Parmi les figures iconiques du rock psychédélique, se cache les garçons de Temples qu’on adule tant depuis la sortie de leur gigantesque album Sun Structures en 2014. De retour de leur tournée outre-atlantique fin février, le quatuor a enchaîné avec une belle poignée de dates européennes passant par Glasgow, Manchester, Paris ou encore Toulouse. Et c’est lors de leur passage au Stéréolux de Nantes il y a quelques semaines, que nous sommes allés à leur rencontre et plus particulièrement celle de Thomas Walmsley, bassiste du projet. Retour sur cet échange des plus enrichissants d’un groupe pour qui rationalité et sincérité ne font qu’un.
VERSION ANGLAISE PLUS BAS / ENGLISH VERSION BELOW.
La Face B : Comment-vas tu ? Et comment s’est passée la tournée jusqu’ici ?
Temples : Je vais très bien, tout le monde va très bien dans le groupe. La tournée se déroule bien jusqu’ici, c’est cool de faire le tour de l’Europe. On était aux Etats-Unis pour nos deux dernières tournées donc ça fait du bien d’être de retour dans le coin.
La Face B : Ce soir vous allez jouer la première date française de votre tournée et c’est complet. Quel est votre ressenti face à l’engouement accru que le public porte envers votre musique ici ?
Temples : C’est vraiment fascinant. J’ai l’impression qu’avec le public français, c’est quitte ou double. Soit ils aiment ta musique, soit ils détestent, c’est très complémentaire. C’est l’un des premiers pays où nous avons joué en dehors de l’Angleterre et où nous avons continué à venir, c’est génial d’entretenir une relation avec eux. Ça marche dans les deux sens car plus ils nous soutiennent et plus on peut se permettre de revenir ici. C’est merveilleux !
LFB : Votre disque Hot Motion est sorti il y a quelques mois déjà. Avec du recul, peux-tu me dire lequel de vos albums vous défini le mieux aujourd’hui ?
Temples : Ils nous définissent tous de manière égale. Il y a trois phases différentes avec ces albums et à ce moment précis, Hot Motion semble être celui qui nous représente le mieux car c’est le disque le plus récent. Mais il nous définit pas car il appartient au passé et il se trouve, que nous l’avons quitté ce passé. À vrai dire, nous sommes constamment en mouvement.
LFB : Il y a quelques points en commun entre Sun Structures et Hot Motion. Chacun des albums tire ses influences rock psyché des années 60 et 70 contrairement à Volcano, plus pop dans son approche. Est-ce que c’était nécessaire pour vous de revenir à votre signature d’origine ?
Temples : Je pense qu’on en avait besoin. Quand tu fais un nouvel album, tu copies un peu les sonorités passées tout en y rajoutant une part de nouveauté. On se découvre aussi en tant que groupe, on cerne notre univers et ce qui fait notre identité en dehors d’un simple disque. Et je suppose qu’il y a eu un changement avec Volcano, dans la façon dont il a été construit. Avec Hot Motion, on a décidé de retrouver les guitares, de dégager une sorte d’ambiance plutôt que de juste avoir une musique pop. Enfin ça l’est toujours, il y a juste davantage de profondeur, d’atmosphère. On a vraiment essayé de se concentrer dessus autant que possible.
LFB : Concernant Hot Motion, comment parvenez-vous à proposer une musique si moderne tout en ayant des influences d’ères passées aussi prédominantes ?
Temples : Je pense que c’est important de proposer les deux sinon t’es juste un groupe rétro ou excessivement authentique envers une certaine ère. Pour être pertinent en 2020, il faut que ce soit contemporain, il doit y avoir un élément qui fait qu’il y a un lien établi avec l’époque actuelle. Je pense qu’on le fait naturellement car on jongle entre la technologie et du matériel plus ancien. Un mélange des deux est ce qui crée la musique aujourd’hui, pour nous du moins.
LFB : Au fil des années, votre musique a souvent été assimilée à celle de Tame Impala. Quelle est votre position face à cette comparaison ? Est-ce que vous vous sentez connectés à son univers d’une quelconque manière ?
Temples : Ce sont les parrains de la musique psychédélique des années 2010, comment est-ce possible de ne pas être comparé à un groupe aussi gigantesque que le leur aujourd’hui ? Mais bien sûr, on a toujours fait en sorte d’être unique surtout quand il s’agit d’écrire des chansons. On a notre propre façon de faire, on s’est toujours concentrés sur la structure de la musique pop et la composition de titres. Et puis on ne peut pas empêcher quelqu’un de nous comparer à un autre artiste. On nous a aussi souvent associé aux Beatles mais il y a beaucoup de projets qui leur ressemblent. C’est une sorte de culture inébranlable finalement, c’est là et ça le restera. Il ne faut pas en démordre et continuer à faire comme si de rien n’était.
