Aprile : cinq ans après… le renouveau néo-soul

Encore largement inconnu en France pour l’instant, c’est en écoutant Radio Néo (dédiée aux artistes francophones), que nous avons découvert Aprile : jeune artiste belge de son état. Il a sorti un EP : Giving Up Time, il y a quelques mois, en janvier si on veut être plus précis, mais si on fouille un petit peu, ce n’est pas son premier fait d’armes…

photo © Juliette Reip – graphisme © Zorg Lnsk, Lou Delchambre

L’histoire commence en 2015, cette année-là, naît Aprile, l’alter-ego musical de Nicolas Donnay, un guitariste liégeois. La même année, il publie son tout 1er EP : Cheap Chick. Un 1er EP pop et lumineux, qui lui vaut, à l’âge de 22 ans seulement, d’être remarqué le monde professionnel belge. Une belle entrée en force, qui devait somme toute, lui dessiner un avenir prometteur ! Oui, sauf que depuis 2015 plus rien…

Aprile a connu une période creuse, de laquelle on peut spéculer tout à tas de choses : difficultés à se trouver un entourage professionnel de confiance, panne d’inspiration, négociations ardues avec les maisons de disques… qui sait ! En interview Aprile avoue tout de même qu’il n’a pas pu sorti cet EP aussi vite qu’il l’aurait désiré, évoquant sans en dire plus le « business compliqué » de l’industrie musicale. Mais heureusement l’histoire ne s’arrête pas là, sinon on ne vous en parlerait pas évidemment.

Cinq ans après son premier succès belge, Aprile est de retour avec un nouvel EP : son deuxième, qui s’intitule cette fois-ci Giving Up Time. Alors oui, il chante toujours en anglais, mais cet EP est un poil différent du premier, troquant ses tonalités pop un peu mainstream, pour quelque chose qui sonne un peu plus indé. Sa voix il la retravaillé également, en s’engagement dans un univers beaucoup plus néo-soul.

Giving Up Time, un EP de cinq titres : On Oppression, Giving Up Time, Best of Me, Love Inside et Evil Love”. Un EP sorti tardivement, par rapport au calendrier prévu par le jeune artiste, mais qui lui a permis de rebondir en quelques sortes, de prendre le temps de dessiner son univers, de se débarrasser des compromis et de faire pleinement ce qu’il voulait faire. Et pour cela, le guitariste est devenu autodidacte : s’équipant à la maison de tout un tas d’instruments qu’ils ne maîtrisaient pas – encore – afin de devenir pleinement autonome dans la production de ses sons. Dès lors, les titres de l’EP sonnent tout de suite beaucoup plus doux. On sent une relâche et en même temps une prise de confiance. Un tempo plus lent, une voix plus suave…

L’artiste est aussi parti en résidence à La Botanique, le prestigieux centre culturel de Bruxelles, pour y peaufiner son univers, expérimenter une création visuelle autour de son live, et maîtriser l’espace de la scène. Et c’est justement une scène (fictionnée) de répét’ qui tourne mal, entre un chanteur control freak et ses musiciens, s’engueulant sur les questions d’attitude, de qui a le droit de bouger ou pas… qui forme le clip de On Oppression !

Pendant le confinement, privé de concerts, Aprile s’est mis à livrer des reprises acoustiques et presque folk de Billie Eilish et Lana Del Rey, Sébastien Tellier, Claire Laffut… sur son instagram !
Et son EP Giving Up Time est toujours dispo, sur toutes les plateformes ⤵