À l’occasion de la sortie de son premier EP, Les Météores, on a voulu en apprendre plus sur Anjaa, auteure-compositrice, et son rapport à l’amour, le temps, et l’Inde, où elle a grandi.

La Face B : Bonjour Anjaa ! Comment ça va ?
Anjaa : Ça va super.
LFB : Est-ce que tu peux te présenter un peu, me dire qui tu es ? D’où tu viens ?
Anjaa : Alors, qui je suis ? Je suis Anjaa. Je ne suis pas parisienne, clairement. Je suis une parisienne qui a grandi à moitié en Inde, j’ai passé une partie de mon enfance entre Paris et Goa. Goa, c’est un des seuls états indiens qui était un état catholique. Du coup, les fous furieux des 70’s sont partis se foutre à poil à Goa. Les hippies sont partis s’installer là-bas. Il y a eu vraiment toute une espèce de révolution hippie là-bas. Et moi, j’ai des parents qui ont voulu se raccrocher, on va dire, à la fin de la vague hippie. Qui ont trop kiffé l’Inde. Ils sont partis quand ils étaient hyper jeunes là-bas. On allait entre 3 et 6 mois par an en Inde jusqu’à mes 12 ans.
LFB : Trop bien ! Tu y es retournée depuis ?
Anjaa : J’y suis retournée. J’ai fait un peu d’études là-bas, d’ailleurs, de médecine traditionnelle indienne. À un moment, j’ai eu 72 vies, comme les chats. Et j’adore. Ça fait longtemps que je ne suis pas allée, mais c’est une grosse partie de moi.
LFB : Et comment tu as commencé la musique ?
Anjaa : Alors la musique, j’ai vraiment baigné dedans depuis toute petite. Mes parents sont des kiffeurs de musique, et sont musiciens aussi. Mon papa, il joue de la gratte, il joue du saxo surtout. Ma maman chantait très bien. Et donc, j’ai une famille de zicos. Mes deux oncles sont pianistes. Édouard Ferlet, c’est un pianiste de jazz d’ailleurs assez réputé. Et à la maison, c’était des gros bœufs. Que ce soit à Goa ou à Paris, c’est les potes des parents qui venaient, ça chantait. Moi, je faisais de la maracas pendant des années avant de commencer à chanter. Mais du coup, on nous a mis au piano petit à petit avec mon frère vers mes 3 ans. Je m’accompagne et je pense que ça m’a apporté l’oreille.
LFB : Tu as sorti ton nouvel EP, Les Météores, le 20 juin. Il y a 5 titres, dont Enfermée dans un corps et INVINCIBLE, qui étaient déjà disponibles. Ca fait quoi de sortir un EP ?
Anjaa : Écoute, c’est compliqué, parce que ça fait beaucoup. C’est à la fois une forme d’accouchement d’une œuvre ; tant que tu ne la montres pas aux yeux des autres, elle n’existe pas vraiment. Elle existe pour toi, dans ton monde intérieur. Tu es là, tout seul avec tes chansons. Bon, si tu as une équipe, heureusement, tu n’es pas que seul dans ta tête. Mais j’ai été seule dans ma tête pendant quand même très longtemps avec mes chansons. Et donc, il y a un endroit où tu existes, où tu sors de toi-même, vraiment exister et sortir de soi.
Après, il y a un endroit piège où il ne faut pas avoir trop d’attente. Parce que le boom boom, c’est un fantasme. En plus, ça ne s’inscrit pas du tout dans moi ce que je veux. Rien que le jour où tu sors un titre. Tu as des potes qui t’écrivent, etc. Il y en a pour qui ça fait le buzz ultime, forcément. Mais il faut trouver le juste endroit entre ne pas avoir trop d’attente et à la fois, et le merci, je passe à autre chose. Ça permet à la suite d’exister. Enfin, tu sors ce que tu as cuisiné pendant des mois.
