La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Tout de suite, on vous invite à découvrir la seconde partie de notre 273ème sélection des clips de la semaine

DITTER – Eternity
L’instant émotion de la semaine nous est offert par DITTER.
On dit souvent qu’il ne faut jamais rester sur des certitudes, et il faut croire que ce morceau le prouve bien. DITTER avait pris l’habitude de nous faire danser, sourire, nous mettre en colère parfois, mais avec Eternity, le trio touche la corde sensible qui va laisser les larmes sortir sans prévenir et franchement, ça fait beaucoup de bien.
Pour nous, le morceau parle de la vie, de la mort, des gens qui restent éternels dans nos cœurs, dont l’absence laisse une trace et du monde qui devient bien différent en leur absence. Il parle aussi des peurs, du fait d’accepter le temps et l’inévitable. Eternity est un morceau qui évolue, une montée en puissance et en tension qui laisse apparaître un pont en forme de calme avant l’inévitable tempête en forme de passage instrumental dévastateur qui permet aux émotions d’être expulsées de manière cathartique.
La vidéo suit le même chemin. Étrangement esthétique, on sent que le temps va au ralentit, que tout se passe en une fraction de seconde qui semble étirée jusqu’à l’éternité. On regarde DITTER devant cette maison, étrange vision aux allures de Wisteria Lane ou tout semble trop parfait même si le ciel tourne fatalement à l’orage. De la latence et des explosions de joie, un monde qui ralentit mais qui continue malgré tout d’exister.
Eternity est extrait du nouvel EP à venir de DITTER, il sera accompagné d’un live qui semble une nouvelle fois à la hauteur de leur musique, c’est en tout cas ce que notre envoyé spécial nous a dit sur leur sortie de résidence. On a donc vraiment hâte de les retrouver.
Alex Montembault – vanille choco
Alex Montembault est de retour cette semaine avec un nouveau titre vanille choco. Alors que son premier EP est attendu pour le 07 novembre prochain et qu’il vient d’annoncer 3 dates à la boule noire en mars, avril et mai 2025, le musicienne nous offre cette semaine un titre où un bel équilibre se fait entre l’énergie du morceau et la profondeur du texte et de ses interrogations.
Concocté avec Saint DX et Paco Del Rosso, vanille choco est un titre particulièrement solaire, porté par une production pop du plus bel effet qui tire le meilleur de la voix unique de Montembault.
Intime et résiliant, vanille choc est un grand morceau d’acceptation, dans lequel Alex Montembault fouille dans son passé et son histoire pour affirmer ce qu’il est, se débarrasser des barrières et des étiquettes de genre pour affirmer tout simplement « je suis moi, c’est déjà ça« .
La vidéo de Sacha Andres prend la teneur de vanille choco et le pare d’une bonne dose de tendresse et d’onirisme. Entre prises de vue réelles, incrustations de vidéos et animations, le clip nous entraine un peu dans la tête d’Alex Montembault.
Un foisonnement d’idées de diffuse devant nos yeux, alors que des couleurs chaudes et accueillantes envahissent l’écran pour délivrer les messages écrits par l’artiste. Une sorte de rêve éveillé dans lequel Alex Montembault s’envole et laisse exister son imagination, sa candeur et sa personnalité.
On l’a déjà dit, on ne va pas se gêner pour le répéter, pour nous, Alex Montembault représente l’avenir de la chanson française. Et à l’écoute de vanille choco, il s’annonce vraiment brillant.
Les Louanges – GODDAMN!
Les Louanges est de retour, et on a honnêtement envie de faire comme lui et de crier GODDAMN!
La machine est en marche comme nous le dit si bien Vincent Roberge dans ce morceau qui ouvre un nouveau chapitre de son aventure musicale, plus de trois ans après l’exceptionnel Crash.
