Les clips de la semaine #34

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont à la fois fait vibrer ses yeux et trembler ses oreilles. Embarquez avec nous pour l’épisode 34.

Diamond Deuklo – Eddie Murphy

On commence les clips de la semaine par une introduction. Elle s’appelle Eddie Murphy et elle ouvre C.L.Y.D.E, le premier album de Diamond Deuklo, à ce jour uniquement sorti de manière physique. Lente montée synthétique ressemblant à un générique de film des années 80, le titre raconte un fait divers caennais qui semble trop gros pour être vrai, l’histoire d’un étudiant qui aurait harcelé téléphoniquement des amis à lui en prenant la voix d’Eddy Murphy. Cet étudiant, c’est Diamond Deuklo, et il reprend cette article pour le raconte d’une voix plate et distanciée, comme pour nous faire le récit de ses propres « exploits ». On est vraiment tenté de douter tant l’affaire parait « bigger than life » mais l’histoire rentre à la perfection dans l’image que l’on se fait de Deuklo. La vidéo, accompagnée d’un texte qui remet cette histoire dans une perspective bien différente, semble mettre le chanteur dans une position de condamné, dans un parking, attaché à une chaise et subissant le courroux de deux femmes, le tout en alternance avec des passages ou on le voit téléphoner. Petit à petit, le pote d’Orelsan continue de créer sa propre légende, suivant un chemin qui n’appartient qu’à lui.

Cabane – Easily We’ll See (ft. Kate Stables & Caroline Gabard)

Notre adoré Thomas Jean Henri dévoile une nouvelle illustration visuelle pour Easily We’ll See, issue de l’album de Cabane, Grande est la maison
À nouveau, la juste et somptueuse simplicité de son art s’exprime par un plan fixe, dans la cuisine. Le froid du carrelage blanc se réchauffe au son des voix du trio, concentré au bout de la pièce, dans un ensemble d’harmonies et de corps. Le plan, au début fixe, se rapproche d’eux, de ce centre d’humanité, de vie, de beau, dans la même douceur que les sons qui emplissent cet espace.
On reconnaîtra la manière caractéristique de filmer du projet Cabane, une camera à travers un appareil argentique moyen format. Tout est absolument parfait, comme toujours avec Cabane. 
La preuve que le refuge, l’épicentre du réconfort, de la douceur, se trouve n’importe où, et dans le cas présent, au fond de la cuisine de Thomas, avec vue sur l’église Sainte-Marie. 

Big Wool – Simple Travels

A l’image de Cabane, Big Wool nous l’assure : il y a un endroit pour nous qui nous attend. Les Angevins sont de retour cette semaine avec leur nouvel EP, Simple Travel. À l’image de cu clip qui accompagne Simple Travels, la musique de Big Wool est taillée pour les voyages et les grands espaces, elle respire et voyage et nous emporte avec elle. On se laisse porter par sa douceur et sa mélancolie et on regarde les images, les paysages qui défilent et les souvenirs qui affluent dans nos esprits les rejoignent. Une musique tendre et habitée dont on vous reparlera très bientôt, en attendant on vous laisse vous imprégner de ce Simple Travels qui touche au cœur.

Trente – Des Fleurs comme calmants

Dans un monde angoissant qui demande de reprendre un rythme de vie plus cadencée après une interruption imposée, Trente décide de profiter de cette pause temporaire pour reprendre goût à la simplicité et à la douceur. Dans son nouveau clip finement construit, les fleurs prédominent par des dessins de collage, des vidéos d’archive provenant fort probablement de l’artiste et par son titre Des fleurs comme calmants. Elles accompagnent parfaitement la mélodie lancinante qui nous berce dans nos mémoires personnelles où nous profitions pleinement du printemps. L’atmosphère sonne rétro et fait penser à certaines mélodies de Mac DeMarco tandis que la guitare nous fait prendre notre envol vers les sentiments de bien-être. Le parfum envoyé par la nature nous relie à nos moments familiaux les plus conviviaux qui défilent ainsi dans nos esprits. Par une voix suave et rassurante, Trente nous envoie de good vibes en proposant de retourner à la légèreté des instants car la patience a ses vertus : à la fin de la floraison, la liberté sera retrouvée. Cette poésie sucrée et nostalgique est à déguster sans modération dans son nouvel EP Confinée.