LFB : Il y a quelques années, vous avez dit que la nostalgie était l’élément principal qui vous guidait dans votre musique. Qu’est-ce qui vous guide aujourd’hui si ce n’est la nostalgie ?
Temples : Ça change beaucoup. On continue à l’utiliser en grande partie ainsi que la musique et le sons des instruments qui nous font ressentir une émotion, nous connectent à une période ou à un style qui capture un moment en particulier et c’est très important. Au fil des albums, on propose toujours quelque chose de légèrement différent tout en essayant de repousser ce que l’on a déjà fait. Hot Motion est un album très concis, avec le chant, la guitare, la batterie et les voix telles quelles, sans trop d’effets rajoutés. Et je suis certain que ce que l’on fera ensuite sera différent, c’est notre façon d’évoluer. Peut-être que l’on fera un album plus expérimental car on veut toujours réinventer ce que l’on a fait plutôt que d’offrir un disque qui sonne comme le précédent.
LFB : Avec ce dernier album, la musique est plutôt lumineuse et contrebalancée par des textes un peu plus sombres…
Temples : Je pense qu’on a toujours fait quelque chose du genre. Ça tient de l’art macabre d’associer des textes sombres avec une musique plus lumineuse et vice versa. Jouer avec les émotions rend le morceau plus intéressant. La plupart de nos textes sont surréalistes voire abstraits et pas nécessairement en rapport avec un événement en particulier, ça peut être uniquement une idée parfois. Par exemple, le morceau Holy Horses parle d’éruptions solaires dans le ciel, principalement d’astronomie en fait. Les éruptions prennent la forme d’un cheval et c’est cet élément visuel qui guide la chanson. On n’a pas de formule fixe concernant l’écriture.
LFB : Est-ce que vous vous concentrez principalement sur les textes alors ?
Temples : En général, la musique vient en premier la plupart du temps même si ça dépend du morceau. Quand d’un point de vue rythmique c’est influencé par un son de batterie ou de percussion, on arrive à dégoter un titre complet à partir de ça. Celui qui a la meilleur idée l’emporte.
LFB : À l’écoute de Hot Motion, il y une impression de soulagement qui erre parmi les morceaux. Avez-vous ressenti ce sentiment lors de sa composition ?
Temples : Je crois oui. C’est sans aucun doute un album énergique et le plus dynamique avec cette bonne dose de guitare mais aussi ces parties plus calmes, plus subtiles. Il y un changement d’un point de vue rythmique et c’est surement pour ça qu’il donne cette impression de soulagement. Faire cet album et réintégrer certaines de nos sonorités a été une vraie libération sur le plan personnel.
LFB : Selon vous, les guitares ne sont pas assez mises à l’honneur aujourd’hui et c’est pourquoi elles sont omniprésentes dans votre dernier album. J’en déduis que vous n’êtes pas convaincus par ce que ce que les groupes proposent de nos jours ?
Temples : Pas vraiment. Il n’y a pas beaucoup de groupes dans la tendance du moment, qui font quelque chose similaire à notre travail. La guitare est un instrument semblable à la société actuelle ainsi que la culture qui s’y rattache, ça semble être divisé. Soit l’instrument est absent, soit il ne l’est pas et est incroyablement bruyant, presque utilisé comme une sorte d’arme. D’ailleurs, certains de mes groupes préférés ont opté pour cette façon de faire avec leur musique. C’est un des éléments principaux dans notre processus de création même si l’écriture et les mélodies sont nos préoccupations premières. J’ai l’impression qu’il y a trop peu de groupes qui fonctionnent de cette façon en ce moment et malheureusement, on n’y paie pas beaucoup d’attention. Il faut se serrer les coudes en ces temps difficiles ! (rires)
LFB : Quelle est votre définition d’un bon groupe aujourd’hui ?
Temples : Tant qu’il y a du talent, le groupe est bon. On a fait notre tournée américaine avec un groupe canadien qui s’appelle Art d’Ecco et leur représentation est sensationnelle, tout comme leurs morceaux. Il y a des guitares, des claviers, toutes sortes d’instruments et des mélodies qui défilent. Ils se maquillent, portent des costumes sur scène et ça ajoute une touche théâtrale tellement importante à leur travail, c’est vraiment intéressant à voir et à écouter. Je dirais qu’ils font partie des groupes que je préfère le plus ces derniers temps, ils proposent vraiment quelque chose de nouveau.
