Conditions III, dernier volet de la trilogie de chalk.

Alors que la notoriété de Chalk monte en flèche grâce à un talent certain à dégainer un post-punk exutoire mêlé d’électronique industriel, le groupe de Belfast décide de clôturer sa trilogie d’Ep intitulés Conditions. Aujourd’hui sort donc Conditions III et on se dit que peut-être que la suite du programme changera de format. Nous feront-ils le plaisir de passer par la case album prochainement ? Cela paraît être une issue logique mais, d’ici là, on a ce dernier Ep à se mettre sous la dent et ça, c’est vraiment formidable !

Chalk est la réunion de trois Irlandais prêts à en découdre. Ross Cullen s’enjaille sur la voix, Benedict Goddard sur la guitare et le synthétiseur tandis que Luke Niblock gère les percussions à travers la batterie.

Des lives à faire pâlir la tristesse.

Les trois compères ont connu une ascension fulgurante. Déjà, parce-qu’ils sont talentueux. Aussi, parce-qu’ils ont eu l’incroyable chance de se faire connaître en jouant lors de premières parties ultra prestigieuses et ultra classes du genre Idles et Sprints ! Souvent acclamés et récompensés pour leurs prestations live, nul doute que ce succès s’avère largement mérité !

Chalk nous a balancé un double single le 15 janvier dernier dans lequel se sont inscrits Tell Me et Afraid. On avait d’ailleurs chroniqué le clip de Tell Me juste ici et celui d’Afraid juste il y a quelques semaines, tous deux comme d’habitude, hautement cinématographiques.

Entrons dans le vif du sujet avec ce nouvel Ep, Conditions III qui est sorti via Nice Swan Records (English Teacher, Sprints, Opus Kink).

crédit photo Sienna Lillie Munn

Ambiance club Underground.

Leipzig 87 démarre l’ouvrage. Avec ce morceau, Chalk taille dans le vif en étalant toute l’anxiété et l’angoisse de ce monde. L’impression est donnée d’être dans une cave sombre, humide et inquiétante. C’est aussi l’univers des fêtes underground qui nous est rappelé associé à son lot d’acides.

Des sonorités métalliques comblent chaque interstice de ce morceau hypnotique dont les boucles se répètent et s’entêtent à l’image de toutes nos sources d’angoisses à l’intérieur de nos boîtes crâniennes. Le son est dark à souhait et décline une palette de noirs dont seul Chalk a le secret.

Écrase tes peurs.

Afraid s’inscrit dans la continuité comme s’il était le développement greffé à l’introduction Leipzig 87. On se délecte de la sauvagerie côté guitare tandis que les paroles nous incitent à franchir le cap de nos peurs. Hymne à l’émancipation de tout ce qui nous paralyse, Afraid écrase nos peurs et tend à nous donner force et courage.

Soyez vous-même, lâchez-vous et dansez, soyez ivre de vous appartenir pleinement et de ne plus être retenu de force par ces puissances invisibles !

La vitesse.

Tell Me, ah, Tell Me ! Quel titre ! Chalk courbe l’échine du temps et tente de dépasser la vitesse de la lumière. Ce titre est définitivement démoniaque dans sa composition et terriblement addictif ! Tell Me, c’est une bombe à retardement qui met en évidence le caractère crucial de la communication. En effet, les non-dits installent un malaise persistant et nocif qui, dans l’attente d’une porte de sortie, se nourrit de sentiments et ressentiments néfastes. Forcément, sans vous faire un dessin, tout cela se termine en explosion.

Enfin, on part sur plus de douceur et de poésie sur Pool Scene. Ce morceau, très différent des autres, pose un cadre assurément aérien. C’en est presque perturbant et déstabilisant d’observer ce décalage avec les boucles usuelles de Chalk. En partant d’un beat assez simple, ils tissent une toile empreinte de mélancolie dont la palette de noirs intègre le blanc, créant ainsi des nuances plus visibles.

Page blanche.

Dans ce titre en guise de clôture, on fait table-rase, on repart à zéro, on lâche prise. Un élan de liberté émane de Pool Scene. Il y a dans la fin d’une ère une renaissance. Concernant Chalk, on l’attend avec impatience !

Les trois Irlandais ont mis fin à la trilogie dignement. Reste à les suivre en tournée, de très belles dates sont à venir sur le sol français. À noter, le 14 mars à La Lune des Pirates, Amiens, le 15 mars à La Maroquinerie, Paris, le 17 mars à L’Astrolabe, Orléans et enfin le 18 mars au Marché Gare, Lyon. Soyez là !

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