Rencontre avec Kid Kapichi

La Face B a rencontré Kid Kapichi au Krakatoa. Ce quatuor britannique composé de Jack, Ben, Eddie et George, originaires de Hastings, dynamite la scène rock avec une énergie brute et des textes puissamment engagés. Leur musique, mêlant colère, humour noir et messages politiques, reflète une jeunesse britannique en quête de changement, attachée à l’Europe et marquée par les inégalités sociales. Entre hymnes révolutionnaires et morceaux intimes, ils s’imposent comme une voix sincère de la classe ouvrière. Dans cette interview, ils partagent la genèse de leur dernier album, leur processus créatif, leurs influences surprenantes et leur lien unique avec leurs fans. Sur scène, leur énergie promet une expérience cathartique et mémorable. Plongez dans leur univers captivant et retenez bien leur nom: Kid Kapichi !

Retrouvez également le travail d‘Alexia Arrizabalaga-Burns (sous le pseudo Troubleshooteur) sur son site et sur Instagram

« Quand tu écris sur les sujets qu’on aborde, tu crées forcément un lien plus fort avec tes fans. Quand tu parles de choses si proches et si réelles, ce n’est pas une blague, et les gens s’y identifient. Du coup, certains de nos fans sont devenus de très bons amis. Notre musique ne nous éloigne pas de nos fans, mais elle nous rapproche d’eux grâce à ce qu’elle est et dit. » Kid Kapichi.

La Face B : Bonjour Kid Kapichi, comment allez-vous aujourd’hui ?

Kid Kapichi : Très bien, merci.

La Face B : C’est votre première fois à Bordeaux ?

Kid Kapichi : Oui, tout à fait !

La Face B : Comment trouvez-vous la Ville du Vin ?

Kid Kapichi : Magnifique ! On a eu une longue session de dégustation de vin hier soir !

Ben : On est allés dans le Beaujolais et on a fait un petit tour dégustation des vins de la ville.

Jack : On est tous devenus des aficionados du vin.

La Face B : Et comment se passe la tournée ? Vous êtes en premiere partie Frank Carter & The Rattlesnakes, mais vous avez aussi fait quelques dates en solo à travers l’Europe.

George : C’était incroyable. Ça se passe super bien. Il y a un bon mélange de publics avec Frank Carter. Lui et les Rattlesnakes nous ont donné notre première grande opportunité en 2019, et c’était notre première tournée européenne avec eux. Alors, c’est chouette de boucler la boucle et d’être de nouveau avec eux. C’était très fun. L’ambiance était parfaite.

Jack : C’est ma tournée préférée depuis longtemps. Le public en Europe est toujours incroyables. L’équipe est géniale. On est devenus meilleurs amis avec tout le monde.

La Face B : Il y a quelques mois, j’ai parlé à Demob Happy.

Kid Kapichi : OUI ! On adore Demob ! Ce sont des potes.

La Face B : Ils ont eux-aussi fait une tournée avec Frank Carter & The Rattlesnakes et je leur ai demandé ce qu’ils avaient appris, et ils m’ont répondu que c’était leur première expérience professionnelle sérieuse.

Kid Kapichi : Oh oui !

La Face B : Les fans découvrent pour la première fois les morceaux de Here Goes the Neighbourhood, comment réagissent ils ?

Ben : Ils adorent ! On commence chaque set avec Artillery et c’est un beau moment quand on voit des gens qui ne nous connaissent pas écouter ça pour la première fois. Ce regard sur leurs visages est très gratifiant.

Eddie : Il y a aussi pas mal de nos fans dans la foule, ce qui est inattendu. Voir des gens porter nos t-shirts et chanter les paroles de nos chansons, c’est génial.

La Face B : Et ils voyagent aussi pour venir vous voir, ce qui est incroyable.

Kid Kapichi : Oui !

Jack : Il y a beaucoup de gens qui ont fait le déplacement.

La Face B : Comment décririez vous le son et les performances de Kid Kapichi à ceux qui vous découvrent ?

Ben : Il y a beaucoup de rythmes marqués, des sons sombres. Le dernier album était un véritable mélange de différentes sonorités, donc c’est difficile de le ranger sous une seule étiquette ou un seul terme.

