The Black Lips : « C’est notre travail de continuer à être sauvages. Pour s’émanciper de la médiocrité. »

Avec Season of the Peach, leur onzième album sorti le 19 septembre dernier, les Black Lips font leur grand retour sur le créneau rock garage sudiste qu’ils incarnent si bien depuis 1999. La Face B est parti à leur rencontre dans le très chic Serpent à Plume, Place des Vosges dans le 3e, avant leur release party parisienne. La veille, le groupe de Jared Swilley et Cole Alexander jouait à la Citadelle de Marseille. Seuls Jared Swilley (basse, chant), Zumi Rosow (saxophone, chant) et Cole Alexander sont présents. Jeff Clarke (guitariste) et Oakley Munson (batterie) sont introuvables. “Putain, ils sont passés où les deux autres ?” soupire Jared.  “Je pense qu’il ne vaut mieux pas savoir” ironise Cole. Nous décidons de commencer sans eux, ce qui n’empêchera pas une discussion fournie sur le cinéma, la proximité entre Britanniques et Japonais ainsi que… Le président Jimmy Carter. 

Version anglaise plus bas / English Version Below

© Raphaël Baumann

La Face B : Comment c’était Marseille ? J’ai entendu que ce n’était pas votre première fois là-bas.

[Jared Swilley] : On était venu à Marseille il y a longtemps, mais ça fait au moins… genre 15 ans… que nous n’y étions pas retournés. Nous avons pu jouer à la Citadelle hier soir, qui est une très belle scène. Marseille est une ville formidable. Et j’aime le sud de n’importe quel pays.

[Zumi Rosow] : (rit) Oui, ce sont de vrais sudistes ! 

La Face B : Quelle est votre relation avec la France ?

[Jared] : Ça a toujours été vraiment cool. J’ai l’impression que les Français aiment le rock and roll. Nous avons toujours eu une très bonne relation avec ce pays. Les interactions avec le public français sont toujours dingues. Pour des raisons qui m’échappent, je pense que les Français ont une réaction positive à notre musique. Les médias répondent bien et j’ai l’impression qu’ils ont un plus grand respect pour ce que nous faisons.

La Face B : Qu’est-ce que vous aimez dans la culture française ?

[Jared] : J’aime l’attitude. C’est dans la mode, la musique. C’est sexy et cool. J’ai toujours eu beaucoup d’amis ici. Mais je peux pas faire une putain de phrase en français. 

[Zumi] : Oui, tout le monde est sexy en France.

La Face B : Zumi, tu es associée à la scène mode et arty de Los Angeles. Paris est peut-être la capitale mondiale de la mode…

[Zumi] : Oui, absolument. Quand nous venons à Paris, vos yeux sont immédiatement grand ouverts. Tout le monde a l’air vraiment stylé. En particulier les personnes plus âgées qui vivent à Paris… Cela a à voir avec un respect pour les textiles et les fringues. Tu sais, cette élégance dans la façon dont tout le monde s’habille.

La Face B : Les Black Lips sont un groupe très visuel, que ce soit sur scène ou dans les clips. En chemin j’ai visionné le clip de “Tippy Tongue”. Vous participez à l’écriture des scripts de vos visuels ?

[Cole Alexander] : Ouais, carrément. T’as le son d’un côté et de l’autre, tu veux satisfaire les cinq sens. Le visuel est très important. Et je ne pense pas que nous soyons les meilleurs musiciens du monde, mais nous sommes de bons entertainers. L’ensemble est bon.

[Zumi] : Mais aussi pour moi, c’est une bonne opportunité de participer au projets du groupe. Tu sais, je suis née dans le milieu du cinéma. Mon père [Gene Rosow, ndlr] réalisait des documentaires et produisait des films. J’ai l’impression de penser visuellement. C’est donc toujours très excitant d’avoir l’opportunité de créer quelque chose de visuel avec la musique.

[Cole] : Avec Jared, on avait ce projet au lycée… Nous devions tourner un film avec un faux groupe de rock, qui a plus ou moins évolué en ce que nous sommes aujourd’hui. 

[Jared] : Cole faisait aussi des films d’horreurs à l’époque. 

[Cole] : (rires) Oui ! Avec des poches de faux sang. Des bullet hit squibs. Une sorte de mécanisme utilisé pour simuler le sang après un impact de balle. Nous avons grandi avec la génération des clips vidéo. Tu sais, MTV et des choses comme ça.

