Les clips de la semaine #246 – Partie 1

Des nouvelles de Yuksek et de Partyfine. Le label rémois dévoilera en mars prochain une nouvelle compilation et cette semaine c’est le grand patron qui dévoile un titre accompagné de son comparse brésilien Fatnotronic.

Entretenant une relation particulière avec le Brésil, Yuksek collabore donc à nouveau avec le duo, 7 ans après l’excellent Bateu. Et autant vous dire que Vamo Nessa (allons-y en brésilien) risque bien de suivre le même chemin, le morceau étant un parfait petit banger qui s’accroche à nos oreilles dès la première écoute. Basé en grande partie sur des rythmes percutants et mélodiques et des nappes de synthétiseurs déviants et étranges, Vamo Nessa nous entraîne sur un dancefloor étrange, à la fois hyper dansant et en même temps dissonant et perturbant par moment.

C’est d’ailleurs sur ce terrain de jeu que Yuksek nous emmène visuellement avec la vidéo qui accompagne Vamo Nessa. Bien aidé par les technologies modernes, il nous offre un clip au format vertical dans lequel on plonge dans un univers à mi-chemin entre le rêve et le cauchemar. Des images étranges, des animaux surréalistes, une ambiance particulière et un tour du monde en 3 minutes sont au programmes de cette pastille visuelle pleine de non sens et d’humour.

Un bon moyen de nous donner envie de retrouver ces garçons là en tournée au printemps et de rappeler que 2025 marque une nouvelle saison de collaboration entre la France et le Brésil.

Moins d’un an après l’exceptionnel Nini, Bonnie Banane est de retour et dévoile cette semaine un nouveau titre, La perle.

Comme toujours, l’artiste continue de transcender la musique et laisse explorer une créativité sans limite. La perle est une petite étrangeté, jouant sur une ambiance aérienne et hypnotique et une économie de mot pour nous embarquer dans un véritable trip artistique.

Un morceau radical et assumé qui prouve une fois encore la place unique dont jouit Bonnie Banane sur la scène actuelle. Pour nous, la musicienne représente ce grand souffle de liberté, cette aura qui permet de tout tester, de tout remettre en cause et de livrer un univers parfaitement unique et cohérent qui s’affranchit de tout.

Preuve en est, on se dit presque à l’écoute et à la vision de La perle que le morceau pourrait n’être qu’une excuse pour mettre en avant le travail visuel de Céline Bischoff & Caroline Honorien.

Nourrit autant des obsessions thématiques de la musicienne que des deux réalisatrices, La perle se révèle être un véritable court métrage d’une beauté visuelle hors norme.

Entre steam punk, héroic fantasy et références mythologiques, la vidéo nous plonge dans un univers dont on ne peut détacher le regard, happés que l’on est par ce travail cinématographique absolument dingue qui nous entraine dans cette histoire étrange, à la recherche de la « perle qui pue », objet de désir autant que de dégoût et qui permet à Bonnie Banane de se transformer pendant cinq minutes en icône d’un univers pictural immense.

Un choc esthétique, à la fois musical et visuel, qu’on ne peut que vous conseiller de découvrir.

Au coeur d’Azur, le second album de Romain Muller, se cache une petite pépite intime, un moment de tendresse qui nous avait frappé autant par sa singularité que par sa sincérité magnifique.

Avec Vent d’Est, Romain Muller écrit une lettre d’amour à sa région natale, aux lieus qui l’ont vu grandir et qui ont nourri, même inconsciemment, sa musique et sa personnalité. Nourrit de souvenirs et de tendresse, ce morceau est sans aucun doute la pièce centrale d’Azur.

Il se voit aujourd’hui offrir une seconde vie à travers une session live enregistrée à L’arsenal Metz.

Une vidéo à la sobriété bienvenue, qui joue sur le noir et les lumières discrètes pour nous entrainer dans ce morceau qui se transforme confronté au réel.

