Rencontre avec Fat Freddy’s Drop

Interview avec Joe Lindsay, le trompettiste charismatique de Fat Freddy’s Drop, lors de leur passage explosif au Rocher de Palmer en août dernier. Entre grooves ensorcelants et rythmes métissés, il nous dévoile les coulisses de leur musique envoûtante et l’énergie unique qui les accompagne sur scène. Si vous ne les avez pas vu live, Ils seront de retour en Europe cet automne pour nous presenter Slo-Mo, nouvel album prévu pour Octobre. On vous propose également de revivre cette soiree en images.

« Quand nous écrivons des chansons, nous revenons toujours à cette formule brute du jam. » Joe Lindsay – Hopepa: Fat Freddy’s Drop.

La Face B : Bonjour Joe ! Fat Freddy’s Drop a commencé comme un groupe de jam et est devenu un groupe de 7 membres quelques années plus tard. Pourquoi avez-vous décidé de vous concentrer sur une formation complète de 7 musiciens au lieu de rester un groupe de musiciens qui jamment à Wellington ?

Joe Lindsay – Hopepa : Fat Freddy’s Drop a commencé avec Dallas, Toby et Mu. Ils ont commencé à par ajouter des musiciens (des guitaristes, des claviéristes), puis une section de cuivres. Cela semblait être une progression naturelle à mesure que les concerts devenaient plus importants. Initialement, j’étais probablement le dernier des membres originaux à rejoindre le groupe. J’ai vu le groupe jouer plusieurs fois et j’ai pensé que c’était vraiment cool et que j’aimerais en faire partie. Je me suis donc pointé avec mon instrument lors de leurs concerts, en attendant d’être invité à jouer en tant qu’invité.

C’est comme ça que j’ai commencé. Je me pointais simplement avec mon instrument (rires). Comme nous utilisons un séquenceur, le groove est toujours très solide. Cela te donne beaucoup de liberté pour jouer contre lui, si tu vois ce que je veux dire. Il faut un peu de temps pour s’habituer à l’idée, mais ensuite, tu peux devenir assez fou tout en restant ancré dans le groove.

La Face B : L’ADN de Fat Freddy’s Drop réside dans la magie de l’improvisation. Cela a-t-il changé au fil du temps ou avez-vous gardé la même recette ?

Joe Lindsay – Hopepa : Eh bien, oui, je pense que cela a inévitablement changé à mesure que les concerts devenaient plus grands et que la pression pour offrir des performances plus serrées augmentait. Nous sommes devenus plus précis. Fat Freddy’s drop a encore des éléments d’improvisation, mais nous avons dû créer un concert plus cohérent pour les festivals. Au début, nous jouions 2 ou 3 chansons qui duraient 20 minutes chacune, prenant toutes sortes de directions. Mais maintenant que nous écrivons plus de chansons, il y a une pression pour les jouer, toutes celles que les gens veulent entendre. Il y a des attentes du public et de nous-mêmes pour certaines chansons.

La Face B : Pour être plus structurés ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, avoir un peu plus de structure. Mais quand nous écrivons des chansons, nous revenons toujours à cette formule brute du jam.

La Face B : Je reviendrai là-dessus plus tard, car je suis très curieuse de savoir comment un groupe de sept personnes compose. J’ai entendu dire que Fat Freddy’s Drop faisait des tournées en Europe et au Royaume-Uni chaque année depuis 2003.

Joe Lindsay – Hopepa : Presque 22 ans !

La Face B : Avec Fat Freddy’s Drop, vous faites une tournée en Europe chaque année ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, presque ! Sauf pendant les périodes évidentes dont on ne peut pas parler. En fait, nous sommes venus et puis le Covid est arrivé, et nous avons dû rentrer chez nous. Nous avons eu la chance de faire un seul concert, un excellent à Francfort. Mais ensuite, nous avons dû rentrer. Mais oui, nous venons chaque année.

La Face B : J ai vu Fat Freddy’s Drop à Brixton Academy à Londres, il y a environ trois ans. Je n’avais pas pu obtenir de pass photo à l’époque, alors quand j’ai vu que vous jouiez à Bordeaux, je me suis dit : « Voilà ma chance ! » Vous étiez au Razzmatazz il y a deux jours.