Jack : Il y a des messages politiques importants, mais présentés avec un ton sarcastique pour éviter que ça paraisse trop moralisateur. Je dirais qu’il y a une sorte d’humour noir dans certains morceaux, mais avec un message politique qui reste significatif.

La Face B : Vous venez de mentionner Artillery, quelle belle façon de commencer l’album. Ce morceau est un hymne pour partir en guerre ! Vous nous invitez à combattre.

Ben : Ça fonctionne bien.

La Face B : Dans There Goes the Neighbourhood, il y a un fort sentiment d’appartenance et d’identité. Vous affirmez votre place comme une voix moderne du rock britannique avec une urgence à la rébellion, des textes engagés sur les inégalités sociales, les luttes de la classe ouvrière, et des observations sociales. Votre ADN, c’est l’attitude, la détermination et des mélodies puissantes !

Kid Kapichi : Waouh ! Super ! Merci ! C’est une belle façon de le formuler.

Ben : On se souviendra de ça quand on nous posera la question la prochaine fois.

La Face B : Il y a une honnêteté dans vos paroles, et les gens vous apprécient parce que vos chansons trouvent un écho en eux.

Jack : C’est pour moi l’objectif principal de ce qu’on fait !

La Face B : Quelle était votre vision initiale pour cet album ?

Jack : On voulait continuer ce qu’on avait commencé avec Here’s What You Could Have Won. On avait le plan de base et on savait ce qu’on voulait faire. Et on s’est délibérément dit : “Ne changeons pas trop les choses pour le moment. Concentrons-nous sur de nouveaux thèmes et peaufinons vraiment le son.” Je pense que la direction qu’on prend après cet album, avec les nouvelles musiques qu’on écrit, est assez différente. Cet album représente la fin d’une époque, ce que je trouve très excitant. Et je pense que les gens trouveront cela passionnant quand ils entendront notre nouvelle musique. Je l’espère. Pour moi, c’était une fin naturelle et une grande explosion qui ouvre la voie à ce qui vient ensuite.

La Face B : Vous abordez beaucoup de sujets politiques et sociaux. Y a-t-il des événements ou expériences qui influencent vos paroles ?

Jack : Grandir en Angleterre, mais surtout à Hastings. C’est une ville assez pauvre. Elle est devenue un endroit agréable à vivre maintenant, mais pas pour tout le monde.

Eddie : La fracture s’est creusée.

Jack : On peut voir cette fracture partout dans le monde, mais on la perçoit encore plus dans sa propre ville. Les gens galèrent plus que jamais, ils ne peuvent pas se permettre de vivre ici. C’est devenu beaucoup plus visible. Toute notre vie à Hastings nous a façonnés, non seulement comme musiciens, mais aussi comme personnes.

La Face B : Ma chanson préférée de l’album est Can EU Hear Me?. Elle est fun, pleine d’énergie audacieuse, les paroles sont drôles et vous y intégrez plusieurs langues. C’est un rappel que vous ne vouliez pas de ce Brexit.

Kid Kapichi : (rires) C’est inclusif.

La Face B : J’habitais encore en Angleterre quand le Brexit a été voté. Je suis allée à Roskilde et j’ai rencontré Frank Carter pour la première fois. Il s’est excusé auprès du public en expliquant que ce n’était pas le vote des jeunes, qui voulaient rester en Europe.

Jack : La jeune génération doit gérer les décisions prises par des gens qui sont probablement morts maintenant, de toute façon. Ce qui m’agace un peu, et je ne vais pas m’étendre sur le Brexit, c’est quand les gens disent : “On s’est fait avoir, on ne savait pas.” Eh bien, c’était évident. Vous êtes naïfs à ce point ? Nous, on savait, et pourtant, on n’est ni politiciens ni économistes, mais on voyait bien que ce millionnaire avec son bus mentait.

La Face B : Le plus drôle et triste, c’est que Nigel Farage a passé toute sa carrière à vouloir sortir le Royaume-Uni de l’UE et, une fois qu’il a gagné, son discours était : “J’ai gagné, donc je pars. Débrouillez-vous.” C’était bizarre et surréaliste. Revenons à vous ! La version live de Artillery (lors de votre concert au Forum) a des harmonies magnifiques et un appel à la guerre. Pouvez-vous nous en dire plus sur cette chanson ?