Teenage Bed – STUCK

On peut l’avouer, on ne s’est toujours pas remis d’Expectations, l’EP que Teenage Bed a dévoilé en janvier. Autant dire qu’on ne s’était pas préparé à une seconde déflagration aussi rapide et pourtant, confinement aidant, le nantais est déjà de retour avec Since we’re stuck at home, un nouveau bijou taillé pendant cette période d’enfermement. On s’était demandé ce qui nous avait tant marqué dans sa musique, la réponse est plus simple qu’on aurait pu le croire : c’est l’absolue sincérité du garçon qui nous presse le cœur, cette façon de nous dévoiler des choses personnelles tout en ayant l’air de ne pas être acteur de sa propre histoire. C’est à nouveau le cas avec STUCK, premier extrait déchirant qui prolonge avec bonheur l’expérience commencée avec Expectations. Le titre s’accompagne d’une vidéo maison, ou Nathan se transforme en ombre, tel un fantôme murmurant ses prophéties dans le coin d’une pièce alors que des images défilent sur un écran. Saisissant et émouvant, on a pas fini de vous parler de Teenage Bed qui prendra le contrôle de notre instagram demain.

HAELIUM – Playgrounds 

Après avoir découvert l’ADN musical de Haelium sur La Face B, on vous propose de prendre quelques minutes pour vous laisser transporter par son dernier clip, Playgrounds.
Sur un titre très dense et aérien à la fois, le clip nous place dans les yeux d’un enfant qui parcourt son petit monde. Ce petit monde qui lui suffit amplement à vivre une aventure riche en sensations (courir dans la maison, jouer dans un parc de jeux…). Les effets de visuels subliment l’émotion ressentie face à ces activités finalement assez simples. Ce clip fait d’ailleurs écho à cette période de notre vie, pas forcément évidente, où il est bon d’apprécier des petites choses qui nous amusent, comme le ferait un enfant !

Peter Peter – Conversation

Sorti le 30 avril 2020, le clip de Conversation de Peter Peter nous plonge dans l’intimité du chanteur québécois. Caméra ancienne, images rétro et vision extérieure du quotidien de Peter Peter dans un Paris confiné, autant d’éléments exposés tels une poésie dans ce nouveau clip.
Le titre est l’amorce du quatrième album studio de Peter Peter, dont la sortie est prévue le 25 septembre prochain. Conversation, c’est une partie de l’intimité du chanteur, dans laquelle il exprime son impression de faire partie du paysage, de fusionner avec son environnement qui a énormément changé dernièrement.
Délicatesse, poésie, nonchalance et mélancolie sont au rendez-vous, de quoi combler les fans et séduire les nouveaux arrivants.

Jazzboy – Jazzapocalypse

Les vidéos de Jazzboy sont à la fois étranges et mystérieuses voire complètement barrées. Il peut être question de sucette hallucinogène (Harlem), de talkshow déjanté (Jazzboy) ou d’enterrement de père Noël en pleine tundra (Xmas Will Never Happen Again). Pour Jazzapocalypse le musicien arty basé à Paris nous plonge dans une « tragédie en noir et blanc » à l’atmosphère gothique d’un décor de cimetière de film noir qui accompagne un morceau à la fois sombre et accrocheur bercé par des paroles en forme d’interrogations : “Where do my friends slip away? They’re not the people they were yesterday / Why do my skin peels away, I’m not the same one I was yesterday” (« Où sont passés mes amis ? Ils ne sont pas les personnes qu’elles étaient hier/ Pourquoi ma peau se décolle-t-elle ? Je ne suis pas la personne que j’étais hier »), questionnant notre évolution et nos changements intérieurs au fil du temps, avec cette interrogation entêtante et planante qui revient sans cesse : “Is it a Monday or is it an apocalypse?” (“Est-ce un lundi ou est-ce une apocalypse ?”). La vidéo dirigée par Jazzboy lui-même, le met en scène grimé en papillon humain errant, découvrant une autre de son espèce toute droit sortie d’une machine/chrysalide gluante… On vous laisse la re/découvrir…
Jazzapocalypse est le dernier single de Jazzboy dont le double EP Jazzapocalypse Vol I & 2 qu’il décrit comme « une fausse comédie musicale sur la métamorphose humaine et l’apocalypse intérieure » sortira le 5 juin 2020, à 00h01 pour être précis.

