Nos coups de cœur de Rock en Seine 2025 : le rock s’impose !

Cinq jours de Rock en Seine, cinq jours de découvertes, d’émotions et de puissance sonore. Du post-punk brûlant aux étoiles pop, en passant par les découvertes hip-hop et shows électro futuristes, cette édition 2025 aura offert un panorama large de la musique actuelle à travers 89 concerts aux soirées thématiques plus ou moins de réussies… Plongez à travers notre voyage à Rock en Seine et découvrez nos coups de cœur du festival !

©ClaraDeLatour

Seul le premier jour a essuyé quelques gouttes de pluie, mais on aurait presque regretté qu’il y en ait davantage, tant le site semblait sec et poussiéreux sous un soleil implacable, reflet du réchauffement climatique. Les vraies révélations pop de demain se sont imposées dès mercredi, avec Luvcat et Chappell Roan qui ont électrisé la scène à nos yeux. Suki Waterhouse a également séduit, chaleureuse et solaire, portée par son tube My Fun, mais surtout par une reprise poignante de Don’t Look Back In Anger, qui prenait tout son sens dans l’atmosphère unique de Rock en Seine.

Suki Waterhouse – ©NonDeuxNon

On pensait le festival lancé sur les chapeaux de roues… jusqu’à jeudi, véritable désillusion de Rock en Seine. La journée dédiée au rap a frôlé le naufrage. Les annulations tardives d’A$AP Rocky et Doechii ont immédiatement plombé l’ambiance, et même l’arrivée de Kid Cudi, remplaçant de luxe, n’a pas sauvé les meubles. Sa prestation a rapidement tourné au fiasco : scénographie minimaliste, quelques bouts d’images de clips projetés derrière lui, et un Kid Cudi visiblement à court d’énergie, chantant et rappant faux sur un rythme mollasson. Pire encore, il a cédé aux caprices d’un spectateur en enchaînant deux fois de suite Day ‘N’ Nite. Si la première écoute faisait plaisir, la seconde a mis en lumière le manque de souffle du set, déclenchant une vague de spectateurs vers les sorties. Entre discours intempestifs et titres perdus, le rappeur a dû couper deux morceaux pour terminer son passage, laissant un goût amer dans la foule.

Malgré ce jeudi compliqué, on a quand même trouvé notre bonheur : les Américains de Vampire Weekend ont offert un set solaire et fédérateur, tandis que Montell Fish et Alemeda ont secoué la scène avec leur rap-rock percutant. Ironie du sort, Barry Can’t Swim, programmé sur la Scène Bosquet, s’est retrouvé face à une foule plus emballée que celle de Kid Cudi sur la Grande Scène  et c’était amplement mérité tant sa prestation fut magistrale ! Le troisième jour ne fit guère mieux pour le festival, qui ne remplissait que 21 000 des 40 000 places disponibles. Était ce la journée “élec-trop” ? Quoi qu’il en soit, quelques instants de grâce ont rappelé que Rock en Seine reste capable de sublimer ses spectateurs, même au milieu du chaos.

Pourtant, cette journée a été riche en découvertes excitantes mais les programmateurs ont pris un pari risqué… et il n’a pas payé : Anyma, DJ résident à la Sphère de Las Vegas, n’étant même pas une exclu, a livré une électro linéaire noyée dans l’EDM, un style rarement entendu au festival et flirtant dangereusement avec le hors-sujet. Le show offrait certes une scénographie intéressante et des basses étourdissantes, mais avec 25 minutes de retard, la magie a été un peu diluée. Heureusement, il suffisait de se tourner vers un DJ français pour retrouver l’extase : I Hate Models. Torse nu, hyperactif au point de renverser sa table de mixage, il enchaîne sans relâche tous les horizons de la techno, du hardtech au dubstep. Les montées sont brutes, jouissives et quasi continues sur la Scène du Bosquet. Cerise sur le gâteau, ses remix de Killing In The Name de Rage Against The Machine et de Chop Suey! de System of a Down font exploser le public. Bref, quand le festival vacille, les DJs français prennent le relais et offrent des instants qui font vibrer Saint-Cloud.