Ben : Elle a été écrite au moment du scandale des Tories. Chaque jour, il y avait une nouvelle histoire sur la police métropolitaine, les Tories, et c’est devenu évident qu’il n’y avait aucune responsabilité. On avait l’impression que la colère des gens montait au point où il allait forcément y avoir une explosion. Malheureusement, en Angleterre, les protestations ne se passent pas comme en France.

La Face B : Maintenant que le Royaume-Uni a goûté aux grèves, vous semblez apprécier ça.

Kid Kapichi : (rires) Oui, avec les trains !

Jack : On respecte les Français pour ça. Comme Ben l’a dit, c’était écrit à une époque où il n’y avait aucune responsabilité. On avait l’impression qu’ils se disaient qu’ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, et personne ne les arrêterait. On sentait que ça allait exploser.

La Face B : La chanson a cette frustration dans le ton et les paroles sur les choses qui ne changent jamais. On le ressent dans la mélodie. Ma chanson préférée est Angeline. Tout dans cette chanson fonctionne.

Kid Kapichi : (rires)

La Face B : Vous la jouez en live ?

Kid Kapichi : Non ! On ne l’a jamais jouée en live.

La Face B : Mais pourquoi ?? Cette chanson est incroyable. Angeline est si méchante ! On parle des relations toxiques, et c’est fait de manière tellement intelligente.

Jack : C’était une chanson intéressante. C’est l’une des dernières qu’on a écrites. Quand tu as dix chansons et que tu es presque à la fin, tu réfléchis à ce qui manque. On était un peu divisés sur celle-là. Eddie et moi, on l’aimait vraiment. Ben et George n’étaient pas trop sûrs.

George : On avait créé le beat mais…

Ben : On l’a écrite à la guitare. C’est l’une des seules chansons qu’on a commencées à la guitare, alors que le reste a été écrit différemment.

Jack : Cette chanson ne plaît pas à tout le monde, mais si tu l’aimes, tu l’adores.

La Face B : Elle a un côté très fun, et pour une fois, elle adopte le point de vue d’un homme. Les femmes parlent des papillons dans le ventre, et les mecs veulent être trempés dans de l’essence.

Jack : C’était prémonitoire. J’aime quand on fait des chansons comme ça, et qu’un jour tu vis une situation et tu te dis : “Merde, c’est comme si j’avais écrit cette chanson.”

La Face B : La dernière chanson dont je voulais parler est Jimi parce qu’elle contraste avec le reste de l’album. Elle est très sobre, juste guitare et voix. Il y a une douceur, c’est personnel. C’est à propos de quelqu’un de cher qui est décédé. Il aurait été fier de cette chanson.

Jack : C’était un ami à nous. C’était un de mes meilleurs potes, et il y a deux ans, il s’est suicidé.

Eddie : C’était un être extraordinaire.

Jack : Oui ! Il était comme un extraterrestre. Un gars incroyable, complètement fou. Il avait une énergie folle, comme un feu d’artifice dans une pièce.

La Face B : C’était le genre de personne dont l’arrivée lançait la fête ?

Kid Kapichi : Oui ! À 100 %.

La Face B : J’avais un ami comme ça. Il débarquait toujours à l’improviste avec un cigare et un chapeau de paille. Lui aussi s’est suicidé.

Jack : Ce sont souvent ces personnes-là qui trouvent la vie trop dure pour eux. Il m’a fait ce tatouage il y a longtemps. Il avait exactement le même tatouage, et quand il est mort, je l’ai fait aussi. C’était un bon ami à nous, et j’ai dit à Ben qu’on devait tous les deux écrire une chanson pour Jimi.

Ben : Ce jour-là, c’est venu très naturellement. On a commencé avec quelques lignes, et l’enregistrement que vous entendez sur l’album, c’est celui qu’on a fait ce jour-là. On l’a écrit et enregistré ce jour-là. J’étais en larmes entre chaque prise. C’était vraiment dur.