Sleep Eaters – In This Town

Les Sleep Eaters, groupe garage londonien aux fortes influences country et à tendances psychédéliques, sortent In This Town, leur premier single depuis la parution de leur EP Holy Days l’année dernière. Si le morceau n’est pas tout récent (le groupe créé il y a 2 ans l’a enregistré il y a un moment) les cinq ont décidé de le sortir en ces temps particuliers et l’humeur sombre dépeignant la claustrophobie urbaine y est à propos. Sur des guitares abrasives, la voix scande la frustration d’être enfermé par la ville, ambiance Taxi Driver du far west, avec un clip nous faisant circuler dans les 70’s sur de grandes routes américaines parsemées de billboards et de signes lumineux vintage. C’est ce mélange de vintage vs moderne, country vs post punk et leurs riffs psyché qui crée le son si particulier des Sleep Eaters. Le groupe qui fait partie de la scène underground londonienne a notamment ouvert pour L. A. Witch et Sugar Candy Mountain, et tourné avec les Flamingods et Froth. In This Town est sorti sur PNKSLM Recordings. Notice d’écoute ? : “Fire it up and crank the volume!”

Terry Callier, The Avener – 900 Miles (The Avener Rework)

En ce début de mois de mai 2020, The Avener dévoile le clip de son rework du titre 900 Miles de Terry Callier. Sorti en juillet 2011, le morceau de l’auteur-compositeur-interprète et musicien de folk, jazz et soul américain s’enrobe ici d’une électro-house douce mais dynamique. La voix du défunt chanteur inspire le calme et s’associe au talent du DJ français pour aboutir sur un morceau presque électro-chill. Un mélange étonnant mais efficace.
Le clip, lui, révèle au monde les images d’un Paris vide, comme abandonné, mais un Paris vivant. Une note d’espoir et un travelling qui nous fait voyager dans ces jolies rues en ce temps de confinement.

TOUKAN TOUKÄN – Take Control

Nous vous en parlions au tout début de ce confinement, le duo TOUKAN TOUKÄN nous invite chez eux. Après avoir sorti leur titre Pangolin, Laure et Etienne, les deux lauréats du FAIR 2019, prennent cette semaine le contrôle et non pas de notre page Instagram! Sorti le 29 avril, TOUKAN TOUKÄN a dévoilé un nouveau titre « Take Control. »  Accompagné d’un clip et d’une cinquantaine de participant(e)s, le duo aux mélodies pop électro nous dévoilent un morceau rempli d’amour, de liberté, d’espoir, de joie et de self-confidence. Un hymne dansant pour un message si important, les femmes sont libres.
Une chose est sûre, nous avons hâte de retrouver le duo sur scène pour danser avec eux! 

Of Course – Pangolin

On l’a cherché un peu notre chanson du confinement, celle qui résumerait à la perfection notre existence pendant cette période étrange et enfermée. Finalement, on est pas très étonnée, elle est venue de l’autre côté du monde de la part du duo français le plus canadien du game. Of Course a dévoilé cette semaine Pangolin, un petit moment d’humour bienvenue avec une production solaire et accompagné d’une vidéo maison ou Will fait comme nous : il tourne en rond dans sa chambre et finit par faire n’importe quoi. Le titre est remplit de moments qu’on a tous vécu en 2 mois, ainsi que des références parfaites d’un jour sans fin à seul au monde.
On vous laisse avec cette punchline qui résume bien la situation : des cons finis en confinement c’est pas si con finalement.

PLÉTHORE – Home

Si l’on doit rester chez soi, rien ne nous empêche de nous évader via notre imagination et de voyager dans les étoiles et l’infini. Et si on le fait, autant le faire en musique, accompagné de Home, nouveau titre de Pléthore. On retrouve ce goût bien senti pour la batterie qui claque accompagnée des nappes de synthétiseurs aussi divers que cohérent pour un morceau qui nous fera danser, seul ou accompagné. Home est un appel à l’échappée, au besoin qu’on a tous de laisser nos pensées nous échapper quand la situation devient trop anxiogène. Visuellement, c’est dans un superbe clip animé en noir et blanc, réalisé par Maxime Baïle, que l’on retrouve l’homme géométrique, symbole de Pléthore, parti explorer les étoiles, les galaxies et l’univers infini qui explose dans sa tête.

