C’est autour d’une bière, dans un café du centre de Paris que nous avons retrouvé Clovis à l’approche de la sortie de son premier album, Nouvelles Trajectoires. Ensemble, nous sommes revenus sur les morceaux déjà sortis – un par mois depuis janvier – et ceux à venir. Cet amoureux des mots nous a révélé les coulisses de son écriture minutieuse, son rapport au silence et son plaisir de la scène – surtout entre amis.
La Face B : Salut Clovis, comment vas-tu ?
Clovis : Ça va bien. Je suis assez excité en ce moment, avec l’album qui arrive. C’est l’aboutissement de plusieurs choses. Ça commence à se rapprocher, donc on prend un peu de recul. Et on se dit qu’on l’a fait, quoi.
LFB : Tu as sorti un morceau par mois depuis janvier, qui sont tous dans l’album. C’est donc une sorte de seconde vie pour ces morceaux. Mais il y a aussi une grande cohérence dans les thèmes de l’album. Je dirais même une évolution, voire un arc narratif. Comment as-tu procédé pour l’écriture et la sortie des morceaux, et quelle vision d’ensemble avais-tu au départ ?
Clovis : Je voulais qu’il y ait un fil rouge, un élément progressif, mais je voulais aussi que chaque morceau parle pour lui-même. Et je ne voulais pas trop me répéter non plus dans le propos. On faisait des maquettes de morceaux avec Soberland, mon producteur, et on se demandait après si elles étaient cohérentes avec l’album. On a aussi beaucoup réfléchi à l’ordre des morceaux qu’on a sortis. En fonction des saisons, de notre ressenti personnel de ce que peut être un mois de janvier, juin, novembre. On avait donc cette vue d’ensemble et cette réflexion sur l’ordre, mais sans chercher à outrance à être dans l’ultra cohérence. On était dans un laboratoire, mais on s’est donné un cadre, une cohérence artistique. Ce sur quoi on a abouti, c’est cette idée de tension-résolution. En commençant par Tendu, et en allant vers des morceaux plus solaires : Laisse passer la douceur, Refaire le monde… Et puis, on fait le tour de l’horloge, de minuit à midi. Sur la première partie de l’album au moins. Et ensuite, on déroule un autre fil, aussi, qui est également dans l’arc tension-résolution, mais qui est différent.
LFB : Quand tu as sorti Tendu, en janvier, les treize autres étaient déjà faits, ou en construction ?
Clovis : Certains étaient prêts, d’autres pas commencés. Pour l’anecdote, Tendu, c’est le plus vieux morceau. C’est un morceau sur lequel on a énormément travaillé. On avait fait des versions de mix par dizaines, on s’est cassé les oreilles dessus, on n’y arrivait pas. Quand on a eu cette idée de sortir un titre par mois et d’en faire un album, on s’est dit qu’il fallait commencer avec celui-là. Esthétiquement, ou même dans ce que ça raconte, c’était évident. Et puis dans l’aventure humaine qu’a été l’album, c’est le premier morceau sur lequel on a tous flashé. J’avais déjà les deuxième et le troisième morceaux. Et Les cigales, qui est sorti il y a quelques semaines.
LFB : Tu parlais tout à l’heure d’un laboratoire pour décrire l’album. Pour reprendre cette image, qu’est-ce que tu retiens des différentes expériences que vous avez menées ?
Clovis : J’en retiens que c’est une très bonne idée de se forcer à sortir des choses. De les confronter aux gens, au public, à des avis et des ressentis. Que la vision de son propre morceau évolue beaucoup quand il est terminé et sorti. Quand on pose des images dessus, aussi. C’est bête, mais quand tu as une jaquette sur un morceau, tu l’écoutes différemment que quand c’est juste l’interface de ton logiciel. Le fait de sortir beaucoup de morceaux m’a aussi poussé à ne pas retourner sur les mêmes appuis qu’avant. Les histoires étant plus rapprochées, je n’avais pas envie qu’elles se ressemblent. Et ça m’a permis de faire des morceaux plus solaires, notamment.
LFB : Vous avez eu des surprises sur l’accueil des morceaux ?
