OKALA pour l’amour et l’acceptation

OKALA, c’est un artiste avec lequel on a un rapport un peu particulier. De ceux qu’on suit depuis les débuts, avec un oeil un peu plus attentif, plein d’espoir. On a envie que son oeuvre touche le plus grand nombre, parce que sa sensibilité et ses propos ont quelque chose de rare. Aujourd’hui, c’est avec beaucoup de fierté que nous vous partageons son dernier clip qui sonne plutôt comme une prise de position : True Happy Nation.

OKALA True Happy Nation Artwork

En ce mois des fiertés, nombre d’artistes ont estimé que le moment était venu pour la sortie d’oeuvres ayant un lien fort avec cette période qui célèbre les identités qui sortent de l’hétéronormativité. Participer à cette fête en renforce la visibilité, et décuple la portée des messages qui sont diffusés. Alors que l’extrême-droite avance de plus en plus forte et de moins en moins masquée, et que les paniques réactionnaires anti-trans se multiplient, la mobilisation et l’engagement des artistes est d’autant plus nécessaire. Même si son engagement ne date pas de ce clip, OKALA montre à nouveau la voie à travers True Happy Nation.

Dans ce qui s’apparente au final plus à un court métrage qu’à un simple morceau de musique ou un clip, OKALA nous raconte l’oppression et la violence, mais aussi l’espoir et l’amour. L’esthétique est sublime, travaillée dans un souci du détail d’une finesse qu’on voit peu, et incarne un message que l’on sait être personnel. On aurait aimé être une petite souris pour observer la collaboration entre OKALA et l’équipe de réalisation du clip, pour mieux comprendre la traduction d’une vision en images et la façon dont la production s’approprie le message à délivrer.

Le film s’ouvre en noir et blanc, pour illustrer le manque de lumière de la nuit dans laquelle les protagonistes du clip doivent évoluer (vivons heureux, vivons cachés) sans pour autant être à l’abri des coups. Les corps tombent alors que le jour se lève, indiquant une transition vers une nouvelle réalité dans laquelle les discriminé·es d’hier sont désormais traité·es de façon égale. Tout se termine sur une réinterprétation de La Liberté guidant le peuple, troquant le drapeau tricolore pour celui de la fierté LGBTQ+ et les scènes de guerre par des retrouvailles et de l’amour entre toustes.

Pour autant, OKALA n’est pas naïf et se montre conscient que cette libération des esprits ne se fera facilement du jour au lendemain mais bien au prix du sang, et potentiellement le sien. La déclaration est radicale et illustre la lucidité des acteurices de ce changement.

Rien ne sera facile ni donné, il faudra tout conquérir. Ensemble.