INÜIT feat. Voyou – Pump Up The Jam (Technotronic Cover)

Si vous avez déjà vu INÜIT en concert, cette vidéo ne vous surprendra pas. Si vous n’avez jamais vu les nantais en concert, on tient déjà à vous dire que c’est une faute impardonnable, ensuite il faut savoir que le sextuor (on est allé vérifié, le terme est correct) reprend de manière régulière le classique de Technotronic. On est donc assez ravi de les voir figer cette reprise dans le temps accompagné d’une vidéo maison ou chaque membre, avec plus ou moins d’humour, joue sa partie, le tout accompagné d’une apparition de ce bon Voyou à la trompette. Alors on met le son au maximum, on lance le tout et on se déhanche avec bonheur. Déjà ça fait clairement du bien et honnêtement, on a pas vraiment mieux à faire en ce dimanche.

Arca – Nonbinary

Les vidéos de Alejandra Ghersi aka Arca sont aussi étranges que fascinantes et Nonbinary n’est pas une exception. La productrice / compositrice / chanteuse / ingénieure du son / performeuse et DJ vénézuélienne nous plonge dans son univers futuriste cyborg entamée avec @@@@@ un morceau de 62 minutes sorti en février en « prélude » de la nouvel aire d’Arca correspondant à son prochain album (le quatrième) KiCK i. Si la vidéo réalisée par Frederik Heyman est très courte par rapport à la précédente (elle ne dure que 2:19 min), sa richesse visuelle est multiple : Présentée en plusieurs « tableaux » fantastiques, on y voit d’abord le corps nu de l’artiste transpercé d’une paire de ciseaux gisant sur un rocher entouré de lucioles virevoltantes. Puis le décor change et nous emmène dans une salle d’opération où Arca apparaît enceinte entourée de squelettes androïdes. Elle s’élève ensuite un Venus du futur dans une reproduction cyborg de la Naissance de Venus et le dernier pan la montre en pleine dispute avec (à ce qui semble être) elle-même/son double dans un décor enflammé. Autant de détails et de facettes montrant la complexité et la multiplicité de l’artiste célébrée dans cette vidéo aux paroles libres et décomplexées : « I do what I wanna do when I wanna do it Bitch » (« Je fais ce que je veux quand je le veux Bitch ») et plus loin « I can be sexy or I could be sad, Act bad just to be sweet What a treat It is to be Nonbinary ma chérie tee hee hee Bitch » (« Je peux être sexy ou je pourrais être triste, Agir durement juste pour être mignonne, Quel plaisir d’être nonbinaire ma chérie hahaha Bitch »). KiCK i succèdera à Arca sorti en 2017.

Global Network – Your Love

Deuxième clip, pour le deuxième extrait de l’EP Cool Moments de Global Network attendu ce mois-ci. Cette fois on troque l’ambiance club pour une atmosphère beaucoup sensuelle et illustrée presque exclusivement en VFX. On retrouve quelques influences soul du projet jusqu’à une montée beaucoup plus contemplative et futuriste, entre onirisme et science fiction, et qui lance parfaitement le compte à rebours vers la sortie de l’EP. En attendant leur retour sur scène, on a pu les retrouver au Printemps de Bourges Imaginaire cette semaine avec les autres lauréats des inouïs.

Valentin stuff – london dilemme

C’est les deux pieds sur deux rives que Valentin Stuff nous offre ce dernier clip. Un pied proche de la Tamise et l’autre de la Seine. C’est ici que se situe le dilemme, ou plutôt, le London Dilemme. A travers ce clip, le chanteur déambule entre les deux capitales. Les transitions sont efficaces et se marient à un travail de photographie si bien travaillé qu’il nous emporte malgré ses faux airs de vlog. Quant à la musique, on retrouve la voix si particulière de Valentin Stuff. Une voix suave, chaude et entière que quelques accords de guitares suffisent à porter. Tantôt chantées, tantôt parlées, les paroles évoquent comme une perte de repère. En effet, l’artiste témoigne de la difficulté de s’affirmer, s’imposer dans une ville que ne nous connaît pas et qui ne nous connaît pas. Il témoignage du faits de s’adapter aux codes, de se construire, se reconstruire. 