Joe Lindsay – Hopepa : C’était complètement fou ! C’était une foule déchaînée, entassée. Je pense que c’était complet un mois avant. Il y avait une énergie dingue. Il y avait peut-être quelques Kiwis dans le public, peut-être en train de travailler sur la Merkur Cup ou quelque chose comme ça. Ils étaient géniaux et complètement fous ! Ils chantaient toutes les paroles et c’était super. (Rires)

La Face B : Ce soir, c’est complet aussi (Rocher de Palmer).

Live in London – 2013 – Black Bird.

Joe Lindsay – Hopepa : Oh ouais ! C’est très excitant !

La Face B : Et dans deux jours, vous êtes à Rome ! Beaucoup de bus ! Pensez-vous avoir une connexion particulière avec les Français ?

Joe Lindsay – Hopepa : Je me souviens des premières fois où nous avons joué ici avec Fat Freddy’s Drop. Je me souviens d’un concert à Paris, au Cabaret Sauvage, et je pense que les Français ont définitivement une affinité pour la musique reggae et la soul. Nous avons également eu beaucoup de soutien de Radionova, qui a diffusé beaucoup de nos morceaux.

La Face B : Je vous ai découvert en 2013. Je suis allée deux fois en Nouvelle-Zélande pendant quelques mois. Un ami m’a dit : « Tu adores la Nouvelle-Zélande, il y a un groupe que tu devrais écouter. » Et c’est comme ça que j’ai découvert Fat Freddy’s Drop et Blackbird ! Pour moi, c’était vivant, riche et musicalement intéressant, avec cette sensation de jam, et je n’ai jamais arrêté d’écouter votre musique depuis.

Joe Lindsay – Hopepa : Super ! Awww… c’est génial, merci.

La Face B : Revenons à votre musique. J’ai lu que les gens qualifiaient le style de Fat Freddy’s Drop de « roots Aotearoa », mais je ressens d’autres influences dans votre musique.

Joe Lindsay – Hopepa : C’est assez difficile. Aujourd’hui, quand j’y pense, les genres peuvent être une sorte de piège, une boîte. Nous aimons simplement pouvoir piocher dans tous les types de musique. Au fond, Fat Freddy’s Drop est électro, mais il y a toujours évidemment des éléments de reggae, de jazz, de soul et de blues. Ce sont toutes les bonnes choses ! (Rires) Et nos goûts sont aussi très éclectiques.

La Face B : Dans un groupe de sept musiciens, vous devez être éclectiques, agnostiques musicalement. C’est ce qui est intéressant dans votre musique : vous avez des morceaux de tant de genres distillés dans votre son. Et vous avez la richesse de 7 musiciens talentueux.

Joe Lindsay – Hopepa : Exactement !

La Face B : Concernant la composition, comment cela se passe ?

Joe Lindsay – Hopepa : Cela commence inévitablement par une sorte de beat. Un rythme issu d’un échantillon ou d’une idée que nous avons écoutée. Ensuite, ce rythme est placé dans un MPC (Music Production Center) ou quelque chose sur lequel nous pouvons jouer de toute façon. Nous jamons et enregistrons ce que nous jouons. Parfois, le morceau dure des heures et nous jouons tous par-dessus, et nous enregistrons cela.

Plus tard, nous revenons en arrière et nous disons : « Ce passage était vraiment bien, nous aimons cette partie. » Toby est très bon pour archiver les idées auxquelles nous revenons, ou pour les idées qui fonctionnent vraiment bien. Nous jouons une ligne de cuivre entre nous, nous la simplifions, et c’est juste un échange d’idées musicales jusqu’à ce que nous trouvions une ligne de cuivre qui fonctionne. Ensuite, il y a toujours le rythme, la guitare, les claviers. Nous mettons tous des éléments dans l’air. Dallas prend ensuite cela, l’écoute beaucoup et réfléchit à ce qu’il veut chanter par-dessus.

La Face B : Donc Dallas écrit les paroles après coup ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, il jam aussi avec nous dans la pièce, improvisant des idées. Beaucoup des idées ou des paroles qu’il trouve viennent de l’improvisation. Puis, il les affine plus tard.

La Face B : Fat Freddy’s Drop a sorti deux albums : un en 2021, Wairunga, et en 2023, Blackbird Returns. Qu’est-ce qui vous a inspiré pour Wairunga ? Quelles étaient vos principales sources d’inspiration ?

