Autant se l’avouer, parfois on manque de temps. Alors des albums nous passent sous le nez, des albums qu’on aime mais dont on ne prend pas le temps de parler. On a décidé de contrer tout ça en lançant nos articles rattrapage ou l’on rient sur des albums des derniers mois qui nous on marqué. Aujourd’hui on vous propose de découvrir les derniers albums de Vimala, Le Motel et Arigato Massaï.
Vimala – Stromboli
Deux ans après son premier EP sobrement intitulé First EP, Vimala revient avec Stromboli et ses cinq titres torturés et synthétiques.Une épopée crépusculaire à l’aube d’un nouveau cosmos.
On initie ce voyage atmosphérique avec Home qui, au lieu de nous rappeler la douce chaleur d’un endroit habituel, évoque l’ouverture de deux rideaux obscurcissants un monde nouveau. L’électro doucement rythmée attise notre curiosité, notre engouement, tout en conservant une part de retenue, de mystère. Stromboli amorce cet univers interstellaire. Spectre est le point culminant de cette excursion cryptique, à des années lumières de la réalité. La voix est plus une complainte qu’un chant ; plus un cri désespéré qu’un appel. Leaving Stromboli panse la tension électrique de cette voix quasi douloureuse et achève cette épopée onirique. Les notes de pianos évoquent la douce mélancolie de la fin d’une ère, un moment planant, de calme triste, avant l’absorption par le trou noir de la réflexion.
Un EP en noir et blanc, à la manière de son visuel, teinté d’obscurité et de lumière, de complaintes et d’espoirs, qui nous emporte dans un univers virtuel à la manière d’un jeu vidéo atmosphérique, planant et étrange. Une grande unité pour un EP presque conceptuel qui invite à l’évasion et la réflexion. La promesse lunaire d’une envolée artistique.
Arigato Massaï – How We Go
Le duo français Arigato Massaï revient cette année avec un tout nouvel EP : How We Go. Avec une esthétique néon-japonaise toujours aussi travaillée, le groupe propose six titres électroniques dont cinq chantés, donnant une dimension très profonde au projet. Le titre éponyme est une montée progressive d’émotions sur un synthé 8-bits qui n’est pas sans rappeler celui d’un certain Rone, le tout accompagné de voix qui clament fièrement « C’est comme ça qu’on fait ».
En effet le duo pose une vraie identité musicale sur ce nouvel EP, différente de ce qu’il est possible d’entendre sur la scène française : Arigato Massaï prend son temps, ne monte pas dans la pression et laisse défiler les nappes électroniques lentement, tout en faisant de la place aux voix !
What A Day, le seul morceau sans voix du projet, clôt le projet sur une note contemplative et rythmée. En quelques titres, Arigato Massaï pose une sonorité précise et reconnaissable, rendant How We Go consistant et réécoutable à volonté.
Le Motel – Transiro
Après un long périple en duo avec Roméo Elvis, Le Motel revient à ses racines de producteurs éléctro, en solo. C’est l’occasion pour lui de monter un projet de toutes pièces : Maloca Records. C’est sur son nouveau label que le DJ et producteur bruxellois développe l’une de ses facettes musicales les plus intéressantes en solo : son inspiration des cultures étrangères et sa volonté de les faire converger sous forme d’expérimentations.
Transiro est le nom de ce court projet très intense et inspiré, dans lequel l’éléctro rencontre la trap et l’afro, en faisant presque du pied à l’IDM. Lorsqu’il ne produit pas pour Roméo ou Veence Hanao, Le Motel montre sa capacité à pouvoir créer de vrais morceaux consistants et riches en détails. On découvre alors une musicalité beaucoup plus libre et tranchante, proche d’un Flying Lotus par exemple. Après un voyage au Brésil pour couper de l’effervescence passée de la tournée Morale 2, le musicien est de retour en force et bien décidé à produire mais aussi défricher une scène de producteurs internationaux tout aussi diversifiés et créatifs.