Aujourd’hui, sort le premier album éponyme de Luke Anger. Un premier disque, comme un premier tableau, tant il y a de couleurs froides et chaudes dans ses morceaux.
Période rose…
Le musicien invoque l’amour à travers certains de ces morceaux. En prononçant le “tu” il déclare sa flamme à une certaine Eléa, ou à celui ou celle qui voudra bien l’entendre. L’amour jusqu’à la Passion qui nous emporte, “nous retient” et nous “noie”. Celle dont on se détache pour se sentir mieux. À travers ce titre, les sonorités sont éclairées d’un son jazzy. Tout comme l’essence même de ce premier album. Puisque les harmonies y sont feutrées, vaporeuses et surtout réconfortantes. Certaines, donneraient presque une envie de danser, telle Déjà vu ou Snowland – Cocaïne, qui vibrent en nous. Ou s’évader, comme L’été, la nuit et son refrain : “la nuit nous emmènera au loin, l’été, on partira” Un titre dont les percussions sont au coeur en lui donnant forme et corps.
… et période bleue
Toutefois, il y a au sein de chaque titre une deuxième face. Des sonorités froides et des évocations aux rêves, au souvenir et à l’éphémérité. A travers Effet mer, Luke Anger nous a confié avoir tenté d’attraper : “Ces époques qui se dessinent, ces périodes de vie qui se contractent en quelques souvenirs.” En dehors des paroles, on ressent cet aspect cold wave dans certaines de ses influences, telle la punk de The Cure ou encore le rock psychédélique de Tame Impala. Des influences qui se retrouvent, malgré elles, au niveau du son, par les guitares, froid, sec, frisant le dissonant. Mais c’est ce contraste entre froid et chaud, ce juste milieu qui fait l’âme de ce premier album.
Alors, même si Luke Anger conclue en nous disant À dieu, on espère qu’il ne s’agisse que d’un au revoir.