MaMA Festival : La sélection des chouchous partie 2

Chaque année, le MaMA Festival & Convention présente pendant trois jours les belles promesses de la musique de demain au cœur de Pigalle. Cette année, La Face B a le plaisir d’être Ambassadeur officiel du festival. L’occasion chaque semaine de vous présenter les artistes à ne pas rater. Aujourd’hui, pour notre ultime focus, on vous propose la seconde partie de chouchous présents lors du festival.

Hervé – 16.10.19 / Bus Palladium

« ça fait du bien de vider le sac ». Cette phrase, comme un gimmick, Hervé la prononce à la fin de ses concerts, transpirant, épuisé autant que nous par son concert. Car Hervé, c’est un personnage, un garçon qui vibre par et pour la prestation live. On parle souvent de performer, on rangera le garçon des Yvelines dans cette catégorie avec beaucoup de facilité. Mais si il n’y avait que ça, il y aurait sans doute un goût de trop peu. Hervé c’est avant tout un conteur, un garçon qui joue autant avec les mots qu’avec les sonorités, utilisant une tradition très chanson-française pour l’amener vers des territoires inattendus où les kicks et les drops se mêlent à un chant qui chuchote autant qu’ils nous fracassent. On a été recruté depuis bien longtemps par son club, le Mélancolie FC, et on est sûr que si vous ne faites déjà pas partie du gang vous nous rejoindrez bientôt sur le terrain.

Bandit Bandit – 18.10.19 / La Boule Noire

Aujourd’hui, c’est jour de sortie pour Bandit Bandit. Le duo a dévoilé son premier EP éponyme qui traine dans nos oreilles depuis un petit moment déjà. On vous l’a déjà dit, le rock français se porte bien et ces montpelliérains le prouvent une nouvelle fois, trempant leur plume dans une modernité bienvenue, où les histoires de cœurs et de Tinder croisent la route des oiseaux de nuits et des mots qui se transforment en maux. Musicalement, c’est l’explosion, les grosses guitares fracassent nos oreilles, la basse fait vibrer un rythme bouillonnant et nous donne la fièvre tandis que le psychédélisme nous fait coucou et que la pop n’est jamais loin non plus. En anglais comme en français, Bandit Bandit ne se refuse rien et réussit tout. Sans doute l’une de nos plus grosses attentes de ce MaMA Festival : la preuve, on a annulé notre weekend pour venir les voir.

Dampa – 18.10.2019 / Le Carmen

On reste dans la formation en duo avec Dampa. Ces deux-là maîtrisent l’art de la dualité dans leur personnalité comme dans leur musique : le feu et la glace, les machines et la voix, la douceur et la violence, le jour et la nuit. Les vainqueurs du Ricard Live 2019 on poussé le vice jusqu’à scinder leur premier EP en deux. Color.Blind est un voyage, une exploration d’influences et d’amours divers poussée par l’envie et la liberté de tout donner, de tout montrer et d’écarter toute contrainte de genre, de sonorité ou de format. Une belle réussite qui nous a tapé dans les oreilles depuis un bon moment déjà. Impossible de résister à la luminosité de Their Walls tout autant qu’il est difficile de ne pas trouver le flow de My Horse Does It Better ou de ne pas vouloir plonger dans la noirceur des Clubs qu’ils nous présentent. Ils font déjà partie des valeurs sûres de nos oreilles. Petit bonus en leur faveur : ils ont réalisé un remix exceptionnel de notre chouchou San Carol.

Sônge – 17.10.19 / Bus Palladium

S’il en existe une qui n’a pas de soucis avec les couleurs, c’est bien Sônge. La jeune femme transforme les sons en couleurs et inversement pour livrer une musique qui ne ressemble qu’à elle, nourrie dans ses paroles de sa propre personnalité autant que de légendes ou de folklore qui la fascinent. Pour la musique, c’est vers le dancefloor qu’elle nous emmène, se nourrissant autant de hip hop que de la musique des années 1990 mais n’oubliant jamais de baigner sa production dans une modernité qui dépote. Le résultat donne Flavourite CÂLÂ, dix titres divers et entêtants qui poussent encore plus loin le curseur d’un premier EP éponyme déjà réjouissant. On ne peut que vous inciter à fermer les yeux en écoutant des titres comme Magic Hairdo, Crépuscule des Dieux ou Roses, vous verrez que les couleurs viendront d’elles-mêmes à vous pour vous emmener dans la danse. Effet garanti.

Oh Mu – 16.10.19 / Le Carmen

Dans la vie, soit on laisse les épreuves qui nous tombent dessus nous foutre à terre, soit on se relève et on finit par leur latter la gueule. À ce titre, Oh Mu est un exemple de guerrier.e artistique comme on aimerait en voir plus. Dans sa musique, autant que dans ses illustrations, iel prend à bras le corps des moments autobiographiques pour les transformer en catharsis, pour faire de la souffrance un art et trouver des réponses aux questions qu’iel se pose. Puisqu’on parle ici de musique, on ne peut que vous conseiller la découverte de cet.te artiste total, qui a transformé son dernier EP en cheminement vers l’acceptation, un combat la rage au ventre où les mots sont aussi percutants que la musique qui les accompagnent. En cinq titres, c’est un cheminement personnel de la nuit vers le jour qu’Oh Mu nous propose, trouvant ses influences aussi bien chez Grimes que dans sa jeunesse en suisse. Sur scène, c’est seul.e qu’iel se présente et autant vous dire qu’on n’en ressort pas indemne.