Joe Lindsay – Hopepa : Nous avons fait un spectacle en direct appelé Lock-In pendant le Covid, où nous étions bloqués dans notre pays. Nous ne pouvions rien faire ni aller nulle part. Nous n’avions pas le droit d’avoir de grands rassemblements, mais nous pouvions avoir des petits groupes. Alors, nous avons réservé un théâtre et fait un spectacle comme s’il y avait du public. Nous l’avons enregistré et cela s’est très bien passé. L’immédiateté d’avoir un enregistrement live de très haute qualité était super. Nous avons refait cela pour Wairunga, mais cette fois, nous l’avons fait en extérieur, à la ferme d’un ami. C’était en pleine nature, avec une rivière naturelle, et cela s’est vraiment bien passé. Le son était en fait assez sec, étrangement, avec une bonne séparation. C’était un mélange de nouveaux morceaux sur lesquels nous travaillions et de réinterprétations de morceaux que nous avions déjà enregistrés.

La Face B : Y a-t-il une histoire, une musique ou un genre qui vous inspire pour votre prochain album ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, nous venons de terminer l’enregistrement du nouvel album et nous l’avons finalisé à Madrid, en fait. Nous avons écouté l’album, et je pense qu’il est structuré un peu comme un concert en live, ce qui est intéressant. Nous n’avions pas vraiment l’intention de le faire, mais cela s’est fait naturellement. Je suis vraiment enthousiaste, il y a des trucs super et des chansons géniales sur cet album.

La Face B : Avez-vous un titre pour cet album ?

Joe Lindsay – Hopepa : Il s’appelle Slo-Mo, ce qui reflète un peu notre façon de travailler avec Fat Freddy’s Drop (rires). Il sortira en octobre. C’est top secret, mais pas si secret que ça. Et nous reviendrons en Europe en octobre, début novembre, pour une petite tournée. Ce sera une tournée pour la sortie de l’album.

La Face B : Durant cette tournée actuelle en Europe et au Royaume-Uni, quel a été l’un des moments forts ?

Joe Lindsay – Hopepa : Les concerts ont vraiment été amusants. Nous avons joué pas très loin d’ici, à un festival… euh… Gignac ? Un petit village près d’ici. C’était un festival vraiment cool.

La Face B : Ecaussystème ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, c’est ça ! C’était notre premier concert. En tout cas, c’était vraiment bien. Barcelone était aussi un super concert, une foule très énergique. C’était un peu plus petit, environ 2000 personnes, mais probablement comme ce soir, ce que j’adore. Les foules plus petites permettent une performance plus intime. On peut voir les visages de tout le monde, voir qui est engagé. Pour un concert de Fat Freddy’s Drop, une foule de 1000 à 2000 personnes est probablement la taille idéale pour ressentir une connexion collective.

La Face B : C’est drôle que vous mentionniez ça ! Dans une récente interview avec Rolling Stones, vous disiez que « la façon dont Freddy’s crée de la musique avec une connexion humaine, c’est ce que les gens ressentent ». C’est un peu ça, jouer dans un festival à taille humaine ou à des petites foules, on obtient cette connexion.

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, quand tu peux voir leurs yeux et ressentir leur énergie. Certains très grands concerts ont tellement d’énergie qui t’arrive dessus que c’est parfois difficile à gérer, mais les petits concerts, c’est plus gérable. (Rires)

La Face B : Pensez-vous que les gens viennent avec leurs familles à vos concerts ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, beaucoup de familles viennent à nos concerts. De nombreux jeunes ont grandi en écoutant Freddy’s. Cela fait un moment que nous existons. Il y a beaucoup de familles où les parents faisaient écouter notre musique à leurs enfants, et maintenant, ces enfants sont aussi fans.

La Face B : C’est génial. C’est une forme de transmission !

Joe Lindsay – Hopepa : Souvent, lors des voyages en voiture, c’est le genre de musique que toute la famille peut apprécier. (Rires)

La Face B : J’ai interviewé un artiste, Patrice.

Joe Lindsay – Hopepa : Ahhh oui, oui, oui !

La Face B : Je l’ai rencontré à plusieurs reprises, et nous avons discuté de la façon dont sa musique touche différentes générations. Des personnes de tous âges sont dans le public lors de ses concerts, un peu comme ce que vous avez décrit avec Freddy’s.