Clovis : Les morceaux les plus écoutés, on pouvait s’y attendre. Par exemple, Laisse passer la douceur, Refaire le monde. Seulement marche bien aussi, j’étais un peu plus étonné parce que c’est une chanson, alors qu’à la base on m’identifie comme rappeur. Et puis il y a des choses qui m’ont vraiment surpris. Typiquement, J’aime pas nos bruits marche plutôt bien, alors qu’il est assez étrange dans sa construction et son propos. Ou des gens pour qui Tendu est de loin le meilleur morceau de l’album par exemple, alors que dans les statistiques, c’est un des moins écoutés.
LFB : Tu parlais de Soberland tout à l’heure. Une chose que j’ai trouvée intéressante dans l’album, c’est qu’on est très loin de textes de rap posés sur des prods. Au contraire, les productions sont hyper travaillées et ta voix aussi, elle fait partie intégrante de l’instru. Comment travaillez-vous ensemble et quel a été votre processus sur cet album ?
Clovis : Avec Antonin (Soberland) on est devenu amis en sixième. Puis il a commencé à créer des sons, et moi à écrire et rapper. Il faisait du beatbox dans la cour, puis en soirée, et moi, je rappais mes trucs. On a tous les deux arrêté nos études pour faire de la musique. Et puis on a commencé à travailler sur des sons ensemble. On avait déjà envie de faire un truc à nous, original. En réécoutant les vieilles maquettes, on se dit qu’on était assez allumés. Mais au fur et à mesure, ça s’est professionnalisé, on va dire. Je suis aussi intervenu de plus en plus dans la construction des productions. Le fait de travailler ensemble, ça nous permet de réfréner nos ardeurs et d’aider l’autre à dézoomer. C’est un équilibre. On connaît parfaitement les défauts l’un de l’autre et on s’empêche de tomber dans certains écueils. Et enfin le ressort intime est important, puisqu’on a quand même une amitié profonde depuis des années. Ça nous permet d’être très direct l’un avec l’autre, et ça l’aide à comprendre d’où viennent les textes que j’écris. Je suis assez radical dans mes choix, et souvent, les morceaux se font dans l’abnégation, la douleur, parfois dans le conflit. Mais c’est ce qui nous permet d’avancer. Tout ça, ça ne serait pas possible si on avait un rapport uniquement professionnel. Ça nous permet aussi de faire du sur-mesure, à tous les niveaux. C’est une chose qu’on nous a dit un jour, et j’ai gardé l’expression. C’est vrai que je ne pourrais pas rapper un autre texte sur une prod donnée.
LFB : C’est une jolie façon de le dire, et ça se ressent dans l’album. Ton EP en juin s’appelait Déplacements Accidentogènes. L’album s’appelle Nouvelles Trajectoires. Il y a une idée de mouvement, et d’ouverture avec l’album. Comment est venue l’idée du titre ?
Clovis : Ça rejoint le côté tension-résolution dont je parlais tout à l’heure. J’essaie de tracer une trajectoire, aussi accidentogène soit-elle, qui mène vers quelque chose de lumineux : trouver la lumière au fond de moi, rallumer les ampoules dans ma tête. L’album commence et termine par cette image, et pour moi c’est cette ampoule qui est au bout du chemin. En quelque sorte, les Nouvelles Trajectoires, c’est une extension des Déplacements Accidentogènes, c’est une conséquence de ces déplacements que j’ai faits depuis le début de l’année. On est traversé par des injonctions qui nous pressent et nous tendent – d’où le morceau Tendu. Mais on peut s’en extirper pour aller trouver la lumière qui est tout au fond de soi. Pas la banale lumière intérieure, mais quelque chose qui naît dans l’obscurité, dans la tension. Et puis peut-être qu’une fois l’album sorti, des trajectoires diverses prendront la tangente et rejoindront la mienne et en créeront encore d’autres. En tout cas, l’idée c’est de se mettre en mouvement, d’accepter de se casser la gueule, et de voir qu’il peut en naître quelque chose de nouveau.
LFB : En parlant de lumière, j’aimerais qu’on parle de l’avant-dernier morceau, Ryukan. Il y a une métaphore filée sur le soleil que je trouve hyper réussie, très parlante. Et tu me disais que son titre fait référence à une ville ?
Clovis : C’est ça. En fait, Rjukan, c’est une ville en Norvège, qui est dans une vallée. Et sur laquelle, pendant six mois dans l’année, il n’y a pas de soleil. Du coup, ils ont installé des miroirs en haut des montagnes, dans lesquels le soleil se reflète et éclaire la place principale, sur une surface qui doit faire un terrain de tennis, max. J’ai trouvé ça poétique, comme quotidienneté. Des miroirs, au-dessus d’une montagne, ça fait presque penser à de la mythologie.