La Face B : Quelles sont vos références cinématographiques ?

[Jared] : Oh, c’est une grande question. Mon film préféré est probablement Délivrance. [1972, réalisé par John Boorman, ndlr]. Tu sais, ce film a été tourné et se déroule là où ma famille est originaire… Toccoa en Géorgie.

[Zumi] : J’adore Derek Jarman [réalisateur britannique underground, ndlr]. C’est une énorme influence sur moi. Dans l’un des clips vidéo que nous avons réalisés, j’ai utilisé un tas de références spécifiquement tirées de ses films.

[Cole] : Je pense que Kenneth Anger [réalisateur américain underground] a eu une grande influence sur nous. Quand j’ai vu Scorpio Rising, cela a en quelque sorte changé ma vie. [Le court-métrage de 1963 ne comporte pas de dialogues. La bande originale est composée de chansons d’Elvis Presley, Ricky Nelson et Ray Charles]

[Zumi] : Mais aussi Paradjanov, La Couleur de la Grenade [URSS, 1969]. Hier soir, nous parlions de The Great Rock and Roll Swindle des Sex Pistols. Nous passons tout notre temps à regarder des films, c’est difficile, il y en a tellement. Mais tu sais, j’aime beaucoup Godard, Fellini, Visconti… Il y en a un million.

La Face B : Le groupe existe depuis 1999, soit près de trois décennies. Quel est le secret pour durer aussi longtemps ?

[Jared] : Il faut juste continuer à se réinventer. [il sourit et fait un clin d’œil]

[Cole] : Il faut juste y aller. Il faut y aller et avoir la peau dure. Je pense que beaucoup de groupes se séparent après 5 ans parce qu’après un moment, vous êtes obligés de vous rendre fous les uns les autres. Je suppose qu’il faut juste aimer ça… Sinon tu ne peux pas le faire. Certaines personnes ne mettent qu’un pied dedans. Vous devez mettre les deux pieds dedans.

La Face B : Quelles sont vos premières interactions avec la musique ? Est-ce quelque chose que vous faites depuis que vous êtes enfant ?

[Jared] : J’ai grandi dans une église de gospel. Mon père était pasteur… C’est très musical. C’est là que j’ai été initié à beaucoup de choses. Mon père était musicien et ma grand-mère jouait de l’orgue. Tous les gens que j’aime vraiment, comme Elvis, Jerry Lee Lewis et Little Richard, tous ces gars ont grandi dans le même genre d’église. C’est comme le chaînon manquant du rock and roll. Je pense que c’est le gospel.

[Zumi] : Mon père a fait un documentaire sur les racines de la musique afro-cubaine. Depuis le ventre de ma mère  jusqu’à l’âge de deux ans, j’étais à Cuba pendant qu’il tournait ce documentaire. J’ai donc littéralement été élevée dans la musique.

La Face B : J’entends beaucoup de musique pop britannique des 60-70s dans Season of the Peach.

[Jared] : J’adore ça… Mais c’est comme de la musique américaine filtrée par des Britanniques. Je pense que s’ils l’ont si bien fait, c’est parce que les Britanniques sont comme les Japonais : ils sont super fans d’un certain type de musique et ils y mettent leur propre touche. Et ils font un très bon travail. Les Rolling Stones sont le meilleur groupe de rock qui ait jamais existé.

© Raphaël Baumann

La Face B : J’ai lu dans une interview, Cole, que tu disais ne pas avoir eu d’influence sur qui que ce soit. Mais j’ai l’impression que vous avez au moins ouvert la voie à beaucoup de groupes actuels. T’en penses quoi ? 

[Zumi] : Je pense qu’ils ont eu une énorme influence. Il y a eu une période où tous les groupes qui faisaient nos premières parties faisaient les gang vocals. J’ai l’impression que… Non pas que nous ayons inventé cela, mais que nous l’avons un peu ramené à la mode. Je pense que ces deux mecs méritent beaucoup plus de crédit. J’imagine très bien que Cole ne veuille pas dire « oui, nous avons influencé… » parce qu’après, t’as l’air d’un trou du cul. Mais la réalité est qu’ils ont eu une énorme influence sur beaucoup de gens.

[Cole] : Quand est-ce que j’ai dit ça ? 

La Face B : C’était genre il y a 4 ou 5 ans. Tu l’as dit à un journaliste français d’ailleurs. 