Car, accompagné par Thimothé Bohr et Axel Tancray, Romain Muller laisse exploser la force onirique et les émotions rentrées de ce morceau qui ressemble parfois à une ritournelle enfantine et qui rappellera à tout ceux qui se sentent un peu dépaysés toutes les émotions que l’on peut ressentir lorsque l’on rentre enfin chez soi.

Les Londoniens de Ten Fé (Walthamstow) reviennent en force avec leur nouvel album Still In Love, ce 24 janvier 2025. Ce quatrième opus marque une nouvelle étape dans l’évolution du groupe, affirmant leur ADN indie-rock tout en s’imprégnant de nouvelles sonorités. Enregistré avec le producteur Luke Smith (Foals, Depeche Mode), Still In Love adopte une approche « photographique », capturant des moments authentiques grâce à des enregistrements en direct et minimalistes.

Plus doux et introspectif que Future Perfect Present Tense (2019),  Still In Love  n’est pas sans rappeler des sonorités à la Kurt Vile et Big Thief, tout en intégrant un éventail d’inspirations. Mais ce retour vers l’essentiel pour Ten Fé puise dans une palette sonore variée, entre folk irlandaise (Caroleen, Space Invader), groove londonien (Meant for Me, Middle of My Head), et collaborations inédites, comme celle du romancier Darragh McKeon sur Caroleen.

Parlons maintenant du nouveau single Everland!  Cette ballade triste et romantique nous plonge dans un univers mélancolique aux accents americana.   Everland  parle des douleurs de l’amour et de la rupture, mais  Ten Fé opte pour une écriture pleine d’espoir. Les paroles sincères, telles que « Caught in a magic you don’t believe in » et « Another night with the light on », traduisent la douleur et le questionnement d’une rupture imminente.

Réalisé par Niall Trask, le clip d’Everland est tourné dans le comté de Clare en Irlande, région très chère à Ten Fé, offre une esthétique entre mélancolie et insouciance. La première partie, résolument americana, dans une sorte de ranch, entourés de chevaux, tracteur, âne. Vêtus de double denim et chapeaux de cowboy, Léo Duncan et Ash Bugle font du line dancing. Puis, dès le second couplet, on est embarqué dans cette fête foraine joyeuse comme bercés par la lumière des lampions et les rires où les auto-tamponneuses, les manèges et les jeux rappellent une insouciance presque nostalgique. Le clip se termine par un regard profond et une étreinte entre Léo et Ash, symbolisant un dernier au revoir face à une rupture inévitable.

Ten Fé nous  fera découvrir Still In Love en live et retrouvera ses fans lors d’une tournée européenne début 2025, avec une date à Paris prévue le 8 février au Hasard Ludique.

Deux ans après The Spoon, Oscar Jerome revient en avril avec son nouvel album, The Fork. Il dévoile cette semaine le deuxième single et morceau éponyme de l’album. Son clip, signé Milo Blake, se rapproche presque du court-métrage tant l’arc narratif est travaillé. 

Alors que des cordes ouvrent le morceau, on voit l’artiste creuser la terre d’un site de chantier déserté, et en extraire une tête à son effigie. Sa tête sous le bras, il s’engage dans un périple qui l’emmène dans des lieux abandonnés : champs de fleurs, chemins sablonneux, bâtiment en ruine en bord de mer… Jusqu’à sa destination finale, qui lève le voile sur le mystère de sa quête et le contenu de cette figure qui l’accompagne.

The Fork est un titre qui invite au décentrement, à la reconnexion avec autrui et la nature. Avec la douceur qui caractérise sa musique, Oscar Jerome critique le nombrilisme dans lequel semblent sombrer nos sociétés et appelle à remplacer le « je » par un « nous ». Ces mots, qu’il répète comme pour nous ramener à la raison, posent les bases de son prochain album, comme le révèle cet article du magazine Clash. 

L’esthétique vintage du clip et les cordes qui gagnent en intensité dans la scène finale confèrent un caractère à la fois nostalgique et profondément vivant à cette œuvre audiovisuelle. L’ensemble vaut le détour, et laisse présager de très belles choses pour avril. 

