Rock en Seine 2025 : les 10 concerts à ne pas manquer !

Rock en Seine, c’est ce grand festival qu’on adore… autant qu’on aime le critiquer. Et pourtant, chaque année, on y retourne, fidèle au poste. En 2025, malgré des budgets resserrés et un climat tendu dans le monde de la culture, le festival revient avec une édition plus affûtée que jamais. Mieux encore, il assume un virage clair : chaque journée explore un style dominant, sans jamais renier son ADN rock en toile de fond.

Un virage qui fera peut-être jaser mais remplir le parc de Saint-Cloud cinq jours d’affilée reste un défi colossal. Et puis, soyons honnêtes : l’amateur de rock est souvent curieux, ouvert d’esprit, et avide de découvertes. Avec la programmation 2025, il risque d’être plus que servi. Dès le mercredi, devenu un vrai rendez-vous, place à une journée pop-rock 100 % féminine. Le jeudi s’aventure du côté du rap et du R&B, le vendredi s’offre une plongée électro-pop et techno, avant un samedi électro-rock bien énervé. Et le dimanche ? C’est la grande messe : full rock et post-punk.

Rock en Seine s’impose surtout par sa programmation unique, mêlant artistes rares et exclusivités qu’on ne voit nulle part ailleurs en France. Voici notre sélection des immanquables de cette fin d’été !

La rock star de demain : Luvcat

Mercredi 20 août – 17h05, Grande Scène

Il y a ces projets qu’il faut suivre avec une attention particulière tant il s’en dégage ce quelque chose d’unique, qui sort du lot et fait beaucoup de bien au paysage musical anglophone, quand bien même ce dernier ne manque ni de diversité, et encore moins de qualité.

Luvcat, dont le nom serait tiré d’un probable tube des Cure, a déjà fait quelques-unes de ses preuves chez nous, que ce soit en première partie des iconiques Libertines ou encore en solo à la Maroquinerie il y a quelques mois. D’ailleurs, l’anglaise sera d’ores et déjà de retour lors du coup d’envoi de cette nouvelle édition, quelques heures avant Chappell Roan.

Habitée d’une romance et d’un charme évidents, Luvcat, accompagnée de son groupe, viendra séduire les fans en devenir de ce rock nostalgique mêlé à une pop dramatique, et donnant lieu à un ensemble aux influences manifestes, allant de la bande de Robert Smith, déjà citée plus tôt, Nick Cave, en passant par les Velvet Underground, entre autres.

Nous concernant, on ne peut qu’aimer et admirer.

L’instant de grâce avec Suki Waterhouse

Mercredi 20 août – 18h10, Grande Scène

S’il est une révélation indubitable, c’est bien Suki Waterhouse. D’abord mannequin et actrice, elle a su faire ses preuves dans un milieu qui n’est lui non plus pas des plus tendres, et se détacher de tous les a priori en s’imposant comme une musicienne à part entière, à la voix vaporeuse, livrant une pop mélancolique conjuguée à un rock quelque peu lo-fi.

Avec déjà deux albums à son actif, Suki Waterhouse révèle une créativité sans fin, un talent évident, et surtout une sensibilité à fleur de peau entre fragilité assumée et force tranquille. Et ce qu’il y a de particulièrement captivant chez elle, c’est avant tout ce méli-mélo de styles, à la fois moderne et rétro, faisant de l’ensemble ce quelque chose d’intemporel qui survivra à l’épreuve du temps.

Découverte lors de sa date aux Étoiles en novembre 2022, elle nous avait complètement subjugués par son aura magnétique, à la fois douce et puissante, où sa musique nous parle d’amour, de solitude, de résilience, et touche droit au cœur.

Des éléments formant la garantie absolue d’un moment envoûtant et incandescent, à ne manquer sous aucun prétexte.

La pop star tant attendue : Chappell Roan

Mercredi 20 août – 21h45, Grande Scène

Après une ascension fulgurante qui l’a propulsée au rang de pop star en quelques mois, Chappell Roan débarque enfin en France. Et c’est Rock en Seine qui décroche l’exclu, un vrai coup de flair. Jusqu’ici, la chanteuse américaine n’avait donné qu’un seul concert chez nous, aux Étoiles à Paris, avant l’annulation de son Bataclan en 2024.

Sur scène, son premier album The Rise and Fall of a Midwest Princess est déjà un classique live, rodé depuis près de trois ans. À cela s’ajoutent son tube viral Good Luck, Babe! qui pourrait bien électriser Saint-Cloud et quelques nouveautés attendues.

Mais plus qu’un concert, Chappell Roan offre un véritable manifeste en drag, un spectacle pop flamboyant où la théâtralité, l’humour et l’énergie punk se conjuguent à un engagement queer assumé. Son passage à la Primavera Sound 2025 l’a prouvé : chaque titre devient une scène, chaque look un statement. À Rock en Seine, on tient peut-être l’un des shows pop les plus marquants de son histoire.