Joe Lindsay – Hopepa : Exactement, c’est une grande partie de ce que nous faisons. Des gens de tous âges viennent aux concerts. Nous voulons que ce soit pour tout le monde

La Face B : Et je lui ai dit : « Tu te rends compte qu’il y a des familles entières qui viennent maintenant à tes concerts ? » Et il pense que c’est une bénédiction et que c’est génial, car sa musique unit les générations, et tu arrives à transmettre ce que tu aimes. C’est intéressant de voir ta musique évoluer et attirer un public plus jeune.

Joe Lindsay – Hopepa : C’est bien, car on a en fait toujours des fans. (rires)

La Face B : Pour revenir à la connexion humaine, cela signifie que les jeunes sont réceptifs, et avec le Covid, on a tellement manqué de performances live.

Joe Lindsay – Hopepa : J’étais tellement déprimé. Je vis pour les concerts. Oh mec, que faire ? À quoi suis-je bon ? C’était vraiment dur.

La Face B : Quand ça a repris, tout le monde était vraiment excité. Je me souviens, j’ai fait Leeds et Reading en Angleterre, et chaque matin, tu devais faire un selfie avec ton test, l’envoyer avant d’aller sur le site. Mais tout le monde était tellement heureux de se retrouver, d’écouter de la musique live, les gens prenaient soin les uns des autres. Il y avait une énergie différente, et les gens avaient vraiment manqué de musique live.

Joe Lindsay – Hopepa : C’est très intéressant. Chez nous, ça a été assez difficile récemment avec l’économie aussi. Nous entrons dans une légère récession maintenant. Heureusement, en Nouvelle-Zélande, nous étions l’un des seuls pays à pouvoir faire de la musique, car nous avons fermé les frontières et nous avons eu très peu de cas. Nous avons pu faire des concerts, mais bien sûr, il n’était pas facile de faire venir des artistes internationaux. La plupart du temps, nous faisions des concerts plus importants, mais après l’ouverture des frontières et après le Covid, les artistes internationaux sont revenus en force. Pendant deux ans, on était partout, et maintenant on a besoin de se calmer. C’est encore assez difficile pour les musiciens en ce moment. C’est assez dur de gagner de l’argent en tant que musicien aujourd’hui. Pouvoir faire des tournées et des performances est une vraie bénédiction.

La Face B : Quand vous avez commencé, vous étiez distribués indépendamment ?

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, et nous le sommes toujours !

La Face B : Il y a aussi une montée en puissance des labels indépendants, et des artistes établis ou émergents s’orientent vers eux pour plus de flexibilité artistique et d’agilité, mais aussi pour une rémunération plus équitable.

Joe Lindsay – Hopepa : C’est intéressant. Je pense que l’indépendance ne fonctionne que si vous travaillez dur, et ce n’est pas forcément le bon modele pour tous les groupes ou artistes d’être indépendants. Je ne pense pas que ça marche pour tout le monde. Quand nous avons commencé, nous étions le premier groupe indépendant de Nouvelle-Zélande à avoir un album numéro un. Mais cela demande beaucoup de travail et on fait des erreurs. Donc je ne le recommanderais pas à tout le monde. Il y a certaines choses que les maisons de disques font très bien. Elles sont vraiment douées en marketing. Ce sont en quelque sorte des banques géantes qui font du marketing, qui vous donnent de l’argent pour enregistrer.

La Face B : La créativité est en plein essor, et il n’y a jamais eu autant d’artistes qui créent, qui se produisent, qui sont en tournée, mais le paradoxe est qu’il est vraiment difficile pour les jeunes artistes de gagner leur vie, et parfois il faut défier le système si l’on veut vivre de son art à plein temps.

Joe Lindsay – Hopepa : D’une certaine manière, il est presque trop facile de faire de la musique aujourd’hui. Il y a tellement de productions, et c’est assez facile de sortir de la musique. Alors qu’est-ce qui vous rend différent, ou meilleur, ou vous fait ressortir du lot, parce qu’il y a tellement de contenu. Et avec l’IA, de plus en plus de choses manquent de personnalité ou de connexion humaine. C’est pourquoi avoir une présence en live et offrir un super show est si important pour un musicien. D’une certaine manière, on revient à ça. L’idée de gagner beaucoup d’argent avec de la musique enregistrée est en fait révolue, sauf si vous êtes au sommet du marché pop.

La Face B : Mais en tant qu’artiste, vous voulez rencontrer votre public et jouer en live.

Joe Lindsay – Hopepa : Oui ! J’ai vraiment de la peine pour les jeunes artistes qui essaient de percer dans l’industrie. C’est vraiment, vraiment difficile.