LFB : Trop bien. J’ai écouté un peu ta musique du coup, obviously. J’ai essayé de la définir en 3 mots, j’espère que je vais être assez juste. Le premier, c’est vintage. Je ne sais pas, c’est une vibe… ça m’a vraiment fait venir ce mot, un peu à l’ancienne. Et même la cover, j’en parlais après, mais la cover est à l’argentique. Ensuite, intime, parce que je trouve les paroles intimes et même la musique parfois. Et la dernière, qui n’est pas hyper originale, c’est chanson, dans le sens l’art du chant. C’est ce que moi j’ai ressenti le plus. Est-ce que ça te paraît juste ou vraiment pas ?
Anjaa : J’adore déjà le fait que tu dises vintage, je trouve ça trop cool. On vit aujourd’hui en 2025, tu vois, mais moi j’aime les choses intemporelles. Et en fait pour moi, ce qui est organique, c’est l’intemporel. Ce sont des choses qui vont traverser le temps, alors que j’adore les synthés aussi, et il y en a. Mais c’est vrai qu’on a envie quand même de garder cette espèce de patte à laquelle on peut se raccrocher, la terre, justement du vintage. Donc ça me parle.
Intime, c’est très juste. C’est très intime. Ce sont des chansons qui sont très intimes. J’ai envie de dire qu’il y a un espèce d’endroit multi-dimensionnel. On passe dans plusieurs dimensions de l’intime dans cet EP, dans ce disque-là. Et oui, ça me parle.
Et le troisième, c’était chanson. Alors c’est marrant parce que je pense qu’il y a plusieurs titres concernés. Quand je dis plusieurs dimensions, ce n’est pas pour me la péter que j’utilise ce mot. Je trouve qu’il y a un espèce d’endroit comme ça où tu vas avoir une track comme INVINCIBLE qui est vachement plus à l’intérieur, qui chante, c’est la voix intérieure qui chante. Et puis tu as Enfermée dans un corps où c’est justement un truc qui est vachement plus déclamé. Donc oui, j’entends ce truc de chanson. Il y a vraiment plusieurs manières d’utiliser ça, de comment tu déclames. Est-ce que c’est pour soi ? Est-ce que c’est pour l’autre ? Pour les autres ? Est-ce que c’est un truc de communion ? Tu vois, c’est plutôt Ami Amour pour le coup. C’est plus un « on chante tous ensemble ».
LFB : Et comment tu définirais, du coup, ton style de musique ?
Anjaa : Ca a beaucoup évolué parce que j’avais commencé avec un duo qui s’appelle Dune, où c’était vraiment initialement très soul. Puis c’est devenu plus pop synth, anglophone. Et là, aujourd’hui, j’ai quand même envie de dire chanson française. J’ai envie de dire pop. J’aime bien me dire que c’est à la fois de la chanson, dans le sens où le texte a une réelle importance, une réelle portée. Il y a vraiment un message. Je pense que c’est mon reste de toute mon éducation plutôt anglo-saxonne, qu’il y a vraiment de la chanson. Il y a vraiment les mélodies. Il y a vraiment un univers musical qui t’embarque. Il y a un peu de rêverie.

LFB : Oui, carrément. Tu dirais que ta musique, elle peut retranscrire qui tu es actuellement ? Parce que si on écoute ton EP, là, je prends l’EP parce qu’il est récent. Est-ce que tu dirais que quand on l’écoute, on se dit Ok, j’en sais plus sur cette personne.
