ADN #878 : MADAM

Gabbie (guitare chant): En 2021, notre guitariste quitte le groupe, jusque là j’étais uniquement au chant. Je vous dis pas la tête des filles quand je leur ai annoncé que la nouvelle guitariste ça serait moi, je vois encore la panique dans le regard d’Anaïs qui me dit « mais Gab, tu ne sais pas jouer de guitare ».

Jack White, c’est l’exemple que j’avais en tête quand je me suis retrouvée face aux 6 mois qu’il me restait avant notre prochain concert. Je crois que ce que j’en ai gardé c’est sa manière de jouer avec le bruit, en maltraitant les cordes à vide, en lançant des larsen. Et, côtoyant ce bordel, ces riffs ultra efficaces, qui restent dans la tête à en devenir légendaires.

Puis aussi le fait de considérer la voix comme un instrument à part entière, mixée avec le reste des instruments. Pas trop devant, pas trop derrière, comme une deuxième ligne de guitare mais avec des mots et des cris. J’ai toujours été fascinée par ce musicien, sa façon de jouer, de chanter, son hyper créativité. Il a un coté génie du mal, l’image qu’il donne c’est : s’il a envie de faire quelque chose, il le fait. Qui l’aime le suive. Sa liberté créative m’a toujours impressionnée. 

Marine (basse) : J’ai découvert les Beatles à l’adolescence, j’ai de suite compris que je voulais être bassiste. Mes deux premières basses sont d’ailleurs une Hofner violon et une Rickenbacker… comme Paul ! Et pas comme Lemmy ! À la base j’aime avoir un son très rond comme dans ce genre de morceau, maintenant ça a évolué vers quelque chose de plus contrasté. J’ai gardé ce côté clean auquel j’ajoute la saturation de l’ampli. Ça fait un équilibre dans lequel je me retrouve bien.

D’ailleurs, « J’aime les Beatles » c’est devenu une blague dans les interviews : c’est la seule phrase que je dis. J’ai appris à vibrer sur les lignes de basse grâce à celles de Paul McCartney.

Ce n’est pas quelque chose qu’on oublie. C’est surement du à un mélange de son chaleureux et de ligne hyper mélodiques. Il y a des chansons, quand on enlève la guitare et la voix, on a l’impression que c’est autre chose, comme un nouveau morceau complètement différent. Je trouve ça beau.

 Anaïs (batterie) : A 15 ans mon grand frère m’offre l’album live de Green Day « Bullet in the Bible ». C’était un dvd, je l’ai mis sur la tv et là, ça a été un déclic. Genre « Wahou mais la batterie sonne terrible », elle est mixée très forte on l’a bien dans la tronche. Cette intro avec le Tom bass très bas et intense…. Le son et le jeux sont précis et puissant. Les fills sont toujours bien sentis, y’en a pas de trop mais quand même, Tré Cool se fait Très plaisir ! C’est là que je me suis aperçue, ado, que ça donnait vraiment beaucoup de patate au groupe. Et je me suis dis « je veux faire ça». Maintenant ça reste une référence qui traîne dans le fond de ma tête et avec MADAM on aime aussi avoir des batteries fortes, des toms profonds qu’on entend très très fort. 

Gabbie : Il y a quelques années on a découvert Royal Republic en jouant avec eux sur un festival. C’était la première fois qu’on voyait sur scène un groupe qui avait une énergie dans laquelle on se retrouvait. Le côté solaire et content sur une musique bien rock qui incite a danser.

Marine : en tant que bassiste, ce morceau me parle particulièrement grâce à son groove entraînant et son énergie communicative. La ligne de basse est à la fois simple et efficace, ça soutient le rythme sans en faire trop. La façon dont le groupe mêle rock et influences country me donne envie de jouer et de bouger sur scène. C’est un vrai hymne à la liberté et à l’aventure, ça me rappelle pourquoi j’aime la musique : grâce à son pouvoir d’évasion. Chaque fois que je l’écoute, j’ai envie de monter sur scène et de vibrer avec le public ! 

Anaïs : Nirvana c’est des riffs de guitare efficaces, vénère, un peu crado … une batterie simple ultra musclée, des gros écarts d’énergies entre les couplets et les refrains. Souvent on a envie de bagarre là dedans. Puis on se calme, puis bagarre ! J’aime la simplicité et la brutalité de ce morceau. C’est vraiment le type de musique que j’avais envie de faire quand j’étais ado, que je démarrais la batterie. On a l’impression que c’est à porté de main, (ou de baguette) et ça c’est motivant et inspirant. 

Gabbie : Je ne sais pas vraiment en quoi le groupe BRNS a influencé ma manière de faire de la musique. Mais l’album « Wounded » m’a tellement touchée en tant qu’humaine que je ne pouvais pas parler de mes influences sans l’évoquer. J’avais découvert ce groupe grâce au clip de Our Lights, je les avais perdus de vue, puis un jour j’ai ré écouté l’album et j’ai pleuré toute les larmes de mon corps. C’est de la mélancolie à l’état pur, douce, intense. J’ai eu la chance de les voir en live sur leur tournée d’adieu, dans un petit club a Paris. C’est un moment qui restera gravé pour moi. 

Marine : J’aime fort la chanson « Love Shack » des B-52’s surtout pour la ligne de basse qui y apporte une énergie irrésistible. J’adore les lignes groovy qui font bouger, et celle-ci est vraiment incontournable. La façon dont la basse se marie avec les autres instruments crée une ambiance entraînante qui me donne envie de danser. Puis, étant fan des Beatles, je suis attirée par les mélodies accrocheuses et les harmonies vocales présentes dans « Love Shack ». Tout ça plus leur style unique fait que cette chanson est non seulement fun, mais aussi musicalement riche. Bref, « Love Shack » c’est le bon mélange de groove et de créativité.

Anaïs : J’aime les Foo Fighters. Cette vidéo c’est la première fois où on a vu les Foo avec quelqu’un d autre que Taylor Hawkins (que j aimais vraiment très fort). Il ont attaqué « All my Life », et Josh Freese fait une sacrée performance avec une version hyper musclée. La façon « solo » avec laquelle il construit le crescendo du pont est à la fois un peu « démo » ahah mais on aime bien quand c’est bien fait, et c’est en même temps tellement musical. C’est une performance vraiment inspirante.

Alors j’aimais les Foo avec Taylor et j’aime avec Josh ! Et je trouve que cette version là est tout particulièrement savoureuse. On aura compris que mon jeu est hyper influencé par des batteurs américains dont l’objectif est de passer à travers la peau de caisse claire ahah. J’essaye de mettre un peu de ça dans MADAM.