LFB : La plupart de vos morceaux semblent avoir été créés pour être plus vivants une fois joués en live. Quelle est votre relation avec la scène comparé au studio ?
Temples : C’est toujours un procédé très différent et très distinct. On passe beaucoup de temps enfermés en studio avec nos morceaux, à essayer de les développer au maximum pour ensuite les déconstruire et se les approprier sur scène. En live, je joue de la basse mais pour les formats studio, j’ai joué de la guitare ainsi que du clavier donc on a dû tout réapprendre. Puis après les morceaux prennent de plus en plus la forme qu’on leur donne en live, ils changent du tout au tout quand on les joue ensemble. C’est vraiment passionnant.
LFB : Hot Motion est né entre les murs de votre propre studio, quelque peu retiré de la civilisation. Est-ce qu’avoir votre propre studio était une réponse à la peur d’être influencé par un quelconque élément du monde extérieur ?
Temples : Pas vraiment, c’était surtout l’option la moins coûteuse. C’est très onéreux de louer un studio, surtout les beaux studios. Et l’un des meilleurs moyens de combattre ça, c’est de le faire soi-même et heureusement, on le pouvait. Pouvoir enregistrer et composer en même temps, ne pas avoir à mettre sur papier une maquette de guitare était un soulagement. On va en studio, on écrit et on enregistre tout en ayant la possibilité d’expérimenter avec ce qui fonctionne ou non. Je pense que dans une certaine mesure, on aurait galéré si on avait loué un studio et payé à la journée pour enregistrer. La pression doit être énorme sur les groupes, je ne sais même pas comment quelqu’un peut réussir à faire ça, ça doit vraiment être difficile.
LFB : Est-ce qu’avoir votre propre studio vous a aidé à être davantage efficace ?
Temples : Je pense que oui. Quand on tient une certaine responsabilité, on se doit d’être efficace et de choisir attentivement ce qui fonctionne. Pouvoir avoir le point de vue de chacun aide mais c’est très difficile de juger son propre travail et d’avoir cette sorte d’avis externe dessus. Heureusement on peut compter sur les uns et les autres et je pense que ça a un peu sauvé tout ce qu’on a fait jusqu’ici.
LFB : Peux-tu choisir ton morceau préféré de Hot Motion et nous raconter sa genèse ?
Temples : Je vais donc choisir The Howl car je l’ai écrit. Non, je blague ! (rires) The Howl est un morceau qui encore une fois a été dicté par le rythme, il n’y avait pas de mélodie ou de musique, tout était dans la rythmique, le genre de morceau inspiré par la guitare et un lourd son tonitruant. Il tient son inspiration des félins également, un sujet brillant pour une chanson, retranscrit à travers l’imaginaire de Temples et donnant naissance à une histoire sur un dieu égyptien revenu d’entre les morts au sein de la civilisation du 21e siècle. Ça juxtapose l’idée de qui ils étaient vraiment en tant qu’affreux et puissants dieux égyptiens dans le monde contemporain. Ce morceau capture bien l’état d’esprit de notre groupe.
LFB : Quand on écoute vos morceaux, on peut parfois s’approprier leurs sens mais ça reste quand même très abstrait.
Temples : L’interprétation est libre la plupart du temps et c’est la meilleure musique qui soit à mon avis, le genre de musique dont tu peux tirer une analyse et qui signifie quelque chose pour toi.
LFB : Après avoir travaillé ensemble pendant des années, comment votre relation a-t-elle évoluée ?
Temples : Ça va, on ne s’est pas encore tués donc ça doit bien se passer. (rires) Ça aide de venir de la même petite ville perdue au milieu de nulle part car on n’oublie pas d’où l’on vient. Quand les musiciens oublient d’où ils viennent, le groupe ne dure pas ou quelque chose se passe mal. On est tous assez cartésiens quand il s’agit de savoir vivre ensemble.
LFB : Est-ce qu’il y a un livre, film ou morceau que tu as aimé récemment et que tu aimerais partager avec nous ?
Temples : Je trouve enfin le temps de me lancer dans la lecture du Festin Nu de William Burrough. Je n’ai pas lu ce livre plus jeune et j’aurais aimé le faire car je pense que ça aurait stimulé prématurément cette partie de mon intellect bien qu’il reste excellent. Il y a aussi ce thriller des années 70, Les Yeux de Laura Mars, qui vaut vraiment le coup. Regardez-le !