La jeune artiste R&B/hip-hop en pleine éclosion : Doechii

Jeudi 21 août – 18h05, Grande Scène

Après des années de travail acharné, Doechii explose enfin aux yeux du monde. Débordante d’une énergie brute, elle se joue des styles — rap, chant, hyperpop, R&B, trap, avec une aisance rare, toujours portée par des visuels spectaculaires. Révélée en 2020 avec Yucky Blucky Fruitcake, elle rejoint vite le prestigieux label Top Dawg Entertainment (Kendrick Lamar, SZA), mais c’est sur scène qu’elle se révèle pleinement.

Doechii incarne une figure hybride entre rappeuse, performeuse et diva pop, capable de passer d’un ego-trip cinglant à un numéro de showgirl exubérant, flirtant avec l’esthétique drag et cabaret. Féminine, provocante, théâtrale, elle brouille les genres et les attentes. Ses shows sont des happenings où se mêlent danse, mises en scène visuelles et adrénaline pure.

Depuis Persuasive et What It Is, elle s’impose comme l’une des icônes montantes du rap américain. Sa mixtape Alligator Bites Never Heal (2024) confirme la force créative d’une artiste aussi à l’aise avec le spoken word qu’avec les acrobaties scéniques. Avec un Grammy, un American Music Award et un BET Award en poche, Doechii obtient une reconnaissance internationale de son talent et pose en héritières des Missy Elliott, Nicki Minaj ou Beyoncé. Le public de Rock en Seine tient sans doute l’une de ses futures reines pop-rap. Autant dire qu’on ne voudrait pas manquer ça.

Le talent à l’état pur de Mk.gee

Jeudi 21 août – 18h55, Scène Revolut

L’an dernier, nous avions été absolument séduits par Two Star & The Dream Police, le premier album studio de Mike Gordon, alias Mk.gee, à tel point qu’il n’a pas quitté nos oreilles pendant de nombreux mois.

En cause ? Sa qualité novatrice débordante… et sa qualité, tout simplement.
L’Américain, bien connu de l’industrie, notamment pour ses multiples collaborations, que ce soit avec Dijon, Fred Again ou encore Drake, est l’un des artistes les plus aboutis et originaux de sa génération, faisant ainsi de son passage à Saint-Cloud un immanquable du festival.

Dès les premières notes de guitare, il paraîtra évident de comprendre pourquoi Mk.gee a réussi, avec une aisance déroutante, à conquérir la planète entière.
De sa dream-pop à son rock psychédélique, le tout sublimé par une voix éthérée dont il est impossible de se lasser, l’artiste multi-instrumentiste a su se créer un univers bien à lui, une palette sonore dont lui seul semble détenir le secret.

Une alchimie parfaite, gavée d’émotions parfois indescriptibles, et qui fera vibrer les quelques milliers de cœurs qui répondront présents le 21 août prochain.

La folie exubérante de Marc Rebillet

Vendredi 22 août – 21h35, Scène Revolut

l y a les DJs qui déroulent leur set avec rigueur et professionnalisme… et puis il y a Marc Rebillet, véritable électron libre de la scène électro. Avec trois albums à son actif, il pourrait se contenter de rejouer ses morceaux, mais ce n’est pas son style. Sa force ? l’improvisation totale en live, où il crée des morceaux inédits sous nos yeux, entre deux gorgées de bière, ponctués de sketches absurdes et d’histoires délirantes. Un spectacle qui mêle musique et performance/

Son répertoire est une véritable exploration sonore : dubstep, italo disco, funk, house, et même des nappes soul ou des beats lo-fi, il navigue entre les genres avec une aisance déconcertante, toujours guidé par l’énergie de la foule. À chaque instant, il capte l’humeur du public pour créer une communion rare, une alchimie puissante où l’imprévu est roi.

Mais ce n’est pas tout. Marc est aussi un cinéaste amateur qui filme la scène et son public avec un regard unique, capturant l’intensité, la folie, et la beauté des moments partagés, parfois même en dehors du cadre de la scène. Ce jeu entre musique, improvisation, humour et vidéo fait de ses concerts de véritables expériences immersives, où chaque spectateur devient acteur d’un show hors normes.

Alors, préparez-vous pour embarquer dans ce tourbillon électro déjanté, où chaque instant peut basculer dans l’inattendu. Avec Marc Rebillet, attendez-vous à tout, sauf à l’ennui.

L’acide dance de Jamie xx

Samedi 23 août – 21h45, Scène Revolut

Alors qu’il était déjà présent lors de l’édition de 2022, Jamie xx, le producteur et membre emblématique de The xx, revient cette année avec un nouveau set, au cours duquel il présentera très probablement bon nombre de morceaux issus de son excellent album In Waves.