Wallows – @alexia

La journée aura aussi été illuminée par le grand retour de Empire of the Sun. Après une longue absence, le duo australien a promis de revenir très vite et a offert à ses fans tous les tubes attendus : We Are The People, Alive et Walking on a Dream. Instant planant garanti : un concert kitsch, solaire, qui a fait sourire tout le festival. Avant eux, Eat-Girls et Max Baby ont chauffé la Scène du Bosquet avec un rock acidulé, parfois expérimental, parfois mélodique. Mention spéciale pour l’artiste français qui, sur son fabuleux morceau Nothing Ever Changed, a partagé sa joie avec la foule, allant jusqu’à embrasser sa mère présente dans le public.

Le samedi a fait monter la qualité des shows d’un cran, révélant de belles découvertes musicales, vrai point fort du festival. On pense à Slow Fiction et Pamela, qui ont tout le potentiel pour bousculer la scène dans les années à venir. La French Touch a encore frappé, classe et funky, avec la prestation sensuelle de Dabeull, qui se marie parfaitement avec la démonstration de force de Justice. Et comment ne pas mentionner Jamie xx, l’un des meilleurs DJ au monde, qui nous a offert un set audacieux, décousu et captivant, balayant ses différents albums, avec en bonus Oliver Sim sur son propre morceau GMT, un moment électro qui restera gravé dans les mémoires.

Il a fallu se lever tôt pour profiter de la dernière journée, et quelle journée ! Presque sold-out, les festivaliers ont répondu présents, attirés notamment par les nouvelles stars du rock, Fontaines D.C., qui ont imposé leur style jusque dans les choix vestimentaires d’un public jeune et enthousiaste. Dès le début de l’après-midi, Sylvie Kreutsch a ouvert les hostilités avec élégance, offrant un set folk porté par sa voix sublime, véritable fil conducteur de son aura sur scène. Sur la scène suivante, les Anglais de Fat Dog ont littéralement renversé le public avec la puissance de leurs titres, laissant un souvenir mémorable de leur concert. Le même effet a été ressenti avec les Français de Last Train, capables, eux aussi, d’emporter toute une foule dans leur énergie brute et contagieuse. Sur la Scène du Bosquet, Sharon Van Etten & The Attachment Theory a délivré un set mélodieux et envoûtant, culminant avec le sublime Seventeen, moment de grâce impossible à oublier.

Impossible de souffler : Wallows embraye sur la Grande Scène devant un public hystérique, captivé par le charisme de Dylan Minnette, malgré une scénographie plutôt quelconque. Pendant ce temps, Stereophonics affrontait une immense foule sur la scène principale, tandis que Kneecap, en parallèle, explosait tous les records de spectateurs sur la Scène du Bosquet, prouvant que l’énergie brute et fédératrice du festival était à son comble.

Queens of the Stone Age – @alexia

La polémique aura surtout servi le groupe de rap-punk irlandais, Kneecap, qui s’est retrouvé sous les projecteurs face à un gouvernement français largement contesté. Mo Chara a défendu avec vigueur la cause palestinienne sur scène, mais n’a jamais oublié de rappeler que ce concert devait avant tout se vivre dans “la joie et l’amusement”  et se fût exactement le cas. Fontaines D.C., devant plus de 35 000 personnes sur la Grande Scène, a également soutenu ses amis irlandais tout en défendant la cause palestinienne avec force. Au-delà de l’engagement politique, Grian Chatten et sa bande ont ravi leurs fans en mettant clairement l’accent sur leur dernier album, Romance, mêlant énergie brute et mélodies imparables. Pour clore cette édition de Rock en Seine, Queens of the Stone Age a livré une prestation appliquée mais sans réelle surprise, centrée sur leur meilleure setlist à ce jour. L’apothéose est venue avec Song for the Dead, un final qui a mis tout le festival d’accord : un vrai pied de nez à la routine et une explosion rock parfaitement calibrée pour Saint-Cloud.

Rock en Seine conclut ces cinq jours en beauté avec un dimanche abouti et une programmation XXL : dense, exigeante et parfaitement calibrée. Entièrement dédiée au rock, la journée a frôlé le complet, rappelant combien le festival doit préserver fièrement son ADN, tant le public y est profondément attaché. Le rock se décline en mille variations et il est naturel d’élargir les horizons, mais il reste crucial de ne pas perdre le fil avec les festivaliers, comme se fût le cas jeudi et vendredi.