Anjaa : Je pense, oui. Oui, je pense que selon les chansons, il y a des messages qui résonnent. Encore une fois, cette espèce de palette de couleurs, tu vois, qui évoque plein de sujets différents, que ce soit L’acrobate, c’est vraiment le déni. Tu sais, ce truc de tu ne veux pas voir que tu es avec cette personne qui, en fait, est un acrobate. Et donc, il y a vraiment ce thème-là. Donc, oui, ça parle de moi, clairement. Donc oui, je pense que s’il y a quelqu’un à qui ça parle, c’est aussi de moi que ça parle. C’est vrai que Ami Amour, ça raconte mon histoire avec l’amour de ma vie qui est mon meilleur ami aussi. Donc ça, c’est un vrai sujet de partager sa vie avec quelqu’un qui est mon ami avant tout, pendant dix ans.
C’est marrant parce que la chronologie aussi de la sortie, il y a eu INVINCIBLE, Enfermée dans un corps et ces trois autres titres-là. Et en fait, il y a eu aussi tout un endroit chronologique où j’ai eu tout un endroit de collapse, grosse dépression, un truc quand même assez fat duquel je suis sortie. Il fallait faire quelque chose. Et INVINCIBLE, il y a vraiment cette voix intérieure qui rumine, qui cherche un passage, qui cherche son chemin, qui se raccroche et qui y arrive. Enfermée dans un corps, c’est vraiment plus une espèce de zoom out sur cette période qui était extrêmement violente où il y avait un endroit où la limite du corps était vraiment problématique. Mais bon, c’est plus une image qu’autre chose, mais l’incarnation comme problématique d’envie de se transformer en lumière et tout, ce truc-là assez particulier. Donc oui, en fait, c’est vrai que c’est très intime et c’est sûr que ça me raconte vraiment.
LFB : Tu as parlé juste avant d‘Ami Amour. C’est quoi justement un peu l’histoire ? Tu peux me raconter un peu les paroles, même comment tu as fait la musique ?
Anjaa : Les paroles, c’est drôle, j’étais en studio avec Thomas, qui est la personne qui produit mon disque, qui est compositeur et qui est l’amour de ma life. Tout ça en même temps. Et en fait, on se dit, viens, on fait une chanson où on chante et on fait chanter les gens avec nous. Un truc vraiment de communion, ensemble. Et donc c’est parti comme ça. Il y a eu ce refrain qui est arrivé hyper vite. Il était à la guitare. C’est toujours quatre accords qu’il fait. Et ensuite, il y a eu tellement ce truc fort où j’avais envie depuis longtemps de faire une chanson sur cette histoire qui est une super belle histoire d’amour. Je ne sais pas si ça durera infiniment, mais en tout cas, pouvoir le cristalliser, le ficeler, l’empacter dans une petite chanson comme ça. Ce truc-là, c’est joli.
Et en fait, je pense qu’il y a un peu ce même mouvement dans cette chanson et dans la vérité de cette histoire qui est qu’il y a eu un espèce d’endroit de dévoilement. Il y a beaucoup ça dans mes chansons. Il y a un espèce d’avant-après. Il y a un truc où Thomas, c’était mon meilleur poto pendant dix ans. On a été meilleurs potes, on a pleuré nos ex. On faisait du son ensemble. Et puis un jour, on s’est transformé chacun l’un à côté de l’autre. Et je me suis dit, le regard a changé, on s’est vus autrement et on s’est aimés tels qu’on est. Moi, c’est la première fois que je me suis dit, mais en fait, on peut vraiment m’aimer pour qui je suis, moi. Pour de vrai. J’adore les chansons comme ça.
Je me suis demandé, est-ce que ce n’est pas trop cheesy aussi, de parler de ça, ton histoire d’amour. Je pense que oui. Et puis c’est feel good. Mais il y a un truc comme ça qui est un peu presque enfantin, qui me plaît bien dans cette track.
LFB : Tout à l’heure, je te parlais de la pochette de l’EP sur le vintage, l’argentique. Et du coup, pourquoi tu avais fait ce choix-là de l’argentique ?