ENGLISH VERSION
La Face B : How are you today ? How was the tour so far ?
Temples : I am very well, everyone in the band is also very well. The tour has gone very well so far, it’s good to be touring around Europe. The last two tours we have done we have been in the US so it’s nice to be back over here.
LFB : Tonight you are about to play the first French show of your tour and it’s sold out. How do you feel about this growing interest in your music from the French public ?
Temples : It is so fascinating, really. I feel like the French audience either they love you or hate you, it’s very complementary. It’s one of the first places outside of England we played and a place we have kept coming back to. It’s great, it’s good to have a relationship with them. And it works both ways for the support they have given us because the more support they give the more we can come back. It’s wonderful !
LFB : Hot Motion came out a few months ago already. With the benefit of hindsight, can you tell which of your albums defines Temples the best today ?
Temples : They all equally represent us. You got three different phases with each record but I feel like Hot Motion represents us in this moment, the most accurately because it’s the most recent record. But Hot Motion doesn’t represent what we are now because it comes from the past and we’re now somewhere else already. We’re constantly moving really.
LFB : There are a few common points between Sun Structures and Hot Motion. Both have influences from the 60s or the 70s and this psychedelic rock touch whereas Volcano is poppier in its approach. Was it necessary for you to go back to the sound you started with ?
Temples : I feel like we needed to. As you make each record, you knock off a bit of your sound and you find a new part that you add to it. You discover who you are as a band and what you sound like, more than just how a record sounds but how your band sounds like, what makes the identity of your band. And I guess there was a change in Volcano, how that should be constructed. With Hot Motion we decided to go back to guitars and to have more of an atmosphere rather than pop focused music. It still is, it just has a bit more depth, more atmosphere. We tried to focus on that as much as possible.
LFB : Speaking about Hot Motion, how do you still manage to offer such a modern music when you have predominant influences from passed eras ?
Temples : I think you have to offer both and if you don’t then you are just a retro band or you are overly authentic to an era. I feel like in order to be relevant in somewhat of a degree in 2020, it has to be contemporary, it has to have an element which is accessible to now. Naturally, I feel like we do that, we are going to use computers and technology along with guitars and old equipment. A blending of the two is what creates music for now, for us.
LFB : Your music has often been compared to Tame Impala’s over the years. What’s your position towards this comparison ? Do you feel connected to Tame Impala’s universe in any way ?
Temples : They are like the godfathers of the psychedelic music of the 2010s. How can you not be compared to a band as gigantic as them in the modern era ? But of course, we have always done our own thing especially when it comes to songwriting. We have a particular way to do, we have always focused on the structure of pop music and the songwriting particularly. And you can’t help to be compared to whatever artist. There is something we always keep hearing that we sound like the Beatles but a lot of stuff sound like the Beatles. It is an ingrained culture, it is gonna be there, you just have to stick to your guns and do what you do.
LFB : A few years ago, you said nostalgia was the main element which guided you in your music. So what is guiding you now if not nostalgia ?
Temples : It changes a lot. We still use that as a large part, but also music and sounds of instruments which make you feel something and connect to an era or a certain style that really catches a moment and it’s really important. As you go on with each record, you always offer something slightly different and you tend to push away from whatever you last did. Hot Motion is very much a sort of concise record with the singing, guitars, drums and the vocals as they really are without too many layers. And I’m sure what we’ll do next will not be like that, we are progressing in a different way. Maybe we’ll do something more experimental because we always want to reinvent what we have done rather than just give you another record that sounds like the last one we did.
LFB : With your latest album you managed to have a kind of joyful music counterbalanced with lyrics which are a bit darker…
Temples : I think we have always done something along these lines. It’s a british macabre thing to combine dark lyrics with joyful music or vice versa and it makes a song more interesting when it kind of plays with emotions. A lot of our lyrics are surreal, abstract and not necesarily about a certain moment, they can be just about an idea. For example, Holy Horses is just about solar flares in the sky, it’s just astronomy essentially. It makes them into a horse and the visual element of that kind guides the song. We don’t have a fixed formula for writing.
LFB : Do you you mainly focus on lyrics rather than music then ?
Temples : Usually the music comes first for the most part but it can depend on the song. When it’s like rythmatically led by a drum idea or a percussion idea, you can create a whole song out of it. Whichever is the strongest idea seems to create the song.
LFB : When listening to Hot Motion, there is a feeling of relief wandering through the songs. Is that the feeling you had when making this album ?