GODDAMN! c’est un hurlement qui délivre, un cri nécessaire pour reprendre la course. Le morceau, organique et assez calme musicalement, est porté par la voix de Roberge qui nous invite à prendre le temps d’apprécier l’existence, d’avoir de la reconnaissance pour les petites choses et d’accepter qu’on n’est pas toujours les maîtres de son propre destin et qu’il faut savoir lâcher prise.
Le clip réalisé par Charles-Antoine Olivier (CAO) semble suivre le même chemin que le morceau et nous emmène dans la campagne. On suit alors le chemin des Louanges qui semble s’éveiller, ou renaître on ne sait pas trop, et reprendre la route.
S’en suit donc un chemin entre la nature et des territoires modifiés par les humains qui suivent le cours de GODDAMN! : apprécier et célébrer le chemin et les embuches qui mènent jusqu’à chez soi.
Maintenant que l’aventure est lancée, il ne fait pas trop de doute que l’arrivée d’un nouvel album des Louanges s’annonce et avec lui, une tournée qui, on l’espère, passera évidemment par La France l’année prochaine.
Gurriers – Erasure
Il y a quelques jours, on célébrait le premier anniversaire de Come And See, un des meilleurs albums de 2024 qui continuent d’hanter nos oreilles.
Pour fêter ça, les dublinois de Gurriers ont décidé de se rappeler à nos bons souvenirs en annonçant tout d’abord un retour à Petit Bain pour le mois de décembre, mais surtout en revenant aux affaires avec l’excellente Erasure.
Une ligne de basse irréelle, une rythmique imparable et le chant toujours aussi habité et abrasif de Dan Hoff, Gurriers nous offre donc un nouvel pépite et le genre de morceau idéal pour retourner les foules, leur activité favorite depuis un petit moment déjà.
Le moreau s’accompagne d’un clip réalisé par Adam Hart qui par certains aspects nous rappellent l’excellente série Mr.Robot.
Chromatiquement centré sur le rouge, le noir et le blanc, la vidéo nous entraine dans une sorte d’entreprise dystopique sous surveillance permanente.
On y voit des employés exploités, aux regards éteints et effectuant des taches répétitives et déshumanisantes. Au dessus, un homme semble les surveiller dans son bureau, les poussant à travailler jusqu’à la rupture. Et si la révolte semble possible, elle ne tient pas face au système qui semble bien décidé à effacer les disssidents.
Avec ce morceau, Gurriers est toujours aussi efficace et puissant et son propos politique semble se faire bien plus clair et direct. Un groupe irlandais comme on l’aime en somme.
Coline Rio – Manteau chagrin
C’est un clip tout en noir et blanc. Au centre d’un entrepôt désaffecté, Coline Rio chante ce qui ressemble à un morceau de rupture. Le manteau chagrin qui la recouvre est tout invisible à l’écran, et c’est peut-être l’une des réussites de ce clip produit par Facteur humain que de le donner à voir sans jamais le montrer. Un à un, de nouveaux personnages apparaissent dans la vidéo : la danseuse et chorégraphe Myana Van Cuijlenborg rejoint Coline Rio pour des mouvements d’une élégance rare – rien que le haut du corps bouge, jusqu’à une étreinte devenue nécessaire -, enfin c’est un batteur qui apparaît au fond de la pièce, comme s’il avait toujours été là, suivi d’une pianiste de la même manière.
Vrai ou faux plan séquence, on ne sait dire, mais on y voit ceci : l’une des rares expériences positives de la rupture, c’est peut-être de nous apprendre à redécouvrir, comme des lumières qui s’allumeraient une par une, les forces qui étaient déjà là sans qu’on les aperçoive ; les présences qui sommeillaient, attendant simplement de pouvoir nous venir en aide. Dans le fond, on pourrait paraboler pendant des pages sur le dernier clip de Coline Rio ; mais ce qu’il faut en retenir, c’est ceci : on l’a regardé quatre fois avec la même boule au ventre, le même coeur un peu reconnaissant d’être brisé puis reconstruit.