Anjaa : Écoute, c’était un peu évident. Je pense que le son, il appelle ça, ce désir d’intemporalité, de truc où en fait c’est pas juste une photo qui va rester sur un iPhone et qui va pas exister matériellement, mais que ce soit une vraie photo qui va cramer, qui va avoir son processus dans la boîte noire, qui va sortir et qui va être un objet. C’est le même chemin, c’est le même désir d’ancrer des choses dans la matière. C’est ça qui est palpable dans l’argentique. C’est que tu peux tenir la photo dans ta main. On n’a plus l’habitude.
LFB : Du coup, toi t’as grandi entre l’Inde et la France. Est-ce que tu penses que l’Inde a eu un impact sur ton rapport à la musique et même sur ta musique maintenant ?
Anjaa : Alors, je pense que l’Inde a eu un énorme impact sur ma personne. Donc je pense forcément sur ma musique. C’est-à-dire que l’Inde ça a été pour moi une espèce de terrain de jeu extraordinaire, d’imaginaire. C’est un endroit où se mêlent à la fois la magie, le sacré et le chaos. C’est vraiment un pays où le chaos prend part à la vie. Et là, tout le temps, en présence. Et donc c’est quelque chose de grandir avec ce truc-là. Alors qu’ici on est dans un truc vachement plus binaire. Là-bas t’as la pauvreté, t’as le sacré, t’as le rapport à l’âme, aux animaux. Il y a tout un espèce d’endroit où tous tes repères partent complètement dans tous les sens. Et c’est vrai que se frayer un chemin entre ici, cette société où la pensée est justement assez binaire, et là-bas où c’est plutôt assez circulaire. Mais bon, en tant qu’enfant, il faut essayer de jongler pour se structurer là-dedans. Se raccrocher quand même pour te construire. Donc moi je pense que ça a été à la fois immense pour ma sensibilité, on va dire. Parce que je pense que j’ai absorbé beaucoup de choses. Après, ça n’a pas été facile non plus. Je pense que ça a été aussi difficile de se construire. Difficile justement dans cette espèce de trop-plein d’infos, de liberté, de tout ça, de poser des limites et de dire, voilà le cadre. Et du coup se construire et grandir.
LFB : Tu penses qu’on peut entendre ou deviner des influences de là-bas dans tes musiques maintenant ?
Anjaa : Je pense pas du tout. J’aimerais bien dire que oui, mais… Mais c’est plus dans le côté philosophie de la musique ou rapport à la musique. Peut-être pas dans les sonorités, mais plus dans tout ce qu’il y a autour.
LFB : Et justement, c’est quoi toi plus ton processus de création ? Est-ce que t’écris en même temps que tu composes ou tu composes d’abord et après tu écris un texte ?
Anjaa : Écoute, c’est très changeant. Ça dépend aussi si c’est partagé ou non. Est-ce que je suis en studio avec quelqu’un ou est-ce que je suis toute seule sur mon piano ? Ça peut tout à fait commencer d’un texte qui va vraiment poser une intention et je vais aller chercher des accords et je vais essayer de me poser dessus pour l’incarner. Comme l’inverse, ça peut être une mélodie où d’un coup je me dis « tiens, mais j’entends ça, j’entends ces sonorités-là » et en fait c’est un texte qui vient se glisser dans la mélodie. Donc il n’y a pas tellement de règles.

LFB : Du coup, tu fais un peu tes premiers pas dans l’industrie musicale. Tu es un peu une nouvelle-née. Comment tu le vis toi pour l’instant, ton parcours ?
Anjaa : Pour l’instant, je kiffe. Je kiffe parce que j’ai la chance d’être accompagnée. On est en co-prod avec le label French Parade. Ça m’a mis beaucoup de temps avant de construire tout ça, d’avoir ces personnes-là à mes côtés. Donc je suis hyper reconnaissante de ça parce que c’est déjà un sacré truc. Après, je kiffe. Je fais le métier de ma life, que j’aime, pour lequel je me réveille le matin. Donc c’est un luxe. Je m’en rends compte. C’est un privilège. Et j’espère le servir du mieux que je peux.
