Alors en pleine expansion pour le moins impressionnante, le petit monde du Jazz de Londres découvrait en 2023 ce qui est devenu une révélation pour tous les suiveurs du mouvement, en la personne d’Olivia Dean. Armée d’une patte Soul résolument moderne, flirtant constamment avec la Pop, l’autrice et interprète originaire du Nord de la capitale a conquis les cœurs de beaucoup d’amoureux du genre. Une montée en puissance couronnée par une consécration conséquente pour la musicienne anglaise : une date à l’Eventim Apollo — sortie sous la forme d’un album live alors que l’année 2024 touchait à sa fin.
Rendre public un album live n’est pas chose aisée pour un artiste, surtout lorsque l’on est d’un jeune âge. À vrai dire, Olivia Dean, le sujet du jour, est active depuis peu de temps — 2019 pour être précis. Depuis son premier album, Messy, la britannique a explosé aux yeux d’un public Jazz toujours plus ouvert et désireux de se plonger dans des univers singuliers. C’est dans ce contexte que la londonienne a fait paraître fin 2024 son second album live — le premier grandeur nature, capté à l’Eventim Apollo durant le courant de l’année précédente.
Il faut tout d’abord saisir la portée symbolique d’une telle parution pour la jeune artiste. Une telle salle représente un symbole culturel très fort dans la culture londonienne, cette dernière étant considérée comme l’une des plus prestigieuses de la région. Ce n’est pas pour rien que les musiciens de Jazz américains choisissaient ce lieu précis lors de leurs passages dans la capitale britannique. Louis Armstrong, Ella Fitzgerald ou encore Tony Bennett et Frank Zappa dans un registre plus moderne, ce sont de grandes pointures de cette culture qui ont imprimé leurs noms dans l’histoire de cet endroit.
En plus d’un certain honneur, c’est surtout une sorte de rite de passage auquel prend part Olivia Dean avec cet album live. Et il faut dire qu’elle y prend part avec un talent et une maestria sans précédent. Du haut de sa courte discographie, la londonienne nous offre une performance de haut rang, gratifiée d’une communion particulièrement expressive avec son public. Chaque nouveau morceau est précédé par une courte introduction faites par l’artiste, dans une simplicité et une accessibilité rafraichissante.
Même ses nouveaux morceaux, encore tous frais au moment de l’enregistrement de cet album live, sont mis à l’honneur. Pour être précis, c’est le cas de titres comme Time ou encore Touching Toes, deux balades simples, d’une douceur touchante, qui sont brillamment mises en valeur devant le public de l’Eventim Apollo. On retrouve une sincérité franche couplée à une communion avec le public qui donne énormément d’impact et de subtilité à l’ensemble.
Même les morceaux les plus Pop et énergiques comme Dive ou encore Danger se trouvent être des pièces de choix. Les différentes dynamiques entre lesquelles on peut naviguer nous permettent de passer entre différentes étapes, nous donnant la sensation d’entreprendre un voyage avec Olivia Dean elle-même. Certains chapitres sont particulièrement à mettre en avant de par leur qualité intrinsèque impressionnantes, en tête de liste No Man, The Hardest Part mais également l’assemblage de Getting There et Ladies Room — une pièce pleine d’énergie et de groove.
Avec cet album live à l’Eventim Apollo, Olivia Dean passe clairement un cap dans un début de carrière remuant et tout bonnement emballant. En montrant une grande appétence pour la scène et une aisance tangible avec son public, la londonienne démontre tout son talent pour l’interprétation, couplé à une voix reconnaissable entre mille. Une prestation grandeur nature, qui laisse présager les marques d’une artiste importante en devenir.