MNNQNS nous avait fait forte impression lors de la réouverture du Grand Mix fin septembre 2019. Leur premier album, Body Negative, n’était pas encore sorti et il nous appartenait donc de revenir quelques mois plus tard pour voir comment le groupe avait évolué après plusieurs mois d’une tournée promo effrénée.
On nous avait vivement conseillé de ne pas rater la première partie de cette soirée, Working Men’s Club, jeune groupe venu d’une petite ville anglaise au nord de Manchester, déjà auréolé d’une impressionnante réputation pour seulement deux singles publiés (le 3ème, White Rooms and People , vient de faire son apparition) et un album annoncé pour 2020 tandis que la moitié du line-up a déjà changé.
Le groupe est porté à bout de bras par le chanteur et compositeur Sydney Minsky-Sargeant, seulement âgé de 18 ans tout en donnant l’air d’en avoir 16. Pourtant sa voix grave en impose, et les compositions qui versent dans un revival post punk à la fois sombre et dansant ont vite fait de nous faire penser à Joy Division, rien que ça. Il y aussi un lien de parenté avec la rough wave de Structures, avec plus de claviers, même si certains titres sont joués à deux guitares et une basse.
Après, il faut avouer que le groupe se la joue poseurs à mort (mention spéciale à Mairead O’Connor qui a passé tout le set à sans la moindre expression faciale), et que même si Sydney Minsky-Sargeant descend à plusieurs reprises chanter et danser dans le public, le set manquera un peu de proximité avec le public.
Les gars de MNNQNS nous l’avaient dit en interview, Body Negative est un album de pop. Et comme pour joindre le geste à la parole, ils entrent en scène avec une reprise inattendue et fraîche de Material Girl de Madonna. Le ton est donné et le groupe brouille immédiatement les pistes en allant piocher « If Only They Could » sur l’EP « Advertisement », titre qui va chasser en terres punk. Le public est sonné, MNNQNS enfonce le clou et va chercher le KO avec « Fall Down » et une longue plage instru qui met tout le monde d’accord.
C’est allé vite, un peu trop vite peut-être, le public cherche déjà son souffle et l’énergie retombe forcément un peu, y compris sur scène. Ça joue fort, trop fort sans doute, et la voix d’Adrian a du mal à émerger du déluge de guitares ambiant. Avouons-le, le concert est très rock, le son très frontal, et depuis le début on est un peu désorientés. C’est une sensation déconcertante mais pas désagréable, mais on attend un peu de se faire submerger pour de bon ou à reprendre pied.
C’est en glissant vers le dernier tiers du concert que le groupe nous aide à retrouver le nord avec Grégoire, le batteur, qui nous indique « ceci est une chanson pop » au moment de lancer « Desperation Moon ». Les moins de 3 minutes de ce titre tout en douceur font du bien et redonnent de la vigueur à un public qui fredonne tout en se laissant aller à un léger headbanging. Au moment d’enchaîner avec « Urinals », le groupe lance « ceci est une danse ». Un pogo peut-être ? Ça se frictionne très légèrement au milieu de la foule, mais le public restera globalement sage jusqu’au bout.
MNNQNS nous gratifie d’un titre inédit qu’ils jouent pour la première fois, intitulé « Idle Threat ». Un peu perturbant, le morceau est plus bordélique, à la fois foutraque et expérimental. Une direction à venir pour les prochaines production du groupe ? Affaire à suivre. En attendant, ils terminent leur set de 40 minutes avec Glory Paul, qui n’est pas le moins bordélique de leurs morceaux non plus. Grégoire restera un long moment juché sur un retour à saluer et remercier un public manifestement ravi. Pas de rappels, pas besoin, la messe était dite pour MNNQNS.
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