Parce que Manteau chagrin s’achève par un regard caméra, comme une nouvelle naissance, une confiance retrouvée. « Retrouver le soleil dans ma voix » dit-elle, et elle a le soleil au fond des yeux. ! Merci pour les frissons, Coline.
Ife Ogunjobi ft. Samm Henshaw – Cali
Le gps ne ment pas, les voyants sont déjà allumés et le moteur gronde, nous prenons la route direction Cali. Ici pas de référence à la Colombie, mais plutôt à la Californie. Le trompettiste, compositeur et producteur londonien Ife Ogunjobi se réfère au hip-hop West Coast pour nous proposer Cali, un titre lumineux réalisé en featuring avec le rappeur Samm Henshaw.
Ce qui nous a plu c’est cette ambiance groovy et solaire, à la fois pop et jazz. Avec ou sans permis nous avons aussi envie de prendre la route, longer les champs d’éoliennes, et danser sur un parking désert ! Les plans s’enchaînent très bien, et on souligne ce côté volontairement un peu rétro, qui colle avec le morceau. Ils jouent avec cette image de la voiture décapotable rouge, pour en faire autre chose, nous ne sommes pas tout à fait en Californie. On est bercé par les couleurs chaudes d’une fin d’après-midi. Le coucher de soleil tire vers des nuances de rose violet, et teinte le second plan. Au premier, alors que les pneus continuent de tourner, la voiture est à l’arrêt, noyée dans un nuage de fumée. Ife Ogunjobi trompette à la main, et Samm Henshaw, font vivre ces scènes, nous lancent un clin d’œil dans le rétro. On embarque à la prochaine station !
Hausmane – Darling feat. La Chica (live @Studios Ferber)
Une soirée magique, un moment suspendu, voilà ce qu’Hausmane, ses avengers et ses guests parmi lesquels La Chica, Coline Rio et Claire days, ont fait vivre à une poignée de chanceux avant l’été au sein des mythiques Studios Ferber à l’occasion de la release party pour son 1er EP solo I.
Une ambiance intimiste et cosy, un son parfait, des musiciens tous plus talentueux les uns que les autres réunis par l’amour de faire de la musique ensemble : voilà la recette d’une expérience inoubliable désormais accessible au plus grand nombre grâce à ces live sessions.
Dans ce morceau, qui raconte l’histoire d’une rupture amoureuse en célébrant le bonheur passé d’une relation passionnée, on est emporté par l’intensité musicale de La Chica. De l’émotion à l’état pur qu’on ne se lasse de ressentir à chaque visionnage.
Darling est le premier extrait, mais d’autres suivront pour notre plus grand plaisir. Stay tuned !
Rest Up – Damage
La fin de l’exercice EP a sonné ! Les angevins de Rest Up ont décidé de dégainer un dernier morceau avant de nous révéler leur premier album Real Sensations (Le Cèpe Records / Exag’ Records) vendredi 26 septembre prochain. Tournez le volume et laissez vous décoiffer par ce nouveau single intitulé Damage.
Damage c’est un morceau qui renoue avec la tension d’Accutane, c’est nerveusement puissant ! Ca laisse présager de bons gros pogos. Le clip agrège différents contenus vidéos dont un duo de filles qui dansent, improvisent un saute-mouton dans la rue et une session dans une fury room. Les plans sont tantôt rembobinés, tantôt projetés à vitesse normale. L’idée explosive de Damage c’est surtout de se lâcher, de se libérer et no matter what. En ce dimanche, si vous en avez l’occasion, on vous invite à en faire autant !
