Il était attendu au tournant avec ce difficile exercice du premier album, après toutes les promesses placées en lui ces derniers mois grâce à cette hype qui s’est emparée de sa musique. Force est de constater qu’il a répondu présent avec In Extremis !

Claude, prénom d’emprunt pour ce petit bonhomme à moustache et lunettes, s’acharne avec véhémence depuis 4 années déjà pour faire reconnaître sa musique auprès des médias et du public… A priori la tâche apparaît comme difficile… Les préjugés vont bon train… « Pas le physique de l’emploi » on est tenté de lui dire par raccourci… Ajouté à cela des prestations scéniques encore en apprentissage, et pas totalement convaincantes comme se fût le cas lors de l’édition 2023 du Biches Festival aux côtés des autres “artistes à prénom” à l’affiche (Adé, Ouai Stéphane, Yoa…).
Mais voilà, le garçon en survêt de sport est persévérant et travailleur, car il croit dur comme fer en son projet ! Tout comme son label indépendant Microqlima avec qui il travaille en étroite collaboration. Ces activistes parisiens n’en sont d’ailleurs pas à leur coup d’essai, avec de précieux et talentueux artistes à leur catalogue comme L’Impératrice, Pépite ou encore Isaac Delusion… Il décroche ainsi des premières parties d’Eddy de Pretto, pour perfectionner son aisance scénique et vaincre sa timidité, puis nous distille au fil des mois des nouvelles chansons sur les plateformes et nous met en appétit !
Et grand bien lui fasse car il fait mouche à chaque fois avec des morceaux aussi efficaces que Addition, et son texte finement ciselé sur la peur de l’engagement envers l’autre, ou La Pression, bombe à Dancefloor avec sa rythmique électro des plus efficaces. Deux chansons aux univers assez éloignés que l’on retrouve d’ailleurs en bonne position sur le tracklisting de cet album In Extremis.
Et c’est le constat que l’on fait de l’écoute de ce petit bijou, c’est cette capacité presque insolente du Monsieur à faire cohabiter la musique électronique avec la traditionnelle chanson française… Claude c’est comme si Jacques Brel s’était encanaillé avec les Daft Punk ! Pour preuve le morceau introductif Réveille-toi, digne d’un track de fin de soirée rave party sous le périph où les machines à BPM vrombissent à tout va, et In Extremis où sa voix d’un coup devient cristalline et ses mélodies vous trottent dans la tête pour le reste de votre journée.
Mais voilà, Claude est en phase avec son temps et répond aux préoccupations d’une jeunesse en mal de vivre et préoccupée par un avenir qu’elle ne voit pas des plus roses… Il fait partie de ces magnifiques losers que l’on aime à adorer parce qu’ils ne se cachent pas derrière un masque.
On joue à visage découvert, quitte à se prendre quelques uppercuts au passage, mais peu importe tant que ça reste sincère… Signes vitaux, c’est admettre sans scrupule que l’on peut avoir des faiblesses, comme être en l’occurrence hypocondriaque. Faire avec, c’est admettre que l’on ne s’aime pas forcément comme on est physiquement… Pas grave Claude assume tout et nous, à l’écoute de ce premier album, on assume à dire que In Extremis fait déjà partie des albums phares de l’année 2024 !
Retrouvez notre entretien avec Claude par ici.