Un premier clip c’est toujours une étape importante. C’est un moment étrange où l’artiste se dévoile à la face du monde pour faire les présentations. C’est un souvenir qui reste autant qu’une ouverture sur un univers souvent personnel. Avec Tourniquet, TERRIER se présente à nous avec perte et fracas, pour une découverte qui nous a rapidement fait tanguer. Un premier titre à découvrir en exclusivité sur La Face B.
La vie est un mouvement et nos pensées s’y fracassent souvent. On aime aussi facilement qu’on déteste, on se retrouve pour mieux se perdre, les gens aux corps si présents deviennent des fantômes qui nous hantent et qu’on voit partout.. Quand le cœur se brise, la vie devient parfois un manège qui tourne jusqu’à la nausée, où les images défilent et où l’on finit par se demander ce qui est de l’ordre du réel ou du fantasme. On court aussi facilement qu’on tourne pour une image qui se transforme en ombre pour finalement disparaître. Ces idées, ces sensations sont la colonne vertébrale de Tourniquet, le premier titre de TERRIER. Adulte au cœur toujours adolescent, TERRIER tangue, maladroit pas toujours droit, il titube pour trouver ses mots, comme une âme blessée qui hurlerait à la face du monde ses peines, ses pensées sans filtre mêlant avec candeur poésie et mots crus dans un voyage mélancolique où le volcan explose dans un refrain où la voix déraille et se brise. La musique suit au diapason ces fluctuations entre douceur et brutalité, entre tendresse et violence, jamais facile, toujours multiple, les sons nous bercent et nous amadouent pour ensuite venir nous prendre par le col pour mieux nous fracasser. On se retrouve ainsi pantois, ne sachant jamais sur quel pied danser, la tête dans le tournis du tourniquet, là où la magie trouve son sens et fonctionne à plein tube.
Visuellement, TERRIER s’est tourné vers La Sale Affaire pour créer avec eux son identité visuelle. On avait vu le collectif faire vivre des couleurs explosives avec Oré, ici ils nous surprennent en optant pour un noir et blanc qui sied si bien à ce Tourniquet. Ou plus précisément pour le gris. Le gris de la vie, celui qui évite le manichéisme, celui qui fait que tout n’est jamais trop beau ou trop laid. Cette teinte permet aussi à la vidéo de prendre des apparats bien plus cinématographiques, nous emmenant dans un univers parfois proche de Gus Van Sant, où l’on navigue entre la folie destructrice, la rancœur et cette impossibilité d’aller de l’avant quand on a trop aimé. Heureusement, l’ironie et l’humour ne sont jamais loin, c’est deux piliers qui permettent d’échapper parfois au réel et créer un contrepoids probant avec des images parfois dures où se mélangent les images pensées et celles plus tangibles.
L’association du tout offre à TERRIER une carte d’identité parfaite, autant musicale que visuelle pour un projet qu’on suivra avec beaucoup d’attention.
Un Tourniquet pour tout niquer, la devise était toute trouvée.
Vous pourrez retrouver TERRIER en concert le 26 octobre à l’International dans le cadre du Obernoir Festival. Toutes les informations ici.