Statue de Jimi Riddle – Hastings

La Face B : Vous lui avez rendu un très bel hommage, et grâce à cette chanson, sa vie ne sera jamais oubliée.

Jack : À Hastings, il est très connu, et tout le monde connaît cette chanson.

Ben : Il y a une statue de lui à Hastings.

Eddie : Il joue de la guitare, et elle est sur le front de mer. Elle est magnifique.

Jack : À Hastings, ils devaient ériger deux statues, et c’est passé au vote. C’était après la mort de Jimi, tout le monde a voté pour lui.

Ben : Il y a certaines personnes qui capturent l’essence de l’esprit de Hastings, et Jimi était l’une de ces personnes. Sa disparition a vraiment été un coup dur.

La Face B : Pour revenir à votre écriture, pensez-vous donner une voix à la classe ouvrière ? Quel message espérez vous transmettre à vos jeunes fans ?

Jack : Il y a plusieurs choses dans cette question. Ce que j’espère pour les jeunes fans, c’est leur donner envie de remettre en question ce qui se passe pour la première fois. Ou bien leur donner le sentiment d’être entendus. Peut-être que c’est la première fois qu’ils ressentent qu’un groupe comprend ce qu’ils ressentent. C’est très puissant : quand j’ai entendu certaines chansons ou musiciens, ça a changé ma vie. J’espère que c’est réconfortant pour certains, notamment ceux qui n’ont pas l’impression de pouvoir parler comme ça avec leurs amis ou leur famille. Ça rassemble des gens partageant les mêmes idées. Cet album ne va pas déclencher une révolution. C’est impossible à bien des égards, mais il peut provoquer des mini-révolutions, quand les gens se rassemblent parce qu’ils aiment notre musique et s’y reconnaissent.

La Face B : Quel est votre processus de composition ?

Ben : En général, tout commence par une conception instrumentale. Cela vient souvent d’une session de jam en direct où on installe des micros et on joue pendant deux heures. Donc tout ce que vous créez est pensé pour fonctionner en live, car c’est dans ce contexte que ça naît. Une fois les idées instrumentales trouvées, la ligne mélodique est écrite par-dessus. C’est comme ça à 99 % du temps. Et parfois, des morceaux comme Jimi arrivent, créés à la guitare ou au piano.

Jack : Ben et moi travaillons ensemble sur les mélodies. Les autres créent l’instrumental et nous envoient leurs idées. Ensuite, Ben et moi passons des jours entiers à écrire les paroles et les mélodies. Chacun joue son rôle. Cela a évolué. Avant, j’écrivais les morceaux entier à la guitare, et Ben faisait de même. Mais à partir du deuxième et troisième album, le groupe s’est davantage concentré sur la partie instrumentale, tandis que Ben et moi travaillions sur les paroles.

La Face B : Vous n’êtes pas fermés au changement pour les prochains albums. Parfois, expérimenter de nouvelles techniques peut déclencher de nouvelles idées.

Kid Kapichi : Exactement ! C’est ce qu’on fait.

Eddie : On essaie maintenant de créer nos propres petits trucs et accumuler une quantité d’idées.

Jack : Avec nos nouvelles compositions, tout le monde participe, on s’envoie les idées, puis Ben et moi écrivons les paroles à la fin.

La Face B : J’ai l’impression que There Goes the Neighbourhood a été pensé et enregistré dans un esprit de performance live. Cette version studio donne un aperçu de ce qu’on peut attendre de Kid Kapichi en live.

Jack : 100 %, et on a vraiment travaillé dur pour que notre live ressemble autant que possible à l’album.

Ben : Certaines chansons prennent une nouvelle forme, comme Artillery. Elles sont plus lourdes en live.

Eddie : Quand les gens nous voient en concert, ils se disent « Oh merde ! » Il faut nous voir en live pour ressentir toute l’énergie.

Jack : C’est la première fois que tu vois notre concert ?

La Face B : Oui, et je vais être honnête avec vous. J’ai une amie, Bridie, qui a photographié vos concerts.

Kid Kapichi : Oui, on la connaît !!! On adore Bridie ! Elle est incroyable.