Hypnotique, magnétique, obsédante. Quelques mots inspirés par la nouvelle pépite dévoilée par Laura Cahen cette semaine, intitulée Fusées. Après Quitter la ville, Les astres et Partout, voici donc le 4^e extrait de son nouvel album De l’autre côté. Décollage imminent vers l’univers sensible et poétique de l’artiste.

Fusées, c’est l’histoire d’un amour à deux vitesses entre deux personnages, et aussi la critique d’un monde devenu fou, au bord de l’implosion.

Nos oreilles sont d’abord happées par une boucle de synthé qui se répète et constitue le socle du morceau. Puis Laura Cahen y ajoute des couches successives, renforçant ainsi la tension et l’intensité du morceau, jusqu’au compte à rebours final qui nous laisse en apnée.Une atmosphère lourde et inquiétante aux airs de fin du monde qu’on retrouve dans le clip réalisé par Marion Castéra. On ressent une sensation de malaise, magnifiée grâce à un mélange d’images réelles, d’animations et d’intelligence artificielle. Les amateurs penseront sans doute à Mélancholia, Eternal Sunshine oh the spotless Mind ou encore Mulholland Drive. A voir absolument !

Félixe en dévoile un peu plus sur son prochain album Hier nuit avec la sortie de Mood Swings cette semaine. Ce troisième extrait est une éloge aux amitiés salvatrices centrales à nos existences, celles qui nous recueillent et nous font avancer. Avec cette nouvelle chanson, bien qu’écrite avec un ami précis en tête, l’autrice-compositrice-interprète québécoise met des mots justes sur la problématique universelle qu’est la prise en charge de la santé mentale. Dans un sublime clip DIY, Félixe a fait appel à ses ami.e.s Charles St-Amour, Anne-Sophie Bourlaud, Guillaume Bordel et Sandie Valiquette pour l’aider à représenter à l’image les démons qui la tiraillent et qu’elle a fini par apprivoiser.

Après une année 2024 explosive, James Loup ne compte pas se reposer en 2025. Quelques mois seulement après la sortie de Soleil Froid, son EP de huit titres, il revient déjà en force avec son nouveau morceau MAILLOT DE FOOT À MARRAKECH. Cette fois, l’artiste quitte sa caravane pour poser ses valises dans l’ancienne capitale marocaine, offrant un titre qui transporte à la fois par ses paroles et ses images.

Dans un clip où la simplicité fait tout son charme, le rappeur apparaît sur les toits de Marrakech, entouré des murs aux teintes rose-orangées, des linges séchant au vent et des antennes paraboliques typiques. Le décor, à la fois brut et enchanteur, s’illumine sous un magnifique coucher de soleil. Il y retrouve deux amis pour ce qui semble être une session d’écoute ou d’enregistrement à l’essence pure et technique. Dans MAILLOT DE FOOT À MARRAKECH, l’amitié et la confiance sont au cœur du récit. Le morceau célèbre les frères les plus fidèles, tout en adressant une pensée à ceux laissés de côté ou qui n’ont pas eu la même opportunité de briller.

Avec ce nouveau titre, James Loup affirme son ambition et prouve que 2024 n’était pas un simple coup de chance. Il compte bien faire de 2025 son année et s’impose comme un artiste à suivre de très près dans les mois à venir.

Alors qu’ils assureront la première partie de Last Train à Tours le 13 mars prochain, le groupe rock français continue d’exposer son talent mais surtout la qualité de son évolution en dévoilant cette semaine Good Partner. Habitué aux sonoritès seventies, le quatuor continue sur cette même vibes en penchant cette fois-ci davantage vers le post-punk contemporain.  Sous la direction artistique de Juliet Casella, le clip retrace le quoditien d’une épouse au foyer au service de son mari. C’était le bon vieux temps ? Du tout ! C’est la révolution et tout part dans un bordel bien merité. 

Good Partner est le deuxième extrait de leur futur album qui sortira cette année.