MaMA Festival : La sélection des chouchous partie 1.

Chaque année, le MaMA Festival & Convention présente pendant trois jours les belles promesses de la musique de demain au cœur de Pigalle. Cette année, La Face B a le plaisir d’être Ambassadeur officiel du festival. L’occasion chaque semaine de vous présenter les artistes à ne pas rater. Aujourd’hui, on vous propose la première partie de la sélection de nos chouchous, nos petits préférés.

Silly Boy Blue – 16.10.19 / La Machine Du Moulin Rouge

Si vous avez lu notre lettre, voir apparaître Silly Boy Blue dans notre sélection des chouchous vous semblera comme une évidence absolue. Si vous ne l’avez pas lue on vous conseille de le faire mais surtout, on vous invite à écouter But You Will, son premier EP qui joue comme une note d’intention où la force et la fragilité se nourrissent mutuellement pour créer un mélange délicieux, aussi frondeur que mélancolique. Impossible de ne pas tomber sous le charme de ces quatre titres, aussi intimes qu’universels, dans lesquels la jeune femme trempe la plume dans ses souvenirs pour créer des pièces musicales tendres et vibrantes. Seule sur scène, elle se transforme en performeuse intense, toujours en mouvement comme une combattante sur un ring. On l’a vue assez de fois pour le dire : chaque performance de Silly Boy Blue est unique. Celle-ci le sera aussi, alors ne la ratez pas.

CORPS 17.10.2019 / Le Carmen

Que dire de CORPS ? Il y a d’abord cette voix, désabusée, presque monocorde comme un guide dans la nuit noire, couplée à des intonations électroniques, souvent minimalistes et hypnotiques qui l’accompagnent dans cette aventure mystérieuse où un nom vaut toute les images, où le corps n’existe que pour ce qu’il a à incarner. Il y a surtout ces textes, crus et bruts, qui jouent des images explicites comme de l’imaginaire de chacun. Des poèmes mis en musique qui racontent l’humain dans ce qu’il a souvent de plus sombre et désespéré. Il y a la vie et la mort, les relations et l’abandon, le sexe toujours pour un cocktail addictif et fascinant en forme de catharsis pour lui comme pour ceux qui l’écoutent. Sur scène, le cocktail devient Molotov, explosion de bruits et de fureur où la douceur et la tendresse prennent parfois place dans une voix qui hurle autant qu’elle susurre. CORPS est un mystère à découvrir, une expérience à vivre, un moment à ne pas manquer.

RAMO – 17.10.2019 / Backstage By The Mill

Si CORPS est notre face sombre, il est certain qu’on ira chercher la lumière du côté de chez RAMO. De sa jungle imaginaire, le toucan de la pop française développe une musique volontairement positive et éclatante, prenant le contrepoids parfait d’une époque pas toujours joyeuse. RAMO, lui préfère voir le positif partout, proposant une musique en forme de mantra, où les mots se répètent jusqu’à s’ancrer dans notre vocabulaire et nos esprits et on finit par se dire que finalement « tout ira bien » et que si la catastrophe arrive, le renouveau nous permettra de redevenir « à nouveau sauvages« . Des pastilles pop qui font danser autant qu’elles font rayonner. Sur scène, c’est accompagné de son totem électronique que RAMO transforme sa musique, la poussant dans ses retranchements, lui offrant des oripeaux bien plus électroniques et intenses pour une expérience en live aussi différente que complémentaire de celle que l’on vit chez nous.

Antoine Pesle – 16/10/2019 / Cuba Café

Pour les deux derniers chouchous de cette semaine, on se redirige tranquillement vers nos origines nordistes. Premier rendez-vous avec Antoine Pesle qui dévoile aujourd’hui son très attendu premier album HiFi Romance. C’est dans le coton que le lillois nous emmène avec une musique sensuelle à souhait, qu’il chante aussi bien en français, en anglais et en italien. Polyglotte, il multiplie aussi les ambiances, n’hésitant pas par moments à rendre un hommage appuyé à l’italo-disco aussi bien qu’à une certaine idée de la pop où la batterie est claire et où la basse est ronde. Sur scène, il se dévoile encore plus, n’hésitant jamais à incorporer une bonne dose d’humour et d’improvisation à ses titres, à les rallonger à l’envie ou à les emmener dans des endroits qu’on n’imaginait pas pouvoir explorer. Douceur, groove et tendresse, voilà la recette parfaite d’Antoine Pesle.

Louis Aguilar – 18/10/2019 / Phono Museum

Il n’a pas trente ans, mais il a pourtant déjà eu mille vies. Louis Aguilar est l’une des figures imposantes de la scène nordiste. Que ce soit avec ses Crocodile Tears, en duo pop sur Weekend Affair, ou en solitaire, Louis nous emmène dans son univers, son écriture aussi fine que direct faisant mouche à chaque chanson. Le garçon a autant le sens du mot que celui de l’image, chacun de ses titres, souvent très personnels, devenant ainsi une sorte de court métrage auditif qui nous emmène dans des aventures parfois tristes, parfois joyeuses. Ce cowboy pas si solitaire viendra présenter son dernier album Oh Boy seul avec sa guitare pour ce qui s’annonce déjà comme un grand moment d’émotion. Et comme la fête n’est jamais vraiment finie, il parait même qu’il sera de passage plus tôt dans la journée avec son comparse Cyril Debarge pour nous offrir les ritournelles pop de Weekend Affair au FGO Barbara.

Photo : Aurélien Buttin