ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent et les influencent. Il vient de dévoiler son tout premier EP, Tout ça pour ça, aujourd’hui on plonge dans les influences de Gaétan Nonchalant.
Moby – My Weakness
Mon premier souvenir musical avec ce disque qui sort en 1999, j’ai 7 ans à ma première écoute. Mon père l’a, je l’écoute allongé sur mon lit, je sais pas trop comment j’en suis arrivé là mais c’est la première écoute attentive et consciente de mon existence. Je comprend la puissance évocatrice de la musique, l’importance du choix de la bande son de sa vie, je ne serais plus jamais dans le silence après ça, plus jamais seul. J’ai un rapport très sacré avec cet album, je ne l’ai pas écouté pendant des années et maintenant je l’écoute dans les moments les plus intenses, c’est toujours un énorme chef d’œuvre. Je pense qu’il a eu une influence majeure, il m’a ouvert à la musique cinématique, à l’ambiant (avec des tracks comme Everloving, Guitar Flute & String), et plus largement au côté spirituel de la musique.
Pink Floyd – Green is the colour
C’est la deuxième claque fondatrice, je suis en 6ème chez mes grands cousins en Bourgogne on fume la chicha et on regarde Pulse le fameux live sur un grand écran à fond sur des enceintes… 6 mois plus tard à Noël je demande une Yamaha Pacifica et j’essaye de trouver le solo part 1 de Comfortably Numb. C’est l’élément déclencheur qui me fait commencer la musique.
J’ai pris cette track car c’est peut être le Pink Floyd qui a le plus façonné ma vision du beau. Ces guitares folks, la flute, ce petit piano enjoué, simple, bouleversant et surtout la voix douce de David Gilmour. Peu de gens peuvent m’apaiser comme lui, sa voix a des vertus bienfaisantes très puissantes sur moi à l’instar de Chet Baker ou Nick Drake. Mes disques préférés sont More (Cirrus Minor, Crying song, Cymbaline…) Obscured by cloud (Tout parfait, mention spéciale à Mudmen) Et Meddle.
Je dois absolument rajouter un encart pour les disques solo de Syd Barret, qui ont été plus tard au lycée, presque aussi important. J’essayais de jouer Dark Globe ou Opel pendant des heures mais c’est impossible, insaisissable, urgent, de la magie pure. Quoi de plus déchirant que la fin d’Opel « i’m trying to find you » il parle de lui même je pense, il m’a sauvé dans les périodes sombres lycéennes.
Neil Young – Will to love
Neil Young c’est mon meilleur ami depuis que je suis au collège, il est toujours la, beaucoup de mes journées commencent avec un de ses disques. Il rend tout beau même la tristesse la plus profonde, il donne tout, il a toujours tout donné. Le symbole de la sincérité et de la générosité dans la musique donc le dieu absolu. Chaque petite note de guitare, chaque intention de voix, si sincère, puissante et fragile. Je retrouve ce feeling avec la voix d’Harisson dans la générosité.
Cette chanson c’est une des seules ou il a enregistré tout par lui même au coin du feu. Sur un quatre pistes cassette, stone au hasch, on entend le feu qui crépite, il dit qu’il l’a jamais rejoué de sa vie. Ça parle d’un saumon qui remonte la rivière à la recherche du vrai amour et qui ne perd jamais espoir. C’était l’enfer de choisir un titre, j’ai pris celui la parce qu’il est inconnu et qu’il est spécial dans la discographie de Neil. Mais tout es beau j’aurais pu prendre aussi Borrowed Tune, Tired Eyes sur l’album Tonight the night un de mes favoris, Little wing, Lotta love, On the Beach bien sur, See the Sky about to rain, Through my sails, Traces.. Tout Harvest et After the gold Rush, Zuma… On n’est jamais déçu avec Neil, il est enveloppant d’amour et d’intensité.
Philippe Katerine – Le Bonheur
Tout l’album le Film, sorte de journal de bord d’un hyper sensible extra lucide. Une piqûre de rappel pour tout ceux qui aurait perdu le gout de la vie. Ce disque dépasse l’aspect musical, tout est dit, c’est un mode d’emploi, une bible, une religion, celle du vrai.
J’ai vraiment découvert Philippe au lycée, je me suis senti beaucoup moins seul, c’était important aussi pour moi parce que c’était un français actuel qui était largement au niveau des vieux chanteurs. Avec Mes mauvaises frequentations qui était un peu mon nouveau confidentiel de Gainsbourg, 8 eme ciel, ou Les mariages chinois (disque qui m’a ouvert au lofi avec Ariel Pink et Jeffrey Lewis).
C’est dur votre truc il me reste plus qu’une place et j’essaye de brosser des horizons différents. Du coup dans cette case immense de la chanson française je me permets de mettre quelques autres guides. Pierre Vassiliu number one, un conseil, les morceaux les plus énormes sont souvent à la dernière place de ses disques : Pharaons, La Source, Le vent souffle ou il veut et quand il veut, Encore un jour qui passe. Pierre Barouh (les chansons L’autre Rive, Boule qui roule, Plus fort que nous) Veronique Sanson si forte, si rock (Albums Amoureuse, Vancouver…) Christophe (Albums Samouraï, Paradis Perdu, Beau Bizarre) je suis encore très peiné par son départ. Nino Ferrer (Albums Suite en Œuf, Metronomy) et tant d’autres. Dans les actuels il y a Sebastien Tellier et Flavien Berger notamment que j’admire.
Test Pattern – Cressent Moon
Je devais impérativement mettre un disque Japonais (30 voir 40 pour cent de mon quotidien). J’ai pris celui la parce qu’il illustre parfaitement mon amour pour ce pays, le côté naïf et la poésie des Japonais. Parce qu’il réunit leur don pour être dans le future, les synthés, une musique hyper épurée, moderne, et la pop et mélodies des Beach Boys et des Beatles que je n’ai pas pu citer. Et qu’il me permet de parler du géant de la bas, Haruomi Hosono qui a produit ce disque. En fait, en plus d’avoir une discographie sans fin, qui va de l’exotica, au blues, à la musique expérimentale, de chef d’œuvre en chef d’œuvre, il est aussi sur absolument tous les bons disques Japonais. On trouve son nom derrière chaque vinyle en tant que batteur, bassiste, vibraphoniste, producteur. C’est aussi un membre fondateur de Happy end et Yellow Magic Orchestra, le parcours de ce gars est inégalable. Bref une des mes influence principale, compagnon de route sans faille. Et il sort encore des disques incroyables, il m’a fait mon confinement avec un Ep No smoking deux titres dans le future toujours. Il a encore toute sa créativité, sa fougue et son espièglerie, avec sa petite clope au bec à 70 ans. Au sommet. Tout est à écouter, mention spéciale pour l’album Tropical Dandy, le troisième album d’Happy End éponyme, et un album immense Arigato de Chu Kosaka ou il a participé.