre prochain et on a déjà hâte de refaire la teuf avec eux. J’ai sauté partout et c’était absolument jouissif. Merci le saxophone, merci les synthés endiablés, merci la prestance, merci l’aisance. Et enfin, merci le remix de Satisfaction de Benny Benassi.

Le samedi, c’est sous un soleil réconfortant qu’on a retrouvé le site et les copaines. Entre temps j’ai inventé un gimmick, c’est Gnocci la malice et vous avez peut-être entendu quelques énergumènes hurler « gnocci, gnocci ».

La journée commence avec ALIAS, ce petit grain de douceur venu tout droit de Montréal. Plus tard, on les recroisera près de la pelouse, tentant de poser devant Cédric mais sans cesse interrompu par les gens venant les remercier pour leur passage.

Mais pas le temps de niaiser car le prochain concert c’est Vox Low et ça fait un bout de temps que je trépigne d’impatience de les revoir. Ils ouvrent tout de suite avec Now We’re Ready to Spend, introduction à l’album VoX LoW, sorti en 2018 et que j’ai écouté maintes fois. Les morceaux s’étirent devant un public clairsemé mais attentif.
J’adorerai m’imprégner de tous les mouvements mais ma main marquée me rappelle que j’ai mon interview avec Tramhaus qui va débuter. Je m’apprête à les interroger pour la seconde fois et je ne suis toujours pas à l’aise avec mon (horrible) accent anglais. Bien sûr, tout se passe à merveille car ce sont des amours. Je peux alors souffler et profiter pleinement du festival.

C’est donc bien en avance qu’on se rue devant les portes de La Halle pour Tramhaus. Il faut être sûr d’être tout devant, de ne rien rater. Je sais en plus qu’ils joueront des morceaux du prochain album, alors, j’ai plus que hâte. Evidemment c’est électrique. Evidemment ça reste pour moi l’un des meilleurs concerts de cette édition. Il ne fallait pas être dans la grande salle du Tetris non. Iels étaient à leur juste place, parmi la foule compacte et dansante. A ce jour, je porte encore au-dessus de mes genoux deux gros bleus. Doux rappel de ce premier rang chaotique et enivrant. Sans aucune subjectivité, je peux dire qu’iels sont adorables et talentueuxses et que le chemin à venir va être grand et beau.

Ensuite, il n’y a plus eu réellement de magie, mon cœur a tout donné avec Tramhaus. La pression est retombée. Surprise néanmoins par le dj set de Violet Indigo qui m’a fait danser comme une furie avec mon acolyte photographe Céline. Incroyablement heureuse d’être partie faire la fête avec les copaines jusqu’au bout de la nuit à base de KARIKOUKOU et la danse du doigt (je suis tellement désolée – ou pas – d’en avoir abusé auprès de certain.e.s).

Foul Weather, promis, je reviendrais. Peut-être qu’il faudrait alors se taire, pour ne pas voir débarquer une foule de parisiens et parisiennes pressé.e.s et usé.e.s. Mais peut-être qu’il faut remercier surtout l’équipe qui se démène derrière pour que nous, festivalier.e.s, puissions vivre un week-end parfait.

P.S : Je chipote mais écrire sur la scène du Tetris « More Women On Stage » et ne quasiment pas en voir sur cette scène, ça fait bizarre.

Crédits photos : Cédric Oberlin

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