LFB : Ou de la science-fiction…
Clovis : Voilà, un des deux. Et en tout cas je trouve ça super intéressant. Donc c’est un morceau qui parle du manque de soleil. On peut le voir comme le manque de quelqu’un, mais j’ai voulu laisser une part importante à l’interprétation. “Je t’admire comme un môme”, “Tu m’éblouis quand tu sors de l’eau”. Est-ce qu’on parle de quelqu’un qu’on aime, qu’on désire physiquement, ou est-ce qu’on parle du soleil qui se lève sur la mer ? En fait, chaque métaphore est, comme tu l’as dit, filable.
LFB : Au-delà de la musique, tu as créé un podcast, tu es speaker au Red Star Football Club et co-fondateur des Grandes Histoires. Le dénominateur commun de ces activités, c’est ta voix. Est-ce que tu te souviens de la première fois que tu t’es senti bien derrière un micro ?
Clovis : C’était dans ma chambre, dans le micro de l’ordinateur de mon père. Ce n’était pas un vrai micro mais c’était déjà fou de poser sur GarageBand. Après, la première fois que je suis allé vraiment en studio, c’était un home studio, au lycée. C’était pour faire des freestyles sur des prod honteusement volées sur Youtube. Donc, je posais, puis le gars derrière faisait le mix en quarante-cinq minutes. C’était ultra basique, mais ça faisait que la voix sortait absolument différemment que dans le Mac de mon père, ou dans mon téléphone. Je me souviens d’avoir reçu le mix quatre heures après, dans mes mails, c’était extraordinaire. C’est souvent l’effet que ça fait aux gens qui découvrent leur voix en studio. Ils réapprécient leur voix. Pour moi, ça a été un plaisir absolu de découvrir que ma voix n’était pas ridicule. J’ai réalisé a posteriori que dans toutes ces activités que j’aime, j’utilise ma voix. J’adore ça, ça m’amuse, je trouve ça simple. Ceci dit, j’ai plein de zones d’énervement avec ma voix. Les sessions d’enregistrement, c’est un calvaire. Ça dure des heures, je m’énerve, on recommence, on jette. C’est très angoissant de se dire que c’est une trace indélébile. Je me sens beaucoup mieux en live, au Red Star ou sur scène.
LFB : Est-ce qu’il y a d’autres façons dont tu aimerais explorer ta voix ?
Clovis : J’aimerais bien progresser en chant. J’ai pris des cours mais je ne suis pas satisfait de moi à ce niveau-là. Et puis je pense que je m’amuserais beaucoup à faire des voix-off de documentaires. J’aime écrire, mais j’aime aussi interpréter. C’est exactement ce que je fais au Red Star, devant 4500 personnes, dans le froid. Mais je pourrais aussi le faire en studio. Je voudrais aussi essayer le cinéma, un jour. J’aime beaucoup jouer, dans mes clips par exemple. Enfin, je ne suis pas acteur, mais ça m’intrigue énormément.
LFB : En lien avec la voix, le son, il y a la thématique du bruit qui est très présente dans l’album, notamment dans J’aime pas nos bruits. Quel est ton rapport au silence ?
Clovis : Extrêmement apaisant, régénérant. Il y a presque toujours du bruit dans ma vie. Je suis à Paris, j’ai toujours mes écouteurs vissés dans les oreilles, toujours un truc à écouter, j’adore bavarder… Mais quand je me retrouve confronté au silence, ça me permet de me délester d’une sorte de poids intérieur. Et puis, ça peut être une arme. Créer du silence, puis le transpercer, ça souligne tout de suite le bruit qui arrive derrière. Le bruit, c’est un phénomène de société. On y est tous un peu accro. Là, par exemple, il y a un fond de musique, on l’entend à peine. Ça peut créer un épuisement, mais c’est une sorte de fuite, je pense.
LFB : C’est vrai qu’il y a beaucoup de gens que ça angoisse, les moments de silence, avec d’autres ou même seuls.
Clovis : Oui, on se cache derrière le bruit, on a peur de se retrouver sans rien dans les oreilles. Et je pense que ça crée une bulle, qui renvoie aussi à l’individualisme. Quand on s’enferme dans notre bulle, ça prouve un désintérêt du monde extérieur.
