Format court #7 : Melatonin, Form & Edgär

Chez La Face B, on adore les EP. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EP sortis récemment. Aujourd’hui, ce sont les EPs de Melatonin, FORM et Edgär qui passent sous le radar de La Face B

Melatonin – Departures

Nous qui sommes de ceux qui tentent par tous les moyens d’échapper à la réalité du quotidien, un groupe portant le nom de Melatonin ne pouvait qu’attirer notre attention, celle ci étant (pour ceux qui ne le savent pas) l’hormone du sommeil. Mais un nom, aussi joli soit-il, ne fait pas tout et heureusement pour le quatuor lyonnais, leur musique est aussi attractive et poétique que le nom qu’ils ont décidé de se donner. Departures est un condensé de beauté musicale, un EP en mouvement perpétuel composé de sept titres vibrants, puissants mais jamais brutaux qui explorent les terrains de l’onirisme et de la poésie. Ce qui nous plait tant dans ces titres, c’est le risque prix d’étirer le temps, de laisser aux chansons la place de vivre et de respirer, de s’offrir des cassures au sein même d’un titre. On se laisse bercer, transporter dans un monde luxuriant ou l’on croise des monstres et des animaux, guidé par une voix superbe, des orchestrations qui se font aussi grandioses que minimaliste. Animal ouvre la danse en force, une explosion qui pourrait nous réveiller mais qui nous incite pourtant à rester dans le monde de Departures, à pousser les portes à chaque étape du voyage, découvrant des chansons diverses qui doivent autant à Bon Iver qu’à Radiohead période Kid A ou Amnesiac. On tombe définitivement sous le charme de Clockwork ou de la sublime Noctyl qui entrecoupe les deux parties de Dismal, Le voyage prend fin dans les vapeurs de Departures, morceau qui semble en contenir plusieurs en son sein, et on ouvre à nouveau les yeux. Était-ce la réalité ou étions nous dans un songes ? On ne sait pas trop, mais on replongera avec bonheur dans la musique de Melatonin.

FORM – C.W.T

Après un premier EP remarqué en 2018, FORM revient avec sept nouveaux titres pour une marque de fabrique bien singulière. Rythmes organiques, harmonies vocales et électro finement distillée pour une évasion musicale entre le voyage, la découverte sensorielle et l’aléa des sentiments. 
Si l’on parle souvent de piano/voix, FORM est bien la preuve que l’exercice ne s’arrête pas là. Avec leur nouvel EP C.W.T. (It Comes With The Territory), les trois individus formant le groupe nous délivre une fusion entre une voix singulière et profonde, des percussions organiques et tribales et une électro finement distillée pour un résultat planant et cinématique. 
L’EP nous fait traverser les âges, les états d’esprits et les divers endroits du globe. Un instant entre la méditation et le voyage stellaire ; l’autre au bord de l’implosion, dans la colère et le bouleversement des sentiments ; et puis sur une route, à l’aube d’un jour nouveau et d’une aventure sans précédent. 
Le trio réussit avec brio le comte philosophique musical, narré par une voix grave et mystique dont les harmonies hypnotisent ; ponctué par des percussions organiques et une électro minimaliste, s’accentuant quand au gré du sentiment et s’effaçant parfois au profit des autres éléments du groupe. 

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Edgär par Céline Carpentier

Edgär – Walking Into Heaven

On part pour la Venise du Nord avec les Amiénois d’Edgär et leur pop électronique pour leur second EP Walking into Heaven, trois an un premier opus qui les avait révélés. Ils nous proposent cette fois six titres qui nous dévoilent leur évolution et leurs inspirations comme le prouve la superbe reprise de Sound of Silence de Simon and Garfunkel, joyau de la folk revisité pour l’occasion dans une version contemplative et majestueuse. Après un an de travail avec La Lune des Pirates, on sent leurs productions plus affirmées et ils n’hésitent pas aller plus loin dans leur démarche, comme en témoigne le superbe You Don’t Know, qu’on pourrait imaginer produit par French 79 tant le titre est dansant et regorge de splendides synthétiseurs (d’ailleurs on n’oubliera pas de noter le superbe solo de guitare qui vient clôturer ce morceau). Bien évidemment, après avoir écouté cet EP, on ne peut que vous conseiller d’aller prendre vos places pour leurs prochaines dates car le duo (qui se transforme en trio à ces occasions) permet aux titres de prendre une autre dimension en concert.