[Cole] : J’essayais d’être modeste alors… Il y a eu la première vague garage rock, et la deuxième. J’ai l’impression que nous avons influencé beaucoup de groupes lors de la deuxième. Hier, une fille m’a donné un cadeau sur scène… il y avait un petit mot qu’elle avait écrit au dos : « vous savez, Black Lips, vous avez vraiment influencé ce disque que j’ai fait« …

La Face B : J’aimerais savoir comment vous avez commencé à écrire la chanson Zulu Saints. Elle ressemble à de petites créatures chantant dans un pub irlandais.

[Zumi] : Celle-là, on l’a écrite avec Cole. Je pense que ça traînait un peu, les paroles… Et puis nous avons rencontré ce gars qui jouait de cet incroyable instrument sarde. Très ancien. 

[Jared] : Une cornemuse sarde. 

[Cole] : La chanson était déjà cool, mais cela la cornemuse l’a fait passer au niveau supérieur. Je pense que cela l’a vraiment rendue spéciale.

[Jared] : C’était, en quelque sorte, un reste de notre album country, mais quand ils ont ajouté les cornemuses, c’est devenu… un peu ritualiste !

La Face B : Suivez-vous des rituels lorsque vous écrivez une nouvelle chanson ?

[Jared] : Non, je n’ai aucun rituel. J’ai fait ça toute ma vie et je ne sais toujours pas comment j’écris des chansons.

[Zumi] : Cole a un nombre incalculable de notes vocales sur son téléphone… Les chansons apparaissent spontanément dans son cerveau. Il entend juste une chanson et doit l’enregistrer, sinon elle s’en va.

[Cole] : Je pense que c’est pour ça que les gens chantent sous la douche. C’est comme le bruit blanc.

La Face B : Prenez-vous des drogues pendant l’écriture des chansons ?

[Zumi et Cole] : Oui. (ils sourient)

[Jared] : Oh non. En fait, non. Sur cet album, j’étais complètement sobre.

[Cole] : J’ai été sobre pour cet album aussi. Mais, avant cela… nous avons eu notre compte.

La Face B : Préférez-vous jouer à la Maison Blanche ou au Grand Ole Opry ?

[Jared] : Le Grand Ole Opry, évidemment. Parce que le Grand Ole Opry, c’est génial. Qui voudrait jouer pour la Maison Blanche ?

[Cole] : Ouais, le Grand Ole Opry, mec. Quoique… En fait, je préférerais jouer… pour l’administration Jimmy Carter [président démocrate des États-Unis de 1977 à 1981]. Il y a eu de très bonnes performances musicales comme les Allman Brothers. J’aurais aimé jouer pour l’administration Carter, ouais !

La Face B : Préféreriez-vous jouer exclusivement sur des guitares acoustiques pour le reste de votre vie ou remplacer vos pédales de fuzz par des pédales de distorsion ?

[Zumi] : Euh, remplacer les pédales.

[Cole] : Oui, je pense… Je déteste les pédales de distorsion, mais l’acoustique pour le reste de ma vie… Je ne pense juste pas que nous sonnions si bien que ça en acoustique. 

La Face B : Ta première pédale était une Fuzz ?

[Cole] : Oui, j’utilise une pédale fuzz depuis 25 ans. C’est la Danelectro French Toast… Elles étaient vraiment bon marché, c’est pour ça que je m’en suis pris une. Genre 30 dollars, mais elles n’étaient pas conçues pour durer.

[Jared] : Ce qui donne un meilleur son, n’est-ce pas ?

La Face B : Les Black Lips sont-ils trop sauvages pour ce monde ? 

[Jared] : Non, ce monde est un endroit sauvage. Je pense que nous sommes plutôt calmes.

[Zumi] : Hein ? Je veux dire, j’espère que non… C’est notre travail de continuer à être sauvages pour s’émanciper des barrières de… la médiocrité. 

Retrouvez The Black Lips sur Instagram. Et sur Spotify.

English Version

THE BLACK LIPS : « Our job is to keep being wild so that we break through the barriers of… lameness. »

With Season of the Peach, their eleventh album released on September 19, the Black Lips make their comeback to the Southern garage rock scene they have so iconically embodied since 1999. I met up with them at the very hip Serpent à Plume, on Place des Vosges in the 3rd arrondissement, just ahead of their Paris release party. The night before, Jared Swilley and Cole Alexander’s band had played the Citadel in Marseille. Only Jared Swilley (guitar, vocals), Zumi Rosow (saxophone, vocals), and Cole Alexander are present. Jeff Clarke (guitarist) and Oakley Munson (drums) are nowhere to be found.