La Face B : Je pense qu’il faut être polyvalent, il faut être bon en musique, en marketing…

Joe Lindsay – Hopepa : C’est ça ! Tous les musiciens doivent tout faire. Ils doivent être des créateurs de contenu ! Je déteste ça, je déteste vraiment cette expression.

La Face B : C’est différent ! Avant, vous deviez vous concentrer sur la musique et les performances, mais maintenant vous devez vous vendre, être une marque, poster constamment des choses, même celles que vous ne voulez pas.

Joe Lindsay – Hopepa : Oui, être au top sur Insta.

La Face B : Et c’est une distraction.

Joe Lindsay – Hopepa : Je ne suis pas très bon avec les réseaux sociaux. Je pense que j’ai un seul post sur mon Instagram.

La Face B : Merci beaucoup !

Joe Lindsay – Hopepa : Merci à toi, j’espère que tu vas apprécier le concert ce soir.

La Face B : Oh, je vais adorer !

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Version en Anglais

La Face B: Hello Joe! Fat Freddy’s started as a jam band and became a 7-piece band a few years later. Why did you decide to focus on being a fully formed 7-piece band instead of being a jamming group of musicians across Wellington?

Joe Lindsay – Hopepa: It started with Dallas, Toby and Mu.  They would start adding musicians like guitarists, and keys and the horn section got bigger. And I all seemed like a natural progression as the gigs got bigger as well. Initially, I was probably the last of the original members to join and I saw the band play a couple of times and I thought it was a really cool band and I really liked to be part of that. I just turned up with my horn at their gigs and waited to be invited up to guest. That’s how I got started. I would just turn up with my instrument (laughs)

Because we use a sequencer, so the groove is always very solid. It gives you a lot of freedom to play against it, if you know what I mean. It take a little bit of getting used to the idea but then, because you can go quite crazy but you are always anchored to the groove,

La Face B: The DNA of Fat Freddy’s Drop lays in the magic of what happens in the improvisation. Did it change overtime or do you have the same recipe?

Joe Lindsay – Hopepa: Well yeah, I think it inevitably changed as the concerts became bigger and the pressure to perform tighter sits. We inevitably got tighter. We Still have elements of improvisation in the air but we had to make a more cohesive show for festivals and It is the way the band developed as well. Initially we would play 2 or 3 songs and those songs  would last 20 minutes and would go all kinds of directions and now as you write more songs , there is a pressure to have to perform them, all the songs people want to hear. There are expectations from the audience and from ourselves to do certain songs.

La Face B: To be more structured

Joe Lindsay – Hopepa: Yeah, to have a bit more structure. But, when we are writing the songs we always back to that formula of raw form of jamming.

La Face B: I will come back to that later because I am very interested in how a seven-piece band compose. I heard you have been touring Europe and the UK every year since 2003.

Joe Lindsay – Hopepa : Almost 22 years!

La Face B: You do a tour of Europe every year?

Joe Lindsay – Hopepa: Pretty much! Except for the obvious times we are not allowed to talk about. Actually, we came and Covid hit and we had to go back home. We got to do one show and what a great show! It was in Frankfurt and It was a great show and we were very excited and then we had to go home. But yeah, every year that we came.

La Face B: I saw you at Brixton Academy in London, about 3 years ago. I could not get a photo pass at the time so when I saw you were playing in Bordeaux, That’s my chance! You were in Razzmatazz two days ago.

Joe Lindsay – Hopepa: They were really crazy! It was a very crazy crowd packed in there. I think It sold out a month before. It  was a really crazy energy. There might have been a few kiwis in the audience working on the Merkur Cupor something like that. They were awesome and crazy! They all sang all the words and it was great. (Laughs)

La Face B: Tonight is sold out as well (Rocher De Palmer)

Joe Lindsay – Hopepa: Oh yeah!! It is very exciting!

La Face B: And in two days you are in Rome! A lot of bus! Do you think you have a special connection with French people?

Joe Lindsay – Hopepa: I remember the first few times we played. I remember playing in Paris, we played at Cabaret Sauvage and the French people have definitely an affinity for reggae music and soul music. We also had a lot of support from Radionova who played a lot of our songs.

La Face B: I discovered you in 2013. I have travelled twice to New Zealand for a couple of months. My mate told me “ You love New Zealand, there is band you should listen to”  and I discovered Black Bird! For me it was alive, rich and interesting musically with that jam feeling and I never stopped listening to your music ever since.