OH MU – Dingue

Parfois, il nous arrive de nous sentir hors normes, de supporter un poids, une lourde nécessité de rentrer dans un moule trop petit ou trop grand. Au lieu de se conforter dans un seul et unique schéma imposé par un système violent, OH MU s’affranchit des codes et chante haut et fort ce qu’iel pense. Dans son dernier clip, Dingue, le.a jeune Italo-Suisse.sse se tient face à la caméra, les yeux vissés vers l’objectif, avec assurance. Accompagné.e d’Otto le petit chien, iel inverse les codes, pour notre plus grand plaisir. La domination masculine ? C’est fini, place à la domination féminine. Car oui, Dingue, c’est l’histoire d’une femme qui fait tourner la tête d’un homme, d’une femme qui remplit ses pensées telle une obsession, pour enfin, le faire tenir en laisse. Et tout un chacun se laisserait enfiler le collier au cou, tant le rythme saccadé électro-pop est entraînant. Peu à peu, le refrain entêtant nous rend dingue, l’envie de le chanter à tue-tête et de le danser est insoutenable. Il faut céder : être dingue, c’est se libérer, et faire ce qui nous plaît. Tâche parfois compliquée, mais comptez sur le 3e EP d’OH MU, Contre-Culture, à sortir le 22 mai, pour vous quittez, doucement, les sentiers établis. 

Pales – Come On

Nous avons déjà tous passé une mauvaise journée. Mais celle que passe Olivier Bonnaud, comédien dans le dernier clip de Pales, Come On, est assurément unique en son genre. Dès le réveil, tout est gris, et il doit faire face au doigt d’honneur de sa compagne. Et lorsqu’il quitte le foyer familial, la situation est loin de s’arranger. Sous la pluie, il doit se contenter d’un journal pour se protéger des gouttes d’eau, puis il enchaîne les doigts d’honneur d’inconnus dans la rue, pour se faire enfin poursuivre par trois fêtards dans un bar. Non, décidément, ce n’est pas le genre de moment que l’on espère vivre. Mais en contraste avec le scénario tragicomique du clip, les mélodies de Come On se veulent pleines d’espoir. Les notes montent, planent et s’enfilent dans notre esprit, pour nous inviter à oublier le passé et avancer, toujours continuer d’avancer. Pas étonnant que Come On figure sur le deuxième EP du groupe, A’s Dreams, disponible depuis le 1er mai. Il apparaît comme une réminiscence des 70s, un idéal perdu, où on repère la signature psychédélique de Gabriel Auguste. Un délice.

Glass Animals – Dreamland

Vous le voyez chaque jour sur notre Instagram : le confinement n’arrête pas la créativité des artistes. Certains chérissent cette période, qu’ils perçoivent comme un moment pour créer, s’inspirer sans aucun autre impératif, et d’autres se retrouvent incapables de composer et appréhendent ce temps imposé comme un obstacle à leur souffle créatif. Glass Animals fait partie des premiers, comme en témoigne leur dernier clip, Dreamland, qui figurera sur le prochain album éponyme, à sortir le 10 juillet prochain. Des clips réalisés durant le confinement, nous avons déjà visionnés beaucoup, et bien souvent, ils reprennent des images de personnes s’improvisant cadreur, monteur et acteur, tout ça à la fois. Dave Bayley n’échappe pas à la règle, mais à la différence des autres, il s’est lancé le défi de tout réaliser lui-même, avec un effort esthétique sur la lumière, la composition, qui feraient baver d’envie bien des réalisateurs. Couleurs pastels, nuages, palmiers, couplés à la voix douce de Dave Bayley et l’arrangement musical font de Dreamland une berceuse autant pour les oreilles que les yeux. Avec humour, il revient sur les coulisses du tournage, pendant que la mélodie triste et mélancolique invite à grandir, en faisant fi de son passé. Encore une fois, le groupe étincelle par son honnêteté et sa capacité à se recréer à chaque morceau. Je ne vous le cache pas, ici, l’album se fait attendre avec impatience.