© Raphaël Baumann

‘Shit, where’d the other two go?’ sighs Jared. ‘I think it’s best we don’t know’ says Cole ironically. I decided to start without them — which did not stop us from having a lively conversation about cinema, the cultural kinship between the British and the Japanese, and… President Jimmy Carter.

Q: How was Marseille ? I’ve heard it wasn’t your first time there your first time there. 

[Jared Swilley] : We were there a long time ago, but it’s been at least… like 15 years…. We got to play the Citadel last night, which is a really nice venue. Marseille is a great city. And I like the south of everywhere.

[Zumi Rosow] : (laughs) Yeah, they’re just real southerners ! [Jared & Cole are from Georgia, Zumi is based in L.A.] 

La Face B : What’s your relationship with France?

 [Jared] : France has always been really good. Um, I feel like French people do like rock and roll. We’ve always had a really good relationship with the country. Interactions with the French public are always so wild. For some reason, I think French people have a positive reaction to us. The media responds well and, yeah, I feel like they have a higher respect for what we do.

La Face B : What do you like about French culture?

[Jared] : I like the attitude. It’s in the fashion. It’s in the music. It feels sexy and cool. I’ve always had a lot of French friends. But I can’t make a fucking sentence in french yet. 

[Zumi] : Yeah, everyone’s hot in France. 

La Face B : Zumi, you’re associated with the LA fashion and visual arts scene. Paris may be the capital city of fashion in the world…

[Zumi] : Yeah, definitely. When I come to Paris, my eyes are immediately wide open. Everybody looks really amazing. Particularly older people who live in Paris… It has to do with a genuine respect for textiles and dressing. There’s a natural elegance to the way everybody dresses here.

La Face B : Yeah and I feel like The Black Lips is a very visual band, whether on stage or in the music videos. On the way here I watched the “Tippy Tongue” music video. Do you guys participate in any way in the writing of the script for your visuals? 

[Cole Alexander] : Very much so. I mean, ’cause you have the sound on one side, but you want to please all of the senses on the other side, and visuals are very important to us. I don’t think we’re the best musicians in the world, but I think we’re good entertainers. The package is good ! 

[Zumi] : But also, it’s another good opportunity for me to participate in the band’s project.   You know, I was born around film. My dad [Gene Rosow] made documentaries and produced films. I feel like I think visually too. So it’s always very exciting to have the opportunity to create something visual with the music.

[Cole] : Jared and I had this high school project. We had to make a video and we would make a fake band, which pretty much evolved into this band (laughs). 

[Jared] : Cole used to make horror films too…

[Cole] : (laughs) Yeah, with fake squibs. They’re called bullet hit squibs. It’s a device used to simulate blood after a bullet impact. We definitely grew up in the music video generation. MTV and stuff.

La Face B : What are your movie references? 

[Jared] : Oh, that’s a big one. I mean, my favorite movie is probably Deliverance [a 1972 movie directed by John Boorman]. You know, that movie was filmed in Georgia. It took place where my family’s from… Toccoa, Georgia. 

[Zumi] : I love Derek Jarman [British underground director]. He’s a huge influence on me. On the music videos that we make, I used a bunch of references specifically from his films. 

[Cole] : I think Kenneth Anger [American underground director] has been a big influence on us. When I saw Scorpio Rising [a 1963 short movie with no dialogues. The soundtrack includes songs from Elvis Presley, Ricky Nelson and Ray Charles], it kind of changed my life. 

[Zumi] : But also like Paradjanov, The Colour of Pomegranates (USSR, 1969). Last night we were talking about The Great Rock and Roll Swindle by the Sex Pistols [1980, directed by Julien Temples]. We spend all our time watching movies so it’s hard… there’s so many films. I also like Godard, Fellini, Visconti… there’s a million.

La Face B : The band’s been around since 1999, that’s almost three decades. What’s the secret for lasting so long?

[Jared] : You just got to keep reinventing (smiles and blinks)

[Cole] : You just got to roll. You got to roll with it and have thick skin. I think a lot of bands just break up after 5 years because you’re bound to drive each other crazy. I guess you just gotta enjoy it… You have to love it. Some people only put one foot in. You have to put both feet in.

La Face B : What are your first interactions with music? Is it something you’ve done since you were kids?