Joe Lindsay – Hopepa : Nice! Awww.. that’s great! Thanks.

La Face B: Coming back to your music. I read people wrote you are Aotearoa roots music but I feel you have other genres infused.

Joe Lindsay – Hopepa: It is quite difficult. Now I look down on it, genres can be a trap, a box. We just love being to pick from all types of music. At the heart of it, we are electronic but there are always obviously elements of reggae and Jazz in there and soul music and blues. It’s all the good things! (Laughs…) And all our tastes are very eclectic as well.

La Face B: In a seven-piece band, you have to be eclectic, agnostic in music. That’s what is interesting in your music, you have bits of so many genres distilled in your sound. And you have the richness of 7 skilled musicians.

Joe Lindsay – Hopepa: Exactly!

La Face B: About composition, how does that articulate?

Joe Lindsay – Hopepa: It inevitably starts with some kind of beat. A beat from a sample or an idea we have been listening to. And then, a beat would be put to the MPC (Music Production Center).  Or something we could play over anyways and we would jam and record what we are playing. Sometimes, the song, the track would play for hours and hours and we would all play over the top and we would record it.

And then later, we would go down and “that bit was really good and we like that bit “ or Toby was actually very good at It, at archiving the ideas that we would go back to or ideas that would work really well. So we would play a horn line to each other or between each other and copy it back, and simplify It and it is just a bit of exchange of musical ideas until we have a horn line that seems to work. An then, there is always the rhythm, the guitar, keys. We all put bits and pieces in the air. And Dallas would take that away and he will listen to it a lot and think about what he wants to sing over the top.

La Face B: So Dallas will do the lyrics on top.

Joe Lindsay – Hopepa:  He will be jamming with us in the room as well and he will be improvising ideas as well. A lot of the ideas he comes up with or the vocals, he would have sort of got there through improvisation. And then, he would refine it at a later date.

La Face B: You published two albums: One in 2021 Wairunga and in 2023 Black Bird Returns. What inspired you for Wairunga? What were your main source of inspiration?

Joe Lindsay – Hopepa: We did a live show called Locked In and we did that during Covid where we were locked in our country. We could not do anything or go anywhere. Also we were not allowed to have large gatherings but we could have smaller gatherings. So, we booked out a theatre and did a show as If there were people there. We recorded it and that went really well.

The immediacy of having a really high quality live recording was really great. And we did that again for Wairunga but this time we did it outside at a friend’s farm. It was  in nature and it turned out really well because there was a natural river because it was outside. It was actually quite a dry sound funnily enough, there was good separation and it turned out really good.  That was a mixture of new stuff we have been working on and some reinterpretation of stuff we already recorded.

La Face B: any story, music or genre that inspired you in your next album?

Joe Lindsay – Hopepa: So yeah, we just finished recording the new album and we got it out to spec when we were in Madrid actually and we had a listen through. I think the new album is actually pasted similar to a live show, which is interesting. We did not really intend for that to happen but it just naturally seemed to happen and come about that way. I am very excited actually. There are some really cool stuff, some really great songs on this record.

La Face B: Do we have a name for that album?

Joe Lindsay – Hopepa: It is called Slo-Mo, which is kind of how we work (laughs…) So that is coming out in October. Top secret but not really that secret. And we are coming back to Europe in October, early November to do another little tour. That is gonna be good. It is more of an album release tour.

La Face B: In this current European and UK tour, what is one of your highlights?

Joe Lindsay – Hopepa: Highlights? The shows have been really fun actually. We played not far from here. The festival is called…..er… Gignac? A little town near here. That was a really cool festival!

La Face B: Ecaussysteme?

Joe Lindsay – Hopepa: Yeah that’s the one! That was our first show. Anyways , that was really goof. Barcelona was a great show as well. It was really super hype crowd. It was slightly smaller, 2000 people size but probably much like this tonight, which I really like. The smaller crowd for a more intimate performance. You can see everyone’s faces and who is engaged. The 1000 to 2000 people is probably the ultimate size for a Freddy’s show in terms of feeling all together.

La Face B: It is funny you mention that! In a recent interview with Rolling Stones, you said “ the way Freddy’s make music with human connection, that’s what people get” and it is a bit like that, playing in a sizeable, human size festival or how is how you get the connection.