Sarah Maison – Jamais
Une cigarette vissée aux lèvres. L’air pensif qui contraste avec la dureté d’un costume en cuir. La chanteuse Sarah Maison dresse le bilan de ses frustrations amoureuses. Dans un décor de velours rouge, digne d’un film de David Lynch, la réalisatrice Laurens Saint-Gaudens capture l’artiste nous partager ce qu’elle retient. Sur un air mélancolique, onirique et oriental qui fait sa patte artistique, Sarah Maison nous chante dans Jamais : « Il faut du temps pour pardonner à ceux qui nous hantent, savoir dire ‘‘plus jamais’’, remonter la pente. » Une phrase comme un mantra qui sait (ou saura) toucher le cœur de celles et ceux qui ont connu le même amour décrit dans ce morceau. Celui qui obsède. Qui ne s’oublie pas vraiment. Le créateur de fantasme qui crée la panique, le doute voire la honte quand il s’en va ou revient. Quand il se joue ou se fout de nous. Jamais respecte les promesses du dernier projet de Sarah Maison : son premier album intitulé Divad, composé de plusieurs morceaux où l’amour règne avec sagesse et tempérance autant qu’avec passion et guérison.
PERIO – Graffiti Palace
Graffiti Palace est le nouveau titre de PERIO, extrait de son prochain album The Sharp Bones Of My Sleep à paraître le 24 octobre (Objet Disque / Kuroneko). Sorti le 18 septembre, le morceau s’inscrit dans une pop habitée, portée par des cuivres éclatants et des mélodies entêtantes. Graffiti Palace raconte la transformation d’un narrateur qui ne se reconnaît plus dans celui qu’il était autrefois, désormais réduit à une silhouette, un voyageur fantôme. Errant entre musique et graffitis, il exprime ses émotions dans l’espace urbain, où les murs deviennent à la fois exutoire et langage. L’acte de peindre, de laisser une trace colorée, prend une dimension intime et révoltée : c’est à la fois une manière d’affirmer sa présence dans un monde sombre et de retrouver un sentiment d’appartenance, un « chez-soi » symbolique au cœur des rues.
En fait, Graffiti Palace se déploie comme un journal urbain, traversé par la voix d’Éric Deleporte qui incarne une identité en transition, presque fantasmatique. Entre errance, intimité et révolte, le narrateur se fait graffeur, déposant sur les murs de la ville ses souvenirs, son histoire, ses colères et ses rêves.
Tourné caméra à l’épaule en 16mm par Marc Cortès, le clip épouse à merveille cette énergie. Il s’ouvre sur des cuivres groovy qui donnent immédiatement le ton, avant de suivre PERIO dans une ballade caisse de guitare en main, déambulant à travers sa ville, entre ponts, rues et fresques colorées saturées de messages et de vie. Au deuxième couplet, il ouvre sa caisse de guitare, en sort une bombe et se met à graffer en rouge, avant de repartir en courant à travers ce terrain de jeu urbain. Le bridge apporte une respiration : PERIO embarque sur une barque avec son chien pour une traversée paisible de la rivière. Dans un geste symbolique, il brandit une pancarte « Graffiti Palace » debout sur l’eau, avant de rejoindre la rive pour terminer sa course en jouant avec son compagnon. Ce mélange de spontanéité, de poésie et de légèreté épouse bien l’énergie du morceau et s’achève sur l’image de l’artiste tel qu’il est devenu aujourd’hui.
Avec Graffiti Palace, PERIO signe une œuvre hybride, à la frontière entre pop habitée, récit urbain et création visuelle. Ce titre, prélude à The Sharp Bones Of My Sleep, illustre son goût pour les passerelles entre musique et art graphique, errance et ancrage. PERIO sera en concert cet automne à Paris avec deux dates au Long Play Records Store et au Gilbert Disc Musique.
Darwin Experience – I Killed You
Les Darwin Experience reviennent en forme cette semaine avec I Killed You, nouveau single qui prépare le terrain pour leur EP Home. Le morceau renoue avec l’énergie de leurs débuts tout en affirmant une maturité nouvelle. Entre britpop et French Touch, le groupe trace sa route : emprunter aux sonorités d’outre-Manche tout en les réinventant à leur manière, bien ancrée en France.