Place maintenant à nos concerts coups de cœur de cette édition 2025 :

Luvcat

Grande Scène, Mercredi 25 août  2025 – 17h

Elle ne cesse de nous fasciner. Après avoir assuré les premières parties de The Last Dinner Party et de Pete Doherty, puis conquis La Maroquinerie en 2025, la chanteuse originaire de Liverpool poursuit son irrésistible ascension avec une aisance presque insolente. Sur scène, Luvcat s’entoure d’un véritable écrin musical : deux guitaristes, dont un acoustique, un claviériste, un bassiste et un batteur, formant un full band à la richesse sonore indéniable. Et dès les premières notes de Lipstick, la magie opère.  On plonge immédiatement dans un univers cabaret, teinté de gothic-folk vénéneux, où la poésie romantique se mêle à une noirceur troublante. Ses morceaux phares s’écoutent comme des courts-métrages signés Tim Burton, hantés par des histoires de passion fatale et de crimes macabres à l’image de He’s My Man.

Mais c’est aussi son aura qui ensorcelle. Drapée dans une robe corset blanche relevée d’un détail noir, elle incarne un glamour rétro, théâtral et sophistiqué. Luvcat déambule avec une élégance étudiée, le bras gauche levé vers le ciel comme pour invoquer ses propres sortilèges. Son charisme se déploie dans chaque geste, chaque regard, et l’on se retrouve happé dans son monde à la fois raffiné, sombre et sensuel. Le concert s’achève avec Dinner @ Brasserie Zedel, dernière note d’un set trop court, trente minutes seulement, comme son premier album. Mais parfois, la beauté réside dans la brièveté : ce fut assez pour nous hypnotiser.

Luvcat – ©LouisComar

Chappell Roan

Grande Scène, Mercredi 25 août 2025 –  21h45

On a peut-être échappé au déluge de pluie de ce mercredi, mais certainement pas aux chapeaux country roses qui fleurissent dans le public. Comme souvent avec les shows à l’américaine, tout est réglé au millimètre : Chappell Roan n’y déroge pas. Sa scénographie, digne d’un Disneyland gothique, s’impose avec un escalier en colimaçon, une tour dramatique et un pont romantique à souhait. En toile de fond, un crépuscule éternel envahit l’écran, donnant l’impression d’assister à un conte fantastique. Reste une ombre au tableau : le son. Fidèle à sa mauvaise habitude, Rock en Seine peine encore à offrir une expérience sonore irréprochable. Trop étouffé par moments, puis soudain impeccable, le volume finit par brouiller la magie. On sait que la météo n’a pas aidé, mais ce défaut persistant gâche un peu la perfection visuelle.

Visuellement et scéniquement, en revanche, tout est là. Chappell Roan offre un véritable show pop-rock où elle incarne une héroïne flamboyante, mi-princesse égarée, mi-diva assumée. Sa prestance captive, et il suffit que le public reprenne ses refrains en chœur pour donner à la soirée des airs de moment iconique. Les musiciens, brillants sur l’ouverture Super Graphic Ultra Modern Girl et le final incandescent Pink Pony Club, s’effacent ensuite pour laisser la lumière à celle qui a conquis Saint-Cloud.

La setlist alterne ballades vaporeuses et hymnes fédérateurs, confirmant son statut de nouvelle pop star. Le point d’orgue ? Le tendre et planant The Subway, suspendu comme un souffle, avant l’explosion collective de HOT TO GO. Sur ce morceau, la chorégraphie simple mais redoutablement efficace enflamme la foule entière : milliers de bras levés, cris joyeux et un chœur parfait, comme si le public tout entier dansait dans la même transe. Chappell Roan n’a pas seulement donné un concert : elle a offert un spectacle total, flamboyant et habité, qui l’installe définitivement parmi les grandes. La reprise de Barracuda de Heart résume à merveille le personnage de Chappell Roan : diabolique, envoûtante, et surtout bien plus féroce qu’on ne l’imagine. Ce choix audacieux légitime la place d’une artiste pop passionnée de hard rock, et révèle une facette plus sauvage qu’elle semble encore contenir. Car si le show est flamboyant, on devine qu’une partie de son potentiel reste en réserve : son goût pour les sonorités heavy, tout comme son univers drag scénique, mériterait d’être poussé plus loin, assumé sans retenue.