Joe Lindsay – Hopepa: Yeah and if you can see their eyes and feel their energy. Some really large shows have so much energy coming at you that It can be almost too hard to process but smaller shows is still there but at a more manageable level.. Laughs.

La Face B: Do you think people come with families to your shows?

Joe Lindsay – Hopepa: Yeah lots of families come to our shows. Lots of young people grew up listening to Freddy’s. We have been going for a little while now. There are a lot of families where parents played our music to their kids and kids are now fans

La Face B: This is brilliant. It is like transmission!

Joe Lindsay – Hopepa: A lot of time, if they go to a road trip, it is the kind of music the whole family can enjoy. Laughs..

La Face B: I interviewed an artist called Patrice.

Joe Lindsay – Hopepa: Ahhhh yes yes yes!

La Face B: And I told him “do you realise there are entire families coming to your shows now?”  and he thinks it is a blessing and it is brilliant because his music unite inter-generations and you manage to pass over what you like. It is interesting to see your music evolve and attract younger audiences.

Joe Lindsay – Hopepa: It is good because hopefully you’ll always have fans. (laughs)

La Face B: Back to the human connection, It means that young people are receptive and with covid we missed so much live performances.

Joe Lindsay – Hopepa: I was so depressed. I live for live shows. Oh man, what do I do? What am I even good for? It was really tough.

La Face B: When it came back, everybody  was really excited. I remember that I did Leeds and Reading in England and every morning you had to do a selfie with your test, send it before you go to the venue. But everybody was so happy to see each other, listen to live music, people look out for each other. It felt like a different energy and people really missed live music.

Joe Lindsay – Hopepa: It is very interesting. At home, It has been quite a struggle recently with the economy as well. We are going to a slight recession now. Luckily in New Zealand, we were one of the only countries to be able to do music because we closed the borders and we had very few cases. We were able to do shows but of course you were not able to bring international artists very easily. A lot of the time, we were playing bigger shows but after the borders open and after Covid, It swam back international acts. You had 2 years to be in everyone’s faces, we need to take a chill. It is still pretty tough for musicians at the moment. It is pretty hard to make money these days as a musician these days. Being oable to tour and perform are a real blessing.

La Face B: When you started you were independently distributed?

Joe Lindsay – Hopepa: Yes and we still are!

La Face B: There is also a surge of independent labels and established as well as emerging artists are going with them for the artistic flexibility and agility but also more fairness in making an income.

Joe Lindsay – Hopepa: It is interesting. I think that being independent would only work if you work hard and It is not necessarily appropriate for every band or act to be independent. I don’t think it works for everybody. When we started, we were the first New Zealand independent act to have a number one album. But it takes a lot work and you make mistakes. So I would not recommend it for everyone. There are certain things record labels do really well. They are really good at marketing. They are certainly a giant bank that does marketing, gives you money to record.

La Face B: Creativity is flourishing and there has never been so many artists creating, performing, on tour but the contradiction is that it is really hard for younger artists to make a living and sometimes you have to challenge the system if you want to live from it and be an artist full time.

Joe Lindsay – Hopepa: In many ways, it is nearly too easy to make music at the moment. There is so much being produced and it is quite easy to put music out. So what makes you different or better or stand out from the crowd because there is so much content out there. And with AI, more and more stuff that just don’t have personality or human connection. That’s why having a live presence and having a great live show is so important as a musician. In many ways, It is coming back. With the whole idea of making lots of money from recorded music is actually over unless you are top of the pop market.

La Face B: But as an artist, you want to meet your audience and perform live.

Joe Lindsay – Hopepa: Yeah! I really feel for younger artists that try to break into the industry. It is really really tough.

La Face B: I think you have to be multi-faceted you have to be good in music, in marketing…

Joe Lindsay – Hopepa: Well that’s the thing! All the musicians have to do all things. They have to be content creators! I hate it, I fucking hate that  phrase.

La Face B: It is different! Before you had to focus on making music and performing but now you have to market yourself, be a brand, put constantly stuff out there even stuff you don’t want to.

Joe Lindsay – Hopepa: yeah to be on top of the Gram.

La Face B: and it is a distraction.

Joe Lindsay – Hopepa: I am not very good at any of that social media stuff. I think I have one post on my Instagram

La Face B: Thank you very much!

Joe Lindsay – Hopepa: Thank you and I hope you’ll enjoy the show tonight

La Face B: Oh I will!