LFB : Ça rejoint ces images du casque, des écouteurs, mais aussi de la carapace ou de l’armure, qu’on retrouve beaucoup dans l’album. Cette bulle, ça peut être un moyen de se protéger aussi. Notamment quand on habite dans une ville comme Paris, où on est beaucoup les uns sur les autres. Sans que ce soit un thème majeur, ton album se place dans un contexte urbain. Est-ce que la ville t’inspire ?
Clovis : Je n’ai jamais rien connu d’autre que la ville. Je suis de Nanterre, et j’ai toujours traîné à Paris, où il y a toutes sortes de gens, des personnalités différentes, des groupes sociaux différents. C’est le thème du morceau Les gens. Et la ville, pour moi, elle reflète ça. Les gens et le bruit. Ce n’est pas un thème que j’ai souligné consciemment dans l’album. J’en parle sans m’en rendre compte. Une ville, c’est une société. Et c’est extrêmement intéressant, je trouve, de voir dans quelle mesure j’en fais partie, de savoir si les gens que je croise ressentent les mêmes choses que moi, d’étudier l’infinité de comportements possibles… Et puis en lien avec ça, il y a la tension. De la ville, du métro. C’est pour ça aussi que je suis allé à la recherche du silence. Voire de l’évasion, que j’aborde dans Dire au-revoir, par exemple. Parce que la ville a beau être un formidable terrain de jeu, c’est aussi une chape, parfois.
LFB : On voit pas mal de rappeurs aujourd’hui qui s’éloignent d’une forme de technicité dans l’écriture – jeu sur les mots, allitérations – pour aller vers quelque chose de plus épuré. Je n’ai pas l’impression que ce soit ton cas, on sent que tu as un amour du verbe, des sonorités. Quelle place prennent les mots dans ton processus d’écriture ? Comment arrives-tu à trouver l’équilibre entre la forme et le fond du message ?
Clovis : C’est marrant que tu dises ça, parce qu’au tout début, au lycée, j’étais comme tous les gars de cette époque-là, accro aux allitérations. On ponçait l’Entourage, qui reste un classique. Mais dans ce que je faisais à l’époque, et même chez d’autres, qui le faisaient mieux que moi, il y a des couplets qui sont inécoutables, aujourd’hui. Maintenant, je suis revenu de l’allitération à outrance. Mais j’aime l’idée que les mots, au-delà de leur signification, aient une musicalité. Je déteste les mots qui écorchent, qui sont maladroits. Par exemple, le mot “seulement”, je trouve qu’il se chante bien, mais si je le rappe, c’est moins joli. “Seulement”, ça se dit lentement. Je suis extrêmement tatillon sur chaque mot, et c’est pour ça qu’il y a des morceaux que je mets des mois à terminer. Et comme je prends autant de temps à écrire, je perds parfois le sens des mots. Dans ces moments-là, j’arrête, parce que je n’arrive plus à me plonger dans mon texte. Et je me demande : phonétiquement, qu’est-ce qu’il en ressort ? Qu’est-ce que les mots disent, musicalement ? Je suis très attaché au sens des mots aussi, et à leur place. Je veux que chaque mot traduise exactement ce que j’ai dans la tête. Parce que sinon, mon message passe à côté. Et enfin, j’essaie de choisir mes mots avec simplicité. Je passe ma vie dans des dictionnaires de synonymes, de rimes. Le risque, c’est de perdre le message. Donc j’essaye de garder un champ lexical compréhensible. D’écrire des trucs compliqués avec des mots simples. D’autant qu’un champ lexical trop complexe, en concert, ça ne marche pas. Il faut des mots qui résonnent. Et puis je cherche toujours à garder une cohérence. Il y a des mots qui reviennent souvent, parce que c’est là où je veux appuyer. Je ne suis jamais satisfait à 100% d’un texte. Mais j’estime qu’il y a un seuil de satisfaction à 85% environ, qui mérite que le morceau sorte. Si le seuil est trop bas, ça veut dire que je manque d’exigence envers moi-même. Et vouloir être satisfait à 100%, ça veut dire ne rien sortir, et donc ne pas progresser.
LFB : En parlant de sortir des morceaux : à la fin de J’aime pas nos bruits, tu dis : “Mais où est-ce qu’ils vont mes bruits ? / Une fois sortis de mes enceintes c’est quoi leur nouvelle vie ?”. Qu’est-ce que tu aimerais qu’ils aient comme effet sur les gens, tes bruits ?
