ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Alors qu’ils viennent de dévoiler Opponents, les membres de Mina Raayeb nous dévoilent leur influences musicales.
Betty Carter – Once upon a summertime
Lemmy (chant) : J’ai découvert ce morceau dans une version live filmée à Cannes dans les années 60.
Ce qui me plaît c’est l’incarnation de Betty Carter, la manière dont elle fait monter l’émotion avant de chanter chaque note. On a l’impression de voir et d’entendre naître la chanson, c’est hypnotisant.
Et puis il y a une virgule, un moment de silence où elle passe du présent au passé, de la joie à la nostalgie. Et on est rarement aussi heureux d’être triste qu’avec elle sur ce titre.
IDLES – Never Fight A Man With A Perm
Anthony (Drums/machines) : Pour son efficacité, son mélange de nervosité et de groove… Dansant et stridant à la fois !!! Ça me donne envie de traverser une ville en vélo sur la roue arrière tout en pétant des rétroviseurs.
Dizraeli – Wild Animus
Xavier (bass/synth/machines): Une recherche orientée très jazz. J’aime l’intensité du flow et les synths analo, le tout porté par une batterie qui porte ce titre et nous embarque immédiatement tels des animaux sauvages.
La Lupe – Fever
Lemmy : L’’interprétation de la Lupe est incroyable, la folie, la vague de liberté avec laquelle elle contamine le morceau, c’est juste irrésistible. Et puis aussi le fait que ce soit une reprise, qui commence de « presque scolaire » à « et puis merde je vais finir en salsa cubaine tout en espagnol » c’est tellement joyeux et honnête ! Ce naturel qui revient au galop, ça m’emporte direct !
LOW- Rome (Always In The Dark)
Anthony: Pour nous avoir ouvert des portes, nous montrer qu’il y avait le droit d’aller aussi loin dans la musique… Mixer de cette manière-là, mettre toutes les aiguilles dans le rouge tout en gardant un sens de la mélodie imparable ! Une douceur distordue.
Beastie Boys – Sabotage
Xavier : Un grand classique qui a su habilement faire un pont entre rock/punk et hip hop et une ligne de basse très inspirante.
Immortal Technique – Harlem Streets
Lemmy : La guitare sèche sur du gros flow, la formule est simple et éculée, mais peu importe, ça fonctionne, c’est solennel et surtout il y a Immortal Technique dessus.
Ses paroles, la détermination avec laquelle il les livre c’est d’une puissance… ça ravive le feu de la révolte à chaque fois.
Et évidemment ça aide de savoir que son combat ne se restreint pas qu’au micro et le fait qu’il soit aussi actif dans l’humanitaire, qu’il rappe dans les prisons et qu’il fasse construire des hôpitaux à Kaboul, le tout en ayant refusé des gros chèques de majors pour rester indépendant, ça force le respect quand même.
Nilüfer Yanya – Midnight sun
Anthony: Pour sa simplicité, son sens de la mélancolie mixée à de la distorsion… Pour son flegme vocal et son émotion communicative…Pour sa production radicale et tranchée…
Low – White Horses
Xavier: Une recherche de saturation assez poussée avec de superbes mélodies de voix pour accompagner. La disparition de la chanteuse batteur Mimi Parker met malheureusement un point final à cette aventure.