La Face B : Elle s’éclate en ce moment en tournée avec les Libertines. Elle va adorer cet hommage ! Quand elle était en tournée avec vous, ses photos m’ont donné envie d’écouter votre musique et de venir vous voir en concert. Vos performances live sont souvent adulées. Qu’est-ce que vous voulez que le public ressente en venant vous voir ?

Jack : L’énergie ! Si je devais dire un seul mot, ce serait l’énergie !

Ben : Se lâcher ! C’est thérapeutique de tout évacuer.

Eddie : Quand je joue de la batterie et que je vois tout le monde devenir fou, je me dis : “J’aimerais être dans ce public !”

La Face B : Vos fans sont très engagés et passionnés. Comment la relation avec vos fans influence-t-elle ou renforce-t-elle votre musique ?

Jack : Quand tu écris sur les sujets qu’on aborde, tu crées forcément un lien plus fort avec tes fans. Quand tu parles de choses si proches et si réelles, ce n’est pas une blague, et les gens s’y identifient. Du coup, certains de nos fans sont devenus de très bons amis.

Ben : Notre musique ne nous éloigne pas de nos fans, au contraire, elle nous rapproche d’eux par sa nature même.

La Face B : Voilà votre citation d’introduction ! Si vous pouviez collaborer avec n’importe quel artiste, vivant ou mort, ce serait qui ?

Ben : Peut-être Led Zeppelin.

Jack : Attends, attends !

Ben : J’en ai un qui pourrait être épique : The Prodigy.

Jack : The Prodigy, ce serait stylé !

Eddie : Pete and Bas !

Ben : Pete and Bas !

Jack : J’aimerais faire quelque chose avec Mike Skinner.

La Face B : Et une chanson d’un autre artiste que vous aimeriez reprendre ?

Ben : Cigarettes and Alcohol d’Oasis.

Jack : Mais aussi… Wicked and Lazy de David Byrne et X-Press. On veut faire une version de ça, ça serait bien. Ou The Guns of Brixton (The Clash).

La Face B : Quelle est votre influence inattendue, celle que les gens ne devineraient pas ? J’ai entendu Pete and Bas, mais…

Kid Kapichi : (Rires)… The Specials sont une de nos plus grandes influences.

Jack : Eddie et moi avons travaillé avec Suggs. Mais je pense que tout ce mouvement Ska et Two Tone…

Ben : Leur politique, leur image, leur énergie, tout le mouvement.

Jack : Pour Eddie et moi en particulier, mais vous deux avez aussi vos propres influences.

Ben : Oh oui, ça, c’est clairement une influence inattendue.

Eddie : UK Garage !

La Face B : Où vous verra-t-on ensuite ?

Jack : Après cette tournée, ce sera Noël, on boira beaucoup de vin, on ne fera rien et on sera de bonne humeur. Ensuite, on a quelques concerts aux États-Unis en début d’année prochaine. Puis, on partira en tournée avec You Me at Six pour leur tournée d’adieu. Chaque groupe avec qui on tourne finit par se séparer. On fera une grosse saison de festivals et on reviendra plusieurs fois en Europe l’année prochaine.

Ben : Pinkpop !

Jack : Pour les deux prochaines années, on sera absolument partout.

La Face B : Merci les gars !

Kid Kapichi : Merci, c’était vraiment sympa. Très chouette de te rencontrer ! Merci pour ton analyse de nos chansons, tu as vraiment trouvé leur sens.

Retrouvez Kid Kapichi sur Instagram ou sur les routes.

Toujours plus d’interviews et de photos de concerts dans La Face B

Enfin, retrouvez les articles d‘Alexia Arrizabalaga-Burns dans La Face B

Version en Anglais

La Face B: Hello Kid Kapichi, how are you today?

Kid Kapichi: Very Good thank you.

La Face B: Is it your first time in Bordeaux?

Kid Kapichi: It is, actually!

La Face B : Are you enjoying the City of Wine?

Kid Kapichi: Lovely! We had a long wine session last night!

Ben: We went to Beaujolais and had a little City Wine Tour.

Jack: We have all become wine afficionados.

La Face B: And how is the tour going? You are supporting Frank Carter & The Rattlesnakes but you did a few dates on your own around Europe as well.