Avec ses synthés aux accents eighties, ses guitares pop rock tranchantes et ses touches d’autotune bien placées, I Killed You est un titre entêtant et lumineux. Punchy sans être lisse, pop sans être formaté, il confirme le goût des Darwin Experience pour les mélodies accrocheuses et les atmosphères électrisantes.
Le clip poursuit l’histoire havraise du groupe, sous l’œil de Martin Schrepel et de Grégoire Leon-Dufour. Tourné dans les décors bruts du port, il multiplie les plans vers les containers et l’ambiance industrielle, dans un esprit qui n’est pas sans rappeler Le Havre d’Aki Kaurismäki. Adrien – le chanteur – se perd dans une fuite nocturne, traqué par une ombre qui semble être la sienne. Un cadre qui sonne à la fois la fin de l’été et la promesse d’un automne à se réchauffer dans les salles de concert.
Prochain grand rendez-vous donc : la release party de Home, le 19 novembre à la Maroquinerie. On reste branchés… et impatients de découvrir la suite !
Sabine McCalla – Sunshine Kisses
Avec Sunshine Kisses, la singer-songwriter américaine Sabine McCalla dévoile une ballade lumineuse et introspective, introduction à son premier album très attendu, Don’t Call Me Baby, qui sortira le 7 novembre prochain.
Portée par des harmonies chaudes et des influences mêlant soul, samba brésilienne et folk haïtienne, la chanson nous transporte dans une atmosphère douce et rêveuse, entre la Louisiane et les iles des Caraïbes.
Inspirée par une période de remise en question personnelle et la lecture de Pleasure Activism d’Adrienne Maree Brown, McCalla livre ici un morceau empreint de vulnérabilité et de résilience. Sa voix, à la fois fragile et assurée, raconte le besoin de se retrouver, de se réaffirmer après une déception amoureuse.
Le clip tourné en Louisiane, baigné de lumière et de plans contemplatifs, accompagne parfaitement le morceau : simple, sincère, lumineux.
Marie Amali – Tout le monde regarde par la fenêtre
Adepte des longues soirées passées accrochée à ma fenêtre, j’y cherche autant la lumière d’une étoile que le mouvement de la ville. Alors à la recherche de cet autre où je ne suis plus, qui devient tout à coup spectacle. C’est ce que j’ai ressenti dans les mots de Marie Amali. Cette autrice, compositrice et interprète originaire de Toulouse, a récemment dévoilé un nouveau single Tout le monde regarde par la fenêtre.
Ce morceau n’est ni joyeux, ni triste, c’est quelque chose entre les deux, aussi puissant que sensible. La mélodie est portée par sa voix reconnaissable. « Les histoires de la vraie vie sont quand même mieux que dans les films », voilà le fil rouge. Le décor c’est celui de Paris, un environnement du quotidien, qui me semble familier. À la manière d’un collage, on peut y reconnaître des enseignes, des lieux, des quartiers. Cette image de la Gare du Nord, le métro aérien, Tang Frères, est-ce que ce sont bien les grands bâtiments des Olympiades ? Entre les allées d’un supermarché et les vitres du métro, il y a toutes ces fenêtres, toutes ces histoires de vie, qui se superposent les unes aux autres. Marie Amali habite cette ville. Elle la traverse de ses pas, et de ses mots, jusqu’à nous donner le tournis. La mélodie s’accélère, et le rythme de la machine à laver ne faiblit pas, il s’accroche, tourne de plus belle ! L’artiste devient presque un oiseau, et lâche prise devant ces grands immeubles et ce ciel bleu. On salue son talent d’interprète, et on a hâte de découvrir la suite !
