Kazy Lambist s’est fait bien discret ces derniers temps, et a brisé son silence avec un nouvel EP de quatre titres, Sky Kiss. S’il vogue toujours dans la vibe électro-pop dans laquelle il s’est fait connaître, l’artiste nous présente un EP presque conceptuel qui prend vit au milieu d’un paysage cosmique et stellaire.
Les deux premiers titres ont été réalisés en collaboration avec le producteur Glasses et présentent des similarités : une voix ultra vocodée, des nappes électroniques superposées et une thématique spatiale bien présente. On alterne gros beat et rythme plus lancinant, donnant l’impression de parcourir le récit d’un robot sur le dancefloor, en plein milieu d’une boîte de nuit dans l’espace, qui s’abandonne à la danse.
Twitch donne une impression de parade nuptiale, une chaloupe amoureuse dans la voix lactée. Le rythme est plus libidinal, avec une production presque rapprochée du rnb.
Si les deux morceaux sont assez cinématiques, ils ont manqué toutefois de profondeur et de sentiments, laissant un sentiment amer.
C’est sur les deux derniers titres de l’EP qu’on retrouve réellement Kazy Lambist, fidèle à sa sincérité et son amplitude. Le featuring avec Amoué, Deï, atteint la plus haute altitude de l’opus : un orgue électronique plus doux s’immisce dans des styles plus électroniques. Les quelques notes de piano font l’effet d’une caresse. La voix de velours d’Amoué nous fait perdre toute gravité : on se retrouve à flotter dans l’apesanteur, à planer dans la superbe incertitude d’un trou noir. C’est une envolée lunaire, entre l’inquiétude et la volupté. Le titre le plus fort de cet EP.
La collaboration avec JB Dunkel emprisonne ce sentiment d’apesanteur avec une production très suave, parvenant à mélanger l’impression cosmique avec le souvenir des bandes sons r’n’b des années 80. La profondeur du piano s’entremêle aux couches de percussions lointaines et alambiquées. Le saxophone s’infiltre dans le son pour fuir la conformité. La voix est moins modifiée, et la compilation des instruments jazz avec le synthétisme du membre de Air crée une atmosphère de sincérité, d’abnégation.
Un titre de clôture comme la fin d’un voyage long et sinueux. Un titre qui a le goût de l’épuisement et de la nostalgie. Le retour du héros, la fin d’une épopée.
Un EP en demi-teinte, entre une première moitié décevante et une clôture qui irradie de superbe. Kazy Lambist nous prouve qu’il a plus d’un tour dans son sac, et réveille notre curiosité pour l’album en préparation.