George: It was amazing. It is good. It is a good crossover of audiences with Frank Carter. Him and the Rattlesnakes gave us our first big break in 2019 and that was our first European tour with them. So, it is nice to go full circle and be with them again. It has been fun. The vibe was perfect.

Jack: It has been my favorite tour in a long time. The crowd and everyone in the audience in Europe is always amazing. The crew is amazing. We have been the best of friends with everyone.

La Face B: A few months ago, I spoke to Demob Happy

Kid Kapichi: YEAH! We love Demob! We are friends with them.

La Face B: They did a tour with Frank Carter & The Rattlesnakes as well and I asked them what they learnt and they said It was their first proper professional experience.

Kid Kapichi: Oh Yeah!

La Face B: As the fans are hearing for the first time the tracks from “Here goes the neighbourhood”, how is the audience reacting?

Ben: They are loving It! We are starting each set with Artillery and It is a nice moment when you see people wo don’t know you hearing that for the first time. That look on their faces is very gratifying.

Eddie: A nice amount of our fans has been in the crowd, which is unexpected as well. People wearing our shirts and knowing our words is a great thing.

La Face B: And they also travel to see you, which is amazing.

Kid Kapichi: Yeah!

Jack: There are lots of people that travelled.

La Face B: Now you just mentioned Artillery, what a great way to start the album. This track is an anthem to join the war! You are inviting us to fight.

Ben: It works well.

La Face B: How would you describe Kid Kapichi sound and performance to people who discover you.

Ben: It is a lot of beat driven, dark sounds. The last album was such a plethora of different sounds within it that it is difficult to put it under one name or one term.

Jack: There are important political messages in a tongue-and-cheek way so it does not sound too preachy. I guess there is a dark humour to some of it but there is still a meaningful political message.

La Face B: In There go the neighborhood, there is a strong sense of place and identity. You are cementing your place as a modern voice of British rock because there is an urgency to rebellion, politically charged text about social inequalities, working class struggles, social observations. Your DNA is attitude, grit and strong melody!

Kid Kapichi: Wow! Nice! Thanks! That is a great way of putting it.

Ben: We will remember that when we get asked next time.

La Face B: There is a lyrical honesty and people like you because your songs resonate.

Jack: That is for me the main aim of what we do!

La Face B: What was your initial vision for this record?

Jack: We wanted to continue what we have started with “Here, what you could have won”. We had the blueprint and knew what we wanted to do. And we purposefully were like “let’s not change it too much at this moment and time. Let’s just write about new things really honing on the sound. I think the way we’re going after this album and the new music we are writing is quite different. It felt like the end of an era, which I find very exciting. And people will find it exciting when they are going to hear new music. I hope. For me, it was a natural end and big explosion moment so we can go to the next thing.

La Face B: You address a lot of political and social topics. Any events or experiences that influence your lyrics?

Jack: Growing up in England anyway but in Hastings. It is quite an impoverished town. It has become quite a nice place to live now but not for everyone.

Eddie: Bigger divide.

Jack: You can see that divide across the world, but you can see It in your town more than ever. People are struggling more than ever, people can’t afford to live there. Now, It is more visible. Just our whole life growing up in Hastings has shaped us completely as musicians and as people as well.

La Face B: My favourite track on the album is Can EU Hear me? It is fun, has this bold energy and lyrically is funny and you put a lot of languages int It. It is a reminder that you did not want that Brexit.

Kid Kapichi: laughing.. It is inclusive

La Face B: I was still living in England when Brexit was voted. And I went to Roskilde and met Frank Carter for the first time. He was so apologetic to the audience and said it was not the vote of the young people who wanted to remain in Europe.

Jack: The younger generation is having to deal with the decisions made by people that are probably dead now anyway. What annoys me a bit, and I am not going into a Brexit rant, is like people go like “we were tricked, we did not know”. Well, It was fucking obvious. What are you that naïve? We knew, and I am not a politician or an economist and I could tell this millionaire with a bus was lying.

La Face B: The funniest bit in a sad way was that Nigel Farage spent his entire career trying to the UK out of the EU and when he won, his speech was “ I won, so I can quit. Deal with It”. It was all weird and surreal. Let’s go back to you! Artillery live version (from your gig at The Forum) have wonderful harmonies and is a call to war. Can you tell us more about this song?