[Jared] : I grew up in a gospel church. My father was a preacher… It’s very musical. So that’s where I was introduced to a lot of it. My dad was a musician and my grandmother played the organ. All the people that I really like, Elvis, Jerry Lee Lewis and Little Richard, all those guys grew up in the same kind of church. It’s like the missing link in rock and roll. I think it’s gospel. 

[Zumi] : Yeah, my dad made a documentary about the roots of Afro-Cuban music [Roots of Rythm, 1983]. Since I was in the womb to, like, two years old, I was in Cuba while he was shooting this documentary. So I literally was raised around music.

La Face B : I hear a lot of British 60s and 70s pop music in Season of the Peach

[Jared] : I love British music.. But it’s like American music filtered through British people. I think British people did it so well because they are similar to Japanese people : they’re super fans of a certain type of music and they put their own spin on it and they do a really good job. I mean, the Rolling Stones are the best band that ever existed.

© Raphaël Baumann

La Face B : I read in an interview, Cole, that you said you didn’t think you had any influence on anyone, but I feel like you guys paved the way for a lot of current bands.

[Zumi] : I think they had a huge influence. There was a period where every band that was opening for us did the gang vocals. I feel like we kind of… Not that we invented that, but kind of brought that back a little bit. They had a huge influence on me too, you know. I think they deserve a lot more credit. I can see Cole not wanting to say like « yes, we’ve influenced » because you sound like a fucking asshole. But the reality is they’ve had a huge influence on many people. 

[Cole] : Yeah… When did I say that ? 

La Face B : That was like 4 or 5 years ago. You said that to a French journalist actually. 

[Cole] :  I guess… I was just being humble. There was like the first garage wave, and the second one, I feel like, on the second one, we influenced a lot of bands. I mean, yesterday some girl handed me a present on stage… there was a note that she wrote on the back and she was like, « you know, Black Lips, you really influenced this record that I did« .

La Face B : I’d like to know how you started writing the song « Zulu Saints » which, to me, sounds like little creatures singing in the back of an Irish pub. I think it’s one of my favourites.

[Zumi] (laughs) We wrote that one together with Cole. I think it was kind of sitting on the wayside, like the lyrics… And then we met this guy who played this amazing ancient Sardinian instrument. 

[Jared] Sardinian bagpipes. 

[Cole] The song was already cool, but like it took it to the next level. I think it really made it sound special. 

[Jared] It was kind of like an outtake from our country album [Sing In A World That’s Falling Apart, 2020] but when they added the bagpipes it became kind of… ritualistic.

Q: Do you guys follow any ritual when writing a new song? 

[Jared] No, I have no ritual. I’ve been doing it my whole life and I still don’t know how I write songs. 

[Zumi] : Cole has endless voice notes on his phone… Songs appear spontaneously in his brain. He just hears a song and then has to record it, otherwise it’d go. 

[Cole] : That’s why people sing in the shower, I think. It’s like the white noise.

La Face B : Do you do drugs when writing songs ? 

[Zumi and Cole] : Yes. (they smile)

[Jared] : Oh no. I, actually, no. On this record, I was completely sober.

[Cole] I’ve been sober for this record too. In the past… we’ve had our fill.

La Face B : Would you rather play the White House or the Grand Ole Opry?

[Jared] : Grand Ole Opry, obviously. Who would want to play for the White House ? 

[Cole] : Yeah the Grand Ole Opry, man. Wait… Actually I would rather play… during the Jimmy Carter administration. He had some really good musical performances like the Allman Brothers. I would have loved to play for the Carter administration.

La Face B : Would you rather play exclusively on acoustic guitars for the rest of your lives or replace your fuzz pedals with distortion pedals? 

[Zumi] : Uh, replacing pedals. 

[Cole] : Yeah, I think… I hate distortion pedals, but acoustic for the rest of your life… I just don’t think we sound that great acoustic whenever we have to do it.

La Face B : Was your first pedal a Fuzz ? 

[Cole] : Yeah, I’ve used a fuzz pedal for like the whole 25 years. It was the Danelectro French Toast… They were really cheap, that’s why I got it. Like 30 bucks, but they weren’t built to last. 

[Jared] : Which makes the best sound, right?.

Q: Is Black Lips too wild for this world?

[Jared] : Nah, this world’s a wild place. We’re, I think we’re pretty chill. 

[Zumi] : What ? I mean, I hope not… Our job is to keep being wild so that we break through the barriers of… lameness.

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