Temples : I guess so. It’s definitely almost like an energetic record and the most dynamic one with some quite heavy guitars and also some very subtle quiet moments. It can maybe represent a change in pace a lot so I guess that’s why it gives the impression of relief. It was like a personal relief to do the record and to reinstate certain parts of our sound for this album.
LFB : This album is said to be a guitar record first because you felt like it’s a rotten time for guitar music today. Do you not feel satisfied with what actual bands offer nowadays ?
Temples : I suppose not really. There are not that many bands who seem to be in fashion at the moment, doing exactly what we do. Guitar music is like society and culture at the moment, it seems to be polarized. Either there’s no guitar or there’s guitar and it’s incredibly noisy, angular and used as a weapon almost and some of my favorite bands use that method in their music. That’s an element of what we do but first we always add the songwriting and melody as the focal point. It feels like there’s not many bands doing that at the moment and sadly not many of that is being given much attention. We have to stick together for these hard times. (laughs).
LFB : What’s your definition of a good band today ?
Temples : As long as talent is there. We toured with a canadian band called Art D’Ecco recently in the US, they have a fantastic representation they put on and the sounds are fantastic. There’s guitars, keyboards, wordly instruments and sounds going on. They also wear make up and costumes on stage, it adds such a strong theatrical element to what they do and it’s thorougly interesting to watch and listen to. I would say there are one of my favorite bands at the moment, they’re doing something very different.
LFB : It feels like most of your songs are made to be more lively once performed on stage. How do you experience the live scene compared to when you are in the studio ?
Temples : It’s always a very different and very separate process. You spend a lot of closed time with the songs in the studio, developing it and then you almost have to deconstruct it live and relearn. With Hot Motion I play the bass guitar live but on certain songs I would play guitar or keyboard so we have to relearn our parts. And then you end up developing the song as you play it live more and more and it becomes this other thing when it’s played live together. It’s very exciting.
LFB : Hot Motion was born in your own secluded studio. Does having your own was the answer to the fear of being influenced by any element from the outside world ?
Temples : Not really, it was first and foremost the most unexpensive option. Going into a studio can be very expensive, especially very nice studios. And one of the best ways to combat that is to do it yourself and luckily we had the attributes to be able to do that. Being able to write and record at the same time, to not have to demo a song on guitar with a bit of paper was a relief. You go there recording it as you write it, you can be very experimental with what works or not. I think we would struggle to some degree if we were into a studio, paying by the day to record. The pressure must be unbelievable on bands, I don’t know how any would ever did that in the history, it must be very difficult.
LFB : By being in your own studio, did it help you in being more efficient ?
Temples : I think so. When you’re in charge of yourself, you have to be quite pragmatic and choose carefully what works. It helps having each others perspective but it is very hard to judge your own work and get that sort of third person view on it. Luckily we have each other so it seems to have saved this work so far.
LFB : Can you choose your favourite song from Hot Motion and tell us about its genesis ?
Temples : The Howl because I wrote it. No, I’m joking (laughs). But it was a song again that was rythmatically led, there was no melody or music, it was all in the rythm, the kind which was inspired by the guitar and then a sort of quite big thunderous sound. It was inspired by cats which seemed like a brilliant sort of subject to write a song about, through a sort of Temples imagined mind developped into being about an Egyptian god returned from the grave, back to civilization in the 21st century. That kind of juxtaposes who they were as very fearful mighty Egyptian gods in the modern world. I think that captures the kind of spirit of the band.
LFB : When we listen to your songs we can sometimes appropriate its meanings but it still remains very abstract.
Temples : It’s open free interpretation a lot of the time and I think that’s the best kind of music where you can take a reading from it and it means something to you personnally.
LFB : After working together for years, how did your relationship between you all evolve ?
Temples : It’s fine, we haven’t killed each other yet so it must be going well (laughs). It helps being from the same small town in the middle of nowhere because you don’t forget where you are from. When musicians forget where they’re from, the band doesn’t last long or something goes wrong. We are all fairly grounded when it comes to living with each other.
LFB : Do you have any songs, books or movies you really liked lately and would like to share with us ?
Temples : I’m finally getting around to hit Naked Lunch by William Burroughs which I never read when I was younger and I wish I did. I think it would have excited that part of my intellect at a younger age but it’s still very good. There’s also this 70s sort of thriller called The Eyes of Laura Mars, it’s definitely worth watching, check it out !
© Crédit photo : Matt Clarke & Bryony Fenn