Tankus – Clapton Pond
Les Londoniens de Tankus sont de retour avec « ClaptonPond« , premier morceau annonciateur de leur prochain album « Valley of Distraction« . Fidèles à leur ADN, ils mélangent un rock’n’roll avec des effluves gipsy et jazz, un cocktail qui ne prend toute sa dimension qu’en live. Tankus, c’est de l’énergie pure : un groupe qu’on ne “regarde” pas sur scène, mais qu’on vit, qu’on respire, et qu’on laisse nous secouer.
Clapton Pond se penche sur la gentrification et l’évolution des quartiers de Londres, avec ce mélange d’amertume et d’ironie dont Tankus a le secret. Les paroles jouent avec son fameux “Everybody Happy Being Miserable”, comme un sourire en coin adressé à un monde en pleine mutation. Musicalement, le morceau démarre sur un rythme presque latino-rock entrainant, avant de déployer un refrain chantant qui reste en tête. Puis vient un bridge somptueux où les cuivres éclatent comme des feux d’artifice et qui nous emmène vers une fin toute en élégance. Piano, chœurs et cuivres s’entrelacent dans un clin d’oeil musical aux Beatles, un petit saut dans le passé qui donne le sourire.
Le clip, lui, nous embarque à bord d’un bus londonien, transformé en scène itinérante. De jour comme de nuit, le groupe alterne entre moments de détente et de fête, offrant un portrait tendre et festif de leur ville. Il y a ce côté “british” inimitable, un mélange d’humour pince-sans-rire et de camaraderie qui donne envie de sauter dans le bus avec eux. On imagine déjà la salle entière reprendre les refrains à l’unisson lors de leurs prochains concerts.
Erin LeCount – 808 HYMN
Un pas pressé, un regard derrière l’épaule, les clés qu’on cherche nerveusement dans le sac, le cœur qui s’emballe. La lune comme seule alliée, l’espoir que le ciel veille sur nous jusqu’à la porte d’entrée. C’est ce moment fragile du retour nocturne qu’Erin LeCount capture dans son nouveau single. Elle y mêle l’angoisse de l’insécurité, les croyances enfantines de la lune qui nous suit, la protection venue d’en haut et la désillusion face au réel.
Avec ce titre, l’artiste anglaise délaisse l’esthétique vintage et bricolée de ses débuts pour un univers plus affirmé. Le clip, simple mais soigneusement produit, marque un tournant esthétique dans sa carrière. Elle se forge une identité forte entre pop éthérée et textures électroniques qui servent des paroles très personnelles et détaillées sur son vécu, bâtissant un univers singulier où le digital croise le divin et où sa jeune fanbase se reconnaît déjà. Petit cadeau pour celleux qui restent jusqu’à la fin, elle y glisse un snippet d’un prochain titre à venir, Machine ghost, qu’on avait eu l’occasion de découvrir en exclusivité lors de son concert à la Maroquinerie.
Alice on the Roof – Comme je t’ai aimé
Bienvenue dans le petit musée musical d’Alice on the Roof. La belge est de retour avec un troisième album qui commence à se dévoiler depuis quelques jours avec un premier extrait : comme je t’ai aimé.
Coincée dans une pièce blanche, figure de musée, image d’un passé qui n’existe plus que dans les souvenirs, Alice, en figure qui tisse le lien entre le passé, le présent et le passé, devient une petite voix qui susurre, qui interroge la personne qu’elle a aimé et qui n’est plus là. Dans cette relation naissante qui n’est plus la sienne, elle imagine et interroge le poids de l’amour passé par rapport à celui présent.
Comme je t’ai aimé est une ritournelle pop délicate et entêtante, un morceau qui s’envole et qui nous émeut, qui laisse la voix se mélanger avec les cuivres alors que les mots eux s’estompent.
Souvenir qui se divise et se multiplie dans le clip de Juliet Casella, Alice on the Roof est ce fantôme pluriel qui hante un musée qui semble lui être entièrement dédié dans une pièce trop parfaite que l’on visite une dernière fois, que l’on observe avant de quitter.
Pour le reste des histoires, on se donne rendez-vous en novembre pour la sortie de l’album.