ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. À l’occasion de la sortie de l’uomo e la natura, Astrobal nous ouvre les portes de ses influences musicales.
Isao Tomita – Venus
C’est grâce à Tomita que j’ai pu découvrir les richesses infinies de la musique classique quand j’étais ado.
Beaucoup se sont essayés aux reprises d’œuvres classiques avec des synthétiseurs, mais c’est souvent très ringard et sans intérêt. Non seulement Isao Tomita possède un sens de l’orchestration incroyable, mais c’est aussi un magicien passé maître dans la programmation du Moog et dans la recherche des timbres. Il sait retranscrire comme personne toute la finesse des compositions originales tout en les amenant encore plus loin, comme ce Venus, extrait de sa grande réussite, l’album The planets sorti en 1976 et originellement composé par Gustav Holst en 1917.
Un rêve à l’état pur, une alliance parfaite entre synthétiseurs et richesses mélodiques.
Ilous – Les yeux fermés
Bernard Ilous est une légende qui a sorti deux albums en 1971 et 1974, malheureusement sans grand succès public. Pourtant, ces deux merveilles lui ouvriront les portes des studios Parisiens dans lesquels il travaillera toute sa vie comme musicien, arrangeur et compositeur (pour Véronique Sanson, Françoise Hardy, Richard Gotainer, Michel Berger, etc.. la liste serait trop longue)
Ce morceau, Les yeux fermés sur l’album Pèle mêle est le parfait exemple de la magie et de la complexité de sa musique… À savoir une chanson Française hyper ambitieuse harmoniquement, remplie d’idées incroyables, d’émotion à l’état brut et baignée d’expérimentations sonores surprenantes.
J’ai repris plusieurs morceaux de lui avec Astrobal ou Vivre!
Puis ne pouvant plus m’arrêter et voyant que ses morceaux ne cessaient d’inspirer d’autres musiciens autour de nous, j’ai produit un album entier avec la quasi totalité de ses chansons, reprises par Michelle Blades, Gaétan Nonchalant, Leo Blomov, Nina Savary, Julien Gasc, Biche, Ricky Hollywood, Thomas Subiranin, Antonin Dupety, Arthur Sajas, Eddy Crampes, Julien Thomas ou Terrain Vague.
Cet album de reprises n’a pas encore vu le jour, j’en profite donc pour lancer ici un appel à tous les labels qui verront mon message!
Francis Lai – Vivre pour vivre
Francis Lai, c’est toute mon enfance… Mais c’est surtout un immense compositeur, que je ne trouve pas assez considéré par les diggers de musiques de films. C’est un gars du sud, accordéoniste, « monté » à Paris pour jouer place du Tertre puis qui toute sa vie durant, développera une carrière Internationale couronnée de succès, avec dès 1970, un Oscar pour la musique du film Love Story. Sa collaboration sans faille avec Claude Lelouch laisse aujourd’hui d’innombrables b.o, comme ce merveilleux et intemporel Vivre pour vivre de 1967. (L’album entier est incroyable)
Si vous voyez un Francis Lai dans un vide grenier, foncez! Ça n’a pas de côte, vous les trouverez pour 5/10 euros et ça vaut tous les plus grand compositeurs du monde. En plus c’était un mec en or, humble et gentil avec tout le monde.
Vangelis – Chung Kuo
Tout comme Tomita, Vangelis a profondément marqué ma sensibilité musicale et mon goût pour les synthés… Une discographie monumentale, un succès international, mais ici aussi une méconnaissance (due à trop de succès commercial?) de son immense talent de compositeur -autodidacte- de percussionniste, de créateur sonore. Son album L’apocalypse des animaux sorti en 73 eut un succès phénoménal, notamment grâce à sa face A, composée de mélodies intemporelles et belles a pleurer.
La face B quant à elle, contient tous les prémices de ce qu’on nommera plus tard l’ambient music, avec 10 ans d’avance sur Brian Eno, sans aucun synthétiseur, seulement du Rhodes, et de l’orgue passés dans des réverbérations. L’effet est sidérant…
J’ai choisi ici un morceau extrait du magnifique album China sorti en 1979,
avec son intro bruitiste étonnante, qui laisse ensuite place à un thème simple et merveilleux, avec ce son de Koto joué au CS80… Grandiose !
Prefab Sprout – Enchanted
Prefab Sprout ou la quintessence de la pop Anglaise… Cet album de 1988 fut leur plus grand succès commercial. Composé et chanté par l’incroyable Paddy McAloon, leurs chansons sont un mélange de guimauve et de complexité harmonique finement ciselées, comme dans ce titre Enchanted. Une musique mainstream et ambitieuse avec une production toujours aussi magnifique 35 ans plus tard.
J’ai découvert cet album à l’époque et n’ai jamais cessé d’écouter leur musique depuis. Paddy MacAloon a ensuite continué en solo, de façon plus indépendante, en se laissant pousser les cheveux et la barbe, loin de son image léchée des débuts, tel un gourou oublié de la pop.