Un set de Jamie xx, c’est la garantie d’en ressortir des étoiles plein les yeux, et surtout des souvenirs plein la tête tant la plupart de ses créations restent la bande originale parfaite d’un été qu’on ne souhaiterait jamais voir se terminer.

Parmi les artistes les plus influents en sa matière, le Britannique nous offrira un set, on le sait déjà, généreux, où house, dubstep et sonorités expérimentales s’entrelaceront avec une élégance sans pareille. Un set où les montées sont toujours maîtrisées avec brio, le tout constamment empreint d’une mélancolie dansante qu’on chérit tendrement.

Avec Jamie xx, les émotions priment sur le reste, faisant du dancefloor une transe collective, une expérience à part entière. On y sera, et vous ?

Le zbeul jubilatoire de Fat Dog

Dimanche 24 août – 15h40, Grande Scène

Ils ont vu le post-punk brut, sombre et sérieux des années 2020, et ils ont décidé de le métamorphoser en une fête psychédélique, déjantée et joyeuse. Les Anglais de Fat Dog, en un an et demi, ont enchaîné les concerts complets, transformant chaque scène en un véritable carnaval sonique.

Si leur premier album Woof a reçu un accueil mitigé de la presse, c’est parce que Joe Love et sa bande brillent avant tout en live : l’album n’est qu’un premier témoignage de leur délire vibrant et explosif.

Préparez-vous à une chenille géante, des envolées de verres de bière et des moshpits infernaux, à l’image de la frénésie dégagée par leurs titres, notamment King of the Slugs, qui mêle sonorités orientales et rythmes festifs. Impossible de rester immobile quand Chris Hughes lâche son synthé pour rejoindre sa camarade saxophoniste Morgane Wallace sur scène… ou même pour venir chauffer le public sur Running et Wither.

Leur show, toujours aussi énergique et intense, vous laissera essoufflés bien avant la fin. Courage aux artistes qui suivront, car il ne sera même pas 16h25.

La crème de la nouvelle scène française avec chest.

Dimanche 24 août – 20h15, Scène Ile-de-France

Certes, nos chouchous de Fontaines D.C. termineront leur set en parallèle, mais il serait impensable de manquer la valeur montante de la scène post-punk française, que même la NME classe parmi les 100 groupes à suivre en 2025. Alors autant profiter des deux !

Chest. est un quintet bourré de talent, nourri à coup de concerts hebdomadaires au Supersonic. Leur musique incarne la fureur du post-punk, avec des riffs agressifs et saturés, clairement influencés par DITZ, comme ils ne cessent de le rappeler. De Going Clear à Blood on Your Doorstep, le groupe distille une rage viscérale face aux terreurs sociales de notre époque.

On se réjouit que la scène Île-de-France ne soit plus un secret, car après leurs shows, souvent émaillés de pogos et slams déchaînés, on aura bien besoin d’air frais ! Et avec trois ingénieurs du son dans la formation, on peut s’attendre à une qualité et une puissance live qu’ils maitrisent déjà, contrairement aux Strokes.

Les nouveaux princes du rock avec Fontaines D.C.

Dimanche 24 août – 19h15, Grande Scène

Les Dublinois de Fontaines D.C. n’avaient pas foulé le sol parisien depuis leur date de novembre dernier. Grand bien nous fasse de les retrouver enfin, car ils nous avaient terriblement manqué !

On se souvient encore de leur concert de 2022 sur la Scène de la Cascade, concert auquel nous étions aux premières loges, comme à notre habitude depuis 2019. La seule différence, cette année, sera qu’ils feront de la Grande Scène la leur le temps d’un set : une scène à la hauteur de leur popularité, nous direz-vous. Le 24 août 2025 marquera également le premier anniversaire de Romance, leur quatrième opus à ce jour. Déjà !

Alors, on espère qu’ils nous feront le plaisir de jouer quelques inédits encore jamais interprétés en terre lutécienne – à savoir Desire, It’s Amazing to Be Young, ou encore Before You I Just Forget, au hasard.

Quoi qu’il en soit, ce set s’annonce inoubliable, parmi les meilleurs de ces cinq jours de festival : puissant, magnétique, et toujours teinté de cette mélancolie qui leur est propre. On compte les jours.

Voici les autres artistes à ne pas manquer, sélectionnés par notre rédaction. Et pour caler votre programme, piochez aussi dans la playlist officielle du festival ci-dessous. Vivement le 20 août !

Mercredi : Sunday (1994), London Grammar

Jeudi :  Vampire Weekend, Kid Cudi

Vendredi : Whomadewho, Max Baby, Empire of the Sun,  Caribou,  LDSXOXO

Samedi:  Slow Fiction, Artemas, PAMELA,  Jorja Smith, Justice

Dimanche :  Sylvie Kreusch, Last Train, Wallows, The Royston Club, Stereophonics, TVOD, Suuns, Queens of the Stone Age

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