Hinds – Just Like Kids (Miau)

C’est toujours un plaisir sans nom de retrouver nos quatre espagnoles à la vivacité folle. C’est dans des fonds colorés qu’on les retrouve à jouer comme des enfants, tantôt à quatre pattes, à se rouler par terre, à danser, crier, bref toute l’énergie qu’on leur connaît. Comme des enfants, elles sont capricieuses et n’ont qu’une envie, celle de s’amuser, ne plus avoir d’obligations, et ça tombe bien parce que leur musique transmet ce lâcher prise et cette volonté de profiter tout en s’amusant, et on n’a qu’une envie c’est de les rejoindre pour un concert et se déchaîner au devant de la scène. Alors on profite une fois de plus de ce morceau et de ce clip en attendant la sortie de leur album The Prettiest Curse, plus qu’un petit mois à attendre…

Run The Jewels – Ooh LA LA

C’est une intro historique qui nous accapare dès l’entrée de ce clip, “un jour la grande bataille entre les humains et les forces de la cupidité et de la division prendra fin, et c’est en ce jour, enfin libérés, qu’on fera une putain de grosse soirée”. C’est donc dans cette grosse soirée que nous nous retrouvons à même les rues, des tonnes de billets volent en l’air et sont brûlés, le Moët coule à flot et les meilleurs couplets sont lâchés, on peut apercevoir un ciel bondé d’hélicoptères et de montgolfières et les gens nous sortent leur meilleures chorégraphies aux sons des scratchs de DJ Premier. Fini la cupidité, vive l’union et la communion, trinquons et dansons ensemble, lorsqu’ils ont tourné ce clip les Run The Jewels ne s’imaginait pas vivre la plus grosse pandémie du siècle, la vidéo prend donc un sens complètement différent et on espère clairement vivre ce genre de fête au moment du déconfinement. En bref, la teuf du siècle.

Sports Team – Going Soft

Les dignes héritiers des Hives sont de retour avec un clip bourrés d’images de leurs tournées et de leurs différents concerts, entre déconnade avec le groupe et explosion de joie à la fin de leurs concerts, nous les suivons d’une manière presque intime au creux des sensations de la vie d’artiste, ainsi on vit et on frissonne avec eux devant la foule au moment d’entamer leurs meilleurs morceaux. Des captures pleine de transpirations et de folie qui nous donnent l’envie de retrouver nos chers concerts et lancer le meilleur pogo de notre vie, coudes en avant, autant y perdre une dent tellement on se sent vivant. Et pourtant ce morceau s’appelle Going Soft, or ce n’est pas la marque de fabrique du groupe que d’y aller d’une manière douce, ce sont les rois pour se déchainer et embarquer le public dans une transe bien rock’n’roll.  On vous aura prévenu, à la vue de ce clip, on ne veut qu’une chose, c’est slamer sur une foule endiablée, bon courage pour y arriver dès aujourd’hui mais ne perdons pas espoir, la transpiration commune et les sols de salle imbibés de bière qui collent nos basques seront de retour, plus fort que jamais.

Nerlov – Piste noire

En ces temps de confinement, beaucoup d’entre nous on repris gout à la cuisine simple et bonne. Nerlov ne fait pas exception à la règle. Si le garçon n’a pas son pareil pour jouer avec le cynisme et la mélancolie, ici il joue avec les crêpes et le jus d’orange pour nous préparer un petit déjeuner parfait sous la caméra hallucinée de Simon Higelin qui finit par transformer le monde en crêpe géante, la vidéo virant ainsi clairement vers l’étrange. Piste Noire ralentit le rythme mais garde les thèmes propres à l’univers développé dans Je Vous Aime tous : inadaptation, monde brutal et une tendance affirmée pour la misanthropie, le tout porté par un ton nonchalant proche de la neurasthénie et une forme sonore entre la pop synthétique et le r’n’b. On est clairement sous le charme, la preuve, on a même pris le temps de poser quelques question à Nerlov dans une interview qui débarque tout bientôt.