Mais là où Chappell Roan ne laisse aucun doute, c’est dans sa voix. Sur Coffee et Good Luck, Babe!, elle explore toute l’étendue de ses octaves avec une aisance bluffante. Moment fort : lorsque le public, complice et éblouissant, illumine la nuit de Saint-Cloud en rose grâce à ses flashs décorés de gommette, un hommage vibrant qui touche l’artiste en plein cœur. Et puis vient Pink Pony Club. Sa chanson culte, celle qui a lancé sa carrière, résonne comme une apothéose. La foule est en transe, la communion est totale, et le rideau tombe sur une prestation convaincante, habitée et pleine de promesses. Une pop star est née, mais la sensation est claire : le meilleur reste encore à venir.

Chappell Roan – ©NonDeuxDeux

Vampire Weekend

Grande Scène, Jeudi 21 août 2025 – 19h55

Quel bonheur de retrouver Vampire Weekend à Rock en Seine ! Leur dernière apparition à Saint-Cloud remontait à 2009, quand Oasis tirait sa révérence. « La boucle est bouclée », s’amuse Ezra Koenig, éternel dandy new-yorkais, qui semble ne jamais vieillir. Seize ans plus tard, la formation livre un set solaire et fédérateur, oscillant entre la fougue juvénile de leur premier album et la sophistication en clair-obscur de Only God Was Above Us. Sur scène, ce dernier prend toute sa dimension : piano intense sur Classical, violon tranchant sur Ice Cream Piano, saxophone agité sur Gen-X-Cops… une véritable palette orchestrale qui habille leurs hymnes d’un éclat nouveau.

Si une personne en tenue de chantier dansant sur scène provoque les sourires en ouverture, la magie opère dès les premiers tubes. Diane Young, This Life et Cousins déclenchent une vague d’euphorie collective grâce à leurs guitares incisives et leurs refrains entêtants. Et puis arrive A-Punk. Impossible d’y résister : les novices découvrent, les fidèles s’enflamment, et le fameux « Hey Hey » résonne comme un cri générationnel, faisant bondir toute la fosse. En guise d’adieu, Vampire Weekend choisit la grâce : Walcott, ballade incandescente, mêlant énergie et émotion

Reste pourtant une frustration : une heure à peine, pour un groupe à la discographie si foisonnante, c’est presque indécent. Step, Holiday ou Campus sont sacrifiés, et l’on regrette l’absence de leurs fameuses reprises surprises, qui transforment d’ordinaire leurs concerts en fête totale. Ils n’avaient qu’une heure mais avec les multiples annulations de la journée, on aurait aimé les avoir davantage en guise de compensation. Vampire Weekend a offert un condensé éclatant de son talent, mais trop court. À croire que certaines histoires méritent toujours une suite…

@gregory

WhoMadeWho

Grande Scène, Vendredi 22 août – 16h40

C’est peu dire : ce vendredi, ce sont eux qui nous ont scotchés. Les Danois de WhoMadeWho ont livré un set incandescent, entre dance-punk et électro-pop, taillé pour faire vibrer les foules. Sur scène, le décor est à la hauteur du show : trois structures gonflables métallisées encadrent les musiciens, avec une immense sphère argentée trônant derrière eux comme une planète en apesanteur. À gauche, la guitare de Jeppe Kjellberg ; à droite, la basse habitée de Tomas Høffding ; au centre, Simon Dyrholm derrière ses fûts et ses machines, maître d’orchestre de cette transe collective.

Chaque morceau respire l’été et dégage cette légèreté euphorique qui fait tout oublier. Les montées sont jubilatoires, les drops libérateurs. Du nouveau single Flying Away With You à l’incontournable Abu Simbel, tout frappe juste, avec une précision et une intensité qui électrisent instantanément la foule. Et le groupe ne triche pas : Kjellberg et Høffding viennent chercher le public, sourire aux lèvres, dans une communion à la fois chic et sauvage. Mention spéciale pour la voix cristalline de Høffding, d’une limpidité presque lyrique qui tranche avec les rythmes martelés. On se surprend à penser qu’ils auraient mérité la clôture de soirée. Leur implacable Closer, brut et transcendantal, a transformé la fosse en une mer en furie, bras levés et cris libérateurs. Pas besoin d’artifice : WhoMadeWho s’impose par la puissance de ses morceaux et son élégance décontractée. Ils sont venus sans complexe, ils sont repartis en seigneurs.

