ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. À l’occasion de la sortie de son album, Musée Des Espèces, Marc-Antoine Barbier nous confie ses influences musicales.

Hiroshi Yoshimura – GREEN (1986)
C’est parmi les premiers albums qui m’ont introduit à la musique environnementale japonaise (Kankyō Ongaku) à travers des algorithmes de YouTube il y a environ 10 ans. C’est probablement l’album de Hiroshi Yoshimura le plus populaire mais toute son œuvre est incroyable. C’est l’un des pionniers de cette scène dans les années 80 aux côtés de Yoshio Ojima, Yasuaki Shimizu et plusieurs autres artistes qui m’ont beaucoup influencé.
Il a une manière d’utiliser les synthétiseurs pour créer des atmosphères très organiques. On peut s’imaginer un paysage qui se dessine lorsqu’on écoute cet album. C’est un grand utilisateur du fameux synthétiseur Yamaha DX7 qui est aussi l’un de mes synthés fétiches et qui se retrouve partout dans mon album. Pour les fans du genre, je conseille aussi fortement l’album Une collection des chaînons I : Music for Spiral (1988) par Yoshio Ojima.
Philip Glass – Music in Twelve Parts (1971-1974)
Je ne vous mentirai pas, je ne suis pas familier avec toutes les parties de cette œuvre, on parle ici de presque quatre heures au total, mais Part 1 est une pièce hypnotique à laquelle je reviens constamment depuis des années. J’adore la manière polyphonique dont la mélodie se promène comme un engrenage à travers l’ensemble. Ici aussi, la répétition crée des paysages qui évoluent très lentement dans le temps, nous laissant le temps de nous plonger dans ses sonorités. J’ai aussi une affection particulière pour les sons aigus d’orgue qui font scintiller la séquence.
K. Leimer – A Period of Review (1975-1983)
Il y a énormément d’idées dans cette compilation. Beaucoup de loops, des touches de new-age et de new wave. On sent vraiment le plaisir de l’exploration. C’est un album qui me rappelle que les choses les plus intéressantes se trouvent souvent à la frontière entre les styles et qu’en faisant fi des étiquettes on peut créer un langage à la fois référentiel et original.
Gray – Shades of… (2010)
C’est une compilation du groupe Gray fondé par Jean-Michel Basquiat et Michael Holman au début des années 80s. Par moments plus expérimental, des fois très groovy, c’est un album difficile à décrire mais très intéressant. Des conversations téléphoniques aux ad lib de keyboard dans une bâtisse industrielle, on sent l’art performatif, conceptuel par moment, mais de manière très ludique.
Alice Coltrane – Turiya Sings (1982)
C’est le premier album dévotionnel d’Alice Coltrane imprimé sur cassette pour les membres de son Ashram. La voix d’Alice Coltrane et son synthé sont envoûtants. Il y a quelque chose dans la manière lofi dont l’album est enregistré qui ajoute encore plus de sincérité à la performance.