LFB : Et c’est quoi tes projets pour la suite ?
Anjaa : Alors, j’ai un single qui va sortir en septembre, qui s’appelle Cœur Tambour. Et ensuite, je vais sortir un album.
LFB : Le teasing ! Et du coup, d’ailleurs, dans la même lignée, est-ce que tu as des concerts de prévus ?
Anjaa : Écoute, j’ai une petite release party qui va se faire, mais c’est encore assez confidentiel, je dirais. Il y a des projets en cours.
LFB : Hâte de voir ! C’est quoi un peu tes inspis musicales ? Pour toi, c’est quoi les gros classiques à écouter absolument ?
Anjaa : Alors, pour être tout à fait honnête, les Beatles, évidemment. Steve Wonder. Earth, Wind & Fire. Il faut écouter ça dans sa vie, quoi. C’est hyper dur. Il y en a genre 500. Édith Piaf, aussi.
LFB : Est-ce qu’il y a des artistes, français, mais émergents que tu as vu et que tu aimes bien ?
Anjaa : J’adore Johnny Jane. D’accord. Grave. J’aime beaucoup Iliona, mais elle n’est pas émergente, ça fait un moment. Yoa, quand même. Super surprise. J’ai vraiment kiffé. C’est ce qui me vient comme ça.
LFB : Très bien. J’ai vu que tu avais chanté à Cannes aussi, pendant le Festival. Raconte !
Anjaa : Écoute, pour te dire la vérité, c’était beaucoup plus sexy sur Insta qu’en vrai. Cannes, c’est drôle parce que déjà, tout le monde est en train de faire sa promo. Donc tout le monde a envie de rencontrer tout le monde et de raconter ce qu’il fait. C’est quand même pratique. C’est l’endroit pro.
J’ai chanté quelques titres sur le bateau de Technikart. Je suis invitée par Technikart avec mon label, et c’était assez cool. Il y avait une petite quarantaine de personnes qui étaient là et qui ont écouté. Il y avait un DJ set après. C’était chouette. J’étais accompagnée par Marc Collin de Nouvelle Vague qui était au clavier. Donc ça, c’était cool. En fait, on avait sorti la veille un titre qui s’appelle The First Picture of You avec Nouvelle Vague. Donc ouf, parce que moi, Nouvelle Vague, dans l’historique, c’est un des premiers groupes que je saigne quand j’ai 15-16 ans. On a joué ce titre et j’ai joué les titres de l’EP, un peu en avant-première et tout. Et c’était cool. J’ai fait chanter tout le monde sur Ami Amour.
LFB : Et pour finir un peu, c’est quoi les thèmes qui t’inspirent, sur lesquels t’aimerais écrire à l’avenir ?
Anjaa : Alors, il y a un vrai sujet qui m’inspire beaucoup. Je trouve ça touchy parce que l’angle est… Il y a une autrice que j’adore qui s’appelle Julia Carninon. Je suis fan, qui a écrit énormément sur la femme, la femme en tant que mère et en tant que femme. Et cette espèce d’endroit où, parce que je suis maman, je trouve qu’il y a tout un espèce de terrain un peu flou sur la maternité, sur la difficulté du postpartum, sur la difficulté de trouver ta place en tant que femme quand t’es maman. J’aime bien ce sujet, c’est pas très sexy, mais c’est un peu une réalité. Il y a tout une espèce d’endroit où c’est le secret bien gardé, de, la maternité, c’est fantastique. Et en fait, je pense qu’il faut vraiment qu’on fasse tomber ce voile-là parce qu’il y a gros sujet. Et ça, j’aimerais bien réussir à le traiter de manière classe. De manière à ce que les gens aient envie de l’écouter, quoi. Mais j’aimerais vraiment faire une chanson là-dessus.
LFB : Eh ben écoute, merci beaucoup !
Anjaa : Merci à toi !