WhoMadeWho – ©ClaraDeLatour

Slow Fiction

Scène Horizon, Samedi 23 août – 16h45

Ça, c’est ce qu’on appelle une véritable exclu ! Les New-Yorkais de Slow Fiction offraient leur tout premier concert en France après avoir rôdé leur jeu de scène dans leur ville natale. Leur rock indépendant navigue entre mélodies aériennes et griffures incisives, assez tranchant pour happer la foule dès les premières notes. Sur scène, cinq musiciens, cinq énergies : un batteur qui groove main dans la main avec le guitariste rythmique, un bassiste visiblement heureux de partager ce moment, un second guitariste taillé pour les riffs obsédants… et au centre, une chanteuse magnétique, tambourin en main. Pas besoin de forcer, sa voix s’impose avec une évidence désarmante. Dans un télé-crochet, les buzzers auraient claqué instantanément.

Slow Fiction rappelle ces formations indie rock du début des années 2000, entre désinvolture élégante et maîtrise instrumentale sans faille. Chaque morceau possède sa signature sonore, une identité claire qui accroche immédiatement. On retient l’ouverture flamboyante avec Apollo, mais aussi la tension brûlante de leur dernier single When. Un groupe qu’on a découvert avec frisson… et qu’on veut absolument revoir, au plus vite.

Slow Fiction – ©ClaraDeLatour

Justice

Grande Scène, Samedi 23 août 2025 – 22h55

Après la petite déception Anyma la veille, Justice remet les pendules à l’heure et frappe fort. Saint-Cloud se transforme en cathédrale électro : Gaspard Augé et Xavier de Rosnay, figés face à leurs machines, orchestrent un maelström sonore et lumineux qui vous saisit dès la première note. Derrière eux, un panneau motorisé truffé de rampes lumineuses vibre et se tord au rythme des basses. Chaque éclat, chaque clignotement semble calculé pour vous inspirer dans leur univers futuriste.

Vincent Lérisson, cerveau lumière du duo, joue avec les faisceaux comme un chef d’orchestre avec ses musiciens : rouge incendiaire pour Stress, vert phosphorescent et vertical pour Safe & Sound, qui se dresse comme un OVNI au-dessus de la scène. Les morceaux s’enchaînent avec une fluidité hypnotique, certains remixés avec des accents métalliques qui font vibrer chaque nerf, chaque synapse. Le son, puissant et précis, pénètre le corps autant que l’esprit.

Chaque titre laisse derrière lui un écho, un souffle, un fragment de lumière qui persiste dans l’air, jusqu’au morceau suivant. Quand Audio, Video, Disco explose, la foule devient un organisme unique, vibrant, presque hallucinatoire, faisant au passage explorer certains horizons du métal. Et malgré cette débauche de puissance, le duo n’oublie pas ses fans : pour le rappel, ils distillent leurs tubes emblématiques remixés avant de descendre signer des autographes et partager un sourire complice. Justice ne fait pas que jouer : ils sculptent une expérience, une tempête électro française, élégante, brutale et magnétique. Une leçon de spectacle, où chaque pulsation, chaque faisceau lumineux, vous rappelle pourquoi on les place au sommet de la scène mondiale.

Justice – ©ClaraDeLatour

chest.

Scène Ile-de-France, Dimanche 24 août 2025 – 20h15

Malgré la malchance de jouer en même temps que Fontaines D.C., chest. a littéralement explosé la scène Nouveaux Talents de Saint-Cloud. Le quintet français balance un post-punk ténébreux et furieux, porté par des riffs mécaniques et tranchants qui frappent direct. Dès les premières notes d’Aceta, la foule est en ébullition, pogos et slams fusant dans tous les sens. Ici, pas de pause : chaque titre tranche, claque et fait bondir les festivaliers.  Elliot, le chanteur, déambule comme un bulldog enragé, aboyant et provoquant, tandis que le public répond avec une énergie folle, lançant un moshpit final sur Going Clear qui anéantit le restant du gazon du Parc de Saint-Cloud. Ils naviguent clairement avec les influences de Ditz et de IDLES. Avec chest., le post-punk français prend des allures de fête sauvage, et la preuve est faite : ils ont le feu sacré, la décontraction et… en plus, ils sont français !

chest. – @alexia

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