Rien n’est plus difficile à vivre qu’une fin d’été, où nos aventures et rencontres éphémères prennent fin. Heureusement, rentrée rime également avec nouveautés musicales. C’est donc avec Forever Turned Around que Whitney, un groupe originaire de Chicago, vient nous consoler et nous mettre du baume au cœur. Un album tout doux où le groupe dévoile l’angoisse et l’incertitude liée aux relations, qu’elles soient bonnes ou mauvaises.
Forts du succès de leur premier album Light Upon The Lake, Max Kakacek et Julien Ehrlich ont rapidement remis le couvert en emménageant ensemble dans un petit appartement, où ils veulent alors se lancer dans l’écriture d’un second album immédiatement après leur tournée. Mais la magie créatrice refuse de s’inviter au sein de la colocation des deux amis. Ils partent donc chacun de leur côté, avec leur petite amie respective, vaquant à leurs occupations et se créant des expériences de vie. La relation à distance se fait beaucoup trop pressante et difficile à vivre et ils se retrouvent donc pour écrire et composer à nouveau. Cette fois-ci, la magie opère, avec la naissance des titres de Forever Turned Around où Whitney met ainsi en exergue l’angoisse et les difficultés ressenties lors des relations amicales et amoureuses.
Et on inaugure en beauté avec le douloureux Giving Up, titre portrait d’une relation amoureuse incandescente où l’amour brûlait initialement ardemment par les deux bouts, mais finit par s’éteindre pour l’un. « Though we started losing touch, I’ve been hangin’ on because, You’re the only one I love, Even when your’re giving up.» Des paroles crève-cœur qui montrent la sensation de boule au ventre que l’on ressent lorsque l’on sent bien qu’une relation, autrefois idéale et idyllique, évolue vers une impasse et que la seule issue, aussi déchirante soit-elle, est d’y mettre fin.
Forever Turned Around est un album qui aborde les thèmes qui nous déstabilisent le plus : le deuil d’une relation, le doute ainsi que la solitude. Pour autant, la voix falsetto de Julien Ehrlich ainsi que l’instrumentation très douce et rétro semblent nous éloigner de cet aspect dramatique. On se sent plutôt nostalgique à l’écoute de cet album, posant un regard bienveillant sur nos expériences passées et ce qu’elles nous ont appris, le tout sur le son des cordes couplé aux teintes de cuivres qui nous bercent dans une ambiance estivale et 70s.
Le duo complice de Whitney nous offre ici une petite pépite alliant douceur musicale et paroles faisant écho à nos expériences de vie. Un album qu’ils ont finalement pris le temps de construire et composer, qui leur ressemble et colle à leurs états d’âme : « Once we finished the record, all of the lyrical content and everything was how we’re feeling right now : a little bit of weary uncertainty and sometimes extreme uncertainty ».
Le groupe sera en concert à Paris le 21 novembre au Trabendo.