Clovis : Qu’ils traduisent certaines pensées qu’ils ont déjà, que ça les touche, que ça les interpelle. Qu’il y ait une forme d’identification. J’ai appris avec l’album à ne pas créer de distance entre l’auditeur et moi, de manière gratuite. Avant, j’ai pu le faire, sans m’en rendre compte, en parlant trop de moi de façon individuelle. Mais c’est subtil, parce qu’à la fois, en parlant de toi de manière profonde, ça peut résonner chez d’autres qui vivent la même chose. Et puis je peux aussi traiter un thème général avec une singularité qui résonne avec celle de l’auditeur.
LFB : Je pense que beaucoup d’artistes cherchent de l’universalité dans la singularité et inversement. C’est un équilibre à trouver : si tu fais un morceau trop générique pour parler à tout le monde, ça ne parlera à personne, parce que ça ne sonnera pas authentique. Mais si c’est vraiment trop précis sur une situation que tu as vécu, personne ne pourra s’identifier et l’intérêt est perdu.
Clovis : Exactement. Maintenant, je me pose ces questions quand j’écris. Je pense que ça me parasite parfois, mais je n’arrive pas à ne pas me les poser. C’est comme si j’étais en interview, quand j’écris. Je m’assure que je peux justifier chacune de mes phrases, qu’il y a une cohérence. Je déteste me contredire, donc je réfléchis à tout ça.
LFB : Ça va avec l’idée de précision dont tu parlais tout à l’heure non ? Quand tu fais un choix délibéré d’être précis sur le vocabulaire, que rien ne soit gratuit. Ça peut valoir pour chaque mot mais aussi pour le projet dans son ensemble. Dans ce que tu décris, il y a une volonté d’honnêteté intellectuelle, je trouve.
Clovis : Oui, complètement.
LFB : La release party aura lieu le 9 décembre au POPUP du Label, à Paris. Comment avez-vous conçu ce live ?
Clovis : Le live, c’est un peu la réponse à toutes les questions qu’on se pose dans le studio. Sur scène, je suis avec mes deux musiciens : Martin Vigne, mon producteur, qui gère le label Politesse Records sur lequel sort l’album, et puis Antonin Aguessy (Soberland). On a deux claviers, des séquences jouées sur un pad et un instrument de percu. Martin, je l’ai rencontré il y a 6 ans, on était amis avant de faire du son, donc c’est un peu la même dynamique qu’avec Antonin. On se retrouve entre potes sur scène, avec une envie commune de faire de plus en plus de concerts et de faire grandir notre public. C’est une aventure humaine, et puis artistiquement, ça permet aussi de redécouvrir les morceaux, de me réimprégner des paroles. Je disais tout à l’heure que la jaquette faisait redécouvrir le morceau, c’est tout aussi vrai pour le live. Tu as un amour pour tes morceaux qu’il n’y a pas forcément en studio. Et puis on travaille le live dans son ensemble, les lumières, la narration… On a envie de tenir les gens qui nous écoutent. Ça fait des mois qu’on se prend la tête, qu’on est surinvestis. Quand en concert, les gens commencent à chanter les paroles, comme à la Péniche Anako récemment, ça a énormément de valeur et c’est nouveau pour nous. Et puis j’ai cette névrose, c’est que j’aime bien être écouté. Quand je monte sur scène, j’ai le trac bien sûr. Mais quand je suis en possession de mes moyens et que j’emmène les gens là où j’ai envie qu’on aille, avec mes deux complices qui sont mes frères, c’est incroyable. C’est une grande chance. L’idée, c’est d’amener ce truc-là le plus loin possible.
LFB : Après avoir relevé le défi d’un morceau par mois cette année, quelles sont tes envies pour l’an prochain ?
Clovis : Continuer à produire des morceaux, à les sortir, avec une stratégie un peu différente. Faire des featurings aussi, on en a déjà un qui est prêt et je l’adore. Rencontrer d’autres artistes en studio, et jouer. Continuer de rallumer les ampoules dans ma tête (rires).
LFB : Ce sera le mot de la fin ! Merci beaucoup pour ton temps, Clovis.
Clovis : Merci à toi !
Retrouvez Clovis sur Instagram et en live au POPUP du Label le 9 décembre