Ben: It was written at the time of the Tory scandal. Every day, there was some sort of story about the Metropolitan Police, The Tories, and it became this thing where there was no accountability and it did feel like people’s anger was building into a point where there had to be some sort of explosion. Unfortunately, protests don’t happen in England, the way it does in France.

La Face B: Now the UK had a taste a striking, you seem to like it.

Kid Kapichi: Laughs, yeah with the trains!

Jack: We respect the French for that. As Ben said, it was written at the time when there was no accountability. It felt like they realized they could do what they wanted and felt like no one is going to stop them. It felt like a boiling point.

La Face B: The song has this frustration element on the tone and the choice of lyrics about things that never change, and you feel it when you listen to the melody. My favorite song is Angeline. Everything works.

Kid Kapichi: Laughs.

La Face B: Do you do it live?

Kid Kapichi: No! We never played it live.

La Face B: But why?? This song is amazing. She is so mean! It is about toxic relationships and it is done in such a catchy et clever way.

Jack: That was an interesting one. It was one of the last songs we did. When you wrote ten songs, and you are done and you think about what is missing. We were a bit divided on this one. Me and Eddie really liked that song. Ben and George were not too sure about it.

George: We made the beat but…

Ben: We wrote it on the guitar. It is one of the only songs that was written on the guitar to start with cause the rest of the songs were written in a different way.

Jack: That song is not for everyone but if you like it, you really like it.

La Face B: It has something very fun and for once it is the point of view of a man. Women talk about butterflies in the belly and guys want to be drenched in gasoline.

Jack: It was foreshadowing that. I like it when you do songs like that, stuff can happen to you as an individual and you re like “fuck it is like I wrote this song”.

La Face B: The last song I wanted to talk about is Jimi because it is different and contrasts with the rest of the songs. It is very demure with Guitar and voice, there is a softness element because it is personal. It was about someone who died. If he was a friend, he would be proud of that song.

Kid Kapichi: It was.

Jack: He was a friend of ours. He was one of my best mates and two years ago, he took his own life.

Eddie: He was too great of a being.

Jack: Yeah! He was like an alien. An incredible guy, absolutely insane. He was like a firecracker in a room.

La Face B: He was like the sign the party starts when he arrives?

Kid Kapichi: Yeah! A 100%

La Face B: I had a friend like that. He would always show up out of the blue with a cigar and a straw hat. He took his own life as well.

Jack: It is often those people that find life is too difficult for them. He gave me this tatoo ages ago and he had that exact tatoo and I got that when he died. He was a good friend of ours and I told Ben we should both write a song for Jimi.

Ben: It came very naturally that day. We started with a couple of lines and the recording you hear on the album is actually the recording we made that day. We wrote and recorded It that day. I was crying my eyes out in between times singing it. It was fucking hard.

La Face B: You gave him a very lovely tribute and through this song, his life will never be forgotten.

Jack: In Hastings, he is very well known, and everyone knows that song.

Ben: There is a statue of him in Hastings.

Eddie: He is playing the guitar, and it is on the seafront, and it is beautiful.

Jack: In Hastings, there were commissioning two statues, and it was put into a vote. It was after Jimi died and everyone voted for Jimi.

Ben: There were certain people that captured the essence of what the spirit of Hastings is, and Jimi was one of those people. It really felt a lot when he went.

La Face B: Going back to your songwriting, do you think you voice the working class perspective? What message do you hope to pass to younger fans?

Jack: There are a couple of things in that. What I hope with younger fans is to make them question what’s going on for the first time. Or it makes them feel heard and it might be the first time they have a band feel what they feel. It is very powerful: when I heard certain songs or musicians, it changed my life. I hope it is comforting in some ways to some people who might not feel they can talk like that with their friends or their families. It brings a group of likeminded people together. This album is not going to cause a revolution. It is impossible in a lot of ways but it causes mini revolutions when people come together because they enjoy that music and they relate to that music.

La Face B: What is your composition process?

