Outer Limits – Voyage Psychédélique à Hackney Wick

Aller à Hackney Wick, quartier arty en plein est de Londres est toujours une aventure. Le Festival Outer Limits avait lieu au Studio 5254 et réunissait les groupes phares signés chez Fire Records, (label culte des années 80 ayant sorti des Pulp du début, Sebadoh, LemonHeads dans le temps..) où la relève psychédélique est assurée par les magnifiques Vanishing Twin, Fenalla, le trio suédois Death and Vanilla et Islet.

Pénétrer dans le hangar du Studio 5254, et être plongée dans l’ambiance par les sons dreamy et les visuels live hallucinogènes de InnerStrings évoque l’esprit tripy des années 60 à la Exploding Plastic Inevitable de Warhol et du Velvet.

La tête d’affiche de la soirée, Vanishing Twin, est un groupe multiculturel, (italien, belge, japonais, français et américain) « made in England ». Leur dernier album The Age of Immunology est un chantre louant la différence en réponse à la xénophobie ambiante. Le set commence avec le dreamy You are Not an Island, envolée lunaire menée par les arpèges enchantés de Susumu Mukai ( Floating Points), les « sons étranges » de Phil M.F.U. (Man from Uranus) et la voix aérienne de Cathy Lucas.

Magician’s Success live est magique , les paroles d’Imagine that résonnent et nous bercent dans un monde meilleur. Le super planant The Conservation of Energy est une pure merveille. Le groupe part en improvisation céleste sur Cryonic Suspension May Save Your Life et nous ensorcelle, la musique se mélange aux feed visuels projetés qui alimentent à la perfection les influences ésotériques du groupe.

Les membres de Death and Vanilla utilisent des instruments analogues vintage (synthétiseurs Moog, Mellotron, vibraphone, orgue…) créant ainsi un sombre psychédélisme pop inspiré des bandes originales de films 60’s et dans la lignée directe de Broadcast et Stéréolab. Leur set est la soundtrack d’un rêve aux multi facettes nous berçant par des mélodies enjôleuses de la voix sépia de Marleen Nilsson. L’ambiance est dreamy et magique avec des motifs récurrents, collages d’arrangements électroniques déliquescents. Highlight sur le magnifique morceau A Flow in the Iris, pépite de l’album et du concert.

Autre moment/set marquant est celui de Islet. Leur énergie communicative et décadente est contagieuse. Le trio hypnotise la foule d’entrée de jeu, en se baladant dans le public avec de mystérieux instruments (cloches accordées ? dont chacun avait une note) raisonnant un à un en harmonie céleste, avant de monter sur scène. Les 3 musiciens voguent au fil de leurs instruments et de la voix lancinante de Emma Daman Thomas. Les Islet sont dans leur monde (sur leur îlot ?), libres et fougueux et étalent leur utopie géniale sur nous. L’entêtant Caterpilar, envolée lyrique reste dans la tête bien après le concert.

Il y a aussi Fenella, le projet de musique ambiante de Jane Weaver, compositrice électronique anglaise inspirante et respectée dans tout le pays. Les morceaux du projet/set ont été composés comme bande originale alternative du film d’animation culte hongrois Fehérlofia (Le fils de la Jument Blanche) conte fantastique et glorieux de Marcell Jankovics.

Les morceaux chargés en superpositions de synth psyché nous transportent dans la quatrième dimension.
Soirée dream pop donc, gonflée de synthé planants et de hint 60’s, et de mondes parallèles utopistes, le studio 9294/ Factory 2.0 parfaite pour cette réunion haute en couleurs glitch mouvantes et en musique utopique libératrice et inspirante. Le shoegaze a de longs jours devant lui.

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