Ben: Usually, It would start where everything is instrumentally conceived first. It will come from a live jamming setting up microphones and having a two-hour session. So everything you make to an instrumental work and feel good in a live setting because that is how it originated. Once the instrumental ideas are made, the top line is written on top. That’s pretty much 99% of the time. And sometimes, Jimi would happen where it is on a guitar or on a piano.

Jack: Me and Ben would sit and make melodies together. Those guys would make the instrumental and would send their stuff over. And then, me and Ben would sit down for days on end and write lyrics and all the melodies. Everyone has a part to play. It changed though. It used to be I would sit and write songs on my guitar and would do a whole song. And Ben would do the same. As we have gone more into the second and third albums, the band would do the instrumental side of it. And me and Ben would do the lyrics.

La Face B: You are not immune to change for the next albums. Sometimes you experience new techniques to see if it triggers new ideas.

Kid Kapichi: Exactly! That’s what we have been doing.

Eddie: We try to make our own little things now. Just get a quantity of ideas.

Jack: With our new stuff, everyone is doing stuff and send it over, and me and Ben will do the lyrics at the end.

La Face B: I feel that There goes the Neighbourhood was built and recorded in live performance mindset. This studio version is a glimpse of what you can expect if you see Kid Kapichi live.

Jack: 100% and we tried really hard with the live stuff to sound like the record as much as possible.

Ben: Some songs take new shape as well like Artillery. They are heavier live.

Eddie: When people see our live shows, they are like “oh shit!” You need to see us live to get the full feel.

Jack : Is it your first time you see us live?

La Face B: Yes and I am going to tell you the truth. I have a friend called Bridie and she photographed your shows.

Kid Kapichi: Yes we know her!!! We love Bridie! She is amazing.

La Face B: She is having the time of her life touring with the Libertines. She is going to love it! A little tribute to Bridie. When she was touring with you, her pictures made me listen to your music and want to see you live. Your live performances are praised a lot. What do you want the audience to feel when they come and see you.

Jack: Energy! If you have to say one word, it is energy!.

Ben: To let go! It is therapeutic to let it all out.

Eddie: When I play drums and I see everyone go mad, I feel like “I wish I can be at that gig”.

La Face B: Your fans are supportive and passionate. How is the relationship with your fans impact or empower your music.

Jack: When you write about the stuff we write about, you are going to have more of a connection with your fans. When you write about things that are so relatable and real, it is not a joke and people relate to that. As a result, some of our fans have become best mates.

Ben: Our music does not remove us from our fans, It brings us closer to them because what it is.

La Face B: That is going to be the introduction quote! If you could collaborate with any artists, living or dead, who would it be?

Ben: Maybe Led Zeppelin

Jack: Wait, wait, wait!

Ben: I know one that could be epic: The prodigy.

Jack : The Prodigy would be cool!

Eddie: Pete and Bas!

Ben: Pete and Bas!

Jack: I want to do something with Mike Skinner

La Face B: What about a song from another artist you would like to cover?

Ben: Cigarette and Alcohol from Oasis.

Jack: But also… Wicked and Lazy by David Byrne and X-Press. We want to do a version of that and that will be good. Or The Guns of Brixton (The Clash)

La Face B: What is your unexpected influence that people would not expect you to have? I heard Pete and Bas but…

Kid Kapichi: Laughs…. The Specials are one of our biggest influences.

Jack: Me and Eddie worked with Suggs. But I think that Ska and two tone thing..

Ben: Their politics, their image, their energy, the whole movement.

Jack: For me and Eddie particularly, you guys also have your own influence.

Ben: Oh yeah! That is definitely an unexpected influence.

Eddie: UK Garage!

La Face B: Where do we see you next?

Jack: After this tour, It will be Xmas and we will be drinking lots of wine, doing nothing, being merry. And then, we have got a few shows in America at the start of next year. Then, we will be on tour with You Me at Six doing their farewell tour. Every band we go on tour breaks up. And we will have a big festival season and we will be back in Europe a couple of times next year.

Ben: Pink Pop!

Jack: For the next two years, we will be absolutely everywhere.

La Face B: Thank you lads!!

Kid Kapichi: Thank you, that was really lovely. Very nice to meet you! Your analysis of our songs, you really found the meaning of them. Thanks!

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